La théologie chrétienne après la chrétienté : engager la pensée de Douglas John Hall, rassemble des penseurs contemporains dans le but de saisir et construire sur l’œuvre de Douglas John Hall — et celui de relever son défi de revendiquer une théologie contextuelle et décolonisatrice de la croix comme moyen de parler aux réalités de la vie et de la foi aujourd’hui. En mettant l’accent sur les questions contemporaines, cette collection éditée analyse de manière critique et déconstruit le triomphalisme colonial séculaire de la théologie chrétienne et de l’Église en Occident. Ce livre cherche à encadrer les crises actuelles de manière à honorer une theologia crucis profondément enracinée qui ne colonise pas « l’autre ». Il explore les possibilités constructives de décolonisation de la théologie chrétienne à la fin de la chrétienté.

INTRODUCTION

Christian Theology After Christendom (la théologie chrétienne après la chrétienté), sortie en mars 2021, est le format imprimé d’une conférence qui s’est tenue à l’Université McGill, à Montréal, du 1er au 3 novembre 2019. On aurait pu aussi bien lui donner comme titre, la théologie chrétienne en postchrétienté, car c’est bien là que l’on se trouve aujourd’hui. Le sous-titre est important : Engaging the Thought of Douglas John Hall (engager ou saisir la pensée de Douglas John Hall). Hall est professeur émérite à l’Université McGill où il enseigne depuis 1975. Il est l’auteur de plus de vingt livres dont en voici une sélection :

  • Lighten Our Darkness: Toward an Indigenous Theology of the Cross (1976)
  • The Stewardship of Life in the Kingdom of Death (1985)
  • The End of Christendom and the Future of Christianity (1996)
  • The Cross in our Context (2003)
  • Waiting for the Gospel: An Appeal to the Dispirited Remnants of Protestant “Establishment” ( 2012)

Un seul est traduit en français :

    • Être image de Dieu (1998, aux Éditions du Cerf en collaboration avec Bellarmin).

La préface du livre est signée par le célèbre théologien de l’Ancien Testament, Walter Brueggemann. La postface est celle de Douglas John Hall. Selon Brueggemann, celui-ci l’a « initié à la théologie de la croix d’une manière qui m’a réveillée de mon sommeil dogmatique. » (p. x) Hall, qui nomme la théologie la Maison de l’interprétation (p. 167), maintient qu’elle a comme défi de répondre aux questions suivantes : « Notre foi, à son plus essentiel, nous donne-t-elle le courage de contempler ouvertement les négations que, en tant qu’humains, nous soupçonnons avec effroi ? Cela nous donne-t-il l’audace d’explorer l’espoir malgré le désespoir que nous ressentons dans nos moments d’abandon ? Permet-elle d’affirmer notre mortalité, notre mort, sans capituler devant “l’aiguillon de la mort” ? » (p. 168)

Le livre contient douze chapitres écrits par autant d’auteurs-conférenciers, chacun mettant en perspective des thèmes centraux de la pensée de Hall. Brueggemann considère son premier ouvrage, Lighten Our Darkness (1976), comme étant son meilleur et plus important, car il introduit la théologie de la croix comme centre de sa vie intellectuelle et comme la dimension la plus urgente et exigeante de la foi chrétienne. Il en tire la citation suivante : « La croix du monde et de l’homme demeure après que tous les sermons de Pâques ont été prêchés et tous les Alléluias chantés.[2] » Brueggemann considère Hall comme l’un des plus importants théologiens nord-américains à cause de sa grande connaissance, son courage, son honnêteté et son gravitas, le sérieux qui accompagne toujours sa réflexion.

Les deux rédactrices du volume, Patricia G. Kirkpatrick et Pamela R. McCarroll, résument dans l’introduction la vocation de Hall comme étant de reprendre la théologie contextuelle et décolonisatrice de la croix comme moyen de parler directement aux réalités de la vie et de la foi aujourd’hui, au-delà de la chrétienté. À cet effet, on peut constater une corrélation avec l’œuvre de Jürgen Moltmann pour qui la théologie de la croix, qui s’inscrit comme réponse aux horreurs de la Deuxième Guerre, ouvre néanmoins la porte à l’espérance. Pour les rédactrices, l’œuvre de Hall s’inscrit justement en réponse à la chrétienté :

