EDITO
Appelés à voir en avant
Dans ce monde en plein bouleversement, nous sommes saisis par les cris des victimes d’une fureur guerrière, inquiets face à l’ampleur des dégâts que l’humanité a provoqués dans les équilibres naturels, déconcertés par un manque croissant de repères. En d’autres temps, bien d’autre maux ont affligé l’humanité. Et c‘est pourquoi les visions d’espérance qui sont apparues alors, continuent à nous éclairer aujourd’hui.
Ainsi le message biblique s’adresse à nous aujourd’hui avec une particulière pertinence. Nous sommes appelés à prendre conscience du rapport entre nos actes et leurs effets et à écouter l’inspiration divine pour changer nos comportements et entrer dans une dynamique d’espérance. Appelés à regarder autrement, à regarder en avant.
Regarder autrement, c’est aussi ne pas être fascinés par le mal, mais reconnaitre l’œuvre incessante de création et de libération de notre Dieu, communion d’amour et puissance de vie. L’humanité est appelée à participer à cette œuvre. Cet appel s’adresse tout particulièrement aux chrétiens dans la foi en Christ mort et ressuscité, en Christ libérateur et en l’inspiration de l’Esprit.
Aujourd’hui, dans la prise de conscience écologique comme dans la globalisation du monde, notre horizon s’élargit. Nous ne sommes pas seulement citoyens des cieux, nous sommes aussi citoyens de la terre. Dans une récente rencontre de Témoins, nous avons évoqué une nouvelle devise : « Pour une expression citoyenne de la foi. ».
La vie de Pascal Colin, fondateur de Témoins, mais aussi acteur social et élu local, est marquée, entre autres, par un engagement citoyen. Rédacteur de « l’édito » de Témoins pendant des années, il reprend aujourd’hui une participation que nous accueillons avec reconnaissance. Et il nous fait part d’évènements citoyens dans le regard d’« un ailleurs qui nous dépasse ».
De même, dans un monde où nous sommes de plus en plus reliés et ou l’ancien vocable militant « citoyen du monde » peut à nouveau être entendu, on mesure les désastres engendrés par la peur de l’autre, l’égoïsme des privilégiés et la volonté de puissance de pouvoirs guerriers. Il est important que Guy Aurenche, bien au fait des ces réalités à travers les responsabilités associatives qu’il a exercées, vienne nous rappeler l’importance du respect et de l’accueil de l’étranger. C’est un thème éminemment biblique. A l’heure où des populations souffrent de la violence des armes, à l’instar d’une militance pour la paix, l’accueil de l’étranger est une exigence pour les hommes de bonne volonté.
Dans un monde en mutation, et disent certains, en métamorphose, on ne peut demeurer immobile. Or, en regard, on constate l’intensité des replis identitaires ou la puissance des immobilismes. Dans ce contexte, nous sommes appelés plus que jamais à l’innovation. Cette innovation est nécessaire dans tous les domaines. Elle est indispensable dans des Églises souvent engoncées dans leurs traditions et en complet déphasage par rapport à la société et à la culture ambiante. C’est pourquoi, dès sa création, Témoins s’est engagée dans une recherche sur l’évolution culturelle et une promotion de l’innovation par la recherche et par la diffusion de l’information. Nous avons fait connaitre les avancées de l’Église émergente.
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Appelés à voir en avant
Dans ce monde en plein bouleversement, nous sommes saisis par les cris des victimes d’une fureur guerrière, inquiets face à l’ampleur des dégâts que l’humanité a provoqué dans les équilibres naturels, déconcertés par un manque croissant de repères. En d’autres temps, bien d’autre maux ont affligé l’humanité. Et c‘est pourquoi les visions d’espérance qui sont apparues alors, continuent à nous éclairer aujourd’hui.
Ainsi le message biblique s’adresse à nous aujourd’hui avec une particulière pertinence. Nous sommes appelés à prendre conscience du rapport entre nos actes et leurs effets et à écouter l’inspiration divine pour changer nos comportements et entrer dans une dynamique d’espérance. Appelés à regarder autrement, à regarder en avant.
