Une conscience ajustée

Le Parlement français doit examiner le projet de loi, (la 22e depuis 1986), régulant l’accueil des étrangers par la nation française. Tous les observateurs de la vie politique parlent d’un « projet à haut risque ».

Qu’entendent-ils par-là ? Ils évoquent à juste titre le danger d’un éclatement de la majorité présidentielle ou celui d’une victoire des extrêmes, manipulant nos appréhensions à l’égard des personnes migrantes. Mais les enjeux me semblent plus profonds : comment quitter le domaine des calculs électoralistes et refuser la manipulation de nos peurs pour que la décision soit vraiment prise « en conscience » ; c’est-à-dire en fonction des convictions fondamentales qui devraient animer les choix sociétaux français ?
« Toi aussi tu fus un étranger »

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L’épopée d’internet

Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé internet

Selon Gilles Babinet

Internet occupe désormais dans nos vies une place incommensurable. Certes le mot est fort, mais pour beaucoup d’entre nous, internet intervient à tous les carrefours. Notre société en est déjà profondément imprégnée. « Internet est une technologie systémique par nature. Ses conséquences sur notre organisation sociale et économique, notre intimité, notre rapport à l’autre, sont incalculables… Il n’est pas impossible que les historiens évoquent un jour cette invention comme l’une des grandes révolutions totales – anthropologiques – de l’histoire humaine » (p 194), écrit Gilles Babinet, auteur du livre : « Comment les Hippies, Dieu et la Science ont inventé internet » (1).

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Des Lumières à l’âge du vivant

Réparons le monde. Humains, animaux, nature

Selon Corine Pelluchon

A une époque où nous sommes confrontés à la mémoire des abimes récents de notre civilisation et aux menaces dévastatrices qui se multiplient, nous nous posons des questions fondamentales : comment en sommes-nous arrivés là ? Comment sortir de cette dangereuse situation ? Ainsi, de toute part, des chercheurs œuvrant dans des champs très divers de la philosophie à la théologie, de l’histoire, de la sociologie à l’économie et aux sciences politiques tentent de répondre à ces questions. Nous avons rapporté quelques unes de ces approches (1).

Parmi les voix qui méritent d’être tout particulièrement entendues, il y a celle de la philosophe Corine Pelluchon. Son dernier livre, tout récent, « L’espérance où la traversée de l’impossible » (janvier 2023), nous fait entrer dans une perspective d’espérance. C’est une occasion pour découvrir ou redécouvrir une œuvre qui s’est développée par étapes successives, dans une intention persévérante et qui débouche sur une synthèse cohérente et une vision dynamique.

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La ville à 30 km/h

La ville de Poitiers, où je réside, vient d’instaurer, à partir du 1er septembre, la vitesse limite de 30 km/h sur l’ensemble de son territoire (à l’exception de voies à l’écart de toute habitation : pénétrantes ou rocades, où la vitesse peut quand même, cela dit, être limitée à 50 km /h). Cette démarche qui, en 2015 encore, aurait relevé de l’utopie, fait désormais partie de la routine. Grenoble (en 2016) et Angers (en 2017) ont ouvert la voie. Et, désormais, beaucoup de grandes villes ont adopté une telle mesure. Parmi les villes de plus de 200.000 habitants : Nantes (en 2019), Strasbourg (2019), Lille (2019), Bordeaux (2020), Rennes (2020), Montpellier (2021), Paris (2021), Lyon (2022), Toulouse (2022). En fait, cela irait plus vite, désormais, de faire la liste des communes de plus de 200.000 habitants qui n’ont pas pris une telle mesure : il n’y a plus que Marseille et Nice (qui a, d’ailleurs, engagé un processus dans ce sens) à ne pas l’avoir fait! Et, dans les grandes agglomérations, les villes de la proche banlieue ont emboîté le pas aux villes centres, sans problème.
Un autre rapport à la mobilité s’instaure peu à peu

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Face à une accélération et à une chosification de la société

Face à une accélération et à une chosification de la société, y remédier à travers une résonance : Le projet d’Hartmut Rosa

Notre inquiétude vis-à-vis de l’évolution actuelle de la société ne tient pas uniquement à une analyse. Elle se fonde sur un ressenti à partir d’indices précis. Et parmi ces indices, il y a l’impression que tout va de plus en plus vite, en consommant le temps disponible. Nous vivons sous la pression d’une accélération. Comme l’écrit le sociologue Hartmut Rosa : « Nous vivons à une époque qui exige de notre part que nous nous adaptions rapidement à de nouvelles techniques et à de nouvelles pratiques sociales. Nous faisons l’expérience qu’avoir du temps est devenu une chose rare. C’est la raison pour laquelle nous inventons des technologies de plus en plus rapides pour nous permettre de gagner du temps. Mais ce que nous avons à apprendre aujourd’hui, c’est que ce projet ne fonctionne pas » (p 20).

Et comme le rappelle le chercheur qui vient l’interviewer, Nathanaël Wallenhorst, nous sommes en présence d’un phénomène puissant : « La période contemporaine est marquée par une triple accélération : l’accélération technique, l’accélération du changement, social et l’accélération du rythme de vie ; Il faut y ajouter la Grande Accélération que constitue l’entrée dans l’Anthropocène » (p 43).

A partir des années 1950, une consommation exponentielle, doublée d’une augmentation de la population humaine, emportent l’ensemble du système Terre dans une course folle et pour un horizon impropre à la vie humaine en société » (p 8).

Que faire ? Bien sûr, cette accélération est « inhérente au capitalisme rentier et spéculatif qui gangrène nos sociétés ». Mais ce système s’inscrit dans une culture qui nous influence de bout en bout.

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Nous avons perdu de vue l’essentiel

Auteur : Frederic de Coninck

Jean-Luc Porquet a publié, dans le Canard Enchaîné du 31 mai, un article bref, mais décisif, sur les impasses dans lesquelles notre société se débat actuellement. On n’attend pas forcément des réflexions de fond dans un tel journal, mais la prise de recul est, ici, tout à fait bienvenue. Le point de départ est un commentaire sur l’invitation à l’Élysée de quatre « sociologues » (aucun n’a une activité actuelle de recherche dans ce domaine) pour tenter de renouer le lien avec un corps social qui échappe de plus en plus à la prise du politique. L’article reproduit le conseil critique formulé, à cette occasion, à l’adresse d’Emmanuel Macron, par Jean Viard : « Le problème, c’est que vous n’avez pas de récit face à la transition climatique. Vous nous racontez le piston, le moteur, le turbo… Mais l’enjeu, c’est le but, pas le capot de la voiture ! ».

Là-dessus Jean-Luc Porquet ajoute un commentaire : « mais pourquoi attendre du Président qu’il nous fournisse un « récit » ? En est-il seulement capable ? Son « récit » ne peut que s’inscrire dans sa vision du monde, laquelle est dominée par un seul mot : « compétitivité ». Face à la « rupture de civilisation » qui s’annonce, tout ce que propose Macron, c’est que la France devienne « leader des industries vertes ».

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Les voies de la paix à travers la construction de la cohésion sociale et la promotion du dialogue interreligieux et interculturel en Centre Afrique

Entretien avec Rodolphe Gozegba, docteur en théologie et Président de l’association A9

  1. Depuis quelques mois, l’association A9, tout en poursuivant son action pour la création de jardins potagers et le développement de l’autonomie alimentaire à Bangui, s’est engagée dans la promotion du dialogue interreligieux et interculturel en Centre Afrique. Pourquoi cette nouvelle orientation ?

Cette action fait partie intégrante des neuf (09) actions prévues par A9 dès la création de l’association. Elles répondent toutes à des problématiques minant le pays; la première de ces neuf (09) actions a été la distribution de kits (Bêche, houe, arrosoir, semences) dans le cadre de l’opération « Nourris ta ville en 90 jours » pour participer à l’introduction de l’autonomie alimentaire à Bangui. La seconde visant au retour de la cohésion sociale en RCA a commencé par la création d’une formation interculturelle et interreligieuse.

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La révolution ChatGPT

Regard œcuménique sur ChatGPT

Interview de David GONZALEZ sur RCF : La révolution ChatGPT » , par Geneviève Gubert :  https://www.rcf.fr/vie-spirituelle/regard-oecumenique?episode=342086

La bataille a commencé. L’application ChatGPT est-elle « essentiellement du plagiat high-tech”, “une façon d’éviter d’apprendre” », ou un saut économique, social et technologique majeur ? Peut-on lui faire confiance ? Doit-on la croire ? À vous de le dire. Les questions de cet interview sont 100 % humaines et les réponses sont 100 % celles de ChatGPT. Cette introduction n’a donc pas été créée par un robot. Pour le moment.

Si la première chose qui vous vient à l’esprit est, « ras-le-bol de l’aliénation à Internet » : « Désolé, mais j’ai du mal à m’intéresser à la prose (ou aux vers) produits par des ordinateurs, pourtant j’ai un master en intelligence artificielle, ou peut-être est-ce parce que j’ai un master en intelligence artificielle. J’aime infiniment mieux discuter avec des vraies personnes, avec un cœur, plus ou moins animées du Souffle (Esprit) : des humains et Dieu » (pasteur Marc Pernot), suivez ce lien* ou sautez à la fin de cet article (sa conclusion est excellente)

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La jeunesse française : une mentalité nouvelle, prélude à un nouveau genre de vie

La fracture.