« Le christianisme, dans ses formes occidentales dominantes, a conçu sa mission et sa théologie en termes intrinsèquement impérialistes et colonisateurs, parfois explicitement, parfois modifiés par la rhétorique des préoccupations pour le monde. » (p. xx) Selon elles, Douglas John Hall, comme d’autres, a « soutenu de manière convaincante que la théologie de la gloire est derrière tous les paradigmes occidentaux de domination qui ont colonisé les peuples, la terre et la pensée considérés comme en dehors d’une norme patriarcale occidentale. » (p. xxi) Il est à noter que Martin Luther est le premier à avoir nommé la théologie de la gloire afin de lui opposer une théologie de la croix.[3] Le témoignage laissé par Jésus et les Écritures témoigne plutôt d’une « église impuissante, marginalisée et persécutée », car elle est « solidaire de ceux qui sont impuissants, marginalisés et opprimés. » (p. xxii) En fait, la postchrétienté offre aux chrétiens l’occasion de repenser l’histoire de la chrétienté et de s’ouvrir à une théologie bien plus radicale, celle de la croix, afin de fonder sur elle une pratique de la foi porteuse d’espérance pour l’avenir.

Selon Stuart Murray, « la postchrétienté est la culture qui émerge au moment où la foi chrétienne perd sa logique au sein d’une société qui a été modelée par le récit chrétien et alors que les institutions qui ont été construites pour exprimer les convictions chrétiennes perdent leur influence.[4] » De la même manière qu’en Afrique, dans les Amériques et en Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande), des théologiens s’inscrivent aujourd’hui dans une réflexion axée sur la décolonisation, des théologiens occidentaux comme Douglas John Hall participent à la déconstruction des théologies de la gloire qui ont conduit à ces multiples colonisations, et ce, en vue de la réconciliation avec les peuples victimes de celles-ci. La décolonisation et la déconstruction sont les deux faces de la même pièce.[5]

CONTENU DU LIVRE

Le livre contient douze chapitres, un pour chaque présentation lors de la conférence. Je ne pourrai ici faire un résumé de chacun. Je me limite donc à trois des premiers auteurs pour vous donner une vue sur l’ensemble.

David B. Lott
The Art of Theology: Five approaches to curating the work and thought of Douglas John Hall
(L’art de la théologie : cinq approches pour conserver l’œuvre et la pensée de Douglas John Hall)

Le premier de nos présentateurs, David B. Lott, fut éditeur, en 2013, d’un volume dédié aux écrits de Hall : Douglas John Hall : Collected Readings[6], publié par Fortress Press. Étant alors bien familier avec l’œuvre de Hall, il choisit d’aborder sa réflexion ici en tant que conservateur d’art afin de présenter son œuvre de façon compréhensive ainsi que pour signaler la grande valeur qu’il attribue à ses écrits. Il élabore cinq approches pour étaler la pensée de l’auteur : chronologique, évaluative, thématique, « décontextuelle » et conversationnelle, tout en évoquant les limites de chacune d’elles.

Essentiellement, Lott souligne le fait que Hall est un théologien contextuel dont la méthode est bien articulée dès son premier livre, Lighten Our Darkness, sorti en 1976. Étant un théologien contextuel, ses premiers livres peuvent paraître moins pertinents aujourd’hui puisque les contextes particuliers ont tous évolué. Toutefois, la théologie de la croix qui est au centre de son œuvre est déjà clairement articulée, une théologie que, selon lui, le christianisme a peu pris au sérieux.

« Elle (c.-à-d. la théologie de la croix) demeure comme une déclaration fondamentale non seulement pour l’ensemble du travail de Hall, mais pour toute la littérature sur cette “tradition mince” et “jamais très aimée”. » (p. 3)

Lott met en lumière deux autres thèmes complémentaires à la théologie de la croix : l’intendance ou la gouvernance (le stewardship dont il n’y a pas de mots équivalents en français) et, enfin, la déconstruction de la chrétienté et l’avenir de l’Église. (p. 5) Ces trois thèmes dénotent bien le souci et la clairvoyance de Hall lorsqu’ils sont abordés différemment d’un livre à l’autre. Pour Lott, c’est la rigueur de Hall qu’il retient :

« Sa méthode contextuelle est sa contribution la plus distinctive à la théologie contemporaine et (…) a sous-tendu ses écrits sur la théologie de la croix et le désétablissement chrétien. » (p. 7)

Selon Lott, c’est dans ce nouveau contexte de la postchrétienté du XXIe siècle que nous devons sortir à la recherche de « ces lieux où la théologie de la croix est incarnée dans notre monde, pas seulement par ceux qui se disent chrétiens ou par certains types de chrétiens » (p. 9), mais afin d’entendre et d’intégrer de nouvelles voix, celles des personnes opprimées et marginalisées (les noirs, les autochtones, les migrants, etc.) qui s’expriment culturellement à travers les arts, la musique et l’écriture. Nous pourrons alors et de façon continue approfondir notre compréhension de cette théologie associée à la croix.