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Comment les marges sont terre propice au renouvellement spirituel et à l’innovation religieuse
« Au bord de l’intérieur » : Une séquence de Richard Rohr (1)
« The edge of the inside »: le bord de l’intérieur : dans cette séquence, Richard Rohr évoque une position marginale, à distance du cœur du système, du centre de l’organisation, sans être ignorante de ce qui s’y trame. Ainsi, dans la Bible, les prophètes savent bien ce que vit le peuple, mais ils ne sont pas prisonniers du système religieux et politique dominant. Ils se tiennent à la marge, ils parlent du « bord de l’intérieur ». « Par définition, les prophètes étaient des voyants et des chercheurs (seers and seekers) du Mystère Éternel qui parait toujours nouveau, et hérétique à de vieux yeux et au souci habituel de sécurité. Les prophètes hébreux vivaient à l’intérieur du judaïsme ». Ainsi, « nous pouvons critiquer quelque chose seulement si nous marchons sur la ligne étroite comme une personne qui est à la fois à l’intérieur et à l’extérieur ainsi que les prophètes osaient marcher ».
Ecothéologie et pentecôtisme
Dans la prise de conscience écologique, une nouvelle vision théologique est apparue au point de porter un nom : écothéologie. Michel Maxime Egger nous en a montré les différents visages (1). Nous savons aussi comment le théologien Jürgen Moltmann a sous-titré son livre : « Dieu dans la création » paru dès 1988 : « Traité écologique de la création » et poursuivi ensuite constamment son œuvre en ce domaine (2). En 2015, le pape François publie dans ce domaine une encyclique retentissante : « Laudato si’ » (3). Dans la dernière décennie, ce mouvement est également apparu dans le champs pentecôtiste, du moins chez certains théologiens anglophones. Sachant l’expansion actuelle du pentecôtisme dans le monde, ce fait est important d’autant que certaines manifestations politiques du pentecôtisme dans certains pays ont pu être contestées.
En Dieu communion, une harmonie pour la terre
La perspective d’une théologienne grecque : Ioanna Sahinidou
Une contextualisation de la Perichorese christique pour la crise écologique
Scientifique, philosophe, Ioanna Sahinidou a soutenu une thèse de doctorat à l’Université du Pays de Galles (University of Wales Trinity Saint David. Department of Theology) et elle publie en 2014 un livre intitulé : « Hope for the suffering ecosystems of our Planet. The contextualisation of Christological Perichoresis for the ecological crisis » (1)
Pour une renaissance de la recherche théologique en Afrique francophone
Dr Rodolphe Gozegba de Bombémbé, dirigeant fondateur de l’Association A9
La recherche théologique en Afrique francophone est une préoccupation qui me tient profondément à cœur. En tant que théologien africain, je suis conscient des défis auxquels sont confrontés nos chercheurs dans ce domaine. Il est temps de mettre en lumière ces difficultés et d’appeler à une action concertée pour les surmonter.
L’un des problèmes majeurs que rencontrent les théologiens africains est le manque de ressources, en particulier en ce qui concerne l’accès aux bibliothèques bien fournies et aux ouvrages de référence. Les institutions académiques en Afrique francophone font face à un déficit de livres et de fonds de recherche. Les bibliothèques existantes sont souvent sous-équipées, ce qui limite considérablement la portée des recherches théologiques. Cette situation englobe le développement des étudiants et le potentiel des jeunes chercheurs.
Lire ou relire les derniers articles de la catégorie Recherche et innovation
.

Dieu et la science
Si la vision de Dieu créateur a été incontestée pendant des siècles, à un moment du développement de la science moderne, pour certains, Dieu est apparu comme inutile. Tout pouvait s’expliquer sans Dieu à travers « Le hasard et la nécessité » . Tout se réduisait à la...

L’actualité de l’Arche, une communauté fondée par Lanza Del Vasto
Fondée dans l’après guerre par Lanza Del Vasto, la Communauté de l’Arche a eu un grand rayonnement spirituel Elle se définit comme « Une communauté unique en son genre, vouée au travail des mains et à la vie intérieure. Un lieu de résistance à l’idéologie du confort...