Dans l’évolution des sociétés, la jeunesse peut être une aile marchante. Elle témoigne des changements de valeurs en cours. C’était le cas dans les années 1960. Aussi bien, au tout début du grand virage de cette époque, en 1957, l’Express propose à l’IFOP (Institut français d’opinion publique) de réaliser une grande enquête en face à face par questionnaire auprès des 15-29 ans. Les résultats de ce sondage sont publiés sous forme de feuilleton. Françoise Giroud, cofondatrice de l’Express, invente à cette occasion, le concept de « nouvelle vague », formule qui deviendra célèbre, car elle anticipe l’affirmation de la jeunesse comme catégorie sociale à part dans les années 1960, puis dans les décennies suivantes » (p 13). Ce sondage sera reconduit par l’IFOP de 10 ans en 10 ans, les décennies suivantes jusqu’en 1998, puis suspendu. Puis ce fut une pause. Cette recherche a repris récemment en vue de la publication d’un livre sur la jeunesse actuelle aux éditions Les Arènes. Plus de 1500 personnes âgées de 18 à 20 ans ont été interrogées en février 2021. « Cette enquête 2021 sur la génération des 18-30 ans révèle une véritable fracture avec les autres générations. Cette jeunesse a grandi avec internet et les réseaux sociaux, a connu le terrorisme et la crise du Covid-19, mais elle dépasse largement les étiquettes, trop souvent réductrices, qu’on lui a accolées… Elle apparaît à la fois désenchantée et résiliente, tolérante en matière de mœurs et de religion, mais aussi intransigeante sur l’égalité et le climat » (page de couverture). Dans son livre : « La fracture » (1), Frédéric Dabi (avec Stewart Chau), nous expose comment le jeunesse d’aujourd’hui se distingue de la société environnante. Ecrit à la veille des élections présidentielles en 2022, cette étude porte une attention particulière aux attitudes politiques. Elle scrute évidemment l’impact du choc imposé par l’épidémie de Covid. Cet impact a été violent, mais il n’a pas brisé le ressort de vie de cette jeunesse. « Cette jeunesse désenchantée dans une époque malchanceuse est néanmoins « une jeunesse fluctuat nec mergitur » (p 17-19). Les données abondantes de cette enquête appellent un examen attentif à partir de la lecture du livre. Elles peuvent être envisagées avec différents regards et sous différents angles. Nous choisissons d’envisager la manière dont cette jeunesse, à travers une mentalité nouvelle, anticipe une évolution du genre de vie, une nouvelle manière de vivre. C’est un regard positif qui n’exclue pas les craintes qu’on peut nourrir sur certains points, notamment dans le champ politique.

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L’intelligence des machines et les acteurs humains

Un documentaire très pédagogique diffusé par Arte : Autopsie d’une intelligence artificielle montre assez bien où en est arrivée, et où n’en est pas arrivée, aujourd’hui, l’intelligence artificielle, et les questions que son usage soulève dans les interfaces avec les acteurs humains.

On retrouve, au passage, des questions très anciennes que la sociologie du travail a posées pratiquement dès ses débuts.

 

Des performances supérieures à l’intelligence humaine dans beaucoup de domaines

Le propos n’est pas de dire que les machines sont inefficaces. Depuis longtemps on sait que, dans beaucoup de domaines, les algorithmes sont plus performants que les humains. Il nous paraît naturel, par exemple, d’utiliser une calculette ou de laisser une machine faire l’addition dans les magasins, car nous savons que tout un chacun commet de nombreuses erreurs de calcul, en faisant une simple addition (ne parlons pas de la soustraction et, pire encore, de la multiplication ou, le pire du pire, la division).

On laisse des algorithmes gérer les ascenseurs depuis très longtemps. On utilise les GPS avec circonspection, mais ils trouvent des itinéraires auxquels nous n’avons pas pensé et, dans des zones que nous ne connaissons pas, ils sont beaucoup efficaces que la plupart des personnes essayant de se repérer sur une carte routière. Dans tout ce qui est calcul et combinatoire nous sommes complètement dépassés par les machines.

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Composer un monde en commun

Une théologie politique de l’anthropocène

Selon Gaël Giraud

Economiste et prêtre jésuite, directeur de recherche au CNRS, Gaël Giraud vient de publier une thèse de doctorat en théologie sous forme d’un livre de plus de 800 pages : « Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène » (1). Cet ouvrage aborde les problèmes majeurs de notre temps, et tout particulièrement la question écologique, en conjuguant des approches diverses : économique, politique, théologique, dans une abondance et une variété de sources. La présentation en page de couverture résume bien le projet de cet ouvrage.

« Comment relever les extraordinaires défis que nous lancent les crises induites par la destruction de notre habitat planétaire ? Faut-il réviser le concept même de propriété privée ? Remettre en cause la souveraineté des états-nations ? Comment construire des institutions internationales qui permettraient de prendre soin de nos communs : le climat, mais aussi la diversité, la santé, les cultures et jusqu’à la démocratie ? Car c’est elle qui, aujourd’hui, est menacée par notre refus d’inscrire des limites à la toute-puissance de la personnalité juridique, des techniques extractives et de la marchandisation du monde. Où trouverons-nous les ressources politiques, culturelles et spirituelles pour inventer ces limites et en faire une chance plutôt qu’une insupportable privation de liberté ».

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Choisir la vie ! : c’est aussi un choix de société

Inscrite en nous, résonne la parole biblique : « J’ai mis devant toi la vie et la mort… Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité » (Deutéronome 15-19). Souvent, nous avons reçu cette parole à titre personnel, mais, en réalité, elle s’adresse à tous. Elle nous appelle à un choix. Aujourd’hui, comme hier, ce choix est aussi un choix de société. Cette interpellation peut être entendue dans maintes situations, par exemple face au dérèglement de la nature dont nous sommes responsables. Aujourd’hui, elle vient résonner lorsque nous apprenons que la Convention citoyenne sur la fin de vie vient de se prononcer en faveur d’une « aide active à mourir » (1). Cette orientation nous paraît déplorable non seulement parce qu’elle envoie un signal contraire au respect de la vie, mais aussi parce qu’elle ouvre la voie à un contagion sociale et à des pressions insidieuses. Comment a-t-on pu en arriver là ? On sait que l’opinion dérivait peu à peu en ce sens. Alors pourquoi ? Essayer de répondre à cette question nous aidera également à y voir plus clair.

Certes, on peut voir là pour une part un effet d’un certain discrédit de l’institution religieuse dominante. Mais on peut imputer l’orientation en faveur de l’« aide active à mourir » à deux grandes évolutions sociales. La première serait le dévoiement de l’autonomie après un développement fructueux. La seconde serait l’affaiblissement du lien social, la progression de l’isolement et de la solitude dans une société « froide », marquée par une polarisation sur la réussite matérielle et le consumérisme.

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Une formation et une initiative pour le dialogue interreligieux et interculturel en Centre-Afrique

Présentation par Rodolphe Gozegba (1)

Sur ce site, nous avons à plusieurs reprises présenté les initiatives d’A9, une association centre-africaine présidée par Rodolphe Gozegba, en particulier le développement de jardins potagers à Bangui (2). Aujourd’hui, Rodolphe nous fait part d’une initiative tout aussi pionnière :

En juin 2022, A9 a lancé sa deuxième action. Il s’agit d’un travail sur la cohésion sociale pour le retour au “vivre-ensemble” dans la paix et le respect mutuel entre toutes les communautés et religions. Cette action se décline en trois volets : 1) la mise en place d’une formation en MasterClass donnant lieu à l’attribution d’un certificat de compétence avancée en dialogue interculturel et interreligieux, 2) l’instauration d’un café d’interreligiosité permettant à nos étudiants issus de religions diverses de se côtoyer, de discuter et de dialoguer entre eux pour mieux découvrir l’autre, 3) l’instauration d’un colloque annuel permettant aux intervenants extérieurs de venir nous partager leurs expériences et d’apporter un regard neuf qui pourraient nous aider à trouver des solutions plus adaptées à nos problèmes.

Ces trois volets visent concrètement à participer au retour de la cohésion sociale, à permettre aux centrafricains de comprendre qu’ils font tous partie d’une même nation, qu’ils doivent tous vivre ensemble dans l’acceptation et le respect de l’autre, quelle que soit sa culture, sa religion, son origine et son sexe, pour retrouver une paix durable.

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L’autonomie alimentaire, ici aussi – Nos néo-ruraux

Il s’appelle David. Il fait partie de ces «néo-ruraux» qui retournent à la terre, malgré des diplômes assez brillants et variés. Ils n’y connaissent rien, ils n’ont souvent pas de parents dans le milieu, et ils se lancent avec bonheur dans cette nouvelle vie, où ils vont se salir les mains.

Ils le font d’abord par idéalisme: on compte dix départs à la retraite pour un nouvel arrivant en agriculture, et malheureusement un suicide d’agriculteur par jour en France, voire deux. Il va donc falloir s’y mettre, si l’on veut nourrir une partie de la population. Car l’autonomie alimentaire est bien le premier besoin de l’homme, n’est-ce pas, ici aussi ? Et la France semble l’avoir oublié, depuis des décennies.

On a promu une agriculture basée sur le pétrole, les grands espaces, les tracteurs démesurés qui tassent les sols et les détruisent, les produits phytosanitaires, les semences hybrides F1 dégénérescentes à racheter tous les ans: l’autonomie est mise à mal, et c’est préoccupant. Il faut réapprendre à cultiver son champ (ou son jardin), et il faudra des éclaireurs… qui se préparent.

Ces jeunes-là ont souvent bien mûri leur projet, ils se sont formés, et se forment en continu sur Internet. Ils cherchent les produits résistants, ceux qui fabriquent de la biomasse, ils plantent à la main des centaines d’arbres pour protéger les cultures (l’agroforesterie). Dire que c’est facile ? Loin de là. Les canicules, sécheresses, tempêtes, inondations, sont particulièrement éprouvantes pour ces jeunes qui s’accrochent. Ils sont passionnés, aiment cette vie de liberté en plein air, où les seuls ordres qu’ils reçoivent sont ceux de la Nature.

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Centrafrique : L’agriculture urbaine pour lutter contre la faim

Dans la capitale de Bangui, l’association A9 aide les familles à cultiver des potagers urbains pour favoriser leur autonomie alimentaire.
Découvrons ce projet d’agriculture urbaine en images et à travers le témoignage de Rodolphe Gozegba de Bombembe, fondateur de l’association.

Rodolphe Gozegba De Bombembe

Un mouvement pour l’autonomie alimentaire à Bangui

1 Pourquoi l’autonomie alimentaire dans les villes africaines devient-elle une nécessité vitale ?

Votre question est très intéressante, mais mes compétences ne m’autorisent pas à parler des villes africaines en général. Je préfère porter le débat sur mon pays que je connais bien : la République centrafricaine. Il est effectivement temps que la RCA se préoccupe de son autonomie alimentaire. Elle est actuellement trop dépendante des importations depuis les pays voisins et cette réalité lui a d’ailleurs déjà causé de grandes souffrances, notamment à l’occasion de la coupure par des groupes rebelles des routes d’approvisionnement venant du Tchad ou du Cameroun. La capitale Bangui également directement concerné par ce problème a ainsi frôlé la famine début 2021 et même en 2022.

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Crises locales ou effondrement global ?

À l’occasion d’un webinaire sur la collapsologie – ce courant de pensée préoccupé de l’effondrement possible de notre civilisation – Frédéric de Coninck présente son nouvel ouvrage publié aux éditions Mennonites : Crises locales ou effondrement global ? Chrétiens dans un monde lézardé[1].

