Dans chaque revue de presse, nous pouvons suivre l’actualité de la vie chrétienne en France et dans le monde telle qu’elle s’exprime dans des personnes, des mouvements ou des églises. Et, à notre habitude, nous y voyons des évolutions en cours. Parfois, comme en cette saison d’automne 2021, nous rencontrons un orage dévastateur. Mais le dévoilement du méfait, tel qu’il advient dans le rapport Sauvé est salutaire. Et plus généralement, il y a des aveuglements à dissiper.

Cependant, au-delà, il importe de ne pas perdre de vue le mouvement d’ensemble : les prises de conscience, les émergences, les innovations, les expériences de vie, les témoignages… Apprenons à reconnaître l’œuvre de l’Esprit…

 

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Le XXIe siècle du christianisme

Professeur des universités à Sciences Po, Dominique Reynié dirige la Fondation pour l’innovation politique. Il a réuni un ensemble d’experts pour publier un livre : « Le XXIe siècle du christianisme » (Cerf, 2021).

« Après deux millénaires, qu’en est-il de l’Eglise et des Eglises face au retour planétaire du religieux ? Quelles mutations internes le christianisme connaît-il lui-même à l’âge de la globalisation ? La séparation entre le spirituel et le temporel a-t-elle un avenir ?… Catholicisme, protestantisme, orthodoxie, dialogue œcuménique et interreligieux, mais aussi géopolitique, politique, droit, économie, éthique : théologiens, philosophes, historiens, sociologues décryptent ici pourquoi et comment notre héritage dessine notre avenir » (page de couverture).

Réformés.ch interviewe le maitre d’œuvre de cet « ouvrage collectif indispensable » : Dominique Reynié : « L’avenir chrétien et politique de générations désenchantées ». « Quels enjeux pour un christianisme en pleine évolution, dont les bases ont cimenté une démocratie désormais en péril ? ».

https://www.reformes.ch/societe/2021/07/lavenir-chretien-et-politique-de-generations-desenchantees-christianisme-democratie

 

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Les violences sexuelles dans l’Église catholique

« Les violences sexuelles dans l’Eglise catholique. France 1950-2020 », c’est le titre du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique (CIASE), rendu public le 5 octobre 2021, présidé par un haut fonctionnaire, Marc Sauvé. Un résumé en est accessible sur internet : https://www.ciase.fr/rapport-final/

Ce rapport, « fruit de deux ans et demi d’auditions, de recherches, de collecte de données », fait apparaître des exactions massives : 216000 mineurs victimes d’agressions sexuelles de la part de clercs, prêtres et diacres, ou religieux entre 1950 et 2020, le nombre des clercs et religieux mis en cause pouvant se situer dans une fourchette allant de 2900 à 3200 sur 115000 recensés sur la période. Une misère terrible se manifeste là. Le constat est accablant.

Ce rapport a donc suscité un grand nombre de réactions, de très nombreux articles, en particulier dans la presse catholique. Nous avons choisi de mentionner ici le commentaire de René Poujol sur son blog : Cath lib : « Rapport Sauvé, entre Une saison en enfer et Voyage au bout de la nuit » : https://www.renepoujol.fr/rapport-sauve-entre-une-saison-en-enfer-et-voyage-au-bout-de-la-nuit/?fbclid=IwAR0kiR4JsmsIc0x6VYKIHULTmE4nPEvIMbyhd3HaGRbla52N29dZ9Y0145I

Sur son blog, René Poujol se définit comme « journaliste, citoyen » et « catho en liberté ». Effectivement, René Poujol a eu une carrière de journaliste à l’hebdomadaire catholique : Le Pèlerin dont il a été directeur de 1999 à 2009. En 2019, il publie un livre : « Catholique en liberté » où il analyse la crise de l’Eglise dans ses dérives « centralisatrices, cléricales et dogmatiques ». Nous apprécions l’engagement de son article où nous percevons un juste ton.

