Conclusion

 

Ces sept tensions évoquées n’épuisent évidemment pas les enjeux théologiques liés aux Eglises émergentes, et on pourrait approfondir d’autres aspects. Néanmoins, la réflexion autour des sujets évoqués montre la complexité des réponses que l’on peut apporter à des questions importantes. Changer l’Eglise ou innover n’est pas une fin en soi. Il ne s’agit pas de nier ou renier l’Eglise du passé dans ses différentes formes. A n’en pas douter, beaucoup de ce qui s’est passé dans l’Eglise depuis 2000 ans est positif, comme beaucoup de choses ont été à la dérive. L’histoire de l’Eglise témoigne du reste d’incessants recentrages.

En désirant faire émerger une nouvelle génération d’Eglises, il ne s’agit pas de réinventer la roue, ni même l’Eglise[35], parce que précisément ce n’est pas nous qui créons, inventons ou formons l’Eglise. L’Eglise est l’œuvre de Dieu le Père avec sa puissance créatrice, du Fils Jésus-Christ qui en est la tête, et du Saint-Esprit qui en est le souffle et le lien spirituel. C’est ici la base de toute réflexion théo-logique, ou justement on laisse sa juste place au Seigneur de l’Eglise. Cela ne signifie pas que notre rôle n’a pas lieu d’être, au contraire, mais notre tâche est appelée à s’inscrire dans cette logique divine qui doit nous faire sans cesse nous décentrer de nous-même, nous décentrer de nos conceptions humaines de l’Eglise, pour nous centrer sur Dieu. Cela implique de simultanément lâcher prise (c’est-à-dire faire confiance, et c’est cela la foi), être engagé et laisser l’Esprit agir ! »

 

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