Ce sont les éditions Mennonites qui m’ont suggéré d’écrire ce dossier sur la question de l’effondrement. Cela m’a intéressé car ce qui me frappe dans ces questions autour de l’environnement, c’est ce contraste assez fort entre les faits, assez longuement recoupés, vérifiés par de nombreuses équipes de recherche éventuellement concurrentes (donc un énorme travail scientifique) et la faible croyance que cela entraîne dans l’opinion. Il est vrai que cette faible croyance est un phénomène connu en sciences sociales: il est plus difficile de croire une chose qui entraîne potentiellement trop de remise en question. Si on prenait au sérieux tout ce qui a été recoupé et vérifié, cela nous remettrait beaucoup en question : on hésite donc à y croire.

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Entrevue (Interview) avec Jeff Fountain, directeur du Centre Schuman d’études européennes

Monument de Robert Schuman à Bruxelles.

1 Qu’est-ce que le Centre Schuman d’études européennes ?

Le CENTRE SCHUMAN D’ÉTUDES EUROPÉENNES[1][2] est un centre d’études virtuel qui s’efforce de « rafraîchir les mémoires », « remuer les consciences » et « réveiller les imaginations » concernant l’Europe et son héritage chrétien.

Le centre offre des perspectives bibliques sur le passé, le présent et l’avenir de l’Europe, qui mettent l’accent sur la façon dont l’histoire de Jésus a été le plus grand facteur de formation de la culture européenne. Le paradoxe de l’Europe est qu’elle est le continent le plus façonné par la Bible — et par le rejet de la Bible.

Le centre porte le nom de Robert Schuman, le ministre français des Affaires étrangères qui, le 9 mai 1950, a présenté son projet de Communauté européenne du charbon et de l’acier comme premier pas vers une Europe unie. Nous considérons son discours de trois minutes comme le moment déterminant de l’histoire européenne d’après-guerre, car il a lancé le processus d’intégration européenne. Cette date est la date de naissance officielle du projet européen, commémorée comme la Journée de l’Europe, et Schuman a été appelé « Père de l’Europe ».

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Jean Michel Basquiat et la place des jeunes dans l’église d’aujourd’hui.

Je me suis récemment attardé sur un documentaire consacré à Jean Michel Basquiat (1960/1988) artiste libre, non conventionnel et subversif qui déplace les lignes établies des frontières artistiques des années 70/80 (art underground). J’ai commencé à m’intéresser à cet artiste que j’aime beaucoup à l’âge qu’il avait lorsqu’il pratiquait son art : vers 18/25 ans. Un art qui interroge et qui dérange aussi. Certains de mes proches me faisaient la réflexion à propos des productions de Basquiat : « pour moi ce n’est pas de l’art, c’est du délire (psychotrope) ou du gribouillage tout au plus… »

Bien sûr pour moi cette production est l’expression même de l’art. Mais la réflexion que j’ai avec le recul, maintenant que j’ai facilement 20 ans de plus, se situe au-delà de la réflexion sur ce qui relève de l’art ou non. Mais plutôt sur la légitimité d’être subversif lorsqu’on est jeune ! Si on ne l’est pas à 20 ans… c’est rarement à 40/45 ans ou plus qu’on le devient !

Et je mets cette réflexion en parallèle avec la question de l’église et de la place des jeunes dans l’église. Il y a un dilemme pour eux, comme pour les personnes plus âgées les plus subversives (heureusement il y en a encore). C’est l’âge où ils expriment le plus leur coté non conventionnel mais dans un cadre qui ne supporte pas que les lignes bougent, et encore moins à coup de provocation : l’Église. C’est donc tout naturellement que les jeunes se détournent de l’église quand ils ont besoin d’exprimer leur révolte, leur créativité ou leur coté provoquant, parfois maladroitement ou excessivement.

Bien sur l’église n’a pas pour vocation à être une galerie artistique. Et toute œuvre d’art n’est pas inspirée de Dieu. Mais depuis longtemps les églises ont accueilli les œuvres (souvent classiques) des artistes inspirés. La Bible est le terrain d’inspirations innombrables et grandioses qui véhiculent un message puissant et révélant. Une manière d’affirmer une pensée éphémère dans une éternité divine.

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D’un nouveau paysage français à un nouveau contexte culturel et religieux

De Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely

Dans quelle société vivons-nous ? Quels en sont les grands mouvements ? Nous avons besoin de comprendre notre société pour nous y situer. A cet égard, les livres du sociologue Jean Viard (1) sont une précieuse ressource. Aujourd’hui, un ouvrage nous présente un ensemble de données et d’informations sur « l’économie, les paysages, les nouveaux modes de vie » dans la ‘France d’aujourd’hui’. Les auteurs : Jérôme Fourquet, auteur de « L’Archipel français » et directeur du département opinion à l’IFOP, et Jean-Laurent Cassely, journaliste et essayiste, nous montrent la France telle qu’elle est devenue aujourd’hui à la suite d’une récente et rapide métamorphose : « La France sous nos yeux » (2). « L’écart entre la réalité du pays et la représentation dont nous avons hérité (à la sortie des « trente glorieuses ») est abyssal. Depuis le milieu des années 80, notre société s’est métamorphosée en profondeur entrant pleinement dans l’univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l’image et des loisirs. C’est de la vie quotidienne de cette France nouvelle et ignorée d’elle-même que ce livre entend rendre compte à hauteur d’hommes et de territoires » (page de couverture).

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Les A.C.T. Un combat pour la vie

Je ne connaissais pas les A.C.T. (Appartements de Coordination Thérapeutique) et pourtant, ils méritent d’être connus comme en atteste ce documentaire ! Le film privilégie les témoignages : pas de voix off, pas d’images d’archive, essentiellement des femmes et des hommes – membres de l’équipe, responsables de l’association Initiatives ou résidents – qui parlent de leur expérience. Un bouquet de témoignages, filmé de façon sobre mais professionnelle, qui illustre de manière évidente la pertinence de tels établissements.

Le film présente d’abord le concept et le fonctionnement des A.C.T. qui permettent l’accueil de personnes en situation de précarité et atteintes de maladies chroniques, avec une équipe pluridisciplinaire, pour un accompagnement médico-psycho-social, sans oublier le personnel du service technique, qui fait partie intégrante du projet, en lien avec l’équipe pluridisciplinaire. Comme le dit l’un d’entre eux : « on ne fait pas que de la technique » ! Tout cela est joliment illustré, vers la fin du film, par un kaléidoscope où différents professionnels et responsables de l’association se présentent et apparaissent simultanément à l’écran.

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Une action pour l’autonomie alimentaire dans une ville africaine : Bangui


Rodolphe Gozegba est venu en France pour écrire et soutenir une thèse de doctorat en théologie sur : « L’Espérance et le Dieu crucifié : la réception de l’œuvre de Jürgen Moltmann dans la théologie francophone » (1). Cette recherche sur la pensée de Moltmann inspire une œuvre à long terme, une action sociale et écologique en Afrique !2). Ainsi, Rodolphe Gozegba est rentré dans son pays : la Centre Afrique, immédiatement après la soutenance de sa thèse le 10 décembre 2020 . Et, avec l’association A9, il s’est engagé dans une action pour l’autonomie alimentaire de Bangui. Il écrit :

Face à l’insécurité alimentaire, le jardin potager familial est une solution. Je souhaite que chaque famille puisse avoir son propre jardin qui lui permettrait de se nourrir mieux, de se créer éventuellement quelques revenus, tout en contribuant activement à l’acquisition de l’autonomie alimentaire du pays.

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Une nouvelle société en gestation

Selon Jean Viard

Pendant des mois, la France a vécu sous le choc. Elle a amorti une vague de peur. Elle s’est recroquevillée pour faire face à la pandémie. Aujourd’hui, la crise sanitaire est toujours là. Mais l’emprise paraît se relâcher. Du moins peut-on l’envisager. Dans l’impact des confinements successifs et des restrictions imposées, on peut se demander si toute évolution sociale a été suspendue, si la société s’est gelée en même temps que de nombreuses activités. Et si, malgré tout, ce grand choc avait été le moteur d’un changement de mentalité, et même un accélérateur de transformations profondes ?

Cette question peut paraître prématurée, mais elle est essentielle. Si on se remet en mouvement, il faut bien envisager et même imaginer un horizon.

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La légende du Blue Jean Denim


92,5 millions, c’est le nombre de jeans vendus en France en 2019, autant dire que le Blue Jean est incontournable. Le pantalon de charpentier américain a parcouru du chemin depuis la toile « sergé de Nîmes » médiévale aux couleurs bleu indigo, en passant par Gênes puis la Californie.

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L’espérance en mouvement

Affronter la menace environnementale et climatique pour une nouvelle civilisation écologique. Joanna Macy, Chris Johnstone Michel, Maxime Egger, par Jean Hassenforder

Les éditions Labor et Fides nous offre une collection dédiée à la question écologique. « Les études des scientifiques convergent. La civilisation industrielle basée sur la consommation industrielle des ressources entame désormais une confrontation ultime avec les limites du système terre dont elle dépend. Les dérèglements et dégradations en cours provoquent des dommages et catastrophes naturelles de plus en plus graves et des souffrances intolérables à un nombre croissant d’êtres humains. La collection « Fondations écologiques » dirigée par Philippe Roch et Michel Maxime Egger, propose des ouvrages cherchant à dégager les concepts, les valeurs et les moyens propres à fonder une civilisation respectueuse des limites écologiques d’un côté, et de la diversité des aptitudes et des aspirations humaines de l’autre » ( p 4).

En 2018, est paru dans cette collection, un livre de deux personnalités écologiques anglophones : Joanna Macy et Chris Johnstone : « L’Espérance en mouvement. Comment faire face au triste état de notre monde sans devenir fou » (1). Ce livre est préfacé par Michel Maxime Egger, un pionnier francophone de l’écospiritualité et de l’écopsychologie (2). En suivant cette préface (au thème repris dans une vidéo) (3), nous entrerons dans la perspective de la transition écologique et nous apprécierons l’appel de ce livre dans toute son originalité.

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L’Afrique face au réchauffement climatique : Bossongo

Un village centrafricain de la grande forêt équatoriale face au réchauffement. Témoignage de Rodolph Gozegba

Je m’appelle Rodolphe Gozegba de Bombémbé et suis originaire de la République Centrafricaine. J’ai été élevé à Bangui mais ai eu la chance de passer toutes mes vacances scolaires dans le village natal de ma mère qui se situe à 45 kilomètres au sud de la capitale dans ce que nous appelons communément la grande forêt (jungle ou forêt vierge pour les Européens).