Il n’est pas utile de répéter ici ce qu’on trouvera ailleurs. Voici seulement quelque brèves observation à partir de l’approche de Témoins au cours des deux dernières décennies : mettre en évidence, dans le monde des Eglises, les dysfonctionnements et, en regard, les changements innovants, à partir de l’expérience et des sciences sociales et dans une perspective interconfessionnelle et internationale.

Notons donc d’abord ici la qualité de ce rapport dans sa prise en compte du vécu et son usage des sciences sociales. Si les avertissements des sociologues n’ont pratiquement pas été entendus en leur temps, il se peut que cette fois, une conjonction de forces produisent des effets bénéfiques.

Cet épisode français s’inscrit dans une crise internationale bien plus vaste, ponctuée par des scandales retentissants dans de nombreuses contrées comme l’Irlande, le Chili ou les Etats-Unis. Dans ce dernier pays, les premiers scandales sont apparus très tôt dans l’archevêché de Boston. Si le premier fut étouffé, le second, en 2002, est révélé au grand jour à travers une action collective, relatée et amplifiée par internet :
https://www.temoins.com/le-pouvoir-dorganiser-sans-organisation-les-structures-hierarchiques-en-question/ Un sociologue américain, Clay Shirky, a montré combien les structures hiérarchiques pouvaient être mises en question dans ce contexte.

Dans cette perspective, et notamment la similitude du phénomène dans les différents pays, il apparaît que, dans une attitude de repli dominateur, le pouvoir hiérarchique engendre la crise en bloquant ou en tentant de bloquer la communication. Plusieurs facteurs se conjuguent : autorité hiérarchique de haut en bas, sacralisation, genre de vie imposé aux clercs. C’est tout un système qui est en crise. Le rapport Sauvé montre que cette crise est enracinée dans un contexte traditionnel, puisqu’elle a abondé dans les années 1950-1970. C’est un avertissement par rapport aux groupes qui regardent aujourd’hui en arrière.

Après la publication du rapport Sauvé, dont nous avons rendu compte ici sur le champ, le choc induit a suscité quelques articles allant au cœur du problème et engendré des prises de conscience dans l’opinion catholique. Dans ses décisions, la Conférence des évêques de France a pris en compte certains éléments majeurs du rapport. Cependant tout un chemin reste à faire. Nous renvoyons à nouveau vers un article de René Poujol sur son blog : cath’lib : « Rapport Sauvé, suite. Le Vatican dans la ligne de mire des victimes » : https://www.renepoujol.fr/rapport-sauve-suite-le-vatican-dans-la-ligne-de-mire-des-victimes/?fbclid=IwAR1bXs7rabFRft1HECePdJ8i0DJQsxApOdDHyZCiker8WnGxs9567iwYYwM

Si évidemment aucune Eglise ne peut s’estimer sans défaut, la crise actuelle de l’Eglise catholique est avérée et redoutable. Le pape François a osé aborder les méfaits du « cléricalisme ». Mais celui-ci n’est pas seulement un état d’esprit, mais aussi un effet de système. Pour ceux qui s’inquiètent, on peut observer que la foi chrétienne s’exprime dans des formes différentes, dans des Eglises différentes. Elle n’est pas enfermée dans un système. Nous sommes tous en mouvement dans un regard d’espérance.

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Le rapport des français à la religion

L’association AJIR, qui rassemble des journalistes qui traitent de l’information religieuse dans leurs médias, a demandé un sondage à l’IFOP sur l’attitude actuelle des français vis à vis de la religion.
Les résultats sont abondamment exposés dans la presse, et, par exemple dans La Croix : « Si l’adhésion diminue toujours, la parole publique des religions reste entendue ».
https://www.la-croix.com/Religion/moitie-Francais-croient-Dieu-2021-09-23-1201176838
D’après ce sondage, 49% des français déclarent croire en Dieu. Ils étaient 56% en 2011. De nombreux commentaires mettent l’accent sur le fait qu’il apparaît ainsi que la majorité des français (51%) ne croient plus en Dieu. Cependant, la situation nous parait beaucoup plus complexe. La question posée : « Vous, personnellement croyez-vous en Dieu ? » requiert un engagement certain pour une réponse affirmative. On notera aussi que la jeune génération de 18 à 35 ans déclare croire en Dieu plus que les générations suivantes (en dehors des plus de 65 ans) : 48%. Surtout, il est nécessaire d’interpréter ces résultats dans le contexte d’une recherche sociologique de longue durée. A cet égard, on se reportera aux résultats de la dernière enquête internationale sur les valeurs des européens :

