Comment les marges sont terre propice au renouvellement spirituel et à l’innovation religieuse

« Au bord de l’intérieur » : Une séquence de Richard Rohr (1)

« The edge of the inside »: le bord de l’intérieur : dans cette séquence, Richard Rohr évoque une position marginale, à distance du cœur du système, du centre de l’organisation, sans être ignorante de ce qui s’y trame. Ainsi, dans la Bible, les prophètes savent bien ce que vit le peuple, mais ils ne sont pas prisonniers du système religieux et politique dominant. Ils se tiennent à la marge, ils parlent du « bord de l’intérieur ». « Par définition, les prophètes étaient des voyants et des chercheurs (seers and seekers) du Mystère Éternel qui parait toujours nouveau, et hérétique à de vieux yeux et au souci habituel de sécurité. Les prophètes hébreux vivaient à l’intérieur du judaïsme ». Ainsi, « nous pouvons critiquer quelque chose seulement si nous marchons sur la ligne étroite comme une personne qui est à la fois à l’intérieur et à l’extérieur ainsi que les prophètes osaient marcher ».

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Ecothéologie et pentecôtisme

Dans la prise de conscience écologique, une nouvelle vision théologique est apparue au point de porter un nom : écothéologie. Michel Maxime Egger nous en a montré les différents visages (1). Nous savons aussi comment le théologien Jürgen Moltmann a sous-titré son livre : « Dieu dans la création » paru dès 1988 : « Traité écologique de la création » et  poursuivi ensuite constamment son œuvre en ce domaine (2). En 2015, le pape François publie dans ce domaine une encyclique retentissante : « Laudato si’ » (3). Dans la dernière décennie, ce mouvement est également apparu dans le champs pentecôtiste, du moins chez certains théologiens anglophones. Sachant l’expansion actuelle du pentecôtisme dans le monde, ce fait est important d’autant que certaines manifestations politiques du pentecôtisme dans certains pays ont pu être contestées.

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Pour une renaissance de la recherche théologique en Afrique francophone

Dr Rodolphe Gozegba de Bombémbé, dirigeant fondateur de l’Association A9

La recherche théologique en Afrique francophone est une préoccupation qui me tient profondément à cœur. En tant que théologien africain, je suis conscient des défis auxquels sont confrontés nos chercheurs dans ce domaine. Il est temps de mettre en lumière ces difficultés et d’appeler à une action concertée pour les surmonter.

L’un des problèmes majeurs que rencontrent les théologiens africains est le manque de ressources, en particulier en ce qui concerne l’accès aux bibliothèques bien fournies et aux ouvrages de référence. Les institutions académiques en Afrique francophone font face à un déficit de livres et de fonds de recherche. Les bibliothèques existantes sont souvent sous-équipées, ce qui limite considérablement la portée des recherches théologiques. Cette situation englobe le développement des étudiants et le potentiel des jeunes chercheurs.

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En Dieu communion, une harmonie pour la terre

La perspective d’une théologienne grecque : Ioanna Sahinidou

Une contextualisation de la Perichorese christique pour la crise écologique

Scientifique, philosophe, Ioanna Sahinidou a soutenu une thèse de doctorat à l’Université du Pays de Galles (University of Wales Trinity Saint David. Department of Theology) et elle publie en 2014 un livre intitulé : « Hope for the suffering  ecosystems of our Planet. The contextualisation of Christological Perichoresis for the ecological crisis » (1)

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Richard Rohr et le Centre pour l’action et la contemplation

« L’un des charismes fondateurs de saint François d’Assise était la manière dont il intégrait la contemplation et l’action. »

Voilà ce qu’écrit le prêtre franciscain américain, Richard Rohr, dans sa méditation quotidienne du 12 juin 2022[1] à laquelle 80 000 personnes étaient déjà abonnées en 2013[2]. Rohr a fondé le Center for Action and Contemplation (CAC)[3] à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, en 1987. Le centre a comme mission « d’introduire la sagesse et les pratiques contemplatives chrétiennes qui soutiennent la transformation et inspirent l’action aimante ». Le CAC offre des programmes d’études comme la Living School for Action and Contemplation, des cours en ligne, et des conférences ponctuelles. Dans un article de 2020 dans le prestigieux magazine The New Yorker, Eliza Griswold note « [qu’] au cours des quatre dernières décennies, il [Rohr] a acquis une foule de sympathisants dévouée pour sa vision provocatrice du christianisme ». Le titre de son article est évocateur : Richard Rohr Reorders the universe[4]. En 2011, le réseau de télévision américain, PBS, l’a qualifié de « l’un des auteurs et conférenciers de spiritualité les plus populaires au monde[5] ». Alors, qui est-il cet homme dont le profil dépasse les cadres traditionnels de la religion ?

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Un mouvement d’éloignement de l’Église catholique

Une caractéristique majeure de l’évolution du paysage religieux en France est la chute de l’appartenance à l’Eglise catholique. « C’est bien en terme de chute que l’on peut caractériser l’évolution du catholicisme en France depuis 40 ans. Durant cette période, la population se déclarant catholique est passée de 70% à 32% dans la répartition suivante : catholiques pratiquants réguliers (au moins une fois par mois) : de 17% à 7% ; catholiques pratiquants irréguliers : de 12 à 6% : catholiques non pratiquants : de 41% à 19%… On assiste à une contraction d’ensemble du catholicisme français. Cette baisse du nombre des catholiques est le résultat du départ d’une fraction des fidèles et d’un remplacement générationnel très insuffisant. En 2018, seulement 3% des 18-39 ans sont des pratiquants réguliers alors qu’on dépasse encore 16% chez les 70 ans et plus. Si le déclin est général, la pratique catholique résiste mieux dans les grandes villes et les couches sociales les plus cultivées » (1). Les données sociologiques analysant ce déclin n’ont pas manqué jusqu’au dernier livre de Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel : « Vers l’implosion » (2). Nous en avons fait part sur ce site en y joignant les avertissements correspondants aux autorités catholiques. Le trouble latent en milieu catholique s’est manifesté à travers des résurgences traditionalistes, mais il a suscité également des mobilisations pour une réforme profonde de l’institution. Ces mobilisations se sont heurtées à la surdité des autorités catholiques. La révélation des abus sexuels, rapportée dans le rapport de la CIASE a cependant retenti comme un coup de gong et suscité des remises en cause.

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La diversité religieuse en France

La diversité religieuse en France : transmissions intergénérationnelles et pratiques selon les origines

Le 30 mars 2023, l’Institut national de la statistique et des études économiques a publié une étude sur la diversité religieuse en France en portant particulièrement son attention sur les transmissions intergénérationnelles et pratiques selon les origines (1).

Comme nous le savons, le paysage religieux en France profondément changé au cours des quarante dernières années. Le programme d’enquêtes international sur les valeurs des européens a permis de suivre ces évolutions. A cet égard, un livre est paru en 2019 : « La France des valeurs. Quarante ans d’évolution » (2). Nous pouvons donc inscrire l’étude de l’INSEE dans le cadre plus vaste de l’évolution du paysage religieux en France.

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Une vraie spiritualité chez beaucoup de jeunes

Un éveil spirituel (1)

Selon Adam Bucko

Dans une séquence sur le thème d’une mystique interspirituelle, publiée en septembre 2020 sur le site : Center for action and contemplation, Richard Rohr donne la parole à Adam Bucko, un prêtre anglican en contact avec la jeunesse.

Adam Bucko est un prêtre anglican, actif auprès des pauvres dans la ville de New-York. Il est engagé dans une pratique spirituelle œcuménique et interreligieuse. Il aide des jeunes à découvrir une vie spirituelle au XXIe siècle et à vivre au service de la compassion et de la justice. Le ministère d’Adam Bucko est la résultante d’un parcours original. Venant de Pologne, ayant un moment fréquenté des milieux anarchistes, il immigre aux Etats- Unis et, en quête spirituelle, il séjourne dans des monastères en Amérique et en Inde. Sa rencontre avec un enfant abandonné en Inde l’amène à travailler ensuite avec les jeunes dans la rue à son retour aux Etats-Unis. Et par ailleurs, il crée une fraternité néo-monatisque œcuménique et interspirituelle à l’intention des jeunes, qui apporte une formation pour une spiritualité radicale et un activisme sacré. En 2015, il a écrit un livre sur « le nouveau monachisme. Un manifeste interspirituel pour une vie contemplative ». https://www.huffpost.com/author/adam-bucko

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Ce que j’ai découvert en 3 ans 1/2 de recherche auprès des agnostiques

3 découvertes sur la spiritualité des français qui peuvent nous aider à mieux les rejoindre (partie 1/3)

Si vous êtes attentifs aux revues de presse dans les kiosques, aux pubs sur les réseaux sociaux ou aux émissions sur les chaînes de télé, vous avez probablement constaté un intérêt croissant autour du développement personnel et des nouvelles spiritualités (Reiki, Chamanisme, Sorcellerie, etc.).

Si on peut observer, parfois, une certaine méfiance sur ce nouvel intérêt de la part des journalistes (cf. émission Capital de M6 sur l’argent, les sectes, les coachs et le développement personnel) ou des intellectuels (cf. “Développement (im)personnel” de la philosophe Julia de Funès). Le traitement et la considération de cette tendance de fond – qui concerne de plus en plus de Français aujourd’hui – va vers un a priori positif. Il suffit de voir la croissance du rayon de la FNAC ou de n’importe quelle librairie généraliste.

 

En haut à gauche les religions orientales dans le rayon Religion.  En face, dans un espace plus grand, les sections : psychologie, développement personnel et ésotérisme – FNAC Chatelet les Halles.

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Esprit et écologie dans le contexte de la théologie africaine

Une perspective ouverte par Teddy Chalwe Sakupapa

University of the Western Cape. Collège théologique de l’Église Unie de Zambie

Notre engagement écologique sera d’autant plus actif et pertinent qu’il pourra s’inscrire dans une vision spirituelle. Dans son livre : « Ecospiritualité », Michel Maxime Egger vient nous éclairer (1). L’encyclique du pape François : « Laudato Si » a eu un grand retentissement (2). Très tôt, le grand théologien : Jürgen Moltmann a ouvert la voie dans son livre : « Dieu dans la création », portant en sous-titre, dès 1989 dans l’édition française : « Traité écologique de la création ». Et dans les années qui ont suivi, Jürgen Moltmann a mis en évidence l’œuvre de l’Esprit dans ce processus : « L’Esprit qui donne la vie » (3). Cependant, ce nouvel éclairage doit se frayer un chemin à travers la mémoire des représentations théologiques du passé occidental. L’article de Teddy Chalwe Sakupapa : « Spirit and ecology in the context of african theology » (4) est d’autant plus utile et pertinent. Et, de plus, il participe à la mobilisation de l’Afrique dans l’engagement écologique. A partir d’une approche théologique contextuelle, Teddy Chalwe Sakupapa montre que « la manière dont la théologie africaine peut contribuer au développement d’un ethos écologique dans le christianisme africain réside dans l’appropriation du cadre conceptuel de la notion africaine de force vitale en articulation avec la « pneumatologie », la théologie de l’Esprit, dans le contexte de la théologie africaine. L’auteur entend que le centrage sur la vie et la relationalité qu’exprime la notion africaine de force vitale, ont une signification écologique ».

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L’espérance comme ressource pour une humanité en crise d’humanisme

Penser l’avenir selon Christoph Theobald

En ces temps troublés, nous nous interrogeons sur notre avenir. Allons-nous vers une catastrophe, un effondrement de l’humanité ? Ou bien, est-ce un appel à accompagner une métamorphose ? En cette croisée des chemins, quelle voie choisir ? Nous avons besoin d’une prise de conscience. A partir d’un état des lieux, nous recherchons une intuition directrice, une vision à même d’éclairer notre chemin.