Ce village porte le nom de Bossongo et me tient particulièrement à cœur.

Mon activité professionnelle m’a longtemps tenu éloigné de mon pays. J’y retournais bien de temps en temps mais la période réduite de mon séjour me cantonnait à la capitale où résidait la majorité de ma famille. Bossongo restait cependant dans mon cœur et parfois se rappelait à moi par des images de verdure, de sérénité, de grande forêt dense regorgeant de richesses de toutes sortes, de joyeux gazouillis d’oiseaux de toutes espèces, d’une végétation luxuriante de fleurs et de plantes de toutes hauteurs. Les habitants m’apparaissaient souriants et pleins de joie de vivre. Je me souvenais aussi de mes camarades exubérants, des fêtes sans fin des samedis soirs où tous les habitants dansaient gaiement au son des tam-tam et tambourins ainsi que des longues veillées animées par les anciens du village qui racontaient des contes qu’eux même avaient appris de leurs ancêtres à des enfants et des adultes captivés par leurs récits.

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Éveiller l’aurore !


Guy Aurenche a relu le livre du rabbin Haïm Korsia, Réinventer les aurores. Il en tire une leçon pour notre pays.
Quoi de plus fascinant que l’aurore ? Comme l’horizon, je ne peux jamais la posséder. L’aurore est mouvement, marche dans l’obscurité vers la lumière. Dès que je veux saisir l’un de ses éclats, elle est déjà devenue autre. De même l’horizon se dérobe devant notre désir. Il suggère la confiance comme ce que vécut le peuple hébreu sortant d’Égypte et marchant longuement « vers le pays que « Je » vous donnerai ». C’est bien ce « Je » qui entraîne, malgré la nuit. Ce n’est pas moi qui fixe le point d’arrivée … même si je le fais souvent pour me rassurer. Nous voici invités à faire de notre vie un mouvement vers… l’aurore, vers « Celui qui est Présent dans la nuit » de Noël.

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Ecologie en Centre-Afrique

Interview de Rodolphe GOZEGBA

  1. Rodolphe, peux-tu nous rappeler le parcours qui t’a conduit à préparer un doctorat de théologie à travers une thèse sur la réception de la théologie de Jürgen Moltmann dans l’espace francophone?

Comme vous le savez, je suis Centrafricain. Durant les années 2012 à 2018, mon pays a connu une guerre civile qui a entrainé d’énormes souffrances parmi la population et beaucoup de pertes humaines; 14 groupes armés rebelles à prédominance musulmane avaient formé une coalition nommée Séléka. Le 24 mars 2013, ils ont lancé un violent coup d’État qui a renversé le président François Bozizé. Des arrestations politiques, des tortures et des disparitions inquiétantes sont devenues fréquentes et systématiques. Durant cette période, j’ai vu des actes ignobles à Bangui. J’ai vu des gens abattus à bout portant et mutilés par des coups de machette. Des églises et des mosquées ont été incendiées, des membres de différentes confessions religieuses ont été torturés et brûlés vifs sur les places publiques.

J’avais alors 27 ans et étais étudiant à la faculté de théologie évangélique de Bangui. J’étais au désespoir devant les évènements qui se déroulaient parfois sous mes yeux. Je ne voyais pas d’issue et souffrais de la souffrance de la population. Tout optimisme m’avait quitté.

Je me plongeais dans les livres pour trouver des réponses à mes questions. Je lisais Les Évangiles et surtout les Lettres de l’apôtre Paul, qui parlent de consolation, qui encouragent les chrétiens à résister, à tenir bon dans les moments difficiles, dans les épreuves, rappelant que ces dernières rendent notre foi plus forte.

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L’intelligence collective

Une inspiration motrice pour l’avènement d’une société post- capitaliste
Un processus en développement

Avec le changement des modes de communication suscités par le développement d’internet, nous entrons dans une mutation de la société et de l’économie. Les conséquences se manifestent dans tous les domaines. Ainsi, à travers internet, les intelligences humaines sont en situation de pouvoir converger. Au début de ce nouveau siècle, dans son livre : « World philosophie » (1), Pierre Lévy voit là le départ d’une intelligence collective. Quelques années plus tard, en 2004, aux Etats-Unis, paraît un livre de James Surowieki : « The wisdom of crowds » (2), traduit par la suite sous le titre : «La sagesse des foules » (3). Si les foules peuvent s’égarer, il y a aussi une avancée possible dans une prise en compte avisée du collectif. Bien gérée, une expression d’avis multiples peut se révéler beaucoup plus pertinente dans l’observation et la prévision que des expertises isolées. Un groupe d’individus multiples, variés est en mesure de prendre de meilleures décisions et de faire de meilleures prédictions que des individus isolés et même des experts. Certaines conditions doivent être réunies comme la diversité des participants, l’indépendance dans leur expression et un mode efficient d’agrégation des opinions.

La recherche sur l’intelligence collective se poursuit, notamment au MIT (Massachusetts Institute of technology) et elle a mis en évidence des résultats spectaculaires. Dans un livre récent, Emile Servan-Schreiber nous montre « la nouvelle puissance de nos intelligences » en terme marqué : « Supercollectif » (4). Il y a bien « Une force de l’intelligence collective » (5). Et nous en découvrons aujourd’hui toute l’originalité.

Ainsi, « l’intelligence d’un groupe n’est pas d’abord déterminé par le degré d’intelligence de ses membres, mais par la sensibilité aux autres (communication non verbale) et par l’équité du temps de parole qui tient un rôle capital. Les femmes enregistrent dans ce domaine, un score supérieur aux hommes. C’est dans les groupes où le nombre de femmes est le plus représenté que les scores sont les meilleurs » (6). Il y a là une leçon plus générale puisqu’elle met en valeur l’importance de la qualité des relations.

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Une vision d’espérance dans un monde en danger

Le nouveau livre de Jürgen Moltmann : « Hope in these troubled times »

Nous avons conscience des multiples menaces auxquelles le monde est confronté aujourd’hui. Mais si le monde est effectivement en péril, la chute n’est pas inéluctable et nous pouvons relever le défi. La vie en nous nous presse de résister. C’est un appel à la mobilisation. Des chemins pour traverser et dépasser la crise nous apparaissent. C’est une cause qui nous dépasse. Nous pouvons y entendre une inspiration divine. C’est là un enjeu théologique.

Au cours des dernières décennies, Jürgen Moltmann nous a appris à discerner et à reconnaître l’œuvre de Dieu dans une dynamique d’espérance. Il l’exprime en ces termes : « L’espérance chrétienne amène dans le présent le futur promis par Dieu et prépare le jour présent à ce futur. Comme Emmanuel Kant l’a dit avec justesse, penser dans la puissance de l’espérance, ce n’est pas être à la remorque de l’actualité, c’est discerner la réalité et éclairer son chemin avec des torches. La catégorie historico-eschatologique est celle du nouveau (« novum ») : l’esprit nouveau, le cœur nouveau, le nouvel être humain, la nouvelle culture, le nouveau chant et, ultimement, la promesse : « Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21.5) (p VIII).

Jürgen Moltmann vient de publier un livre qui nous aide à affronter les menaces qui abondent dans le monde d’aujourd’hui. Dans sa double version, européenne et américaine, le titre est significatif : « Hope in these troubled times » (L’Espérance en ces temps troublés) et « The Spirit of hope. Theology for a world in peril » (L’Esprit d’espérance. Une théologie pour un monde en péril » (1). C’est dire l’actualité de ce livre.

Le texte en quatrième de couverture exprime parfaitement l’intention de ce livre et nous y reconnaissons l’urgence et la pertinence de cet ouvrage. « Théologien influent, Jürgen Moltmann revient ici au thème qu’il avait puissamment traité dans son œuvre percutante : « La théologie de l’espérance ». Dans le vingt et unième siècle, nous dit-il, l’espérance est défiée par des idéologies et des tendances qui refusent l’espérance et même la vie. La violence terroriste, l’inégalité sociale et économique, et plus spécialement la crise imminente du changement climatique, tout cela engendre un moment culturel empreint d’un profond désespoir. Moltmann nous rappelle que la foi chrétienne a beaucoup à dire en réponse à un monde qui se désespère. « Dans le oui éternel au Dieu vivant, nous affirmons la bonté et le projet en cours de notre fragile humanité. L’amour de Dieu nous donne la force d’aimer la vie et de résister à la culture de la mort ».

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Pour un témoignage chrétien dans un monde en mutation

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Avec Frédéric de Coninck, sociologue et bibliste
Sociologue et bibliste, Frédéric de Coninck vient de publier un livre : « Etre sel de la terre dans un monde en mutation » (1). Comprendre et discerner pour agir, c’est « un appel aux chrétiens du XXIè siècle » à partir d’analyses sociologiques et de méditations évangéliques.

Frédéric de Coninck est bien connu des amis de Témoins. A travers le magazine et sur ce site, nous avons suivi la plupart de ses publications. Dans les années 1990, en joignant sa double compétence de bibliste et de sociologue, il nous a appris à comprendre le sens des textes bibliques dans une trilogie : « La justice et l’abondance » (1997), « La justice et la puissance » (1998), « La justice et la connaissance » (1999), à laquelle vient s’ajouter : « La justice et le pardon » en 2003. Très tôt, en 1997, anticipant en quelque sorte sur ce qui allait devenir son champ principal d’étude au sein du laboratoire : « Ville, mobilité, transports », Frédéric écrit un livre : « Notre territoire, nos appartenances, l’incarnation de l’Evangile dans le tissu urbain d’hier et d’aujourd’hui ».

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Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien

Dans ce monde où se délitent les liens sociaux et où s’accélère les inégalités économiques et la dégradation des écosystèmes ce petit livre (130 pages) « Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien »(1) est un refus de réduire « la religion chrétienne à une posture identitaire » (p.11). Œuvre de deux jeunes doctorants et d’un étudiant en master d’histoire religieuse, il invite à un engagement autre que celui d’un conservatisme moral et se décline en trois parties : un historique de la politique catholique de ces dernières années ; une réflexion « vers un christianisme de l’inachèvement » ; une invitation à « composer une Terre nouvelle ».