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Pionnières
“L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son âme”.
Louis Aragon

Nellie Bly, « la plume qui dénonce » | CULTURE’ | RFI
LA pionnière du journalisme, qui inventa l’enquête en immersion en 1887, l’investigation, le « complément d’enquête » sur lequel repose le journalisme de solutions, et réalisa des reportages glaçants dont la perspective critique à transformé la société. Nellie Bly,...
Une conscience ajustée
Le Parlement français doit examiner le projet de loi, (la 22e depuis 1986), régulant l’accueil des étrangers par la nation française. Tous les observateurs de la vie politique parlent d’un « projet à haut risque ».
Qu’entendent-ils par-là ? Ils évoquent à juste titre le danger d’un éclatement de la majorité présidentielle ou celui d’une victoire des extrêmes, manipulant nos appréhensions à l’égard des personnes migrantes. Mais les enjeux me semblent plus profonds : comment quitter le domaine des calculs électoralistes et refuser la manipulation de nos peurs pour que la décision soit vraiment prise « en conscience » ; c’est-à-dire en fonction des convictions fondamentales qui devraient animer les choix sociétaux français ?
« Toi aussi tu fus un étranger »
L’épopée d’internet
Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé internet
Selon Gilles Babinet
Internet occupe désormais dans nos vies une place incommensurable. Certes le mot est fort, mais pour beaucoup d’entre nous, internet intervient à tous les carrefours. Notre société en est déjà profondément imprégnée. « Internet est une technologie systémique par nature. Ses conséquences sur notre organisation sociale et économique, notre intimité, notre rapport à l’autre, sont incalculables… Il n’est pas impossible que les historiens évoquent un jour cette invention comme l’une des grandes révolutions totales – anthropologiques – de l’histoire humaine » (p 194), écrit Gilles Babinet, auteur du livre : « Comment les Hippies, Dieu et la Science ont inventé internet » (1).
La ville à 30 km/h
La ville de Poitiers, où je réside, vient d’instaurer, à partir du 1er septembre, la vitesse limite de 30 km/h sur l’ensemble de son territoire (à l’exception de voies à l’écart de toute habitation : pénétrantes ou rocades, où la vitesse peut quand même, cela dit, être limitée à 50 km /h). Cette démarche qui, en 2015 encore, aurait relevé de l’utopie, fait désormais partie de la routine. Grenoble (en 2016) et Angers (en 2017) ont ouvert la voie. Et, désormais, beaucoup de grandes villes ont adopté une telle mesure. Parmi les villes de plus de 200.000 habitants : Nantes (en 2019), Strasbourg (2019), Lille (2019), Bordeaux (2020), Rennes (2020), Montpellier (2021), Paris (2021), Lyon (2022), Toulouse (2022). En fait, cela irait plus vite, désormais, de faire la liste des communes de plus de 200.000 habitants qui n’ont pas pris une telle mesure : il n’y a plus que Marseille et Nice (qui a, d’ailleurs, engagé un processus dans ce sens) à ne pas l’avoir fait! Et, dans les grandes agglomérations, les villes de la proche banlieue ont emboîté le pas aux villes centres, sans problème.
Un autre rapport à la mobilité s’instaure peu à peu
Des Lumières à l’âge du vivant
Réparons le monde. Humains, animaux, nature
Selon Corine Pelluchon
A une époque où nous sommes confrontés à la mémoire des abimes récents de notre civilisation et aux menaces dévastatrices qui se multiplient, nous nous posons des questions fondamentales : comment en sommes-nous arrivés là ? Comment sortir de cette dangereuse situation ? Ainsi, de toute part, des chercheurs œuvrant dans des champs très divers de la philosophie à la théologie, de l’histoire, de la sociologie à l’économie et aux sciences politiques tentent de répondre à ces questions. Nous avons rapporté quelques unes de ces approches (1).