« Pour ceux qui révèrent mon nom, le soleil de la justice se lèvera  avec la guérison dans ses ailes » (Michée 4.2). Cette parole du prophète Malachie est reprise par le théologien Jürgen Moltmann dans un livre publié dès 2010 : « Sun of rigtneousness, arise ! » (1). Et, plus récemment, maintenant que la crise est avérée, toujours théologien de l’espérance, Jürgen Moltman publie un nouveau livre : « Hope in these troubled times » (2019) (2). De fait, dans notre embarras d’aujourd’hui, ne pouvons-nous pas puiser dans les ressources de la Bible et de l’Evangile telle que la théologie vient nous y aider ?

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Dans le contexte d’une nouvelle culture, quel avenir pour les Églises protestantes ?

Selon Fritz Lienhard

Après un ministère pastoral en Alsace et un doctorat au sujet de la diaconie, Fritz Lienhard enseigne la théologie pratique d’abord à la Faculté de théologie protestante à Montpellier et depuis 2006, à celle de l’Université de Heidelberg. Il vient de publier un livre : « L’avenir des Eglises protestantes. Évolution religieuse et communication de l’Évangile » (1). C’est un ouvrage considérable de près de 400 pages et bien référencé selon la méthode universitaire. Cette œuvre s’inscrit dans l’univers du protestantisme européen, de fait principalement dans le contexte franco-allemand. L’auteur est ancré dans cette double culture et cet ouvrage lui permet de procéder à des comparaisons originales. Si l’auteur décrit le recul de la pratique dans les Églises protestantes (p 113-119), il ne s’y attarde pas. Regarder vers l’avenir, c’est s’interroger sur l’évolution de la sécularisation. En regard des pertes, c’est également percevoir et mettre en évidence « des indices d’un retour du religieux ». L’auteur se tourne vers sa culture théologique pour esquisser des réponses. « La crise des Églises a des causes précises et ne relève pas de la fatalité. Certains indices montrent plutôt que la spiritualité prend des formes plus individuelles liées à l’expérience intérieure. Cette situation ambivalente représente un défi pour la théologie et les Églises. Dans la tradition chrétienne, c’est le Saint-Esprit qui suscite l’expérience religieuse, tout en renvoyant à la parole instituée par le Christ… De même, les Églises n’ont rien perdu de leur potentiel missionnaire. Elles se transforment en collectivités plurielles et flexibles, sans renoncer à leur colonne vertébrale spirituelle et théologique. Leur pratique est à façonner en conséquence » (page de couverture).

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De la dynamique de l’Église première

« L’Eglise à la maison » de Marie-Françoise Baslez

En regard d’institutions hiérarchisées et codifiées, quand des chrétiens découvrent le Nouveau Testament et la dynamique qui s’y manifeste, ils trouvent dans leurs rencontres, la présence du Christ et le souffle de l’Esprit. Alors apparaissent de petits groupes croyants, des assemblées de prière. Et de même que l’imprimerie a répandu l’accès à la Parole biblique et favorisé le partage qui s’en est suivi, la révolution numérique, internet, a changé la donne de la communication et permet une interconnection en réseaux. Cependant, si l’osmose entre l’Église et l’empire romain, intervenue au IVe siècle a suscité la confusion et engendré une institution religieuse hiérarchisée de haut en bas, nous sortons aujourd’hui de cette situation en entrant en post-chrétienté. Aussi, des théologiens s’inspirent à nouveau de l’exemple de l’Église première dans une vision nouvelle de l’ecclésiologie. Cela avait déjà été le cas au moment de la Réforme. Ainsi aujourd’hui, désirons-nous mieux connaître la vie des premières communautés chrétiennes dans leur environnement, et la manière dont elles ont grandi et communiqué. C’est nous tourner vers la recherche historique. A cet égard, le tout récent livre de Marie- Françoise Baslez sur « l’histoire des premières communautés chrétiennes Ier-IIIe siècle » (1) est particulièrement bienvenu. Et le titre d’entrée : « L’Église à la maison » est significatif dans le contexte d’un renouveau.

« Et si c’est par là que tout avait commencé ? Les Églises domestiques » ou de « maisonnées » (en d’autres termes, « l’Eglise à la maison ») ne sont-elles pas à l’origine de l’essaimage et de la croissance du christianisme durant les trois premiers siècles de notre ère ? Ne constituent-elles pas le vecteur d’une foi qui va se répandre sans rester cantonnée à quelques communautés isolées ? » (page de couverture). « A partir de leurs modes de vie et d’action, mieux perçus désormais par l’évolution générale de l’histoire antique, Marie-Françoise Baslez rejoint au plus concret la condition des chrétiens de cette période. Ni cachés, ni confinés, ceux-ci portent des questions qui sont parfois aussi les nôtres : l’émergence de l’individu, la place des femmes, la condition d’immigré ou d’esclave, la synodalité, le sens de la mission…) (page de couverture).

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Obsolescence d’une pratique d’église : la chaire et la prédication dans l’Église protestante allemande.

Une observation un peu instruite par les sciences sociales, par l’expérience et par l’histoire nous amène à poser des questions sur les pratiques d’église. En l’occurrence, un bon exemple nous est donné dans un article paru dans Réforme (13octobre 2022) : « Il faut descendre de la chaire ». « Face à la baisse du nombre de fidèles, Georg Lämmling, directeur de l’Institut des sciences sociales de l’Église protestante d’Allemagne appelle à réformer le service dominical, à le rendre plus participatif ».

Georg Lämmling constate que beaucoup de jeunes entre 25 et 35 ans « quittent les rangs de l’Eglise. Un fort processus de distanciation se met en place entre l’adolescence et l’âge adulte durant lequel on n’arrive pas à passer de la foi enfantine à la foi réfléchie. Il faut dire que les jeunes n’ont pas l’impression que l’Eglise réponde aux questions qui leur importent au quotidien. Nous devons donc réfléchir à la manière dont nous pouvons combler ce fossé de communication, notamment lors des services religieux ». Le chercheur rappelle que « le sermon en chaire n’a pas toujours été de mise, développé par les ordres mendiants à la fin du Moyen Age ». On doit, nous dit-il, « se départir de la division entre un discours d’un côté et la réception passive de l’autre. Il faut développer des formes de réception active, rendre le sermon et le service plus interactif ». Il appelle donc à l’expérimentation. Et de plus, « il faut développer une nouvelle forme de discours religieux… Le langage actuel n’est pas celui du quotidien… Cela ne prend pas dans la vie des gens… ».

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Vers l’implosion ?

Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme

Le catholicisme a été omniprésent dans la culture française, et si il commence aujourd’hui à « s’exculturer » pour reprendre un terme de la sociologue Danièle Hervieu-Léger, il est encore très présent dans nos parcours spirituels. Pour l’immense majorité d’entre nous, nous avons croisé le catholicisme à des moments différents de notre vie et dans différentes conjonctures. En regard de cette réalité très complexe, nos perceptions sont inévitablement variables et nos réactions s’inscrivent dans une gamme extrêmement diversifiée de la participation affirmée, l’adhésion active, la soumission à la distanciation, au rejet et à l’hostilité.

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La théologie autochtone au Canada

Que peut signifier la théologie chrétienne aujourd’hui pour les peuples autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) et, en particulier, ceux qui habitent les villes du Canada ? C’est la question à laquelle aura cherché à répondre le 19e symposium annuel de la North American Institute for Indigenous Theological Studies – a Learning Community (NAIITS), tenu du 2 au 4 juin 2022 à l’Université Acadia : Indigenous in the City[1] (Autochtones dans la ville). Il est compris que les villes nord-américaines ont été fondées et construites « sans l’apport des peuples autochtones ». Elles demeurent pour eux des lieux hostiles à leur épanouissement personnel ainsi que leur développement communautaire. Elles ont trop souvent été des lieux d’exclusion où ils subissent la pauvreté, la violence, le racisme et le chômage, des lieux où « leur indigénéité est perdue ». Comment les villes peuvent-elles être transformées aujourd’hui selon la perspective de la cité céleste ? Serait-il possible de s’y engager différemment afin de promouvoir la vie et les valeurs autochtones en s’appuyant sur des fondements de justice et d’équité et ouvrant ainsi vers un nouvel horizon de réconciliation et de paix ?

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« Faire communauté » : Le numérique dans tout cela ?

Les propos qui suivent sont ceux d’un sceptique, un béotien au regard de l’outil informatique. Tout sauf un habitué de la toile. J’ai fait cette découverte à l’occasion de la « crise » du centre pastoral (catholique) saint Merry à Paris. Je suis aujourd’hui convaincu que le numérique doit avoir toute sa place dans la vie, la spiritualité et l’engagement d’une communauté. Non pour remplacer la rencontre physique bien sûr, mais pour enrichir nos modes de communication, de communion, aujourd’hui. Et en respectant tout à fait ceux qui ne « s’y retrouvent pas ».

Cela commença plutôt mal : c’est par un email sec, impersonnel et autoritaire envoyé par l’archevêque… (le numérique permet aussi d’éviter la rencontre personnelle pourtant indispensable)… que la communauté de saint Merry apprit sa dissolution brutale, sa disparition, sans le moindre contact préalable, son interdiction de célébrer la messe dans cette église. Elle y était présente depuis plus de 45 ans, suite à la mission qui lui avait été confiée par l’archevêque de l’époque (1975) pour « ouvrir des chemins nouveaux pour l’Église de Paris ».

Sans local, comment se retrouver ? Il fallait utiliser un autre médium pour la rencontre. Un site très riche existait déjà qui fit l’objet d’une tentative d’appropriation par l’autorité épiscopale, qui semblait y voir un outil efficace ! Depuis mars 2021, chaque dimanche, un partage de la parole de Dieu a lieu par zoom, rassemblant plus de 100 personnes de toute la France, ainsi que des débats, des assemblées générales, des travaux de multiples groupes d’action ou de réflexion. Le numérique occupa une place centrale dans la survie de la communauté.

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Religion, utopie, mémoire

A partir de 1999, ayant formé une petite équipe de recherche à Témoins, nous nous sommes réunis pour analyser la démarche de notre association comme mouvement de foi et espace de réflexion. Constatant le déphasage des institutions, nous nous donnions pour but de le mettre en évidence et, en regard, de repérer et de présenter les initiatives innovantes. De lecture en lecture, notre perspective était internationale et interconfessionnelle. C’est peu dire que parmi les livres que nous lisions, l’un d’entre eux a émergé : « Le pèlerin et le converti (1) ». Dans cette « religion en mouvement », nous pouvions nous reconnaître et mieux envisager les voies de changement. Cependant, quand on relit ce livre aujourd’hui, il a gardé toute sa pertinence dans le dévoilement des ressorts des comportements. L’auteur, Danièle Hervieu-Léger, a ensuite accepté de répondre à une interview pour Témoins à propos de « l’autonomie croyante » (2). Cet article a été une source d’inspiration et de référence. Dans la poursuite du site, nous avons continué à fréquenter la pensée sociologique de Danièle Hervieu-Léger (3).

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La sociologie du mysticisme

Selon Mike Sosteric

Des expériences spirituelles et religieuses, des expériences mystiques adviennent plus que l’on imagine. Cependant, aujourd’hui, ce phénomène est mis en valeur par de nombreux chercheurs. Ainsi, en Angleterre, dans la second moitié du XXè siècle, un biologiste Alister Hardy a créé un centre de recherche où il a entrepris une collecte de récits d’expériences en réponse à la question : « Vous est-il arrivé d’avoir conscience d’une présence ou d’une puissance (ou influencée par elle), que vous l’appeliez Dieu ou non et qui est différente de votre perception habituelle ? ». Dans son livre : « Something there » (1), David Hay rapporte certaines expériences spirituelles recensées par Alister Hardy, et plus généralement met en évidence une présence de la dimension spirituelle, particulièrement chez les enfants ». Dans son article sur la sociologie du mysticisme (The sociology of mysticism) (2), Mike Sosteric, professeur de sociologie à l’université Athabasca (Canada) met en valeur l’étendue des recherches entreprises dans le champ de l’expérience religieuse en rappelant l’œuvre pionnière de William James. De fait, ces expériences ne sont pas phénomène marginal. Elles sont présentes et motrices chez les fondateurs de grandes religions et abondent dans le vécu religieux. Si certains sociologues reconnaissent le courant expérientiel, Mike Sosteric estime que la sociologie des religions n’accorde pas assez d’importance à ce phénomène. A une époque où « la religion organisée », la religion institutionnalisée est en perte de vitesse dans certains pays, la question de l’expérience spirituelle, de son extension, de sa reconnaissance, est une question cruciale. L’article de Mike Sosteric est particulièrement éclairant.