https://www.temoins.com/comment-le-paysage-religieux-en-france-a-completement-change-en-quarante-ans/
« En 2018, 50% des français déclarent croire en Dieu. Ils étaient 61% en 1980. Il y a donc une baisse, mais le mouvement paraît limité lorsqu’on le compare dans la même période à la chute de l’appartenance catholique de 70 à 32% ou à l’augmentation des sans religion de 27 à 58%. La croyance en Dieu tend par ailleurs à se dissocier de l’attitude vis à vis des religions… ». On remarquera que la représentation de Dieu la plus répandue : « Dieu, esprit et force vitale » est décalée par rapport à d’autres représentations plus classiques. Si les titres des articles parus dans la presse mettent souvent l’accent sur l’apparent recul de la croyance en Dieu, on saura gré à Jean-Pierre Denis dans son commentaire publié dans le Figaro de rendre compte de la complexité de la situation et du potentiel de la croyance en Dieu. Il compare la petite moitié des français qui croient en Dieu au 2 à 4% qui vont régulièrement à la messe. Et il s’interroge sur les représentations de Dieu qui sont présentées aux français. « Si Dieu est une idéologie, ou simplement un élément d’identité, un concept, un décor, un vieillard barbu posé sur un nuage bien français, je confesse que je n’en ai pas grand-chose à faire ». Et il envisage cette question dans les termes plus vastes de la confiance, de l’expérience et de l’aspiration.
https://www.lefigaro.fr/vox/religion/51-des-francais-disent-ne-pas-croire-en-dieu-la-foi-est-devenue-le-grand-tabou-de-la-societe-francaise-20210927
Avec reconnaissance, nous pouvons accueillir l’offre de l’IFOP qui nous donne accès aux résultats détaillés du sondage sur son site. Une occasion de découverte et de réflexion à ne pas manquer :
https://www.ifop.com/publication/le-rapport-des-francais-a-la-religion/

 

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Synode sur la synodalité : « Il n’y a pas vraiment d’alternative pour l’Église et le monde d’aujourd’hui. Une interview de Arnaud Join-Lambert

La Vie interviewe le théologien Arnaud Join-Lambert qui a été récemment nommé par le Vatican, « membre de la commission pour la méthodologie en charge de préparer le synode sur la synodalité ».

Docteur en théologie, Arnaud Join-Lambert est professeur de théologie pratique à l’Université catholique de Louvain et auteur de nombreuses publications. Nous avons remarqué sa connaissance de la vie chrétienne internationale, et notamment des innovations en cours en Grande-Bretagne. Ainsi, nous avons rapporté dans Témoins, un de ses articles concernant l’Eglise liquide : « Un regard nouveau dans le paysage catholique francophone » :
https://www.temoins.com/vers-une-eglise-liquide/