Parmi les voix qui méritent d’être tout particulièrement entendues, il y a celle de la philosophe Corine Pelluchon. Son dernier livre, tout récent, « L’espérance où la traversée de l’impossible » (janvier 2023), nous fait entrer dans une perspective d’espérance. C’est une occasion pour découvrir ou redécouvrir une œuvre qui s’est développée par étapes successives, dans une intention persévérante et qui débouche sur une synthèse cohérente et une vision dynamique.
Lire ou relire les articles de la catégorie Culture et Société
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Jeunes sans religion. Quelle spiritualité ?
Publié sur le site : réformés.ch, cet article porte sur l’évolution de la composition et des croyances de la catégorie sociologique : sans religion, à partir des observations de plusieurs chercheurs, particulièrement en Suisse (1). Un tableau de la situation se...

La vie de chacun connaît des moments difficiles
Nous en traversons un collectivement qui se prolonge, particulièrement en Occident, avec ces campagnes sanitaires et une succession de variants qui touchent maintenant jeunes et vieux.
Moments difficiles aussi avec la crise économique majeure qui se profile, et atteint déjà les personnes fragilisées, celles qui se trouvent depuis peu sans ressource : arrêt d’activité des commerçants en cessation de paiement, avec des prêts en cours, salariés licenciés,… Incertitude sur l’avenir professionnel, pour beaucoup.
N’est-ce pas le moment de nous tourner vers Dieu et d’attendre son salut ? Je suis frappée dans ce contexte par le texte d’Esaïe, dont je relis les chapitres 5 et suivants (dans la version Paroles de vie).
Qu’est-ce que la conversion ?
Église Holy Trinity, Lakefield, Québec, Canada
J’ai fêté, en juillet 2023, le 50e anniversaire de ma conversion à Jésus, le Christ. Nous étions au cœur de l’été 1973, alors que je vivais avec trois amis dans une petite cabane avec eau froide et une bécosse (latrine extérieure) à Lakefield, Québec (Laurentides), à proximité de l’église anglicane, construite avec des pierres des champs au bord du lac Dawson dans les années 1850. Nous partagions le loyer mensuel de 20 $ à quatre. J’avais 21 ans. Un soir, j’ai pris conscience d’une présence aimante, distincte des personnes avec qui j’étais. Je suis allé à l’église (elle n’était jamais fermée à clé), j’ai allumé une bougie près de l’autel, et j’ai passé près de deux heures étendu sur le plancher, seul avec Dieu, mes larmes et mes rires. J’ai su dès ce moment que nous n’étions pas seuls à la dérive dans l’univers. Les lignes suivantes résument un peu ce que mon cheminement spirituel au cours de ces années signifie pour moi.
Les Béatitudes au quotidien. La contre-culture heureuse des Évangiles dans l’ordinaire de nos vies.
Un livre de Frédéric de Coninck, bibliste et sociologue
Les paroles de Jésus dans les Béatitudes apparaissent comme majeures dans son enseignement et elles viennent donc inspirer la vie chrétienne.
Malgré l’importance de ces paroles dans l’enseignement de Jésus, leur réception ne va pas de soi comme en témoigne Frédéric de Coninck en racontant des étapes de son long cheminement dans son approche des Béatitudes jusqu’à la rédaction de son livre. Maintenant Frédéric peut nous dire ici combien ces paroles de Jésus sont là pour inspirer notre vie chrétienne tant personnelle que collective.
Et si on parlait de nos animaux ?
Il y a un temps pour tout : pour faire des études ou s’installer, avoir des enfants, les élever ou voyager, se consacrer à son activité. Et puis, un jour, on a un peu plus de temps. Les enfants sont partis, le travail est moins prenant, on est mieux installé…
Et le petit animal qu’on avait pris il y a des années, et auquel on accordait peu de place, devient familier dans un tête à tête inattendu.
On le regarde, on le voit, il vit à nos côtés, il s’exprime, il apparaît comme un être à part entière. Au fil des jours, cela devient de plus en plus étonnant. On s’occupait de son assiette, de sa caisse, et voilà qu’il réclame une attention proche de celle d’un enfant, une affection, une présence réelle.
Il est là !