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La théologie chrétienne après la chrétienté : engager la pensée de Douglas John Hall

La théologie chrétienne après la chrétienté : engager la pensée de Douglas John Hall, rassemble des penseurs contemporains dans le but de saisir et construire sur l’œuvre de Douglas John Hall — et celui de relever son défi de revendiquer une théologie contextuelle et décolonisatrice de la croix comme moyen de parler aux réalités de la vie et de la foi aujourd’hui. En mettant l’accent sur les questions contemporaines, cette collection éditée analyse de manière critique et déconstruit le triomphalisme colonial séculaire de la théologie chrétienne et de l’Église en Occident. Ce livre cherche à encadrer les crises actuelles de manière à honorer une theologia crucis profondément enracinée qui ne colonise pas « l’autre ». Il explore les possibilités constructives de décolonisation de la théologie chrétienne à la fin de la chrétienté.

INTRODUCTION

Christian Theology After Christendom (la théologie chrétienne après la chrétienté), sortie en mars 2021, est le format imprimé d’une conférence qui s’est tenue à l’Université McGill, à Montréal, du 1er au 3 novembre 2019. On aurait pu aussi bien lui donner comme titre, la théologie chrétienne en postchrétienté, car c’est bien là que l’on se trouve aujourd’hui. Le sous-titre est important : Engaging the Thought of Douglas John Hall (engager ou saisir la pensée de Douglas John Hall). Hall est professeur émérite à l’Université McGill où il enseigne depuis 1975. Il est l’auteur de plus de vingt livres dont en voici une sélection :

  • Lighten Our Darkness: Toward an Indigenous Theology of the Cross (1976)
  • The Stewardship of Life in the Kingdom of Death (1985)
  • The End of Christendom and the Future of Christianity (1996)
  • The Cross in our Context (2003)
  • Waiting for the Gospel: An Appeal to the Dispirited Remnants of Protestant “Establishment” ( 2012)

Un seul est traduit en français :

  • Être image de Dieu (1998, aux Éditions du Cerf en collaboration avec Bellarmin).
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La fin de la chrétienté

Selon Chantal Delsol

Lorsque nous nous interrogeons sur la place du christianisme à notre époque dans les pays occidentaux, notre réflexion s’opère en termes historiques, nous envisageons la situation actuelle en terme de post-chrétienté. La société n’est plus comme autrefois encadrée par la religion chrétienne en terme d’institutions et de doctrines. Effectivement, les sociologues envisagent notre époque en terme de post-chrétienté. Et de nombreux théologiens en tirent les conséquences et esquissent un nouvel horizon (1). Philosophe et écrivaine, universitaire, Chantal Delsol vient d’écrire un livre : « La fin de la Chrétienté » (2).

Mais à partir de quand et dans quelles conditions, la chrétienté a-t-elle commencé ? Et quelles en ont été les caractéristiques ? De fait, la chrétienté est une civilisation qui a pris naissance lors de l’adoption de la religion chrétienne par l’empire romain au quatrième siècle. La religion chrétienne devient une religion d’état. Dans la chrétienté, la religion chrétienne se diffuse dans les sociétés et les imprègne dans un ordre hiérarchique où pouvoir religieux et pouvoir politique s’adossent. Pendant des siècles, la chrétienté va être une réalité souveraine. Cependant, au cours des derniers siècles, et tout particulièrement à partir du XVIIIe, l’hégémonie religieuse est remise en cause et, particulièrement, la tutelle de l’Eglise catholique. Celle-ci était la forme la plus aboutie de la structuration qui s’est imposée dans la chrétienté.

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L’œuvre de Jürgen Moltmann : Une ressource et une inspiration pour la pensée théologique africaine

« L’espérance et le Dieu crucifié. La réception de l’œuvre de Jürgen Moltmann dans la théologie francophone », par Rodolphe Gozegba- de-Bombèmbè

En décembre 2021, vient de paraître aux Editions l’Harmattan, un livre intitulé : « L’espérance et le Dieu crucifié. La réception de l’œuvre de Jürgen Moltmann dans la théologie francophone » (1). C’est la publication de la thèse soutenue il y a un an, le 10 décembre 2020, à l’Institut Protestant de théologie, par Rodolphe Gozegba-de-Bombèmbè (2).

A plusieurs reprises et notamment sur ce site, Rodolphe Gozegba s’est exprimé sur son parcours, comment, dans les troubles traversés par son pays, la Centre-Afrique, il a trouvé une espérance, porteuse de soutien et de réconfort, dans la découverte de l’œuvre de Moltmann et comment il est donc venu en France pour étudier son œuvre (3).

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Saint-Merry hors-les-murs

De commencements en recommencements.

Il y avait, au centre de Paris, une église accueillante et innovante. Le centre pastoral Saint-Merry y a été dissous par une décision arbitraire et autoritaire de l’archevêque de Paris, le 1er mars 2021. Dans sa légitimité morale et spirituelle, la communauté de Saint-Merry a résisté et se manifeste aujourd’hui en terme de Saint-Merry hors-les-murs. Guy Aurenche, une personnalité représentative (1), publie aujourd’hui, à ce sujet, un livre intitulé : « Et vous m’avez accueilli. Contributions à une Eglise vivante » (2). Ce livre est un ouvrage collectif qui rend compte de l’expérience du Centre Pastoral Saint-Merry en présentant ses différents aspects éclairés par des commentaires de théologiens et d’acteurs. Chaque chapitre est ouvert par des citations extraites de centaines de témoignages reçus en soutien de Saint-Merry.

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Lorsque l’étude des organisations vient éclairer le déclin du catholicisme paroissial en France

La revue Etudes, d’inspiration jésuite, vient de publier un article de Benoit Pigé : « Repenser la gouvernance des paroisses ». (1). L’auteur aborde cette question à partir de sa compétence dans le domaine de la gestion des organisations. C’est un point de vue complémentaire par rapport à l’approche sociologique particulièrement éloquente en ce domaine. Il y a déjà vingt ans, dans un livre magistral : « Le pèlerin et le converti , la sociologue Danièle Hervieu-Léger annonçait la fin de la « civilisation paroissiale » et en analysait les ressorts. L’individualisation croissante venait battre en brèche une organisation impériale. C’était l’affirmation de « l’autonomie croyante » (2). Aujourd’hui, la crise de l’institution catholique est avérée et se traduit par le recul marquant de l’affiliation (3). Dans cette conjoncture, Benoit Pigé interpelle l’institution catholique à travers un article inspirée de l’étude des organisations.

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Voir la terre autrement

Pistes pour une spiritualité écologique

Dès les premières pages de son plus récent ouvrage, le prêtre et théologien André Beauchamp — mieux connu au Québec pour sa longue lutte pour la sauvegarde de l’environnement[1][2] — précise que celle-ci se situe dans la relation qu’entretiennent les êtres humains avec la Terre.

« La crise actuelle est une crise humaine, provoquée par l’être humain. C’est pourquoi on nomme notre époque “anthropocène”. » (p. 9) Ce néologisme, paru en l’an 2000, annonce « une nouvelle ère géologique marquée par l’homme »[3]. Cette crise planétaire concerne principalement les humains, car, comme le fait comprendre l’auteur, malgré les graves conséquences de nos actions au sein de la biosphère, telle la disparition de centaines d’espèces de végétaux et d’animaux, la nature peut assurer son évolution différemment comme elle l’a déjà faite à d’autres moments de son histoire. « La menace concerne une espèce qui nous est chère, la nôtre. » (p. 8) C’est la survie de l’humanité dont il est question.

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Revue de presse – Novembre 2021

 

Dans chaque revue de presse, nous pouvons suivre l’actualité de la vie chrétienne en France et dans le monde telle qu’elle s’exprime dans des personnes, des mouvements ou des églises. Et, à notre habitude, nous y voyons des évolutions en cours. Parfois, comme en cette saison d’automne 2021, nous rencontrons un orage dévastateur. Mais le dévoilement du méfait, tel qu’il advient dans le rapport Sauvé est salutaire. Et plus généralement, il y a des aveuglements à dissiper.

Cependant, au-delà, il importe de ne pas perdre de vue le mouvement d’ensemble : les prises de conscience, les émergences, les innovations, les expériences de vie, les témoignages… Apprenons à reconnaître l’œuvre de l’Esprit…

 

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Le XXIe siècle du christianisme

Professeur des universités à Sciences Po, Dominique Reynié dirige la Fondation pour l’innovation politique. Il a réuni un ensemble d’experts pour publier un livre : « Le XXIe siècle du christianisme » (Cerf, 2021).

« Après deux millénaires, qu’en est-il de l’Eglise et des Eglises face au retour planétaire du religieux ? Quelles mutations internes le christianisme connaît-il lui-même à l’âge de la globalisation ? La séparation entre le spirituel et le temporel a-t-elle un avenir ?… Catholicisme, protestantisme, orthodoxie, dialogue œcuménique et interreligieux, mais aussi géopolitique, politique, droit, économie, éthique : théologiens, philosophes, historiens, sociologues décryptent ici pourquoi et comment notre héritage dessine notre avenir » (page de couverture).

Réformés.ch interviewe le maitre d’œuvre de cet « ouvrage collectif indispensable » : Dominique Reynié : « L’avenir chrétien et politique de générations désenchantées ». « Quels enjeux pour un christianisme en pleine évolution, dont les bases ont cimenté une démocratie désormais en péril ? ».

https://www.reformes.ch/societe/2021/07/lavenir-chretien-et-politique-de-generations-desenchantees-christianisme-democratie

 

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Les violences sexuelles dans l’Église catholique

« Les violences sexuelles dans l’Eglise catholique. France 1950-2020 », c’est le titre du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique (CIASE), rendu public le 5 octobre 2021, présidé par un haut fonctionnaire, Marc Sauvé. Un résumé en est accessible sur internet : https://www.ciase.fr/rapport-final/

Ce rapport, « fruit de deux ans et demi d’auditions, de recherches, de collecte de données », fait apparaître des exactions massives : 216000 mineurs victimes d’agressions sexuelles de la part de clercs, prêtres et diacres, ou religieux entre 1950 et 2020, le nombre des clercs et religieux mis en cause pouvant se situer dans une fourchette allant de 2900 à 3200 sur 115000 recensés sur la période. Une misère terrible se manifeste là. Le constat est accablant.

Ce rapport a donc suscité un grand nombre de réactions, de très nombreux articles, en particulier dans la presse catholique. Nous avons choisi de mentionner ici le commentaire de René Poujol sur son blog : Cath lib : « Rapport Sauvé, entre Une saison en enfer et Voyage au bout de la nuit » : https://www.renepoujol.fr/rapport-sauve-entre-une-saison-en-enfer-et-voyage-au-bout-de-la-nuit/?fbclid=IwAR0kiR4JsmsIc0x6VYKIHULTmE4nPEvIMbyhd3HaGRbla52N29dZ9Y0145I

Sur son blog, René Poujol se définit comme « journaliste, citoyen » et « catho en liberté ». Effectivement, René Poujol a eu une carrière de journaliste à l’hebdomadaire catholique : Le Pèlerin dont il a été directeur de 1999 à 2009. En 2019, il publie un livre : « Catholique en liberté » où il analyse la crise de l’Eglise dans ses dérives « centralisatrices, cléricales et dogmatiques ». Nous apprécions l’engagement de son article où nous percevons un juste ton.