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La dynamique des droits humains : un guide pour l’humanité

Interview de Guy AurencheInterview de Guy Aurenche

Guy Aurenche a présidé l’ACAT, puis le CCFD-Terre Solidaire. A plusieurs reprises, nous avons publié quelques uns de ses articles sur le site de Témoins . Guy vient de publier un livre aux éditions Temps Présent ( Paris 2018) : « Droits humains. N’oublions pas notre idéal commun. La déclaration universelle des droits de l’homme a 70 ans ». Nous lui avons posé quelques questions à ce sujet.

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La vie secrète des arbres, Peter Wohlleben, ed. Les Arènes

Temoins-culture et sociétéBeaucoup d’entre nous gardent en mémoire les ballades dominicales de notre enfance dans les bois. Les souvenirs des cabanes éphémères, de la cueillette des champignons ou encore de la traque au animaux sauvages s’impriment en nous comme une marque sur l’écorce d’un arbre. La rubrique Bien vivre famille de l’hebdo La Vie N° 3803 nous invite à redécouvrir les plaisirs de l’aventure forestière. Pourtant aujourd’hui il n’est pas toujours facile d’arracher les enfants aux écrans. Les forêts sont pour nombre d’entre nous un univers dont le fonctionnement nous échappe. Il peut aussi s’agir d’un monde effrayant car méconnu, où l’on peut se perdre.

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L’économie symbiotique : un processus et une vision

Avec Isabelle Delannoy

Face à la crise, l’économie symbiotique, c’est la convergence des solutions.

Symbiose est un mot inventé à la fin du XIXè siècle et qui signifie : vivre ensemble. « Il décrit l’association étroite et pérenne entre deux organismes différents qui trouvent, dans leurs différences, leurs complémentarité. La croissance de l’un permet la croissance de l’autre et réciproquement » (p 52). En proposant le terme d’économie symbiotique, Isabelle Delannoy a écrit un livre (1) sur ce thème dans lequel elle ouvre un avenir à partir de la mise en évidence de la complémentarité d’approches innovantes qui sont déjà à l’œuvre aujourd’hui. « La vraie révolution que l’on a apporté avec l’économie symbiotique, c’est de faire croiser trois sphères : la matière avec la sphère de l’économie circulaire, la sociosphère avec l’économie collaborative, l’ingénierie écologique et l’utilisation des écosystèmes du vivant, pour qu’on puisse restaurer nos écosystèmes naturels et ne plus rester dans la logique extractive » (Laura Wynne) (2).

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« La paix, ça s’apprend » Une pratique de paix, selon Thomas d’Ansembourg

Nos sociétés sont traversées par des poussées de violence. Il y a là des phénomènes complexes qui peuvent être analysés en termes sociaux, économiques, culturels, politiques, mais également dans une dimension psychosociale, un regard sur les comportements. En dehors même de ces épisodes, dans la vie ordinaire, nous pouvons percevoir et éprouver des manifestations d’agressivité. A une autre échelle, au cours de l’histoire, nous savons combien la guerre a été un fléau dévastateur (1). Ainsi, affirmer la paix aujourd’hui, c’est garder la mémoire du malheur passé pour empêcher son retour, mais c’est aussi effectuer un pas de plus : réduire les sources de violence, pacifier les comportements.

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L’entraide, puissance de vie dans la nature et dans l’humanité.

L’entraide, l’autre loi de la Jungle, par Pablo Servigne et Gauthier Chapelle

Comment nous représentons-nous le monde ? Comme un champ de bataille où les plus forts éliminent les plus faibles, ou bien, au contraire, comme un espace où l’entraide et la collaboration peuvent s’affirmer. Certes, la réalité est plus complexe. Elle est parcourue par des contradictions. Cependant, notre conception du monde a une influence directe sur notre manière d’y vivre et d’y agir. Si notre vision de monde et de la société est sombre et ne laisse pas de place à l’espoir, alors le pessimisme entrainera le repli sur soi et la démobilisation. Au contraire, si nous voyons dans ce monde une place pour le bien et le beau, alors nous pourrons chercher à l’accroitre et à participer à une œuvre d’amélioration et de transformation positive.

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Ensemble, chantons notre espérance : un événement dans la ville

Dans une ville de la région parisienne, en banlieue sud, à Antony, depuis cinq ans, des chorales chrétiennes se rassemblent chaque année dans un concert de plus en plus fréquenté.

Ainsi, le 12 novembre 2017, le cinquième concert : « Ensemble, chantons notre espérance » a rassemblé près de 600 personnes et 12 églises protestantes d’Antony et de sa région à l’espace Vasarely.
Une vidéo rend compte de cet évènement, nous en indique le sens et nous en montre la portée (1).

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Barack Obama au Kirchentag – 25 mai 2017

Article Témoins sur Barack Obama au KirchentagUne espérance pour transformer le monde

Sa présidence achevée, Barack Obama poursuit son engagement politique sous une autre forme. Ainsi, le 25 mai 2017, a-t-il répondu à l’invitation du Kirchentag, un grand rassemblement socio-religieux et socio-culturel organisé, tous les deux ans, à l’instigation de l’Eglise protestante allemande (1), cette année en rapport avec le 500 ème anniversaire du commencement de la Réforme sous l’impulsion de Martin Luther.

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Comprendre le rapport entre les sciences et les grandes traditions religieuses

Fondations et objectifs du site

Le site éducatif sciencesetreligions.com (1) fut créé par l’Université Interdisciplinaire de Paris (UIP), avec l’aide de la Fondation John Templeton et sous l’impulsion du chercheur pluri-disciplinaire Jean Staune, qui rassembla autour de lui une équipe de personnes intéressées par la relation entre science et religion – un groupe assez divers dans la mesure où des chercheurs de l’Université Catholique de Lyon (UCLy) côtoyaient entre autres des représentants de la chaîne de télévision musulmane Oumma, notre principal partenaire au niveau des médias. Actuellement, le suivi technique du site – géré par l’Association Science et Sens dont je suis le président – est encore assuré par l’UIP, mais sciencesetreligions.com est désormais intégré dans les activités de la Chaire Science et Religion de l’UCLy avec un financement de la Templeton World Charity Foundation.

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Le monde en tension

Thomas FriedmanLe monde en tension : accélération du changement et adaptation sociale

La réalité et les enjeux selon Thomas Friedman, journaliste au New York Times et analyste au long cours des technologies de la communication

Nous pressentons la rapidité du changement. Nous percevons les peurs et les enfermements.  Les évènements récents nous montrent que c’est là une question prioritaire. Qui peut nous éclairer là dessus ?
En 2005, un journaliste américain publiait un livre : « The world is flat » (1) qui décrivait le processus à travers lequel le monde est devenu interconnecté. A partir d’une enquête internationale, ce livre faisait apparaître un paysage nouveau. Pendant des décennies, l’auteur, Thomas Friedman a couvert l’actualité internationale, et aujourd’hui chroniqueur au New York Times, il tient un blog qui apporte une information précieuse sur le déroulement de cette actualité (2)
Et, en 2016, il publie à nouveau un ouvrage qui va faire date en mettant en évidence l’accélération du changement et en nous interpellant sur les moyens d’y faire face. « Le titre : « Thank you for being late » peut nous intriguer (3). C’est un appel à faire une pause pour réfléchir comme l’attente engendrée par un retard peut nous laisser cette opportunité. Mais le sous-titre est plus explicite : « An optimist’s guide to thriving in the age of acceleration ».
Cet ouvrage nous apporte des informations originales dernier cri. Il induit une compréhension nouvelle de la conjoncture mondiale.

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Une nouvelle manière de vivre en société

Roger SueIndividu relationnel et société associative

« La contresociété », selon Roger Sue

Si certains épisodes comme l’élection présidentielle en France suscitent des mobilisations, dans la durée, on assiste plutôt à un rejet du pouvoir politique qui s’exprime à travers un pessimisme et un désengagement. Plus généralement, dans tous les domaines, les institutions hiérarchisées, qui ont longtemps encadré la société française, sont aujourd’hui plus ou moins sujet de défiance. Ainsi, peut-on ressentir un malaise dans la vie publique qui s’exprime dans un vocabulaire de crise. Ce désarroi se conjugue avec une révolte diffuse qui nourrit les extrémismes

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S’engager et méditer en temps de crise

Un livre de Cécile Entremont pour vivre et agir pendant la transition vers une civilisation écologique

 

Psychologue clinicienne, psychothérapeute et formatrice, Cécile Entremont vient de publier un livre : « S’engager et méditer en temps de crise. Dépasser l’impuissance et préparer l’avenir » (1). Cécile s’est décidé à écrire ce livre dans la conscience de la dimension écologique de la crise que nous vivons. Face aux difficultés de vie qui se manifestent aujourd’hui, elle vient apporter son expérience de psychothérapeute pour une meilleure capacité de faire face au stress environnant. Cécile Entremont nous dit ainsi son intention

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Un Nobel de rebelles

bob-dylan

Info de dernière minute (14/12/16), photos, vidéos et opinion.

Bob Dylan a posé un lapin au roi Carl Gustav de Suède et ne s’est pas déplacé pour recevoir son prix, déléguant la chanteuse Patti Smith devant l’Académie Royale. Mais tout n’est pas perdu car, comme le rapporte “Le Monde” (13/12/16 : https://youtu.be/_2SPNT1lwBg), “si l’artiste veut toucher l’argent qui accompagne le prix (850 000 €), il devra se rendre à Stockholm, pour y livrer son discours officiel, avant le premier juin 2017”. Dylan aura-t-il le temps d’accorder sa guitare pour venir expliquer aux académiciens qu’un petit couplet vaut parfois mieux qu’un long discours ?

Incroyable: Info de dernière minute (14/12/16)« Le prix Nobel de littérature 2016 est décerné à Bob Dylan pour avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d’expression poétique».

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Le film : Demain

Culture et sociétéUn monde nouveau qui est en train d’apparaître

Nous ne pouvons pas ignorer les messages de plus en plus précis et de plus en plus pressants qui annoncent un bouleversement climatique et la ruine de la biodiversité. Mais que faire ? Refuser d’y penser ou au contraire affronter le défi. Ces dernières années, la prise de conscience a grandi et elle a même débouché sur la réussite d’une grande négociation internationale, la COP 21. Mais des mesures techniques suffisent-elles ? Comme tout se tient, nous sommes également appelés à changer de genre de vie, et pour cela, nous devons

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Les clés du futur, selon Jean Staune

Les clés du futur, selon Jean Staune.