Les semaines et les mois passent, plus vite qu’on ne le voudrait souvent.
Chaque jour apporte son lot de satisfaction, de réalisations, mais aussi de soucis et de contrariétés parfois violentes, qui s’accumulent alors, «et volent en escadrille». Les charges sont nombreuses pour certains. Dans les grandes familles, il peut y en avoir beaucoup, selon l’histoire familiale, selon les héritages de santé ou de maladie. Selon les fragilités, psychologiques, transgénérationnelles, ou de deuil…
Tout cela éclot, se règle, ou s’amplifie au cours de la vie, et peut devenir difficilement gérable pour soi, ou autour de soi.
J’ai hérité d’un lot assez lourd à porter, qui pourrait être désespérant, à vue humaine. Qui peut, par moments, me tirer en dessous de la ligne de flottaison – on fait alors «de la brasse coulée»- comme sans doute beaucoup d’entre nous. On me certifie que j’ai été bien pourvue en épreuves, dans un parcours de vie tenant du parcours d’obstacles.
Et ce qui m’émerveille, avec du recul, c’est que toujours une solution a été trouvée. Ce qui semblait irréalisable a été réalisé dans la durée. Ce qui semblait insupportable a été supporté.
J’ai toujours tout remis entre Ses mains, quels que soient la lassitude ou le découragement. Ainsi au fond, après les pires moments, revenaient la confiance et l’espérance qui maintiennent debout.
Au fil des jours, des rencontres inattendues m’ont donné une piste, une information, un soutien. Des personnes que je voyais peu, étaient présentes au bon moment. Je recevais des signes d’amitié, d’affection, inattendus, au plus fort d’une tempête. Par hasard, des messages ou des vidéo sur mon sujet du jour m’étaient adressés.
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Temoins – Qui sommes-nous ?
Un positionnement original
Témoins est connu aujourd’hui pour sa culture chrétienne interconfessionnelle, un christianisme de conviction et d’ouverture, son engagement en faveur d’un renouvellement des pratiques d’église. Témoins est une organisation modeste quant à ses ressources et ses effectifs immédiats ; mais, par son positionnement, sa culture et ses réseaux, il joue un rôle substantiel d’incitation et de stimulation pour un témoignage chrétien à la mesure de la mutation culturelle d’aujourd’hui.
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Comment les marges sont terre propice au renouvellement spirituel et à l’innovation religieuse
« Au bord de l’intérieur » : Une séquence de Richard Rohr (1)
« The edge of the inside »: le bord de l’intérieur : dans cette séquence, Richard Rohr évoque une position marginale, à distance du cœur du système, du centre de l’organisation, sans être ignorante de ce qui s’y trame. Ainsi, dans la Bible, les prophètes savent bien ce que vit le peuple, mais ils ne sont pas prisonniers du système religieux et politique dominant. Ils se tiennent à la marge, ils parlent du « bord de l’intérieur ». « Par définition, les prophètes étaient des voyants et des chercheurs (seers and seekers) du Mystère Éternel qui parait toujours nouveau, et hérétique à de vieux yeux et au souci habituel de sécurité. Les prophètes hébreux vivaient à l’intérieur du judaïsme ». Ainsi, « nous pouvons critiquer quelque chose seulement si nous marchons sur la ligne étroite comme une personne qui est à la fois à l’intérieur et à l’extérieur ainsi que les prophètes osaient marcher ».
Ecothéologie et pentecôtisme
Dans la prise de conscience écologique, une nouvelle vision théologique est apparue au point de porter un nom : écothéologie. Michel Maxime Egger nous en a montré les différents visages (1). Nous savons aussi comment le théologien Jürgen Moltmann a sous-titré son livre : « Dieu dans la création » paru dès 1988 : « Traité écologique de la création » et poursuivi ensuite constamment son œuvre en ce domaine (2). En 2015, le pape François publie dans ce domaine une encyclique retentissante : « Laudato si’ » (3). Dans la dernière décennie, ce mouvement est également apparu dans le champs pentecôtiste, du moins chez certains théologiens anglophones. Sachant l’expansion actuelle du pentecôtisme dans le monde, ce fait est important d’autant que certaines manifestations politiques du pentecôtisme dans certains pays ont pu être contestées.