Il n’est pas utile de répéter ici ce qu’on trouvera ailleurs. Voici seulement quelque brèves observation à partir de l’approche de Témoins au cours des deux dernières décennies : mettre en évidence, dans le monde des Eglises, les dysfonctionnements et, en regard, les changements innovants, à partir de l’expérience et des sciences sociales et dans une perspective interconfessionnelle et internationale.

Notons donc d’abord ici la qualité de ce rapport dans sa prise en compte du vécu et son usage des sciences sociales. Si les avertissements des sociologues n’ont pratiquement pas été entendus en leur temps, il se peut que cette fois, une conjonction de forces produisent des effets bénéfiques.

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Postchrétienté au Québec


Une opportunité pour la mission de Dieu ![1]

L’École de théologie évangélique du Québec (ÉTEQ) a tenu, du 16 au 18 septembre, à Montréal, un important colloque sur la postchrétienté qui réunit des chercheur. e. s et professeur. e. s venant de quatre pays européens (France, Suisse, Pays-Bas, Royaume-Uni), des États-Unis et du Canada, dont la majorité du Québec. Ces derniers représentaient cinq facultés et institutions de théologie : l’ÉTEQ, la Faculté de théologie et sciences religieuses de l’Université Laval (FTSR), l’Institut de théologie pour la francophonie (ITF), l’Institut d’études religieuses de l’Université de Montréal (IÉR) ainsi que l’Institut d’étude et de recherche théologique en interculturalité, migration et mission (IERTIIMM)[2]. Cette large représentation de théologiens et d’instituts signifie bien l’intérêt que portent les Églises de l’Occident à la question de la postchrétienté. Il faut admettre que cette dernière représente aujourd’hui le contexte socioculturel et politique de toutes les confessions chrétiennes et, de ce fait, ne peut plus être contournée. Comment pouvons-nous comprendre la mission chrétienne et la transmission de la foi au cœur d’une société qui lui a signalé clairement son désintérêt et, encore plus, sa désapprobation ?

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Quel avenir pour le christianisme ?

La foi comme option

Selon Hans Joas

Quel est l’avenir du christianisme ? C’est une question qui peut germer dans une Europe sécularisée ? Le sociologue allemand Hans Joas est bien placé pour y répondre. Car, de longue date, il a étudié la thèse de la sécularisation. Et, dans un livre récent, traduit sous le titre : « La foi comme option. Possibilités d’avenir du christianisme » (1), il déploie une recherche internationale, en s’inspirant de deux grands chercheurs, Charles Taylor et Ernst Troeltsch. Hans Joas rejette la thèse de la sécularisation, mais il appelle la foi chrétienne à s’exprimer d’une manière moins impérieuse. Face à une « option séculière » qui est apparue au XVIIIè siècle, et s’est répandue depuis, « les croyants doivent justifier leur foi respective » (p 10). La foi chrétienne ne peut plus s’inscrire dans une religion dominante. Elle devient une « option ». Hans Joas décrit le paysage religieux qui prévaut dans le monde actuel. Dans ce contexte, le christianisme emprunte et explore de nouveaux chemins.

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Le christianisme : une religion à l’échelle mondiale


Comment les chrétiens dans leur diversité vivent-ils leur foi à l’échelle du monde ? Nous avons besoin de connaître les dynamiques du christianisme aujourd’hui, la manière dont il assure une vie pleine et répond aux aspirations et aux questionnements des gens dans les contextes les plus variés. Notre participation à la communion chrétienne sera d’autant plus entière que nous pourrons situer les différentes formes de pratique et dépasser des représentations du christianisme aujourd’hui dépourvues de pertinence.

Au cours de ces derniers siècles, de ces dernières décennies, le monde est entré dans une grande mutation. Le christianisme est en pleine transformation. Il n’est pas « la » religion mondiale, mais il est l’une des grandes religions qui se déploient dans le monde. Et son dynamisme se manifeste dans la diversité.

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L’impact social de la non-religion au Québec et dans le monde

Un projet d’envergure à propos de la désaffection religieuse mérite notre attention : The Nonreligion in a Complex Future (NCF) project[1] auquel participe des chercheurs de dix pays. Le but de cet article est d’en dresser le contour, de considérer plus particulièrement le contexte et la contribution québécoise à cette recherche et, enfin, de souligner l’impact de cette désaffiliation au sein du mouvement des églises évangéliques du Québec.
Les contours de la NCF
Le projet, Nonreligion in a Complex Future, est une initiative canadienne à dimension internationale avec la participation de l’Australie, des quatre pays nordiques d’Europe que sont la Suède, la Norvège, la Finlande et le Danemark, les États-Unis, le Royaume-Unis et deux pays de l’Amérique latine, le Brésil et l’Argentine.

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La religion dans la France contemporaine

Entre sécularisation et recomposition

Sans toujours savoir ce qu’il en est, les français ont conscience des changements en cours sur la scène religieuse française. Et de fait, en quelques décennies, c’est un bouleversement qui est advenu. Nos représentations renvoient souvent à un passé révolu. Elles sont parfois confuses et il en résulte des craintes et des manifestations d’antagonisme. Pour faire face à ce dérangement, il importe de comprendre cette évolution. Un livre vient de paraître : « La religion de la France contemporaine. Entre sécularisation et recomposition » (1). Il est écrit par deux sociologues réputés : Philippe Portier et Jean-Paul Willaime.

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De l’Église rassemblée-confinée à l’Église comme semence

L’inculturation comme trajectoire kénotique des églises émergentes à Montréal, par Pierre Lebel

Introduction

Le contexte de mon mémoire est la postchrétienté, « la défunte chrétienté », selon Jacques Grand’Maison, dont il s’« inquiète des modes religieuses ou pastorales anti-intellectuelles, et tout autant du retrait et de l’enfermement dans des bulles religieuses hors du pays réel.[1] » En ce qui concerne le mouvement évangélique, c’est celui-ci qui a fait revivre le protestantisme au Québec francophone au cours des cinquante dernières années pour en devenir la figure principale. Le Québec de mon enfance était hermétiquement catholique. Tout a basculé lors de la « Révolution tranquille et de l’ouverture québécoise à un monde international autre que celui du catholicisme romain[2] », au courant des années 1960. Presque du jour au lendemain, le Québec s’est modernisé par la volonté d’un état qui a repris de l’Église les domaines de l’éducation, de la santé et des services sociaux qui, jusqu’ici, lui appartenaient selon une tradition multi-centenaire. L’ouverture au monde propulsée par EXPO 67 a laissé, au Québec, la porte grande ouverte aux nouvelles idées — philosophiques, politiques, spirituelles et religieuses. Les missionnaires évangéliques en ont aussi profité, tout comme l’ont fait les adeptes des spiritualités orientales et du Nouvel Âge sans parler des nombreuses autres voix et mouvements d’ordre social et politique. Le Québec est devenu dès lors une société pluraliste.

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De nouvelles expressions religieuses apparaissent


Face au confinement, le développement de la communication internet dans les églises : chance ou pis-aller, par Jean Hassenforder
Face au confinement, de nombreuses églises ont mis en place un dispositif internet pour remédier à l’absence de célébrations : messes, cultes, assemblées. L’effort a été considérable et des résultats appréciables ont été observés. Cependant, on perçoit aussi un certaine morosité.

On peut effectivement s’interroger quant à la comparaison entre l’ancien et le nouveau système de communication, quelque provisoire qu’il soit, en terme de perte, d’équivalence et de gain.

La perte, c’est incontestablement le vécu fraternel, un vécu qui pouvait être porteur au-delà même du message communiqué, un vécu qui pouvait également déboucher sur une communion mystique. Cependant, il existe une dimension de ce vécu essentielle : le petit groupe. A cet égard, la communication internet porte également la conversation (1). L’équivalence s’effectue au niveau de la transmission d’un enseignement, d’un message. On découvre aujourd’hui que l’enseignement magistral, les conférences sont facilement transmissibles par internet. Cela vaut pour les prédications. Et, de plus, on peut envisager une grande variété de messages correspondant à une grande diversité de cheminements. Le gain, ce peut être une invitation à voir plus grand, à voir plus loin, à regarder hors les murs et à s’adresser à tous les gens en recherche qui ne fréquentent plus les églises.

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Transmission de l’héritage chrétien dans une société agnostique et sécularisée

Gérard Masson

Dans nos pays occidentaux, l’incroyance en l’existence de Dieu est de plus en plus répandue que ce soit dans les pays de tradition catholique, luthérienne, anglicane. Ainsi en France, selon une enquête récente sur la « foi des jeunes », commandée par La Croix (OpinionWay, 24 mars 1918) auprès des 18-30 ans, l’existence de Dieu n’est certaine que pour 18% et probable pour 34%.

L’incroyance n’est plus ce qu’elle a été

Mais ce n’est plus la même incroyance que celle triomphante du XIX° siècle. L’incroyance dominante au XIX° siècle a d’abord été fortement marquée par l’hostilité envers l’Eglise catholique : un refus du Dieu invoqué par elle pour justifier son pouvoir sur la société et son système de vérités absolues. Cette incroyance n’était pas seulement signe d’opposition à l’Eglise mais l’adhésion à une autre vision globale de l’homme et de l’histoire, fondée sur la connaissance rationnelle et la science, dont la civilisation européenne était porteuse pour tous les autres peuples.

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Un nouveau genre de christianisme

Selon Brian McLaren

Nous avons conscience de la grande mutation dans laquelle l’humanité est engagée. Nous percevons l’ampleur de cette transformation. Et naturellement nos pratiques chrétiennes sont appelées à y participer. Alors peut-on entrevoir un nouveau genre de christianisme en train d’émerger ?

Pionnier de l’Église émergente aux États-Unis, Brian McLaren (1) peut aider à cette lecture. Nous avons suivi son parcours. Aujourd’hui, il a beaucoup appris de ses premières expériences et sa vision s’est élargie dans une appréhension globale du christianisme. Ainsi, dans un livre récent, il nous appelle à une « migration spirituelle » (2). Aujourd’hui, Brian McLaren s’exprime à la demande de Richard Rohr (3), un prêtre franciscain, fondateur et animateur du « Center for action and contemplation » (Centre pour l’action et la contemplation) (4) ou il propose une spiritualité œcuménique alliant approche contemplative et engagement chrétien dans le monde.

Les 2 et 3 janvier 2020, Brian McLaren a ainsi exposé la manière dont il entrevoit un nouveau genre de christianisme en phase avec la transformation du monde (5). Dans son livre précédent : « The spiritual migration » (2), Brian McLaren a déjà largement abordé ce sujet. Aujourd’hui, nous trouvons ici un texte court, facilement accessible, et c’est pourquoi nous en proposons les principaux extraits.

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Pour une libération de toutes les formes d’oppression


Dans l’espérance, la libération des oppresseurs va de pair avec celle des opprimés

« Hope for the oppressors » : une perspective théologique de Patrick Oden

L’oppression est une réalité qui parcourt l’histoire et nous interpelle aujourd’hui encore. Les formes peuvent en être violentes ou insidieuses. L’oppression est un phénomène majeur dans l’histoire humaine. C’est elle qui engendre les malheurs de l’histoire (1).

Mais, en regard, dans ce paysage, abondent les luttes que des groupes humains ont engagés ou engagent pour leur libération. Les victoires remportées sont des événements lumineux qui ponctuent l’histoire humaine. Mais il arrive que ces victoires soient ambigües lorsque les opprimés libérés oppriment à leur tour les anciens oppresseurs. Tout homme de cœur prend naturellement parti pour les opprimés. Mais les oppresseurs sont aussi des hommes. Et, à ce titre, on ne peut les éliminer. Et d’ailleurs, l’oppression n’est-elle pas un système qui affecte à la fois les opprimés et les oppresseurs ? Les oppresseurs ne sont-ils pas eux-mêmes victimes d’un système qui les déshumanisent, un système qui engendre en eux un mal-être et un esclavage intérieur ? Et, plus généralement, n’y a-t-il pas dans nos sociétés des formes d’oppression plus discrètes auxquelles il nous arrive de participer sans en avoir vraiment conscience ?

