Je ne connaissais pas les A.C.T. (Appartements de Coordination Thérapeutique) et pourtant, ils méritent d’être connus comme en atteste ce documentaire ! Le film privilégie les témoignages : pas de voix off, pas d’images d’archive, essentiellement des femmes et des hommes – membres de l’équipe, responsables de l’association Initiatives ou résidents – qui parlent de leur expérience. Un bouquet de témoignages, filmé de façon sobre mais professionnelle, qui illustre de manière évidente la pertinence de tels établissements.

Le film présente d’abord le concept et le fonctionnement des A.C.T. qui permettent l’accueil de personnes en situation de précarité et atteintes de maladies chroniques, avec une équipe pluridisciplinaire, pour un accompagnement médico-psycho-social, sans oublier le personnel du service technique, qui fait partie intégrante du projet, en lien avec l’équipe pluridisciplinaire. Comme le dit l’un d’entre eux : « on ne fait pas que de la technique » ! Tout cela est joliment illustré, vers la fin du film, par un kaléidoscope où différents professionnels et responsables de l’association se présentent et apparaissent simultanément à l’écran.

Si aujourd’hui les A.C.T. offrent un cadre privilégié qui permet un lien étroit et proche avec les résidents, tout ne s’est pas fait sans difficulté. Né dans les années 1990, en pleines « années SIDA », le projet innovant des A.C.T. se révélait particulièrement approprié à l’accompagnement des malades du SIDA. Mais il a fallu convaincre les politiques et trouver des financements. Une vraie lutte, évoquée dans le film par ceux qui l’ont vécue.

Les A.C.T. sont désormais bien établis dans le paysage médico-social, avec un accueil élargi à toutes les maladies chroniques. Leur incontestable utilité est illustrée, tout au long du film, par les témoignages touchants de plusieurs résidents. C’est probablement la partie la plus intéressante du film : on aurait presque voulu en avoir plus ! Ils sont la plus belle démonstration de la pertinence de l’accompagnement proposé par les A.C.T., perçus par ceux qui en bénéficient comme une bouée de sauvetage, un passage, un tremplin, et même une nouvelle famille. A cet égard, le dernier témoignage, celui d’un ancien résident, est sans doute le plus poignant !

A l’heure, suite au Covid, où de nouvelles solidarités sont à créer et les liens sociaux à restaurer, des projets comme les A.C.T. ont un bel avenir et méritent d’être soutenus.

Vincent Miéville
Président de la commission Synodale de l’UEEL

 

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