Arnaud Join-Lambert répond ici à des questions sur la manière d’envisager un dialogue collectif et sur les enjeux du synode sur la synodalité en voie de réalisation dans l’Eglise catholique.
« Dans la manière de vivre en Eglise, il s’agit de se mettre au diapason de ce style et de cette nature synodale de l’Eglise qui est le déploiement des décisions : tout baptisé et confirmé a quelque chose à donner même s’il ne le soupçonne pas… Ainsi le sens de l’Eglise pour le monde d’aujourd’hui est que tous les baptisés puissent déployer leurs dons et leurs charismes là où ils sont, et pour l’Eglise… ». Face aux obstacles, différentes expériences, différents chemins sont évoqués ainsi que la question de la prise en compte de la diversité culturelle et des réalités locales et régionales. « La chose la plus difficile dans l’Eglise catholique est d’articuler les particularismes culturels, spirituels, les spécificités en terme de style et l’universel ». En regard, rappelons la réussite de style de gouvernance de l’Eglise anglicane qui a permis l’accession des femmes à la prêtrise à travers la diffusion de premiers acquis dans certaines régions, et tout d’abord la province de Hong Kong.
https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/synode-sur-la-synodalite-il-ny-a-pas-vraiment-dalternative-pour-leglise-et-le-monde-daujourdhui-76187.php

 

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Quel avenir pour le catholicisme en France ?

 « Le catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ? » : c’est le titre d’un nouveau livre de l’historien : Guillaume Cuchet .

Il est interviewé par « la Vie » au sujet de son livre, particulièrement sur la montée actuelle des « sans-religion » :
https://www.lavie.fr/actualite/societe/guillaume-cuchet-de-plus-en-plus-les-religions-sont-percues-comme-des-modalites-particulieres-de-ce-phenomene-plus-large-quest-la-spiritualite-76024.php

Le journal « La Croix » (6 septembre 2021) a organisé et publié un dialogue au sujet de l’avenir du catholicisme entre cet historien Guillaume Cuchet et Monseigneur Eric de MoulinsBeaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France. « La chute de la pratique religieuse est-elle irrémédiable ? Le catholicisme peut-il trouver d’autres façons de rencontrer les fidèles ? L’historien Guillaume Cuchet et Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, analysent les forces et les fragilités de l’Église en France et esquissent les évolutions à venir ».
https://www.la-croix.com/Religion/Quel-avenir-catholicisme-France-2021-09-06-1201173941

Dans une tribune de « La Croix », Nicolas de Brémond d’Ars, prêtre et sociologue, intervient dans le débat. Il note que les deux interlocuteurs ont des préoccupations différentes, l’historien évoquant le catholicisme tandis que l’archevêque pense « Église ». Nicolas de Brémond d’Ars perçoit l’ampleur de la « vague de fond » qui vient bousculer l’institution catholique et ouvre une perspective sociologique. Si les institutions ecclésiales n’ont pu, (dans un temps long) enrayer le processus de désaffiliation, cela tient peut-être aux représentations qui ont présidé à la mise en œuvre de leurs interventions. « Si on se trompe sur le diagnostic, on se trompe sur le médicament »… On pourrait également étudier, « comment les représentations anthropologiques de la société française, même si elle est fracturée, ont divergé progressivement de celles de l’Église romaine… ». Et puis, dans le temps long, on pourrait « interroger la manière dont le catholicisme, au Moyen Age, s’est structuré autour de la participation clerc-laïcs »…
https://www.la-croix.com/Debats/Le-catholicisme-francais-avenir-2021-09-16-1201175769

En regard de ce débat sur l’avenir du catholicisme en France, il est important de le situer dans une dimension plus vaste dans l’espace et dans le temps. Depuis plus de vingt ans, (comme en témoigne un numéro de Témoins publié en 1999 : « Quelle Eglise pour demain ? »)
https://www.temoins.com/wp-content/uploads/2021/09/temoins-128-oct-dec-1999.pdf

Témoins conduit une recherche sur la pertinence des pratiques d’église dans un monde en mutation, dans une époque nouvelle envisagée par les sociologues en terme d’ultra-modernité. Nous sommes entrés dans une postchrétienté. C’est l’ensemble du christianisme qui est confronté à cette évolution. Les réactions varient selon les différentes expressions chrétiennes. Certaines d’entre elles inventent et innovent, par exemple sous la forme d’une Eglise émergente. D’autres sont plus ou moins paralysées par la rigidité de leurs institutions et la fixité de leurs doctrines. La chute de l’Eglise catholique en France s’est poursuivie malgré de multiples avertissements issus des recherches sociologiques. Nous en avons fait part ici. Déjà, dans la Bible, les prophètes se sont heurtés à des aveuglements et les conséquences en furent désastreuses. Aujourd’hui comme hier, des voix continuent à s’élever. Cependant, quoiqu’il advienne, l’Esprit de Dieu inspire des commencements et des recommencements.