En Dieu communion, une harmonie pour la terre
La perspective d’une théologienne grecque : Ioanna Sahinidou
Une contextualisation de la Perichorese christique pour la crise écologique
Scientifique, philosophe, Ioanna Sahinidou a soutenu une thèse de doctorat à l’Université du Pays de Galles (University of Wales Trinity Saint David. Department of Theology) et elle publie en 2014 un livre intitulé : « Hope for the suffering ecosystems of our Planet. The contextualisation of Christological Perichoresis for the ecological crisis » (1)
Pour une renaissance de la recherche théologique en Afrique francophone
Dr Rodolphe Gozegba de Bombémbé, dirigeant fondateur de l’Association A9
La recherche théologique en Afrique francophone est une préoccupation qui me tient profondément à cœur. En tant que théologien africain, je suis conscient des défis auxquels sont confrontés nos chercheurs dans ce domaine. Il est temps de mettre en lumière ces difficultés et d’appeler à une action concertée pour les surmonter.
L’un des problèmes majeurs que rencontrent les théologiens africains est le manque de ressources, en particulier en ce qui concerne l’accès aux bibliothèques bien fournies et aux ouvrages de référence. Les institutions académiques en Afrique francophone font face à un déficit de livres et de fonds de recherche. Les bibliothèques existantes sont souvent sous-équipées, ce qui limite considérablement la portée des recherches théologiques. Cette situation englobe le développement des étudiants et le potentiel des jeunes chercheurs.
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Une conscience ajustée
Le Parlement français doit examiner le projet de loi, (la 22e depuis 1986), régulant l’accueil des étrangers par la nation française. Tous les observateurs de la vie politique parlent d’un « projet à haut risque ».
Qu’entendent-ils par-là ? Ils évoquent à juste titre le danger d’un éclatement de la majorité présidentielle ou celui d’une victoire des extrêmes, manipulant nos appréhensions à l’égard des personnes migrantes. Mais les enjeux me semblent plus profonds : comment quitter le domaine des calculs électoralistes et refuser la manipulation de nos peurs pour que la décision soit vraiment prise « en conscience » ; c’est-à-dire en fonction des convictions fondamentales qui devraient animer les choix sociétaux français ?
« Toi aussi tu fus un étranger »
L’épopée d’internet
Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé internet
Selon Gilles Babinet
Internet occupe désormais dans nos vies une place incommensurable. Certes le mot est fort, mais pour beaucoup d’entre nous, internet intervient à tous les carrefours. Notre société en est déjà profondément imprégnée. « Internet est une technologie systémique par nature. Ses conséquences sur notre organisation sociale et économique, notre intimité, notre rapport à l’autre, sont incalculables… Il n’est pas impossible que les historiens évoquent un jour cette invention comme l’une des grandes révolutions totales – anthropologiques – de l’histoire humaine » (p 194), écrit Gilles Babinet, auteur du livre : « Comment les Hippies, Dieu et la Science ont inventé internet » (1).
La ville à 30 km/h
La ville de Poitiers, où je réside, vient d’instaurer, à partir du 1er septembre, la vitesse limite de 30 km/h sur l’ensemble de son territoire (à l’exception de voies à l’écart de toute habitation : pénétrantes ou rocades, où la vitesse peut quand même, cela dit, être limitée à 50 km /h). Cette démarche qui, en 2015 encore, aurait relevé de l’utopie, fait désormais partie de la routine. Grenoble (en 2016) et Angers (en 2017) ont ouvert la voie. Et, désormais, beaucoup de grandes villes ont adopté une telle mesure. Parmi les villes de plus de 200.000 habitants : Nantes (en 2019), Strasbourg (2019), Lille (2019), Bordeaux (2020), Rennes (2020), Montpellier (2021), Paris (2021), Lyon (2022), Toulouse (2022). En fait, cela irait plus vite, désormais, de faire la liste des communes de plus de 200.000 habitants qui n’ont pas pris une telle mesure : il n’y a plus que Marseille et Nice (qui a, d’ailleurs, engagé un processus dans ce sens) à ne pas l’avoir fait! Et, dans les grandes agglomérations, les villes de la proche banlieue ont emboîté le pas aux villes centres, sans problème.