Lorsque le théologien américain, Patrick Oden, publie un livre : « Hope for the oppressors » (2), nous sommes d’abord décontenancés et puis nous comprenons l’importance de cette approche. L’humain et le divin en nous ne peuvent se résigner à voir des hommes renvoyés aux abimes de l’histoire ou aux enfers religieux. Et donc la question se pose : comment les oppresseurs peuvent-ils changer et rejoindre notre communauté humaine ? l’amour divin agit dans le temps. Les hommes sont appelés au pardon. C’est aussi la force de la prière telle qu’elle s’exerce dans une association comme l’ACAT (Association des chrétiens pour l’abolition de la torture) (3).

Mais il y a aussi des expériences nouvelles où l’inspiration chrétienne s’inscrit dans un cadre laïc, par exemple, celui d’un état renaissant qui veut sortir d’une guerre civile inscrite dans les esprits en recréant un consensus fondé sur la réconciliation dans une écoute réciproque. Ce fut l’œuvre de la commission Vérité et réconciliation animée par Desmond Tutu en Afrique du Sud (3).

Le regard de Patrick Oden : « Espérance pour l’oppresseur » s’inscrit dans un mouvement qui est bien mis en évidence par le sous-titre de son livre : « Discovering freedom through transformative community » (Découvrant la liberté à travers une communauté transformante). La violence qui oppose opprimés et oppresseurs perdure si elle ne peut s’apaiser dans une communauté commune, apaisante, réconciliante, transformante.

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Les chrétiens et la sortie de la religion

D’après la contribution de Martin Bellerose

Le 23 janvier dernier s’est tenue à l’Institut pastoral des Dominicains[1], à Montréal, une conférence organisée par le Centre chrétien culturel de Montréal[2] qui portait comme titre, le christianisme, la religion de la sortie de la religion[3]. Le conférencier, le directeur de l’Institut pastoral, Martin Bellerose qui, soit dit en passant, fréquente, avec sa femme, une église évangélique, s’est inspiré de son livre, les chrétiens et la sortie de la religion[4], publiée en 2008, dont le contenu est le fruit de son doctorat, présenté et soutenu à la Pontificia Universidad Javeriana, à Bogota, Colombie. Avec un auditoire de presque cent personnes (le double de la moyenne généralement présente aux conférences du CCCM), le sujet est certainement d’un intérêt prononcé. Les participants à la conférence sont venus de communautés, d’églises et d’institutions aussi diverses que l’archevêché de Montréal, l’École de théologie évangélique du Québec et la Société d’histoire du protestantisme franco-québécois.

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Transformation émergente des Églises Protestantes du Québec face à la postchrétienneté

Dans cette première chronique québécoise, mon objectif est de donner aux lecteurs de Témoins une vue d’ensemble suffisamment large de la réalité actuelle des Églises au Québec qui n’ont le choix que de répondre aux exigences d’une société devenue laïque et, encore plus, postchrétienne[1]. Pour se faire, je présente en premier lieu un exposé des étonnants partenariats entre des écoles et des facultés de théologie de diverses confessions. Dans un deuxième temps, je ferai connaître un article qui vient de paraître et qui transmet, avec statistiques à l’appui, une compréhension de l’évolution des Églises protestantes et évangéliques au Québec depuis les 50 dernières années avec, comme visée, de projeter notre regard vers l’avenir[2].

Des alliances étonnantes entre les Écoles et les Facultés de théologie

Les Églises au Québec sont bien aux prises avec la postchrétienté dont l’impact se concrétise dans un domaine inattendu et surprenant, celui de l’éducation en théologie. Le fait est que la postchrétienté est celle de toutes les Églises, toutes confessions, traditions et dénominations confondues qui, plus que jamais, ont à apprendre les unes des autres et, parfois, comme dans la formation théologique, doivent créer des alliances qui étaient inconcevables il y a à peine dix ans.

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Là où spiritualité et écologie convergent

https://www.laboretfides.com/media/catalog/product/cache/4/image/767x1023/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/9782830916805.jpgDes lieux spirituels engagés en écologie
Selon Christine Kristof-Lardet
Manifestement, la transition écologique implique une transformation profonde dans notre genre de vie et, en conséquence, dans nos mentalités. Ce changement, intervenant dans des habitudes séculaires, ne va pas de soi. Il peut entrainer un ressenti de perte et un bouleversement des repères. Le coût est élevé. Face à ce coût, nous avons besoin d’une force motrice qui induise une nouvelle manière de voir, mais aussi de sentir, si bien que les comportements émergents puissent être assortis de satisfactions nouvelles. Par exemple, la « sobriété heureuse » ne peut l’être que si l’on y trouve des satisfactions morales, psychologiques et matérielles permettant de quitter la posture de consommateur traditionnel. La transition écologique implique des transformations sociales et économiques. Elle requiert en conséquence une vision éclairant ces transformations.

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Itinéraire d’un sociologue des religions : Jean-Paul Willaime

Jean-Paul WillaimeEnseignement pour les chercheurs et éclairage pour tous

Jean-Paul Willaime est bien connu à de nombreux titres : sociologue des religions, universitaire, expert en connaissance du protestantisme et, à ce titre un conseiller écouté. Or, son autobiographie vient de paraitre sous la forme d’entretiens avec un collègue chercheur, Martin Meunier. Ce livre va retenir l’attention de la communauté scientifique, car, comme l’évoque le préfacier : « Jean-Paul Willaime a une place centrale dans le champs des sciences sociales des religions. Son statut même – il avait été directeur du groupe : Sociétés, Religions, Laïcités (GSLR) et président de la Société internationale de sociologie des religions (SISR) – imposait un retour sur son œuvre d’autant qu’elle était reçue désormais, ce qui n’est pas si fréquent pour un auteur français, par la communauté internationale » (p 9). Pouvoir suivre l’itinéraire d’un chercheur est toujours précieux. Car, en situant le contexte de son parcours, on comprend mieux les racines profondes de sa motivation et de son engagement, pourquoi et comment il a abordé telle ou telle question, en quoi il s’inscrit dans un tissu de relations, dans un courant de pensée. Et, parce qu’une telle rétrospective élargit en quelque sorte notre vision sur son œuvre. C’est bien le cas ici.

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Comment le paysage religieux en France a complètement changé en quarante ans

D’après une enquête de référence sur les valeurs des français

La France change. La France a changé. Et, aujourd’hui, plusieurs recherches nous permettent de mieux nous situer par rapport à cette transformation et de comprendre les grands mouvements sociaux et culturels qui engendrent cette transformation . Si nos représentations s’attachent à des images dépassées de la réalité sociale et culturelle, alors nous ne comprendrons pas la réalité du monde dans lequel nous vivons, nous n’aurons plus de repères fiables, nous n’aurons plus de boussole. Alors viendra la peur, et, avec elle, l’agressivité et la violence. En regard, il est donc essentiel d’envisager et d’explorer la réalité actuelle de notre société.

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Comprendre les changements actuels dans notre manière de croire

La recomposition du religieux dans la modernité
Selon Danièle Hervieu-Léger

Nous savons combien les différents aspects de la vie se sont transformés rapidement au cours des dernières décennies et continuent encore aujourd’hui à changer. La religion participe à cette grande transformation. Et, dans tous les cas, nous avons besoin de comprendre les changements en cours pour mieux nous situer et pour mieux les aborder. La question religieuse est particulièrement sensible parce qu’elle concerne le sens de notre existence et notre vie au plus profond. Or, c’est un domaine où la transformation a été particulièrement profonde et rapide au cours des dernières décennies.

Le déclin des institutions religieuses traditionnelles est un des indicateurs les plus significatifs de cette évolution. Tout indique que le phénomène doit être envisagé dans une perspective plus vaste : la transformation du vécu religieux.

Comme croyants, et ici à Témoins, comme chrétiens, nous sommes évidemment appelés à comprendre les transformations sociales et culturelles qui induisent des changements dans les pratiques religieuses. Nous avons cherché à évaluer la pertinence de l’offre chrétienne et, en regard, les innovations à même de mieux répondre aux aspirations contemporaines.

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Le Troisième Homme

Le Troisième Homme

Une étape dans le processus français de déprise de l’institution ecclésiale

En octobre 1966, dans la revue « Christus », François Roustand, un jésuite, membre éminent de la rédaction, publie un article intitulé : « Le troisième homme ». A partir de ses rencontres, il y décrit une prise de distance, en train de s’opérer chez certains de ses amis catholiques, vis à vis des rites et des prescriptions de l’Eglise. Le concile Vatican II vient de s’achever. Les consciences se libèrent. Un conflit oppose conservateurs et réformateurs. Mais les catholiques évoqués par François Roustand dans cet article ne s’engagent pas dans ce débat. Sans doute, cette rénovation est-elle insuffisante à leurs yeux. Ils ne se sentent plus en phase avec des pratiques qui ne répondent plus à leur désir d’authenticité. Ils s’éloignent.

Cet article, qui se borne pourtant à décrire l’évolution des mentalités à partir de ce qui se dit, suscite une réaction très vive dans la hiérarchie. François Roustand doit quitter la rédaction de Christus. Et, quelques mois plus tard, il quitte l’ordre des jésuites, et dans la seconde moitié de sa vie, il s’engage dans la profession de psychanalyste où, par ailleurs, il va opérer de brillantes remises en cause.

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Un changement révolutionnaire

Christine PedottiLorsque Jésus assure l’égale humanité de l’homme et de la femme

Des évènements récents ont mis en évidence les inégalités subies par les femmes et les pressions auxquelles elles sont encore soumises dans certains contextes. Cependant, dans les pays occidentaux, après un long parcours d’émancipation, les femmes sont globalement parvenues à une égalité des droits dans la participation à la vie sociale et économique. Et pourtant, il reste un chemin à parcourir dans la manifestation concrète de cette égalité. Et, par ailleurs, on constate un blocage encore affiché dans certaines églises.

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L’émergence d’une nouvelle manière de croire

Diana Butler BassSelon Diana Butler Bass dans son livre : « Grounded »

Beaucoup de gens s’éloignent des églises classiques et entrent en recherche. Est-ce à dire qu’on croit de moins en moins ou bien la foi change-t-elle de forme ? On peut observer ce mouvement dans la plupart des pays occidentaux. Et les Etats-Unis, longtemps caractérisés par une forte pratique religieuse, commencent à participer à cette évolution. C’est une question qui nous intéresse tous à titre collectif, mais aussi à titre personnel. Diana Butler Bass, historienne et théologienne américaine, nous apporte une réponse dans son livre : « Grounded. God in the world. A spiritual revolution »

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l’apport de la culture numérique à un parcours de foi en marge des cadres institutionnels

H G nous rapporte ici son parcours de foi. Depuis sa tendre enfance, elle a eu « la conscience et l’expérience d’une relation intime et personnelle avec Dieu… Ma foi a grandi et s’est développée au sein de communautés ecclésiales porteuses de croyances extrêmement puissantes, pour certaines très positives, pour d’autres, vecteurs d’exclusion, de culpabilité et de recherche permanente d’une forme de performance spirituelle».

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La grande migration spirituelle

Brian McLaren la-grande-migration-spirituelleUn nouvel état d’esprit débarrassé du carcan doctrinaire et fondé sur l’amour

Une vision de Brian McLaren

« The Great Spiritual Migration »

Il y a des moments où des transformations s’opèrent dans la conscience collective. A la fin du XXè siècle et au début du XXIè, une insatisfaction vis à vis des institutions chrétiennes a grandi dans le monde occidental. Pour de nombreux chrétiens, elles répondaient mal à leur désir d’authenticité. Ils ne se retrouvaient plus dans une religion de chrétienté où la conception de Dieu soumise à un mode patriarcal heurtait leur sens de l’amour et du respect pour tous les hommes. Alors, de la Nouvelle-Zélande aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, de nouvelles communautés chrétiennes ont commencé à apparaître. Ainsi a commencé le courant de l’Eglise émergente qui s’est ensuite propagé dans le monde occidental. Ainsi des chrétiens ont pu vivre leur foi autrement. Des églises ont accueilli cette nouvelle approche (1). La recherche sociologique en a montré la vigueur (2). Et dans sa thèse, Gabriel Monet en montre la portée théologique (3). Depuis vingt ans, à Témoins, nous militons en ce sens (4).