Michael Bourgeois
Illusion and Hope
(Illusion et espérance)

Pour sa part, Michael Bourgeois (Université de Toronto) porte son attention sur la pertinence de la méthode contextuelle de Hall lorsque, il y a trente ans, celui-ci a mis en lumière les effets des injustices économiques et de la crise environnementale en Amérique du Nord. Malgré le désillusionnement engendré, Hall a su évoquer des pistes d’espérance bien fondée. Bourgeois propose que cette même approche théologique puisse de nouveau aujourd’hui nous orienter vers l’espérance malgré un contexte de désespoir et de cynisme croissant. Quels sont donc les principaux éléments de cette méthode ?

Le premier principe retenu par Bourgeois reprend l’idée que Dieu nous envoie comme chrétiens au cœur de l’histoire du monde. Dans la pensée de Hall, Dieu « entends réparer le monde ; que la rédemption doit signifier la rédemption de la création, non sa destruction ou son remplacement, mais son accomplissement ; que la résurrection de Jésus-Christ (…) est la source du courage chrétien pour entrer d’autant plus hardiment dans le processus de l’histoire, le temps étant quelque chose comme le tranchant mouvant de l’éternel.[7] » (p. 15-16) C’est le lieu de la théologie contextuelle qui se veut le lien entre la tradition de la foi biblique et chrétienne et « les circonstances explicites (…) du moment historique dans lequel se trouve la communauté chrétienne[8]. » Il s’agit du lieu du questionnement, de la formation et de l’approfondissement de la foi dans la réalité du monde.

Hall soutient que « la foi chrétienne (est) appelée à vivre une tension entre le jugement de Dieu sur ce monde et l’amour que Dieu lui porte[9] ». Afin que nous puissions comprendre l’importance et la valeur de cette tension, il poursuit sa réflexion avec la pensée suivante : « Cette tension en est une potentiellement très créatrice — en fait, elle est la pierre angulaire de l’éthique chrétienne. Car elle associe une vision de ce qu’est le monde essentiellement et de ce qu’il pourrait devenir (sous l’effet de la grâce), avec la ferveur de dénoncer et de lutter contre les choses qui l’empêchent de parvenir à sa plénitude de gloire en tant que création bonne et bien-aimée de Dieu[10]. »

Allen G. Jorgensen
Contextual Theology in Canada: Between Covenant and Treaty 
(La théologie contextuelle au Canada: entre alliance et traité)

J’ai choisi Jorgensen, professeur à la Martin Luther University College, à Waterloo, en Ontario, car il approfondit la relation entre la théologie de la gloire et ses conséquences sur les peuples autochtones du Canada, ce qui nous permet de mieux comprendre l’importance pragmatique et praxéologique de la théologie contextuelle.

Jorgensen met en évidence les travaux de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada[11] de 2007 à 2015, l’année qu’elle remit son rapport final au gouvernement fédéral lors de sa cérémonie de clôture à Ottawa. Celui-ci propose 94 appels à l’action[12] « (et recommandations) pour favoriser la réconciliation entre les Canadiens et les peuples autochtones ». Jorgensen porte notre attention à l’appel à l’action 49 :

  1. Nous demandons aux intervenants de toutes les confessions religieuses et de tous les groups confessionnels qui ne l’ont pas déjà fait de répudier les concepts utilisés pour justifier la souveraineté européenne sur les terres et les peuples autochtones, notamment la doctrine de la découverte et le principe de terra nullius.

La doctrine de la découverte trouve sa source dans les bulles papales Aeterni Régis (1481) et Inter Coetera (1493) — la première accorda au Portugal « toutes les terres conquises par les puissances chrétiennes en Afrique » et « jusqu’aux Indes[13] » et la deuxième accorda le même droit à l’Espagne dans sa colonisation des Amériques[14]. Le principe de terra nullius (terre n’appartenant à personne)[15] trouve aussi sa source dans une bulle papale de 1095. Celle-ci « autorisa les États catholiques européens à s’approprier des territoires appartenant à des non catholiques ».