 

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Des croyances diversifiées

« Des croyances diversifiées », c’est le titre d’un bilan publié dans Sciences Humaines, par le sociologue Claude Dargent, bien au fait des récentes enquêtes dans ce domaine :
https://www.cairn.info/magazine-sciences-humaines-2020-4-page-4.html

Claude Dargent évoque « des trajectoires nationales variées ». En France, si l’institution catholique recule, au total, « plus qu’un déclin de la religion, la France semble en fait connaître une diversification religieuse ». Et, « ce n’est pas parce qu’on déclare ne pas appartenir à une religion qu’on ne croit pas en Dieu ».

Si on note un recul de l’appartenance religieuse dans la plupart des pays développés, en France, les « sans religion » sont devenus majoritaires, passant de 27% à 58% de la population de 1981 à 2018

C’est un phénomène très important qui commence à éveiller l’attention. La Vie vient de publier une enquête qui montre la diversité des itinéraires : « Les spirituels mais non-religieux », chercheurs de dieux tous azimuts » : https://www.lavie.fr/actualite/societe/les-spirituels-mais-non-religieux-chercheurs-de-dieux-tous-azimuts-76029.php

Sur ce site, Pierre leBel nous a rapporté une recherche en cours sur « l’impact social de la non-religion au Québec et dans le monde » :
https://www.temoins.com/limpact-social-de-la-non-religion-au-quebec-et-dans-le-monde/

A ce sujet, Claude Dargent évoque « une demande spirituelle, en France, et probablement ailleurs, une demande à laquelle les Eglises n’apportent visiblement pas de réponses satisfaisantes ».

 

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Tiers-lieux chrétiens

Entre la sphère privée et celle du travail, un sociologue américain Ray Oldenbourg a mis en valeur l’importance du rôle joué par « un troisième lieu » qui est un espace de rencontre où la vie sociale se manifeste sur un mode informel. Nous avons présenté ce courant social sur ce site : « Emergence d’espaces conviviaux et aspirations contemporaines » :
https://www.temoins.com/emergence-despaces-conviviaux-et-aspirations-contemporaines-troisieme-lieu-et-nouveaux-modes-de-vie/

Si le concept date de la fin du XXe siècle, il a ensuite inspiré des initiatives chrétiennes dans les pays anglophones. Aujourd’hui, des innovations analogues apparaissent en France et viennent de faire l’objet d’un article bien informé d’Agnes Chareton dans « le Pèlerin » : « Cafés, cantines solidaires, espaces de travail, ces tiers-lieux chrétiens qui montent » :
https://www.lepelerin.com/dans-lhebdo/enquete/eglise-tiers-lieux-chretiens/

« Les chrétiens ont lancé des initiatives de ce type depuis des années dans les pays germaniques et anglo-saxons, mais elles sont arrivées plus récemment en France, remarque Arnaud Join-Lambert. Difficulté de les dénombrer, car de nouveaux projets naissent chaque jour…

Ancré dans un quartier, tourné vers l’écologie, la solidarité, la famille, la culture, chacun de ces lieux est unique. Certains sont indépendants, d’autres soutenus par une paroisse, un diocèse ou une communauté religieuse. Vrais espaces d’écoute, ils brassent un public large et attirent souvent des personnes fragiles ou marginalisées. Ils ont des aspirations communes : créer des espaces de rencontre entre chrétiens et non-chrétiens ; agir ensemble pour transformer la société ; évangéliser par le témoignage plutôt que par une annonce explicite de la foi… ».