Livre de Jean STAUNE : les clés du futurLes germes d’une nouvelle société. Une nouvelle sensibilité spirituelle et religieuse

Dans l’inquiétude et l’incertitude actuelle concernant l’évolution de notre société, nous sentons bien que nous vivons à une époque de grandes mutations. Et d’ailleurs, nous sommes éclairés à ce sujet par des auteurs capables d’analyser cette évolution historique (1). Plus nous nous situons dans ce mouvement, plus nous voyons en regard émerger de nouvelles pensées et de nouvelles pratiques, plus nous sommes à même de nous diriger. Et comme le nouveau monde qui apparaît est aussi un puzzle dans lequel des éléments très variés viennent prendre place, nous avons avantage à recourir à des œuvres de synthèse. A cet égard, le livre de Jean Staune : « les clés du futur. Réinventer ensemble la société, l’économie et la science » (2) est particulièrement éclairant.

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Pop théologie

article Pop théologie, Que la force soit avec toiPop théologie (Coll. Perspectives critiques, PUF 2015)

«Que la Force soit avec toi.» (Maître Yoda à Luke Skywalker dans les 6 épisodes.)

En 1972, Gilles Deleuze inventait la radicale «?pop ‘philosophie?», 43 ans plus tard, en 2015, Mark Alizart invente la “pop ‘ théologie”, une relecture de l’histoire des cultures protestantes… Radicalement philosophique, comme la préconisait Deleuze. Cette imitation de la discipline de Socrate, mais aussi du geste de la pop musique et du pop art, qui consisteà se saisir d’objets ou de formes appartenant à la culture populaire, favorisera-t-elle de nouveaux formats de pensées théologiques, comme la réflexion Religion et culture d’après Tillich (1886-1965) de Ricoeur (1991) reliant immanence et transcendance de la théologie et de la culture, afin de stimuler le Courage d”être spirituel et culturel du croyant

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Quand l’évangile rayonnait sur l’autre rive de la méditerranée… L’Afrique du nord

Quand l’évangile rayonnait sur l’autre rive de la méditerranée, pour tout dire l’Afrique du Nord, est une période de l’histoire de l’Eglise que l’on n’évoque pas souvent. Trop lointaine ? Trop douloureuse à revisiter au regard d’aujourd’hui ? Le livre, pas récent lui non plus, de    Robin Daniel : « L’héritage chrétien en Afrique du Nord »* nous invite à faire le voyage. Ecoutons Mireille Boissonnat nous le présenter.

« Dans bien des régions d’Afrique du Nord à ce jour, des ruines d’édifices chrétiens datant des tout premiers siècles de la chrétienté. Et quand bien même ces vestiges seraient maintenant oubliés, ou récupérés à d’autres fins, les noms de Tertullien, Cyprien, Augustin rappellent eux aussi le rayonnement de la foi chrétienne à partir des provinces romaines nord-africaines dans les premiers siècles.

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Les indices pensables


« Les indices pensables »* sont quatre bandes dessinées discrètement sur-titrées « Enquête sur Dieu ».
De quel genre d’enquête peut-il donc s’agir ? D’une étude comparée de la cosmogonie biblique et des plus récentes découvertes scientifiques en matière d’astrophysique et de biologie. Les titres des albums aiguisent la curiosité et sont déjà promesses de belles et intrigantes aventures intellectuelles : Le mystère du soleil froid, Un os dans l’évolution (prix de la BD chrétienne 2012 Angoulème), Le hasard n’écrit pas de message et La lumière fatiguée.

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La Fraternité sauvera le monde*

A la lumière de la question :
« Comment mon engagement dans la vie consacrée séculière, en Eglise et dans le monde, m’aide-t-il à vivre la fraternité ? », il est bon de partager nos expériences et notre espérance pour construire un monde de fraternité rappelle et réalise, dans le beau texte qui suit, Guy Aurenche, le président du CCFD-Terre Solidaire.

La manière de vivre la fraternité s’invente chaque jour et d’une manière originale.

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Une si vive révolte. Un entretien avec Jean Baubérot, Conduit par François Sergy


 
 
Spécialiste de la laïcité, conseiller en 1997-1998 de Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l’enseignement scolaire, et ancien président de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes où il était titulaire de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité », Jean Baubérot vient de publier : « Une si vive révolte » (1), ouvrage pour lequel il s’est replongé dans son journal intime d’adolescent et ses multiples publications. .

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Un guide pour entrer dans l’ère numérique.

En ce temps de crise, la France est atteinte par le pessimisme et une perte de confiance. On voit bien le mal, mais on peine à distinguer les changements qui commencent à ouvrir des voies nouvelles. Cependant, il y a bien des analyses qui nous permettent de nous orienter. Parmi ceux qui nous apportent une meilleure compréhension de la situation actuelle, on compte un jeune entrepreneur, engagé dans la pratique du numérique, et, en fonction de son expérience, appelé à exercer un rôle dans la vie publique comme premier président du Conseil national du numérique, puis comme représentant de la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux du numérique. Cette compétence a permis à Gilles Babinet de publier un livre : « L’ère numérique. Un nouvel âge pour l’humanité. Cinq mutations qui vont bouleverser notre vie » (1).

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Matteo Ricci, un jésuite à la cour des Ming

Je ne suis pas fan des biographies, mais celle-ci m’a transportée dans un univers tellement passionnant que je suis venue à bout de ses plus de 400 pages avec bonheur ! Dans la deuxième moitié du 16e siècle, un jésuite italien part comme missionnaire en Chine. Le périple à lui seul dit le courage et l’insatiable curiosité du personnage.

Les navires quittent Lisbonne et vont suivre une route analogue à celle empruntée au 15e siècle par Vasco de Gama… six mois pour atteindre la côte ouest de l’Inde. Puis, trois ans plus tard, encore cinq mois de navigation jusqu’à Macao. Le voici introduit dans l’Empire du Milieu, premier Européen à y résider durablement puisqu’il n’en reviendra pas. Il y meurt en 1610, et son monument funéraire se trouve à Pékin. 

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Un diamant noir

La magie du DVD nous permet de voir ou revoir enfin, en version originale sous-titrée, l’inoubliable trilogie de Bill Douglas. Découverte en France en 1997, six ans après la mort de son auteur, elle se décline en trois films en noir et blanc : deux moyens métrages : My childhood (Mon enfance) sorti en 1972, My Ain folk (Ceux de chez moi) sorti en 1973 et un long métrage : My Way home (Mon retour) sorti en 1978. La trilogie retrace, avec, dans le rôle principal, le même acteur, Stéphen Archibald, l’enfance et la jeunesse de Jamie dont l’itinéraire ressemble fort à celui du cinéaste lui-même.

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Pour une société où chacun sera reconnu et aura sa place… C’est le rêve porté par ce témoignage sur la relation France-Maghreb.

Considérer la diversité culturelle comme une richesse dans notre société d’aujourd’hui, apprendre à vivre ensemble, lutter contre les discriminations, renforcer la cohésion sociale, ces thématiques abordées de plus en plus fréquemment traduisent un besoin : celui de faire face à une mondialisation qui fait peur, à des affirmations identitaires qui se multiplient, à des positions de rupture auxquelles certaines jeunesses de nos cités sont tentées.

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Ida. Un nouveau chef d’œuvre du 7ième art

La salle était pleine. J’ai dû m’asseoir à l’avant dernier rang devant pour voir « Ida », un film polonais sorti ce 12 février 2014 (1) en France, déjà largement primé (2) et pour lequel les louanges de la critique (3) sont grandement justifiées. Tourné en noir et blanc Ida nous plonge dans l’austère beauté d’une histoire qui va se dire en des mots rares et justes et des scènes simples et sobres. Dans la Pologne des années 60 Anna, une jeune nonne orpheline, visite sa tante et découvre son identité et le tragique secret de sa famille juive.

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Une révolution en éducation

Apprendre aujourd’hui peut-il être comparable à ce qui se pratiquait au siècle dernier ?  L’impact d’internet n’implique-t-il pas un nouveau paradigme en éducation ? Désir d’apprendre, désir de connaître, désir de comprendre, désir de participer à un univers de sens...

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Une vie dans le noir et le silence.

Qui se souvient de l’extraordinaire destin d’Helen Keller ? Et, parmi ceux qui s’en souviennent qui se rappelle le nom d’Annie Sullivan, son éducatrice ? Leur belle et véridique histoire vient de faire l’objet d’une publication en bande dessinée : « Annie Sullivan et Helen Keller » (1) qui a la bonne idée d’évoquer en parallèle la difficile enfance de l’une comme de l’autre.   

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La société collaborative : un nouvel horizon. « Vive la co-révolution ! Pour une société collaborative » de Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot

Dans ces temps difficiles où tant de personnes subissent les effets d’une crise économique et financière inégalée depuis des décennies et où l’Europe se débat dans un manque de vision et de détermination, les frustrations accumulées se traduisent en agressivité sociale. Pour certains le pessimisme l’emporte et l’horizon paraît bouché. Et pourtant, on peut envisager la crise elle-même comme un temps passager correspondant à une période de profonde mutation. A cet égard, de Michel Serres (1) à Jérémie Rifkin (2), plusieurs grands chercheurs nous aident à y voir plus clair. « Si nous vivons une crise, aucun retour en arrière n’est possible. Il faut inventer du nouveau » écrit Michel Serres en mettant en évidence les profondes transformations en cours.

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Promouvoir la confiance dans une société en crise. La défiance au cœur du mal français

Notre existence quotidienne dépend de notre environnement social. Notre vie en société dépend du bon fonctionnement des institutions. Dans ces différents contextes, l’harmonie dépend de la qualité des relations. Et cette qualité repose sur la confiance que les êtres humains manifestent les uns envers les autres. Nous en avons l’expérience. Dans tel contexte, parce que la confiance prévaut, nous nous sentons reconnus, à l’aise, capables de donner et de recevoir. La convivialité se manifeste et engendre le bonheur.

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Le monothéisme peut-il être humaniste ? Un entretien avec Katell Berthelot conduit par François Sergy.

 

«Le monothéisme peut-il être humaniste ?  est la question qu’aborde Katell Berthelot dans un livre issu de sa thèse de doctorat.* Jeune et brillante quadra d’origine bretonne, diplômée d’HEC et d’une maîtrise de littérature à la Sorbonne, Katell Berthelot s’est spécialisée dans l’histoire du judaïsme ancien. Pour mieux saisir le sens de sa recherche il n’est pas inutile de connaître son parcours et ce qui l’a conduite à s’intéresser profondément au judaïsme et à Israël.