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Les femmes dans l’Eglise

Un regard libérant

La longue marche des femmes vers un juste statut dans l’église et la société se poursuit. Malgré de belles avancées, la question de leur place dans l’Eglise demeure toujours d’actualité. Joëlle Sutter-Razanajohary, pasteur dans la Fédération des églises baptistes, vient de publier sur ce thème « Qui nous roulera la pierre ? » (1) un opus intitulé où elle aborde le sujet à partir des récits de la création et d’une réflexion sur l’identité, l’autorité et le sacré, notions sur lesquelles se fondent la direction d’Eglise.

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Pour une Eglise au cœur de la vie quotidienne

Daniel SCHAERER est bien connu des amis de l’association Témoins, dont il est proche depuis quasiment ses origines. Initiateur et responsable en France puis dans les pays francophones de centres de formation de disciples de Jeunesse en Mission, il a acquis une expérience solide de la diffusion de l’évangile ainsi que de la vie ecclésiale dans notre pays et, au delà, dans les pays francophones où il a œuvré. Il est déjà l’auteur de plusieurs livres où il relate les évènements fondateurs qui ont orienté son engagement. « Allez par le monde » raconte la naissance de Jeunesse en Mission en France ainsi que son engagement personnel. « L’Église en toute simplicité » (1) ouvre sur la nécessité de vivre l’Evangile au cœur de nos maisons, dans des petites cellules.

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Femmes et hommes en coresponsabilité dans l’Eglise

Dialogue théologique entre Elisabeth Moltmann-Wendel et Jürgen Moltmann

Depuis les années 1960, on a vu apparaître une vision nouvelle de l’humanité portée par la dynamique d’une communion spirituelle. Un aspect de cette évolution réside dans la montée d’un nouveau rapport entre les hommes et les femmes, le recul de la domination masculine permettant l’émergence d’une égalité responsable entre les genres. Ainsi, si l’égalité croissante entre les hommes et les femmes est un mouvement à l’œuvre au cours des deux derniers siècles, il s’est accéléré dans les dernières décennies. En arrière-plan, c’est toute une organisation sociale fondée sur le patriarcat et plusieurs fois millénaire, la prépondérance des hommes et celle des pères qui est en train de s’effondrer.

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Quand l’Église n’est plus au centre du village

L’Eglise en postchrétienté d’après Stuart Murray

« Etre et faire Eglise en postchrétienté » (1) nous appelle Gabriel Monet dans la publication de sa thèse sur l’Eglise émergente. Et, sur le site de Témoins, depuis le début des années 2000, nous cherchons à comprendre les transformations sociales et culturelles en cours, et, en regard, à rechercher la pertinence des pratiques d’Eglise. Ainsi, en 2003, nous avons accueilli Stuart Murray (2), et, en 2004, présenté un de ses livres majeurs : « Post-Christendom. Church and mission in a strange new world » (3). Stuart Murray s’y montre historien et sociologue. C’est aussi un théologien qui envisage l’avenir de l’Eglise.

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Quelle vision de l’homme ? Quelle vision de la mission ? D’après Christoph Théobald, auteur du livre : « Urgences pastorales »

En France, comme en Europe, le paysage religieux change rapidement. Dès 1999, dans son livre inspirant, « Le pèlerin et le converti », la sociologue, Danièle Hervieu-Léger annonçait la fin de la « civilisation paroissiale », un encadrement traditionnel des « fidèles » par les églises. Pourtant, encore aujourd’hui, celles-ci s’obstinent encore souvent à maintenir ce système. Plus généralement, dans une société toute nouvelle, deux visions de l’Eglise s’opposent.

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Cyberespace et théologie

Regard chrétien sur le Net
Selon Antonio Spadaro, rédacteur en chef de la revue : Civilta Cattolica

A une époque où la culture numérique entraine un changement dans notre manière de vivre et de penser (1), nos sensibilités et nos représentations religieuses sont également affectées. La théologie peut nous aider à répondre à nos questionnements. C’est la tâche de tout chrétien, car on a pu dire qu’en chaque chrétien, il y avait un théologien (2). Mais c’est aussi une recherche entreprise par des hommes d’étude et de foi qui nous aident à envisager nos croyances à partir d’une réflexion sur le donné biblique et l’expérience spirituelle en relation avec la culture de notre temps. Cependant, il y a des variables importantes selon les théologiens.

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Plus proche sur FB ?

Vidéo Mark Zuckerberg

Une politique de développement communautaire à facebook

Besoin de communauté et appel à de nouvelles formes d’église

A une époque où une mutation technologique interfère avec l’évolution économique, dans un cours parsemé de troubles qui suscite une inquiétude sociale et un malaise politique, la nécessité de faire face engendre le besoin d’échapper à l’isolement et de participer à une dimension communautaire.

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A l’Église qui vient

Article Témoins, recherche et innovation
Foi, expérience et prospective selon Laurent Schlumberger

Si nous considérons la crise actuelle que nous vivons comme une mutation, un passage vers une autre société, une civilisation nouvelle, nous regarderons vers ce monde qui vient et nous participerons à sa construction.

Si, en regard du message de l’Evangile, nous percevons la décomposition des formes d’église associées à un vieux monde hiérarchique et patriarcal, alors nous regarderons vers une nouvelle église et nous participerons à sa venue.

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Une philosophie de l’histoire selon Michel Serres

Article Témoins rubrique Recherche et innovationAu sortir de massacres séculaires, vers un âge doux portant la vie contre la mort

A travers une culture encyclopédique, Michel Serres a développé une pensée créative et originale dans un style imagé. Il ouvre de nouvelles compréhensions plus vastes, plus profondes. Les ouvrages de Michel Serres nous entraînent dans une vision nouvelle du monde. C’est le cas dans son livre : « darwin, bonaparte et le samaritain. Une philosophie de l’histoire » (1).

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Après une relation malheureuse avec la religion traditionnelle, trois femmes en quête spirituelle

Rubrique Rechecher et innovation avril 2017Telles qu’elles nous sont rapportées (1), ces trois histoires de vie nous paraissent très proches. Elles sont marquées par la souffrance d’une imposition religieuse et elles sont à la recherche de voies nouvelles.

Colette, Bernadette, Véronique : c’est une génération née entre 1966 et 1971 et qui a donc grandi dans une période post 1968. Et pourtant, dans un milieu catholique traditionnel provincial, elles ont toutes été plus ou moins confrontées à des pressions et des impositions conservatrices qui ont engendré de grandes difficultés dans leur vie.

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Dieu-avec-nous engagé dans la création et dans l’humanité

Dieu-avec-nous engagé dans la création et dans l’humanité

Deux approches convergentes : Jürgen Moltmann et Diana Butler Bass

A partir d’une approche scientifique, technique ou sociale, on découvre de plus en plus aujourd’hui que nous vivons dans un univers en interaction, un univers où tout se tient. Pour certains, cela ne va pas de soi, car c’est une nouveauté qui bouleverse un héritage intellectuel ou religieux. Où est Dieu ?
Ce mouvement appelle une réflexion théologique.
La communauté de la création
Dans les années 1980 déjà, dans son livre : « Dieu dans la création » (1), Jürgen Moltmann pouvait écrire : « Si l’Esprit Saint est répandu sur toute la création, il fait de la communauté entre toutes les créatures avec Dieu et entre elles, cette communauté de la création dans laquelle toutes les créatures communiquent chacune à sa manière entre elles et avec Dieu…

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Le paternalisme : un problème dans l’Eglise ?

Le regard d’une sociologue britannique : Linda Woodhead

Linda Woodhead Linda Woodhead est professeur de sociologie de la religion à l’Université de Lancaster. Elle a mené des recherches importantes dans le champ de la religion et dans le domaine du genre (1). Aujourd’hui, en Grande-Bretagne, elle est considérée comme une experte et elle est souvent consultée. Ainsi a-t-elle été interviewée sur le thème de la relation entre le féminisme et l’Eglise aujourd’hui (2). On connaît la progression de la place des femmes dans le clergé de l’Eglise anglicane, mais le processus a été ardu et suscite encore des frictions.

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Un appel au renouvellement

Femme rabbin américaine, Sharon Brous appelle les croyants à un renouvellement des formes religieuses.

A un moment où le paysage religieux participe à la crise de nos sociétés, des problèmes nouveaux apparaissent et, pour nous orienter, nous avons besoin d’en comprendre les ressorts. Cette compréhension passe par une réflexion sur notre expérience.
« Il est temps de régénérer la religion » nous dit Sharon Brous, une femme rabbin américaine dans un entretien sur Ted (1).

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Les germes d’une nouvelle société. Une nouvelle sensibilité spirituelle et religieuse.

Rubrique Recherche et inovationSelon Jean Staune, dans Les clés du futur, par Alain Gubert et Jean Hassenforder.

Dans l’inquiétude et l’incertitude actuelle concernant l’évolution de notre société, nous sentons bien que nous vivons une époque de grandes mutations. Et d’ailleurs, nous sommes éclairés à ce sujet par des auteurs capables d’analyser cette évolution historique (1). Plus nous nous situons dans ce mouvement, plus nous voyons en regard émerger de nouvelles pensées et de nouvelles pratiques, plus nous sommes à même de nous diriger.

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Spiritualité postmoderne et culture de l’individualisme Une transformation des mentalités

selon Dominika Motak, par Jean Hassenforder

Dans les sociétés occidentales, on observe aujourd’hui un engagement croissant dans le champ de la spiritualité. L’image de celle-ci dans les représentations est maintenant souvent plus favorable
que celle de la religion, au point qu’on puisse se définir comme : « spirituel, mais pas religieux ». Quelles sont les caractéristiques de ce phénomène ? Et comment s’inscrit-il dans l’évolution de nos sociétés ?
Cette évolution se caractérise notamment par la montée de l’individualisation. Les sociologues des religions analysent les effets de cette transformation dans le champ religieux. Ainsi, très tôt,
Danièle Hervieu-Léger a mis en valeur le concept d’ « autonomie croyante » (1).

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L’âge de l’authenticité

L'âge séculier livre de Chrales TaylorUn contexte nouveau pour la vie spirituelle et religieuse

Selon le philosophe et historien, Charles Taylor

Dans son livre : « L’âge séculier » (1), Charles Taylor (2) s’interroge sur le phénomène de la sécularisation. Il analyse l’origine et les étapes du processus. Il parvient ainsi à en préciser la nature et les contours. « Tout ce livre est une tentative pour étudier le destin, dans l’Occident moderne, de la foi religieuse au sens fort » (p 876).