Bien que ces bulles concernent l’Église catholique[16], Jorgensen fait remarquer comment la théologie protestante calviniste de l’élection divine, reprise par les puritains, a aussi contribué à ces théologies de la gloire (car elles sont multiples – pensons seulement à la théologie de la prospérité propagée par une tranche de la communauté évangélique aux États-Unis) selon lesquelles des peuples européens se sont considérés comme supérieurs du fait de leur religion et de leur race aux peuples de races et de religions autres. (p. 46) Pour reprendre les paroles du rabbin Jonathan Sacks, dans son livre phare, La dignité de la différence, ils étaient incapables de « voir l’image de Dieu en ceux qui ne sont pas à leur image ».

Douglas John Hall s’est lamenté du fait que nous étions incapables « de penser notre théologie de façon indigène[17] » (p. 52), ce qui, selon lui, n’est possible autrement que par la théologie de la croix, « une théologie du “pathos divin” et de la fidélité à l’alliance (covenantal faithfulness) vis-à-vis du monde[18]. »

CONCLUSION

Dans la postface du livre, Douglas John Hall propose trois thèmes emblématiques de son œuvre, chacun inspiré par un passage biblique, pour tracer l’évolution de sa propre réflexion sur la théologie au-delà de la chrétienté et offrir ainsi quelques orientations pour le mouvement chrétien « en ces temps de transformations radicales ». (p. 165)

  1. Le rôle de la théologie critique dans la formation de la koinonia comme « zone de vérité » (Eccl 1,1-5 ; 3,11)

C’est en lisant le livre de l’Ecclésiaste pour la première fois que Hall est entrée « dans la maison de l’interprète », ce qui le conduit à rediriger ses études de la musique à la théologie. Ce fameux texte sur la vanité des vanités et la pensée de l’éternité lui fut une invitation à entrer dans « les endroits profonds et inhibés de l’âme ouvertement, librement, courageusement ». (p. 166) En fait, ce texte reconnaît franchement l’angoisse existentielle comme condition de l’âme humaine. L’Ecclésiaste n’est pas dupe, mais plutôt animé d’une clairvoyance irréprochable. Il agit comme un garde-fou « contre les présomptions religieuses et les tromperies spiritualistes ». Ce n’est que lorsque l’on reconnaît « notre propre impossibilité que nous pouvons nous ouvrir aux possibilités de Dieu pour nous. » (p. 167) La réflexion et la conversation théologiques nous permettent de créer au sein de la koinonia (la communauté de foi) une « zone de vérité » uniquement quand nous entrons ensemble dans ces profondeurs et que nous devenions « des personnes qui pensent ». Ce à quoi nous appelle Douglas John Hall est une rigueur qui est à la fois intellectuelle et morale.

  1. La théologie de la croix (1Cor 1,23-24)

Son deuxième passage biblique nous amène au cœur de la théologie de Douglas John Hall : la croix, elle qui est folie pour les « réputés religieux » comme pour les « réputés sages ». (p. 168) La croix est source d’espérance pour ceux qui sont, dans le monde contemporain, sans espérance.

Hall cherche à remettre la croix au centre et comme fondement de la foi chrétienne. Pour se faire, il s’obstine contre les théologies de la gloire qui cherchent à l’outrepasser, que ce soit par le triomphalisme d’un ciel acquis prématurément ou d’une foi sentimentale pour laquelle tout se termine bien, sans prendre au sérieux ce que représente l’incarnation telle que vécue par Jésus et dont la croix témoigne de la qualité et de la cohérence de son engagement à aimer le monde et ses habitants. La croix dépasse donc le seul principe de l’expiation des péchés :

« Notre question n’est pas de savoir comment nous pouvons laver notre culpabilité et notre péché, mais comment nous pouvons trouver un sens dans un monde qui, des sciences aux arts, semble nier une telle possibilité. » (p. 170)

Dans les mots du rabbin Abraham Joshua Heschel, « Dieu se soucie du monde et partage son destin. En effet, c’est l’essence de la nature morale de Dieu : Sa volonté d’être intimement impliqué dans l’histoire de l’homme. » (p. 171) Pour Hall, il aurait été salutaire pour les chrétiens, dans leurs années formatives, de comprendre l’incarnation et la croix en continuité avec la tradition des prophètes d’Israël.