 

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Itinéraire d’un peintre coréen : YU Inho.

Puisque je suis né dans une famille bouddhiste, j’ai été attiré par les peintures bouddhistes alors j’ai commencé à les dessiner depuis mon enfance. (j’aimais bien dessiner depuis tout petit) Mais je n’étais pas encore un artiste peintre. Et quand j’étais lycéen, j’ai été distingué à une exposition, connue en Corée, à la suite d’un concours. A cette occasion, je suis devenu un artiste peintre. Je n’ai connu l’Eglise qu’après mon mariage, grâce à ma femme qui est protestante, alors j’ai dû beaucoup hésiter pour peindre des tableaux qui glorifient Dieu, au lieu de peindre des tableaux bouddhistes qui me rapportaient beaucoup d’argent. Mais j’ai tout quitté pour la gloire de Dieu.

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Eloge de l’Esprit de gentillesse

L’Eloge de la gentillesse du philosophe Emmanuel Jaffelin (Ed. François Bourdin, 2011) propose une approche philosophique et historique inédite de ce thème. Pour comprendre ce qu’est la gentillesse, son ouvrage propose un voyage à travers l’histoire, du "gentilis" patricien de la noblesse romaine aux "gentilshommes" édulcorés de la renaissance, pendus (à la lanterne) lors de la révolution.

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Vers une « société des modes de vie »

Dans un livre récent : « Nouveau portrait de la France. La société des modes de vie » (1), le sociologue Jean Viard, à la suite d’autres travaux témoignant d’une approche originale, nous présente une analyse de la mutation de la société française. La crise bat son plein et assombrit notre perception de l’avenir, et, on le sait par ailleurs, les enquêtes d’opinion font apparaître chez les français un pessimisme plus marqué que dans d’autres pays. Aussi l’analyse de Jean Viard est bienvenue, car elle apporte des éléments stimulants pour notre réflexion et notre compréhension.

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Écologie et spiritualité

Face aux menaces qui pèsent aujourd’hui sur la nature, une conscience écologique est apparue et se développe aujourd’hui. Ce mouvement appelle et comporte une dimension spirituelle. Car la crise que connaît la nature est liée aux comportements humains et donc aux représentations qui en sont l’origine. Dans un entretien entre le Dalaï Lama et Stéphane Hessel récemment publié sous le titre : « Déclarons la paix ! Pour un progrès de l’esprit. » (1), le problème est abordé d’emblée. Stéphane Hessel exprime le malaise occidental dans une interprétation du facteur religieux.

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Etty Hillesum ou la joie dans la souffrance…

" Nos sociétés lient ensemble le bonheur et l’absence de souffrance " constate la philosophe et théologienne Marie-Hélène du Parc Locmaria, auteur de « Tant souffrir et tant aimer, selon Etty Hillesum » (1). Etty Hillesum est une jeune juive qui s’était portée volontaire pour aider ses coreligionnaires dans le camp nazi de Westerbork au Pays Bas et dont le journal « Une vie bouleversée » (2) continue de connaitre un grand succès. Comment trouver du sens à la souffrance et, plus encore, prôner un « art de souffrir » ? Dans son entretien avec François SERGY sur Radio Réveil, Marie-Hélène du Parc Locmaria nous le révèle sous la plume de celle pour qui « le nom de Dieu semble dépouillé de toute tradition ».

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Retour sur Stéphane Hessel

Stéphane Hessel, notre ami, puisqu’il suscitait notre sympathie à travers sa présence dans les médias, est décédé, le 17 février 2013, au terme d’une longue et belle vie sur cette terre. Chacun pourra trouver les mots pour décrire ce qui émane de lui dans les nombreuses vidéos qu’il nous lègue : enthousiasme, conviction,  empathie, passion pour la justice et la défense des êtres humains face aux menaces de toutes sortes, et puis, une présence sensible, immédiatement ouverte à l’autre, dans une fragilité assumée, une noblesse d’âme, un beau sourire.

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« Une autre vie est possible », Présentation du dernier opus de Jean-Claude Guillebaud.

L’histoire du XXe siècle a été marquée par de grandes hécatombes qui assombrissent notre mémoire. La croyance au progrès s’est dissoute. Si, malgré les aléas, le développement économique a été sensible et a changé les conditions de vie, aujourd’hui la crise de l’économie associée à la montée des inégalités engendre inquiétude et pessimisme. Cette insécurité est accrue par une perte des points de repère, parce que les croyances religieuses d’autrefois ont besoin d’être reformulées dans les termes d’une culture nouvelle.

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Réformer la finance.

916N1Réformer la finance ? Oui mais comment ? Face à cette grande question le livre de James Featherby, « Of markets and men », propose deux pistes importantes : changer ses finalités et créer des institutions nouvelles incarnant le bien commun.

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Aujourd’hui, nous sommes tous frères à Bamako !

Aujourd’hui, nous sommes tous frères à Bamako ou la rencontre de deux artistes, Habib Koité et Eric Bibb dans l’album : « Brothers in Bamako », un CD flamboyant et symbolique puisqu’il vient de paraître, tel un clin d’œil à l’espérance, dans la situation encore un peu incertaine que traverse le Mali. Leurs textes chantent et leurs musiques dansent une vie fraternelle. Alors allons à Bamako ! Bamako : une ville africaine qui, peut être, passait inaperçue.

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Cheval de guerre

910ChevalFilm« Cheval de guerre » avant d’être un film magnifique, aujourd’hui sorti en DVD, réalisé par Steven Spielberg, est un beau roman écrit par Michael Morpurgo. Quel en est le fil conducteur ? L’épopée d’un cheval qui témoigne de la puissance de la bonté et de la vie face au déchaînement du mal.

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Notre monde a-t-il besoin de prophètes ?

Notre monde a-t-il besoin de prophètes est une bonne question à laquelle Guy Aurenche a accepté de répondre au cours du débat organisé lors des Etats Généraux du christianisme à Strasbourg le 13 octobre 2012. A l’approche du 21 décembre 2012 (date d’une nouvelle fin du monde annoncée qui soucie quelques personnes mais en amuse beaucoup d’autres) le sujet n’est pas sans pertinence … ou impertinence ! Lisons donc le clair et excellent exposé du Président du CCFD-Terre solidaire à ce propos.

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Quatre poèmes de François Fournet

A l’approche de Noël nous vous offrons quatre poèmes de François Fournet sur l’enfance dont primés par Europoésie, une association internationale qui regroupe des poètes et des écrivains de la francophonie (du Québec au Japon en passant par la Roumanie, la Belgique, la Suisse, le Cambodge, l’Afrique…) et qui organise avec l’UNICEF des concours sur le thème les droits de l’enfant.

 

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Une passion partagée : la SF chrétienne Interview de Foretdulac (pseudo)

A qui veut découvrir ou se plonger dans la fantasy ou la science fiction chrétienne, un site **Voir le site **  fort documenté offre un accès direct et plaisant aux œuvres de ce genre.  Cette belle et surprenante réalisation a donné envie à Témoins d’en savoir plus sur son auteur qui fait vivre ce blog sous le pseudo de foretdulac (traduction littérale française de son nom) et ce dernier a accepté de lui accorder une petite interview.

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Science et foi . Etat des lieux et enjeux actuels.

913PBPeter Bannister est, entre autres,  un des responsables de la formation adulte à l’Eglise américaine de Paris. Son vaste champ de compétences lui a déjà permis d’offrir à Témoins quatre belles contributions. Il lui accorde à présent une seconde interview sur le cycle des conférences qui vient d’être réalisé à l’Eglise américaine de Paris sur les rapports actuels entre science et foi.

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La peinture de Judy Biron

915SeulLa peinture de Judy Biron s’inscrit dans une démarche de réflexion généreuse et ouverte sur la quête de sens et la foi en Dieu et son histoire ne manque pas d’originalité. Voici donc, en quelques mots, ce qu’elle nous livre d’elle-même pour éclairer ses œuvres.

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Rencontre avec un éditeur. Interview de Denis Guillaume.

911EmpreintePsychologie et spiritualité chrétienne en réponse aux problèmes de vie, une interview de Denis Guillaume, directeur des éditions Empreinte temps présent, une maison d’édition qui s’est donnée pour mission première la publication et la diffusion d’ouvrages centré sur la dimension à la fois psychologique et spirituelle de la personne humaine.

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Pourquoi le christianisme fait scandale

 891PourquoiAlors que je venais de commencer à aller à l’Eglise après 20 ans d’abstinence religieuse et que j’entrais pour la première fois dans la librairie le Procure – entre temps un lieu dans lequel je me rends régulièrement – mon œil a été attiré par un ouvrage au titre prometteur autant que provocateur: «Pourquoi le christianisme fait scandale» (1).

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Le temps venu de peindre. Interview de Jean Luc Renaut

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La galerie de Témoins s’est enrichie d’un nouvel artiste,  Jean-Luc Renaut, qui a bien voulu nous accorder en prime une petite interview. Ni simples ni aisées ses relations avec la peinture furent cependant constantes. Un peu à l’image de la rivière en partie souterraine qui jaillit pour couler enfin durablement au grand jour, Jean-Luc Renaut a su garder et creuser en lui son désir de peindre jusqu’à ce que la vie lui offre le loisir suffisant de donner libre cours à son inspiration.

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Une saga en poche pour les vacances… Celle de Youza

895Livre1 Ecrite par Youozas Baltouchis (1), c’est l’histoire d’une belle âme d’homme, prisonnière d’un chagrin d’amour de jeunesse, l’histoire d’un isolement voulu mais contrarié par la Grande Histoire, celle de la Lituanie des années 1920 à 1950. C’est l’histoire d’une zone marécageuse que l’acharnement d’un homme parvient à domestiquer. C’est l’histoire des saisons qui se succèdent, du froid intense de l’hiver qui paralyse tout, au débordement de vie du printemps. C’est aussi une langue de la terre, de toute une civilisation rurale, qu’un petit lexique nous permet de découvrir, au-delà de la poésie des mots.

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De l’éthique à la morale et vice et versa …

873VoieInfinieEric Fuchs, professeur honoraire de l’Université de Genève, spécialisé en éthique et auteur de « Le désir et la tendresse – Pour une éthique chrétienne de la sexualité » (1) vient de publier « Et c’est ainsi qu’une voie infinie » (2), un ouvrage plus personnel qui dresse un bilan de foi et, à l’heure des Droits de l’homme, dit sa conviction que les valeurs morales et universelles soient rapportées à une transcendance, « à autre que soi ». Le texte qui suit est un court extrait de deux interviews accordées par l’auteur à François Sergy pour Radio Réveil (3).