Un autre rapport à la mobilité s’instaure peu à peu
Des Lumières à l’âge du vivant
Réparons le monde. Humains, animaux, nature
Selon Corine Pelluchon
A une époque où nous sommes confrontés à la mémoire des abimes récents de notre civilisation et aux menaces dévastatrices qui se multiplient, nous nous posons des questions fondamentales : comment en sommes-nous arrivés là ? Comment sortir de cette dangereuse situation ? Ainsi, de toute part, des chercheurs œuvrant dans des champs très divers de la philosophie à la théologie, de l’histoire, de la sociologie à l’économie et aux sciences politiques tentent de répondre à ces questions. Nous avons rapporté quelques unes de ces approches (1).
Parmi les voix qui méritent d’être tout particulièrement entendues, il y a celle de la philosophe Corine Pelluchon. Son dernier livre, tout récent, « L’espérance où la traversée de l’impossible » (janvier 2023), nous fait entrer dans une perspective d’espérance. C’est une occasion pour découvrir ou redécouvrir une œuvre qui s’est développée par étapes successives, dans une intention persévérante et qui débouche sur une synthèse cohérente et une vision dynamique.
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Qu’est-ce que la conversion ?
Église Holy Trinity, Lakefield, Québec, Canada
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Les Béatitudes au quotidien. La contre-culture heureuse des Évangiles dans l’ordinaire de nos vies.
Un livre de Frédéric de Coninck, bibliste et sociologue
Les paroles de Jésus dans les Béatitudes apparaissent comme majeures dans son enseignement et elles viennent donc inspirer la vie chrétienne.
Malgré l’importance de ces paroles dans l’enseignement de Jésus, leur réception ne va pas de soi comme en témoigne Frédéric de Coninck en racontant des étapes de son long cheminement dans son approche des Béatitudes jusqu’à la rédaction de son livre. Maintenant Frédéric peut nous dire ici combien ces paroles de Jésus sont là pour inspirer notre vie chrétienne tant personnelle que collective.
Et si on parlait de nos animaux ?
Il y a un temps pour tout : pour faire des études ou s’installer, avoir des enfants, les élever ou voyager, se consacrer à son activité. Et puis, un jour, on a un peu plus de temps. Les enfants sont partis, le travail est moins prenant, on est mieux installé…
Et le petit animal qu’on avait pris il y a des années, et auquel on accordait peu de place, devient familier dans un tête à tête inattendu.
On le regarde, on le voit, il vit à nos côtés, il s’exprime, il apparaît comme un être à part entière. Au fil des jours, cela devient de plus en plus étonnant. On s’occupait de son assiette, de sa caisse, et voilà qu’il réclame une attention proche de celle d’un enfant, une affection, une présence réelle.
Il est là !
Les semaines et les mois passent, plus vite qu’on ne le voudrait souvent.
Chaque jour apporte son lot de satisfaction, de réalisations, mais aussi de soucis et de contrariétés parfois violentes, qui s’accumulent alors, «et volent en escadrille». Les charges sont nombreuses pour certains. Dans les grandes familles, il peut y en avoir beaucoup, selon l’histoire familiale, selon les héritages de santé ou de maladie. Selon les fragilités, psychologiques, transgénérationnelles, ou de deuil…
Tout cela éclot, se règle, ou s’amplifie au cours de la vie, et peut devenir difficilement gérable pour soi, ou autour de soi.
J’ai hérité d’un lot assez lourd à porter, qui pourrait être désespérant, à vue humaine. Qui peut, par moments, me tirer en dessous de la ligne de flottaison – on fait alors «de la brasse coulée»- comme sans doute beaucoup d’entre nous. On me certifie que j’ai été bien pourvue en épreuves, dans un parcours de vie tenant du parcours d’obstacles.