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Tendances de fond dans un monde globalisé

Tendances de fond dans un monde globalisé

Livre : LIOGER : La guerre n'aura pas lieu

« La guerre des civilisations n’aura pas lieu » de Raphaël Liogier

Dans son nouveau livre : « La guerre des civilisations n’aura pas lieu. Coexistence et violence au XXIè siècle » (1), Raphaël Liogier, sociologue et philosophe, poursuit son exploration du nouveau monde en voie d’émergence, recherche qui a déjà donné lieu à d’autres ouvrages de sa part, comme : « Souci de soi, conscience du monde. Vers une religion globale ? »

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Les transformations du champ religieux en Suisse

Les transformations du champ religieux en Suisse

Livre : Capiche - La religion visible« La religion visible » par Roland Campiche

Sociologue des religions, Roland Campiche étudie le fait religieux dans le contexte suisse depuis des années. En 2010, il a publié un livre sur les pratiques et les croyances en Suisse en lui donnant pour titre : « La religion visible » (1). Dans son introduction, il se réfère brièvement aux théories concernant le phénomène religieux émises au cours des cinquante dernières années pour en montrer le caractère tout relatif au vu des changements qui sont advenus dans notre regard. Et, à partir de son terrain d’observation, il nous aide à faire le point. Prenant acte du « caractère contingent des interprétations contemporaines sur l’état de la religion », il met en évidence « le fait qu’au fil des années, les données sur le fait religieux se sont multipliées et affinées.
Même si rien ne permet d’émettre aujourd’hui une conclusion définitive

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Vers une Eglise « liquide »

Un regard nouveau dans le paysage catholique francophone

         « Les mutations du rapport entre l’Eglise et la société mettent en question le modèle traditionnel de la paroisse. Des essais de nouvelles paroisses sont tentés. L’hypothèse est d’appliquer aux communautés chrétiennes le qualificatif de « liquide » emprunté au sociologue Zygmunt Bauman. Cela permettrait de retisser des liens entre les communautés chrétiennes et l’ensemble de la société ». Cet avant-propos introduit l’article d’Arnaud Join-Lambert : « Vers une Eglise « liquide » publié en février 2015 dans la revue « Etudes » (1). Cet article nous paraît mériter une attention particulière. En effet, dans son contexte socio-religieux, il pose, en termes originaux, les problèmes suscités par « la radicalité et l’irréversibilité du changement dans le rapport entre Eglise et société ». Prenant acte de la fin de la chrétienté « annoncée, puis constatée par de nombreux auteurs depuis une cinquantaine d’années », du « reflux et de la marginalisation progressive des églises » en Europe, il met en évidence l’inadéquation des paroisses traditionnelles. « En ne faisant que répondre aux besoins religieux de certains.

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Face à la violence, lire la Bible à la manière de Jésus

Examen de représentations religieuses et de leurs effets.

         Les  guerres de religion, puis sur un autre mode, les guerres idéologiques hantent notre passé et se sont soldées par d’affreux massacres. Aujourd’hui encore, la violence atteint un paroxysme dans l’islamisme djihadiste. Mais, sur un mode mineur, elle n’est pas exclue de certaines franges du judaïsme ou du christianisme. Cette violence se réclame d’un transcendant absolu qui s’enracine dans une certaine interprétation des textes sacrés. Historiquement, le christianisme a été affecté par ce mal à certains moments et dans certains contextes. Aujourd’hui encore, on observe des traces de cette violence dans certaines représentations religieuses. C’est pourquoi, un livre récent qui vient de paraître aux Etats-Unis : « Disarming Scripture » (1) (Désarmer l’Ecriture), nous paraît apporter un excellent éclairage sur ce problème. En effet, l’auteur, Derek Flood, s’attaque à la racine du mal, en analysant les modalités d’une certaine interprétation de la Bible, telle qu’on peut l’observer dans certains milieux chrétiens fondamentalistes et les conséquences qui en résultent.

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La quête spirituelle en France

Une enquête sur les chercheurs spirituels

         Au cours des dernières décennies dans de nombreux pays, notamment anglophones, on observe la montée d’une quête spirituelle qui s’accompagne d’un nombre croissant de recherches sur ce sujet.

En France, une question a été introduite à cet égard dans la dernière enquête sur les valeurs en Europe. 2/5 des français déclarent s’intéresser à la spiritualité (1). C’est un phénomène nouveau. Aujourd’hui, la spiritualité est souvent perçue plus favorablement que la religion. Et la quête spirituelle rompt également avec les préjugés rationalistes. Il y a bien là une transformation majeure dans la perception du sens de la vie. Chacun de nous peut percevoir la montée de cette approche dans les rayons des librairies, dans les magazines, sur internet. Comment en savoir plus sur cette évolution ? Une enquête réalisée par Jean-François Barbier-Bouvet dans le cadre d’une équipe du GERPSF

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L’Eglise émergente, l’Eglise de demain ?

Le 22 janvier 2015, Réforme, hebdomadaire protestant réputé, a publié un dossier sur l’Eglise émergente (1). C’est, à notre connaissance, la première contribution importante sur ce thème dans la presse française accessible à un vaste public. Cette publication nous paraît témoigner d’une conjoncture nouvelle dans laquelle le phénomène de l’Eglise émergente, bien connu dans de nombreux pays occidentaux, particulièrement dans l’espace anglophone, commence à apparaître en France.

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Des outres neuves pour le vin nouveau. Interview de Gabriel Monet. Auteur de L’Eglise émergente. Etre et faire Eglise en postchrétienté.

Gabriel Monet, pasteur et professeur de théologie pratique à la faculté adventiste de théologie à Collonges-sous-Salève en Haute-Savoie, vient de publier L’Eglise émergente. Etre et faire Eglise en postchrétienté, dans la collection « Théologie pratique – Pédagogie – Spiritualité » chez LIT Verlag. Cet ouvrage correspond à la thèse que Gabriel Monet a soutenue à la Faculté de théologie protestante en juin 2013 sous la direction d’Elisabeth Parmentier. Sa recherche vient d’ailleurs d’être primée par le prix Louis Schmutz 2014, attribué par le Chapitre Saint Thomas. Gabriel, ami de Témoins de longue date, notamment par son engagement  dans notre groupe de recherche, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Le livre est disponible chez LIT-Verlag ** Voir le site**   ou sur Amazon. ** Voir le site **

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La genèse de Témoins : communauté chrétienne interconfessionnelle : 1973 – 1986: (Rédaction en 1996)

Introduction

         En 1996, un des acteurs de Témoins, Jean Hassenforder a rédigé l’étude qui suit sur la genèse de cette association, dix ans après sa création.

A l’époque, l’auteur de ce texte suivait un séminaire de sociologie religieuse dirigé par Jean-Paul Willaime, à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. C’était l’esquisse d’une recherche plus approfondie qui n’a pas été finalisée. Mais, telle quelle, elle éclaire la genèse de Témoins à partir des données recueillies à l’époque. 

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Comprendre le christianisme émergent. Une recherche sociologique sur le mouvement de l’Eglise émergente

         Deux sociologues anglophones, Gerardo Marti et Gladys Ganiel viennent de publier, en 2014, le bilan d’une recherche sociologique sur l’église émergente, particulièrement aux Etats-Unis. Ce livre : « The deconstructed church. Understanding emerging christianity » (1) est le fruit d’un travail d’observation, d’enquête et d’interprétation mené pendant plus de dix ans. C’est dire l’importance de cet apport pour la compréhension du christianisme émergent qui est étudié ici dans les termes du « mouvement de l’église émergente » (emerging church movement (ECM). Ce n’est pas un phénomène marginal. D’emblée, les auteurs nous disent que leur recherche les a amené à conclure que l’ECM est l’un des mouvements les plus importants de recomposition de la religion intervenu dans le christianisme occidental au cours des deux dernières décennies (p 5). Ainsi analysent-ils l’origine, la pratique et la signification du mouvement de l’église émergente, particulièrement aux Etats-Unis et en Irlande du Nord. S’ils envisagent la situation également en Grande-Bretagne, ils ne s’y attardent pas, car le visage de l’église émergente au Royaume-Uni est assez différent.

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Les « Fresh expressions » en Grande-Bretagne : point de vue d’un pionnier. Propos de Michaël Moynagh recueillis par Pippa Soundy en réponse aux questions d’Alain Gubert et de Jean Hassenforder (Témoins).

         Au tournant de deux millénaires, dans un livre retentissant . « Changing World. Changing Church » (1), Michaël Moynagh, à la fois pasteur et prospectiviste, a lancé un cri d’alarme concernant le manque de pertinence des églises traditionnelles en Grande-Bretagne et le déclin correspondant, mais aussi, en regard, un message d’espoir en mettant en évidence de nombreuses initiatives parties de la base, un courant d’église émergente. Cet avertissement a porté ses fruits. De grandes églises ont accepté de se remettre en cause et de reconnaître les communautés innovantes. Cela a été particulièrement le cas de l’Eglise anglicane à travers le rapport publié en 2004 . « Mission shaped church » (2).

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Quelle Eglise pour un nouveau monde ? Conjoncture actuelle et vision prospective dans un contexte catholique. Contribution de Michel Anglarès.

Après avoir exercé son ministère de prêtre dans plusieurs paroisses de la région parisienne, Michel Anglarès s’est retrouvé recteur de l’église Notre-Dame de Pentecôte vouée au monde du travail sur la Défense et curé d’une paroisse voisine à Courbevoie durant la dernière décennie. En même temps, professeur d’anthropologie à l’Institut Catholique, il a assuré un enseignement dans le cadre d’une formation théologique à l’intention des laïcs. En 1999, le magazine Témoins publie une interview de Michel Anglarès sous le titre : « Une Eglise confrontée au changement. Un point de vue catholique » (1).  Aujourd’hui  en semi-retraite, Michel Anglarès poursuit, en pleine liberté de mouvements, une tâche pastorale et une  réflexion théologique.

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Le paradoxe de la scène religieuse occidentale. Une conférence de Danièle Hervieu-Léger, le 5 février 2014

L’œuvre sociologique de Danièle Hervieu-Léger a inspiré et éclairé la recherche entreprise à Témoins depuis une quinzaine d’années sur l’évolution des mentalités et la pertinence des pratiques d’église. Son livre : « Le pèlerin et le converti » (1) paru en 1999 nous paraît garder, aujourd’hui encore, la même actualité et la même capacité de susciter notre compréhension du fait religieux et de la mutation sociale et culturelle dans lequel il s’inscrit. Très tôt, nous avons ainsi trouvé dans les écrits de Danièle Hervieu-Léger, un fil conducteur pour notre réflexion. Et, en 2001, elle a accepté de répondre à nos questions dans un article publié sur ce site : « L’autonomie croyante. Questions pour les églises » (2). Cet article demeure aujourd’hui une clef pour interpréter la situation religieuse. Cependant, quinze ans ont passé depuis lors. S’il nous paraît que les mêmes tendances de fond sont encore à l’œuvre aujourd’hui, quel est le point de vue actuel de Danièle Hervieu-Léger sur l’évolution du fait religieux ?

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CHRETIENS EN QUARTIER D’AFFAIRES Une église à La Défense: enjeux pastoraux et théologiques.

 Notre Dame de Pentecôte est une Maison d’Eglise à l’architecture originale. Elle regroupe en une communauté un grand nombre d’équipes spécialisées réparties dans une trentaine de catégories très diverses, de l’ACO à l’Opus Dei. Toutes émanent du quartier et poursuivent le même but : permettre à leurs membres de féconder mutuellement leur foi et leur vie professionnelle et d’être témoins de l’Evangile dans le cadre de leur travail. Maître et maîtresse de maison veillent à l’accueil. L’entraide pour la recherche d’emploi souligne l’importance du travail pour le chrétien. Au 3ème étage, la « chambre haute » est un lieu de prière et de célébrations. Pas de messe le dimanche. Les tours sont vides ! Mais eucharistie quotidienne.

Au service de ces multiples cellules d’église, l’équipe de coordination rédige le « Fil rouge », extrait des comptes rendus de chaque équipe. Fil conducteur de l’année l’équipe d’animation pastorale fait le lien avec l’évêque du lieu et les divers diocèses de la région.

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Quelle vie en église à l’ère numérique ? Apport de la recherche anglophone : Heidi Campbell et Tim Hutchins

L’avènement d’internet suscite une véritable révolution dans nos comportements sur les différents registres de notre vie (1). Nous voici dans une nouvelle manière de communiquer et de vivre en relation. La vie en église ne peut échapper à cette transformation. Au début des années 2000, Témoins s’était engagé dans une réflexion et une concertation sur ce sujet (2). Bien entendu, les initiatives chrétiennes se poursuivent sur internet dans le monde francophone. Mais aujourd’hui, on peut observer une dynamique particulièrement active dans l’univers anglophone. Celle-ci se manifeste notamment à travers des recherches qui nous éclairent sur les changements en cours.