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Perspectives chrétiennes sur l’origine de l’humanité

876JourneeComment penser la création biblique de l’homme dans le cadre temporel et géographique établi par les sciences ? Qu’y a-t-il de spécifique chez l’homme qu’il n’y a pas chez l’animal ? Quels sont les enjeux théologiques de nos origines biologiques ? Tel était le sujet de la 4ème journée annuelle organisée par le Réseau des Scientifiques Evangéliques (RSE) en janvier 2012 à Paris, à laquelle Témoins s’était invité.

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Laissez-les lire ! Les enfants, la lecture, la bibliothèque : une dynamique relationnelle.

887Livre2Il y a dans l’enfant un potentiel qui a été longtemps contenu. Mais, au siècle dernier, peu à peu les portes se sont ouvertes. Maria Montessori est une figure emblématique de la lutte qui a été menée pour que le potentiel de l’enfant puisse s’exprimer dans tous les domaines. Il y a dans l’enfant une force de vie qui le pousse à découvrir le monde. Dans cet esprit, le rôle de l’éducateur n’est pas d’imposer, mais d’accompagner.

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La troisième révolution industrielle. Face à la crise : un avenir pour l’économie.

869JRifkin3RevUne crise économique et financière, inégalée depuis des décennies, atteint aujourd’hui beaucoup de gens et se fait entendre à travers des débats ininterrompus dans les médias ou sur la scène publique. Sur les causes comme sur les remèdes, s’expriment des analyses et des opinions variées, souvent contradictoires. Pour échapper à l’anxiété qui peut en résulter, on a besoin d’un éclairage à la hauteur de la dimension du phénomène dans l’espace et dans le temps. Au delà de la conjoncture où on peut voir l’inconscience ou la malveillance de certains acteurs, la compréhension de cette crise n’appelle-t-elle pas une analyse et une prise en compte d’un changement profond dans les conditions de la production et de la consommation, les modes de communication et les comportements correspondants ?

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Voir le Ressuscité

870LumDiffuseMa recherche en peinture est axée sur la Théophanie, la manifestation du Christ en pleine résurrection, et est centrée sur  la contemplation de sa beauté dans sa plus grande Gloire. La recherche de la transparence, de la lumière est au cœur de mon travail, que ce soit dans ma peinture ou dans mes travaux en papier collé.

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Quel regard sur la société et sur le monde? Prendre conscience d’un changement de perspective encourageant.

 

Il y a un va-et-vient entre la réalité sociale et les représentations que nous nous en faisons. Selon l’orientation de notre pensée, nous nous attachons plus particulièrement à tel ou tel aspect de cette réalité. Les angles de vue varient. Nos représentations à leur tour influent sur la situation. De la même façon que notre regard sur nous même oriente notre comportement, la manière dont nous percevons le monde et l’humanité exerce une grande influence sur nos attitudes et nos modes d’action dans la société et la culture.

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La sensibilité de l’artiste, un lieu commun ?

Mais un vrai sujet. L’artiste en vit et il en souffre. En souffre tellement quelquefois, qu’il est empêché d’exercer son art. Un comble !   D’où l’idée de Crescendo France d’organiser une journée de travail sur ce thème en novembre 2011 pour une trentaine d’artistes professionnels chrétiens.  Airi et Beat Rink, directeurs de Crescendo International, conduisirent cette journée, avec leurs compétences de thérapeute et de coach d’artistes pour l’une, et de théologien, écrivain et poète pour l’autre, en alternant conférences et travaux en petits groupes.   Témoins s’y était invité, pour tenter de comprendre cette sensibilité autant « de l’intérieur » que possible.

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La pauvreté ne se réduit pas, elle s’éradique ! La misère ne se soulage pas, elle se détruit !

C’est la conviction d’ATD Quart Monde, depuis sa fondation par le Père Joseph Wresinski en 1957. Conviction portée par Marie-Aleth Grard, la vice-présidente de cette association  (ou plutôt de ce mouvement militant), qui, nommée depuis 3 ans au Conseil Economique, Social et Environnemental en tant que personnalité qualifiée, porte « la voix des pauvres » dans cette troisième assemblée de la République (1). C’est dans son cadre, au palais d’Iéna,  que j’ai rencontré cette femme d’engagement, qui m’a  beaucoup impressionnée par sa liberté de parole, son choix de vie radical, sa simplicité, sa cohérence, et son espérance.    J’espère être en mesure de retraduire ce souffle.

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Mer et Bible : escale décisive.

« Il se trouve que j’ai toujours vécu en dehors des paroisses : baptême catholique mais pas de catéchisme puis communion à 16 ans dans une école libre, suivie par une participation à un groupe d’exégèse : c’est alors la découverte d’une étude exigeante des textes qui interrogent aussi notre présent. A l’époque, je ne cherche pas dans une paroisse l’accès aux pratiques contemplatives ni aux réflexions spirituelles car je les y crois réservées aux personnes engagées (seule l’action sociale m’y semble ouverte aux chrétiens de base). Je trouve un autre angle chez les bouddhistes tibétains ; mais les années qui suivent sont une plongée dans le monde « en apnée spirituelle », jusqu’au malaise.

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Pitié ou empathie ? La bonne attitude. Réflexions d’une bénévole autour du film « Intouchables ».

L’actualité cinématographique de ces dernières semaines met sur le devant de la scène le film Intouchables qui est en passe de pulvériser le record du nombre d’entrées. Je l’ai vu 2 fois, en ce qui me concerne. Certains en retiennent le comique de quelques  scènes ou quelques répliques, d’autres l’excellent jeu des acteurs, ou y voient simplement  une bonne comédie. Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est ce regard sans concession et sans pathos sur le handicap qui est le fil conducteur du film. A mon sens, il est résumé par une réplique de François Cluzet  (Philippe) à qui on fait remarquer que son aide- soignant, Driss, est sans pitié, et qui répond que c’est justement parce qu’il est sans pitié et sans commisération qu’il l’a choisi.

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Ouverture d’une galerie de caricatures.

C’est à l’occasion de journées organisées autour de l’innovation dans l’église et de l’église émergente que Témoins a rencontré Martine Bacher et découvert ses talents de caricaturiste, sa manière à elle de contribuer aux débats. Conquis par la pertinence de ses coups de crayon, Témoins a souhaité exposer ses dessins dans la Galerie ** la voir **  et bien sûr connaître un peu la vision que l’artiste a de son art.  

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Le sens de l’Age

   Les films les plus forts, les plus près de la vraie vie, surtout s’ils relèvent du genre documentaire, sont hélas programmés dans peu de salles. Il est donc important d’aller voir et de faire connaître autour de soi « Le sens de l’Age » (1) le film-documentaire de Ludovic Virot. C’est ce que fait Danielle Schwartz en nous partageant ici, dans une poignée de mots, son bonheur de spectatrice. Pour mémoire, Témoins a déjà abordé, sous un autre angle, le thème de l’âge  ** Lire sur le site : le défi intergénérationnel … ** .

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Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur . Roman d’Harper Lee

Publié en 1960 ce roman d’Harper Lee* est un best seller de la littérature américaine. Je l’ai découvert cet été et il mérite le détour. Pour son histoire, certes, mais surtout pour l’art avec lequel l’auteur peint, à hauteur d’enfant, une bonne société provinciale teintée de racisme. Le récit, à la première personne, est celui de Scout, une fillette de 8 ans au regard vif dont les observations se colorent souvent d’humour involontaire. Elle narre des événements situés dans les années 30, notamment ceux relatifs au procès d’un noir accusé de viol dont son père, avocat juste et intègre, a accepté d’être l’avocat. Avec ce fil conducteur plutôt grave Harper Lee tisse une histoire où se mêlent légèreté, profondeur et drôlerie.

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Haendel et la foi

De tout temps on a chanté des cantiques dans les églises pour louer le Seigneur. Et de grands compositeurs, comme Jean-Sébastien Bach, ont fait résonner les voûtes des plus vieilles églises au son de leurs musiques d’action de grâce. Et j’ai découvert récemment que l’un d’entre eux, Georg Friedrich Haendel, avait lui-même traversé un chemin douloureux avant d’écrire le Messie, cet oratorio que vous avez peut-être vous même chanté.

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‘Au commencement était le jazz’

“Au commencement était le jazz”’ tel est le titre d’une récente et superbe conférence de Peter Bannister sur le concept de liberté qu’avec l’accord de son auteur Témoins est heureux de reproduire ici.

“Au commencement était le jazz” dit le poète irlandais Micheal O’Siadhail dans une collection récente de poèmes inspirés par son amour pour la musique improvisée et son délicat numéro d’équilibriste : ‘le chaos dans l’ordre, l’ordre au cœur du chaos’. Je voudrais brièvement faire le lien entre ces mots et notre thème de ce soir, le concept de la liberté, afin d’expliquer pourquoi le jazz exerce une grande fascination sur moi et beaucoup de penseurs dans divers domaines intellectuels. Le jazz semble incarner certaines vérités fondamentales non seulement de notre expérience humaine, mais de la nature de la réalité dans un sens plus large.

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Interview du peintre Annick Dehon

Bonjour Annick. Témoins a la joie de vous accueillir dans sa galerie ** Voir la galerie ** . Vous êtes née en Belgique et dites avoir reçu en héritage l’amour de la peinture. Quand et comment avez-vous ressenti cet impérieux désir de peindre ?              A.D. Cet héritage me vient de la famille de maman où il y a des artistes peintres qui ont étudié à l’école des Beaux-Arts à Bruxelles. J’ai découvert cela depuis peu de temps et mieux compris ce désir de peindre qui m’anime depuis l’enfance. Très petite, je dessinais dès que j’avais du temps et je me sentais alors heureuse et libre… Mes parents par contre n’ont pas saisi l’importance de ce besoin, ce don chez moi.

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L’année où j’ai vécu selon la Bible… ou l’humble quête d’un homme qui chercha à suivre la Bible aussi littéralement que possible : d’A.J.Jacobs ,

Un livre aussi drôle qu’instructif, sans doute moins spirituel que son titre pourrait le laisser supposer. L’auteur, un journaliste juif new-yorkais, ne connaissant rien ou presque à sa propre tradition, ni à la Bible, décide un jour d’entreprendre un voyage spirituel d’un an en vivant littéralement selon la Bible. Ce livre est son journal de bord.

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