  1. La souffrance de l’Église (1Pierre 4,12-17)

Au moment de l’écriture de sa thèse de doctorat, en 1957, Hall choisit comme thème d’études la souffrance de l’Église, car elle détermine la nature et la mission de l’Église. Selon lui, « il est plus question de la souffrance de l’Église dans le Nouveau Testament que de tout autre aspect de l’ecclésiologie. » (p. 172) Bien que le Crédo de Nicée définîsse l’Église comme « une, sainte, catholique et apostolique », Hall fait remarquer que, dans la pensée de Martin Luther, « la seule marque indispensable de l’Église, sans laquelle toutes les autres ne valent rien, c’est qu’elle est porteuse de la sainte Croix — c’est-à-dire qu’elle souffre avec le Christ dans et avec et pour la vie du monde bien-aimé. C’est bien sûr le sens fondamental de la souffrance de l’Église, à savoir qu’il s’agit d’un “baptême continu” dans la souffrance du Christ — notre participation à Sa participation à l’existence créée. » (p. 172)

Le fait est que Jésus a envoyé ses disciples « dans le monde » (Jn 17,18 ; 20,21). Jean porte sa réflexion plus loin encore dans sa première lettre : « Tel il est lui, tels nous somment aussi dans le monde » (1Jn 4,17). C’est là la nature de l’incarnation sans laquelle aucune transformation ne peut avoir lieu dans le monde. En ce sens, Hall s’inspire de Bonhoeffer qui, selon lui, a insisté dans ses dernières lettres de prison que « l’identification continue de la communauté des disciples avec le Crucifié signifie que l’église doit devenir plus “mondaine”, pas moins ; plus impliqué dans la vie de cette planète et civilisation belle et menacée, moins simplement “religieuse”. » (p. 172) Ainsi, l’Église apprend à imager Dieu dans son intendance aimante de la Création. C’est par cet acte d’immersion et d’incarnation qu’elle souffre. La formation de disciples devient alors authentique et non plus que rhétorique.

 

[1] Les traductions sont toutes mienne avec l’aide de Google Traduction.

[2] Douglas John Hall, Lighten Our Darkness : Toward an Indigenous Theology of the Cross (Philadelphia: Westminster, 1976), p. 121.

[3] Voire Guihen Antier, Luther par Luther. Du péché à la justice, l’expérience de la foi, Études théologiques et religieuses 2015/2 (Tome 90), p. 198 : « Conjointement à sa doctrine de la justification par la foi, Luther élabore une théologie de la croix (theologia crucis) en rupture avec la théologie de la gloire (theologia gloriae) de son époque ».

[4] Voir Jean Hassenforder, Faire Église en post-chrétienté, 2004 : https://www.temoins.com/faire-eglise-en-post-chretiente/

[5] Voir Michel Andraos, Les Églises, la théologie et les Autochtones, De la réconciliation à la décolonisation, Théologies de la réconciliation Volume 23, numéro 2, 2015, p. 59-73. « Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada (2015) et ses « Appels à l’action » ont à nouveau attiré notre attention sur la responsabilité éthique et théologique des Églises et de la théologie envers les peuples autochtones, non seulement au Canada mais aussi sur l’ensemble du continent et au-delà. Selon la CVR, une « réconciliation » appelle à une prise de responsabilité par rapport au passé et à un nouveau départ basé sur le respect mutuel et sur une relation décolonisée. Dans ce contexte, la réconciliation exige une praxis décoloniale au service d’un processus qui s’étendra à long terme. »

[6] https://www.fortresspress.com/store/product/9780800699864/Douglas-John-Hall

[7] Douglas John Hall, Confessing the Faith: Christian theology in a North American context, 1996, Fortress Press, p. 455.

[8] Douglas John Hall, On Contextuality in Christian Theology, Toronto Journal of Theology 1, no. 1 (Spring 1985), 3-4.

[9] Douglas John Hall. Être image de Dieu. Les éditions Bellarmin, 1998, p. 69.

[10] Ibid.

[11] https://www.rcaanc-cirnac.gc.ca/fra/1450124405592/1529106060525

[12] https://www.rcaanc-cirnac.gc.ca/fra/1524494530110/1557511412801

[13] https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/57539

[14] https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/247831

[15] https://fr.wikipedia.org/wiki/Terra_nullius#:~:text=Terra%20nullius%20est%20une%20locution,ne%20sont%20poss%C3%A9d%C3%A9es%20par%20personne.

[16] Aujourd’hui, lors de l’écriture de ce texte, se trouve au Vatican une délégation des Premières Nations, des Méris et des Inuits du Canada pour demander au Pape François une demande de pardon pour les atrocités des écoles résidentielles. https://www.cccb.ca/fr/peuples-autochtones/delegation-autochtone-du-28-mars-au-1er-avril-2022-cite-du-vatican/

[17] Douglas John Hall, Thinking the Faith: Christian Theology in a North American Context, Minneapolis, MN, Augsburg, 1989, p.35.

[18] Ibid.

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