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L’Eglise unie émerge… sur internet !

En 2013, luthériens et réformés se sont unis pour former l’Eglise  protestante unie de France, avec comme objectif de rendre ensemble  un meilleur témoignage à l’Évangile. Des réalisations émergentes  sur internet en témoignent : voici quelques sites nouveaux et web  séries aux contenus pas comme les autres.

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Quel avenir pour l’Eglise émergente ? Une approche sociologique.

En quoi et comment le courant de l’Eglise émergente s’inscrit-il dans les transformations sociales et culturelles en cours ? Dans cette conjoncture, les églises émergentes sont-elles un épisode passager ou un phénomène durable ? A travers leur recherche, deux sociologues, Gladys Ganiel et Gerardo Marti répondent à ces questions. Au printemps 2014, ils publient un livre intitulé : « The Deconstructed Church. Understanding Emerging Christianity » (L’Eglise déconstruite. Comprendre un christianisme émergent) (1). Et, dans un article récent sous forme d’interview (2), ils nous font part de leurs analyses et des conclusions auxquelles ils aboutissent.

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UN CHEMIN D’ESPERANCE POUR L’EGLISE.

En réponse à nos questions sur la conjoncture de l’Eglise catholique après l’entrée en fonction du pape François, Michel Pinchon, prêtre engagé de longue date dans les groupes Jonas, d’inspiration conciliaire et réformatrice (1), nous confie ce témoignage dans lequel il retrace son parcours dans l’Eglise durant plusieurs décennies (2). Ce témoignage dune vie, bien souvent émouvant, nous aide à comprendre le vécu et le ressenti dune histoire. Dans ce contexte, les propos du Pape François sont perçus positivement comme répondant à une aspiration réformatrice. Espérons, avec l’auteur que, malgré les obstacles, le processus du Concile va se remettre en mouvement. J.H.

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La société collaborative : un mouvement en émergence. Un avenir pour l’humanité dans l’inspiration de l’Esprit.

Pippa Soundy est une amie anglaise qui, au long des années, a effectué un parcours spirituel qu’elle poursuit actuellement comme pasteure-prêtre dans l’Eglise anglicane, constamment en recherche des émergences positives (1). Pippa a pris connaissance du livre de Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot : « Vive la Co-révolution. Pour une société collaborative », en lisant la présentation de cet ouvrage (2) . Dans une dimension internationale, elle en perçoit toute l’originalité. Pour elle, cette perspective prend tout son sens dans la vision d’un Dieu lui-même communion. Elle répond ici à quelques questions (3).

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Une société qui se refonde sur des valeurs. Les nouvelles passions françaises. Par François Miquet-Marty

L’information qui nous parvient à travers les médias rend compte seulement d’un aspect de la réalité. Face à la crise, l’approche économique et politique y occupe une place privilégiée. Et, par ailleurs, les incidents et les accidents sont souvent amplifiés. Bref, l’information fonctionne largement dans le court terme et en surface. Mais n’y a-t-il pas en profondeur et dans la durée un changement profond en cours dans les mentalités ? C’est la question à laquelle François Miquet-Marty, président de Viavoice, études et conseil en opinion, cherche à répondre dans un livre récent : « Les nouvelles passions françaises. Réinventer la société et répondre à la crise » (1).

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Emergence d’une vision du monde « évolutionnaire » . Un changement de culture au Club de Budapest.

Nous vivons dans un monde en mutation. La transformation est profonde et se réalise à un rythme accéléré. L’humanité est interpellée sur sa conduite vis à vis de la nature. L’économie est appelée à changer dans son usage des ressources naturelles. Le monde s’unifie. Ces mouvements de fond sont mis en évidence par de bons observateurs (1).La crise actuelle témoigne de l’inadaptation croissante des modes de production et de consommation. Nos mentalités, nos représentations sont appelées à se transformer en profondeur comme l’écrit Michel Serres : « Si nous vivons une crise, au sens plein du terme, aucun retour en arrière n’est possible. Il  faut donc inventer du nouveau » (2).

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L’Eglise émergente en conversation avec Jürgen Moltmann. L’Eglise transformationnelle. Interview de Patrick Oden.

  A la suite d’une rencontre sur la web, Patrick Oden répond ici à une  interview autour de la thèse de doctorat en théologie qu’il vient de  soutenir à l’université Fuller en Californie: “L’Eglise  transformationelle met en oeuvre de nouveaux modèles d’ecclésiologie  en phase avec la théologie holistique de Jürgen Moltmann”. Un horizon  pour notre réflexion sur l’Eglise émergente.

 

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Emergence d’espaces conviviaux et aspirations contemporaines. Troisième lieu (« Third place ») et nouveaux modes de vie.

Entre la sphère privée et celle du travail, un sociologue américain de la vie urbaine a mis en valeur l’importance du rôle joué par « un troisième lieu » qui est un espace de rencontre où la vie sociale se manifeste sur un mode informel. Aujourd’hui, on note ainsi l’apparition de nouveaux espaces conviviaux dans certaines bibliothèques publiques ou des espaces communs pour fabriquer des choses (maker spaces).

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Cultes participatifs. Eglise protestante unie des « Terres du milieu » . Un an après le lancement, l’expérience s’amplifie.

Un an après le lancement, nos cultes participatifs, se poursuivent avec régularité (1). Le changement principal va dans le sens d’une amplification ; désormais, ils se poursuivent même pendant les vacances scolaires. L’intérêt des participants, montre que c’est vraiment une opportunité pour l’Eglise Protestante Unie, de proposer des cultes où les personnes sont invitées à être particulièrement acteurs. 

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L’Eglise va-t-elle disparaitre ?

À la suite de plusieurs contributions dont celles d’Hans KUNG(1) et Michel QUESNEL(2), Jean Claude BARREAU, dans son dernier ouvrage(3) « L’Église va-t-elle disparaître ? », nous livre une réflexion sur les évolutions qu’il pense nécessaires à la pérennité de l’institution à laquelle il appartient.

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Emergence d’une nouvelle sensibilité spirituelle et religieuse. En regard du livre de Frédéric Lenoir : « La guérison du monde ».

En regard du livre de Frédéric Lenoir : « La guérison du monde », présenté et mis en perspective dans un précédent article, à partir de données issues de différentes recherches,  cette analyse met en évidence le développement d’un nouveau courant culturel où les gens allient aspirations spirituelles et engagement dans des causes communes. En quoi, les églises classiques sont-elles interpellées par cette nouvelle culture. Comment envisager  en regard de nouvelles expressions de la foi chrétienne ?

 

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Une église de la rencontre. Conversation avec Agathe Brosset

En 2010, à la Faculté de théologie catholique d’Angers, Agathe Brosset a soutenu une thèse intitulée: “Partenariat et compagnonnage. Des modes nouveaux de faire église. Un analyseur : des pratiques de l’aumônerie hospitalière”. Sur ce site, nous avons présenté cette recherche innovante (1). Aujourd’hui, Agathe Brosset vient de publier aux Editions de l’Atelier, un livre intitulé: “L’Eglise de la rencontre: compagnonnage et partenariat” (2). Aussi lui avons-nous demandé de nous rappeler son parcours (3) et de présenter son ouvrage.

 

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Un monde en mutation. La guérison du monde, selon Frédéric Lenoir.

Dans ce livre : « La guérison du monde », Frédéric Lenoir analyse la crise actuelle du monde considéré comme un « organisme complexe et qui, plus est, atteint de nombreux maux ». Face à cette « crise systémique », il faut à la fois connaître la nature du mal et pointer les ressources dont nous disposons pour la surmonter. Le livre s’ordonne ainsi en deux grandes parties : « la fin d’un monde ; l’aube d’une renaissance ».

En regard de cette analyse, un deuxième article présentera ce nouveau courant à partir de données empruntées à différentes recherches. En quoi les églises sont-elles interpellées par cette nouvelle culture ? Comment envisager en regard de nouvelles expressions de la foi chrétienne ?

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Une première expérience de culte alternatif dans une paroisse de l’Eglise protestante unie dans les environs de Nîmes.

Yves Arnaud participe à une paroisse de l’Eglise protestante unie dans les environs de Nîmes. Une initiative nouvelle vient de voir le jour. En écho  à d’autres expériences en cours comme celle entreprise dans la paroisse des Terres du milieu entre Nîmes et Montpellier (1), et en raison d’une insatisfaction quant à la pertinence de la formule traditionnelle des cultes non seulement chez les personnes en recherche, mais  aussi chez une partie notable des membres de l’Eglise, un premier culte participatif vient d’être réalisé un vendredi soir au mois de janvier 2013.

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Contribution à une civilisation d’amour.

878AmourÀ la fin de son évangile, Marc rapporte une parole de Jésus : « Allez. Faites de toutes les nations des disciples… ». Mais que peut-on entendre par là ? En effet, si cette parole a été une puissante source d’inspiration au cours des siècles, on peut s’interroger sur les différentes formes de sa mise en œuvre.

 

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La communauté des hommes et des femmes. Une vision de l’Eglise.

898GroupeLa promotion de la femme a été un axe majeur de la transformation du paysage social et culturel au cours des dernières décennies. Certes, elle n’est pas achevée, mais un pas immense a été franchi. Manifestement, le christianisme institutionnel est en retard par rapport à cette évolution. Certaines églises ont ouvert aux femmes les fonctions où s’exercent des responsabilités spirituelles. Mais beaucoup d’autres s’y opposent encore théoriquement ou pratiquement.

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Un nouvel univers social et culturel. La révolution internet et ses conséquences. Le regard de Michel Serres : « Petite Poucette »

  Au carrefour des sciences, de l’histoire et de la philosophie, mais aussi de la culture française et de la culture américaine, Michel Serres est l’auteur de nombreux essais qui nous apportent une réflexion originale pour comprendre la grande mutation dans laquelle nous sommes engagés. Ainsi, dans un livre récent : « Petite Poucette » (1), qui évoque la jeune fille en train désormais de communiquer en écrivant des messages avec son pouce, Michel Serres nous explique comment nous entrons dans un monde en voie de réinvention sur tous les registres : « Une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d’être et de connaître ».

 

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Sentiers de foi

Sentiers de foi est un site internet québécois, chrétien autonome, qui fédère des personnes qui « font état de « sentiers de foi », pratiques individuelles et collectives dans lesquelles et par lesquelles des individus font une expérience humaine, spirituelle qui porte une référence explicite à Jésus Christ ». Très actif, ce site fédère non seulement des personnes, mais aussi des groupes et des réseaux. A travers la communication internet, Sentiers de foi manifeste ainsi une expression chrétienne émergente.

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ALETHE, Association libre d’études théologiques

917ALETHEALETHE, Association libre d’études théologiques,  née en 1980, entend la théologie comme une pratique consistant à « penser et réfléchir l’expérience et le discours religieux et plus largement les grandes questions qu’on se pose à propos de notre vie et de son sens ». « Ainsi comprise la théologie intéresse tout homme… ». Pour ALETHE, « elle ne se pratique pas nécessairement entre adeptes d’une même confession ou entre croyants ; elle permet la rencontre de croyants d’obédiences différentes et s’enrichit de cette rencontre ». « L’activité d’ ALETHE consiste à organiser des groupes de réflexion avec « si possible, un résultat communiqué au sein de l’association et au dehors ».

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Attentes et cheminements pour de nouvelles expressions chrétiennes au Québec. Interview de Pierre LeBel, coordinateur de Jeunesse en Mission à Montréal.

914QuebecDans un pays, le Québec, où la mutation culturelle et religieuse a commencé dès les années 1960 et se poursuit aujourd’hui, Pierre LeBel, coordinateur de Jeunesse en Mission à Montréal, est à la fois observateur et acteur. En effet, son histoire de vie s’inscrit dans cette évolution. Conscient du décalage entre les attentes spirituelles et les propositions des églises, il participe à la recherche pour y remédier et à des initiatives innovantes qui rejoignent les expressions nouvelles de l’Eglise émergente.

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