Et ce qui m’émerveille, avec du recul, c’est que toujours une solution a été trouvée. Ce qui semblait irréalisable a été réalisé dans la durée. Ce qui semblait insupportable a été supporté.
J’ai toujours tout remis entre Ses mains, quels que soient la lassitude ou le découragement. Ainsi au fond, après les pires moments, revenaient la confiance et l’espérance qui maintiennent debout.
Au fil des jours, des rencontres inattendues m’ont donné une piste, une information, un soutien. Des personnes que je voyais peu, étaient présentes au bon moment. Je recevais des signes d’amitié, d’affection, inattendus, au plus fort d’une tempête. Par hasard, des messages ou des vidéo sur mon sujet du jour m’étaient adressés.
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Aurélien Saniko. Comment ne pas te louer Jésus ?
Un chant de louange : « Comment ne pas louer, Jésus ? » a fait le buzz sur le réseau Tik Tok. En fait, ce succès est l’aboutissement d’un long parcours. En effet, l’auteur a composé ce chant, très jeune en signe de reconnaissance pour la sortie miraculeuse d’une...
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Louis Aragon

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Alice Guy, première réalisatrice de fiction au monde | Archive INA | CULTURE’
L’émotion au cœur de la transformation « La fabrique des récits », un collectif imaginé et animé par Sparknews pour engager les professionnels de l’audiovisuel et du cinéma au service de la transition, a choisi Alice Guy [https://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_Guy] pour...


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Temoins – Qui sommes-nous ?
Un positionnement original
Témoins est connu aujourd’hui pour sa culture chrétienne interconfessionnelle, un christianisme de conviction et d’ouverture, son engagement en faveur d’un renouvellement des pratiques d’église. Témoins est une organisation modeste quant à ses ressources et ses effectifs immédiats ; mais, par son positionnement, sa culture et ses réseaux, il joue un rôle substantiel d’incitation et de stimulation pour un témoignage chrétien à la mesure de la mutation culturelle d’aujourd’hui.
WEBINAIRES EN LIGNE
Voir ou revoir la vidéo du dernier webinaire
Une action associative pour l’agriculture urbaine et la compréhension interreligieuse en Centre-Afrique
Lien vers le site de l’Association A9 : https://a9-association.com
Les bienfaits et les fruits d’une spiritualité plus ouverte et inclusive des pratiques traditionnelles
https://archipel.uqam.ca/15687/
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Lien vers le site de l’Association A9 : https://a9-association.com
Une action associative pour l’agriculture urbaine et la compréhension interreligieuse en Centre-Afrique
De retour en Centre-Afrique après un doctorat autour de la théologie de l’espérance de Jürgen Moltmann, Rodolphe Gozegba anime l’association A9.
Dans un pays vulnérable confronté au défi de la pauvreté, du dérèglement climatique, des conflits politico-religieux, A9 entreprend une action pacifiante selon deux axes particulièrement innovants : le développement d’une agriculture urbaine visant à l’autonomie alimentaire sous forme de jardins potagers dans une grande ville africaine, et la mise en œuvre d’une formation en vue de la compréhension interreligieuse et interculturelle en partenariat avec l’université de Bangui.
Les bienfaits et les fruits d’une spiritualité plus ouverte et inclusive des pratiques traditionnelles
Suite à l’intérêt qu’a suscité au cours de l’été l’article de Pierre LeBel sur la théologie autochtone au Canada et les déplacements qu’elle propose, Témoins a décidé d’offrir un webinaire sur ce thème avec Pierre LeBel et ses deux invités.
La chrétienté ayant participé à la colonisation des territoires et des peuples dans les Amériques, l’Afrique, en Asie et en Océanie, il s’ensuit que la postchrétienté participe à la décolonisation des territoires et des peuples autochtones au Canada et ailleurs dans le monde. Que nous proposent les théologiens et les croyants autochtones afin que la foi chrétienne soit véritablement libératrice ? Notre webinaire portera sur le Québec afin de voir comment ses enjeux se réalisent sur le terrain.
https://archipel.uqam.ca/15687/