 

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Inauguration sous le signe de la fraternité pour l’espace MLK Créteil, samedi 11 septembre 2021

Dans Réforme.net, Nathalie Leenhardt salue l’inauguration de l’espace MLK, le samedi 11 septembre 2021 à Créteil. « La communauté pentecôtiste dirigée par le pasteur Yvan Carluer a su fédérer les acteurs du protestantisme comme les pouvoirs publics autour de ce projet innovant ».
https://www.reforme.net/actualite/2021/09/12/inauguration-sous-le-signe-de-la-fraternite-pour-lespace-mlk-creteil-samedi-11-septembre/

« Ce projet innovant porté par le pasteur de Assemblées de Dieu, Yvan Carluer a été rendu possible par le travail de la Fondation du protestantisme, soutenu par la Fédération Protestante de France, financé par des acteurs publics et des dons généreux ». La structure est novatrice, tant sur les plans juridique, administratif que financier. En effet, l’espace MLK est une structure inédite qui vise à l’autonomie financière par ses différentes activités sociales et sportives. La communauté pentecôtiste est locataire des lieux pendant le week-end. Le maire de Créteil, qui a soutenu le projet, affirme que « la diversité est une richesse ». « Le cœur de MLK est là, à tous les sens du terme ». Et l’espace MLK s’inspire de Martin Luther King. Un choix significatif puisque Martin Luther King a été un « inlassable militant des droits humains et de la lutte contre le racisme et la pauvreté »

L’itinéraire de Yvan Carluer, retracé par Henrik Lindell, est lui-même particulièrement original, puisque dans son chemin de foi, celui-ci a du se dégager d’une emprise religieuse intégriste, en débouchant aujourd’hui sur l’ouverture de ce projet :
https://www.lavie.fr/christianisme/temoignage/ivan-carluer-de-lintegrisme-chretien-a-martin-luther-king-76147.php

Le culte d’inauguration témoigne d’une dynamique de foi et d’un esprit d’ouverture puisque Yvan Carluer y exprime une intention d’« amour inconditionnel ».
https://eglisemlk.fr/messages/celebration-dinauguration/

L’inauguration de l’espace MLK nous parait un événement important dans la conjoncture actuelle parce qu’il conjugue doublement l’ouverture dans une laïcité en mouvement et dans la mise en évidence d’un potentiel d’ouverture en milieu évangélique.

 

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Les nouveaux enjeux d’un catéchisme centré sur l’enfant et la cellule familiale

Le 25 septembre 2021, les Assises de la catéchèse réunissent les réformés, à l’Université de Fribourg, afin de discuter des nouveaux enjeux d’un catéchisme centré sur l’enfant et sur la cellule familiale :
https://www.reformes.ch/eglises/2021/09/catechisme-lenfant-est-naturellement-plus-croyant-que-ladulte-catechisme-suisse

On commence à envisager aujourd’hui « un catéchisme, voire un culte, destiné à toute la famille ». « Pour rejoindre les nouvelles générations, il nous faut désormais aller à la rencontre de tous les âges. Il faut entrer en relation en dehors de tout contenu à transmettre ».

Aujourd’hui, les recherches innovantes sur la spiritualité de l’enfant commence à se diffuser en Europe. Ainsi Jérôme Cottin, professeur de théologie pratique à l’Université de Strasbourg, déclare : « L’enfant est un réservoir inépuisable de rêves, d’émotions. Il a un sens de Dieu beaucoup plus grand, car il y croit sans à priori. Il nous montre que le grand point faible a été, jusqu’à aujourd’hui, d’organiser une catéchèse trop dirigiste, sans regarder aux besoins du jeune catéchumène ».

Effectivement, la spiritualité de l’enfant a été mise en évidence, d’une façon éclatante, par la recherche de Rebecca Nye, rapportée sur ce site dans l’article : « L’enfant est un être spirituel » : https://www.temoins.com/lenfant-est-un-etre-spirituel/

L’enfant, nous dit-elle, a une « sensibilité innée à la transcendance ».

« La spiritualité des enfants commence avec Dieu et ce n’est pas quelque chose que les adultes doivent amorcer. Dieu et les enfants ont leurs propres capacités d’interagir mutuellement, car c’est ainsi que Dieu les a créés ». Ainsi Rébecca Nye fonde une nouvelle éducation chrétienne sur l’interaction entre l’expérience de l’enfant et l’apport du message chrétien dans un climat d’écoute et de dialogue ».

C’est dans la même perspective que Caroline Baertsch-Lopez développe une nouvelle approche de la catéchèse en Suisse et la présente dans un livre : « Les enfants, portiers du Royaume. Accueillir leur spiritualité » :

https://www.temoins.com/enfants-ouvrent-portes-royaume/

 

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Urgence écologique

La 26è conférence de l’ONU sur le climat, la COP 26 a eu lieu à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021. Si les résultats en sont plutôt décevants, l’opinion mondiale est de plus en plus sensibilisée. Des mobilisations se manifestent en faveur de réformes radicales.

Début septembre 2021, trois responsables de grandes églises chrétiennes : le pape François, le patriarche orthodoxe de Constantinople et le gouverneur de l’Église anglicane avaient lancé un appel commun « pour exhorter les chrétiens et toutes les personnes de bonne volonté à se convertir pour sauvegarder la terre et adopter un mode de vie plus conforme au dessein de Dieu » : https://www.lavie.fr/actualite/ecologie/lappel-pressant-des-chefs-des-eglises-catholique-orthodoxe-et-anglicane-a-la-conversion-ecologique-76092.php

Début octobre 2021, des chefs religieux représentant les principales religions du monde s’étaient joints à des scientifiques au Vatican pour appeler la communauté internationale à relever ses ambitions et à intensifier son action en faveur du climat.
https://unfccc.int/fr/news/des-leaders-religieux-et-des-scientifiques-du-monde-entier-lancent-un-appel-lors-de-la-precop26

 

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Elisabeth Parmentier, première doyenne de la faculté de théologie de Genève

Théologienne française, longtemps professeure à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg, Elisabeth Parmentier s’en est allée à la faculté de théologie de Genève dont elle devient aujourd’hui doyenne. Elle est interviewée sur lémanbleu-tv :
https://www.lemanbleu.ch/fr/News/Elisabeth-Parmentier-premiere-doyenne-de-la-faculte-de-theologie.html

« Elle est ainsi la première femme à la tête de l’institution depuis sa création en 1559. Auteure de plusieurs ouvrages abordant les théologies féministes et le lien homme-femme dans la religion, Elisabeth Parmentier aborde également, dans cette interview, ses ambitions pour la Faculté qu’elle représente ».

Voici une promotion significative dans la représentation féminine dans le champ chrétien.

 

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Angela Merkel. Une morale chrétienne en politique

 Au moment où Angela Merkel d’apprête à quitter le pouvoir après seize années à la tête du pays, et une popularité au zénith, l’hebdomadaire La Vie, sous la plume de Henrik Lindell, publie un article à son sujet : « Angela Merkel, fille de pasteur et fervente croyante » :
https://www.lavie.fr/actualite/geopolitique/angela-merkel-fille-de-pasteur-et-fervente-croyante-77966.php

« La foi chrétienne est la boussole intérieure de la chandelière allemande et implique des choix politiques. Forgée par son expérience de la dictature communiste, elle témoigne souvent, mais jamais d’une façon ostentatoire ».

Entre autres, cette réponse d’Angela Merkel lorsqu’on l’interroge sur les implications de la foi sur la politique : « La conviction de la dignité de chaque être humain, son unicité qu’il faut protéger. Le respect des autres, la tolérance, la justice sociale également. Et mon vécu le confirme : avoir confiance en Dieu rend considérablement plus faciles certaines décisions politiques ».

 

 

 

 

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