EN CE MOMENT
Cette lumière en nous
« Nous nous battons tous contre la peur, nous traversons tous des épisodes dépressifs. Nous nous demandons tous si nous sommes à la hauteur, si nous sommes capables d’assumer la position dans laquelle nous nous trouvons. Dans mon cas, le fait de l’admettre, c’est le « code source » de ma puissance. Le fait de pouvoir pointer ma singularité, l’assumer et écrire l’histoire qui dit pourquoi mes différences et ma singularité ont fait de moi celle que je suis plutôt que de chercher à les cacher, plutôt que de porter un masque de perfection, alors que la perfection n’est jamais le but. Je pense que c’est le rôle de toutes les personnes médiatisées, de parler honnêtement, autant qu’elles le peuvent, de parler des difficultés qu’elles rencontrent et de la manière dont elles les surmontent. »
Interview de Michèle Obama par Leila Slimani : Brut, France télévision. Cette lumière en nous. S’accomplir en des temps incertains, par Michèle Obama (Éd. Flammarion, novembre 2022).
Dans le monde entier
News septembre 2024
A cette rentrée, cette News vient rappeler que nous vivons désormais à l’échelle du monde entier.
Certes, la vie chrétienne se vit en tout lieu. Diane de Souza évoque son expérience de l’annonce de l’Évangile dans une prison. C’est un témoignage poignant. C’est aussi un rappel qu’il y a, à nos portes, un milieu en souffrance qui requiert une véritable prise en charge par les pouvoirs publics.
Cependant, c’est bien les échos d’un monde en crise qui nous parviennent à travers cette News. Bien connu sur ce site, pionnier de l’Église émergente aux Etats-Unis, puis aujourd’hui animateur d’un mouvement de renouveau chrétien qui renverse les barrières et traverse les frontières, Brian McLaren a pris conscience de la crise écologique en terme de problème mondial qui requiert une mobilisation générale pour y faire face. Bien plus encore, il sonne l’alarme et n’hésite pas à exposer les graves menaces qui en découlent, mais aussi les causes profondes qui prennent racine dans un esprit de domination : la perturbation des équilibres naturels, la montée des inégalités, les séquelles de l’exploitation coloniale… Une longue liste qui témoigne d’un « péché structurel », selon le langage de certains théologiens. Brian McLaren nous avertit, mais il nous invite aussi à la confiance jusqu’à la mise en œuvre d’une capacité de résilience. Cette situation est un défi dans tous les registres. Ce sont nos modes de penser qui doivent changer. A cet égard, le livre d’Eloi Laurent pour une nouvelle pensée économique, alliant conscience écologique et conscience sociale, est particulièrement bienvenu.
Cependant, tout nous appelle aujourd’hui à considérer l’humanité dans son histoire, une histoire marquée elle aussi par des effets de domination. Entre autres, on redécouvre aujourd’hui les vertus des peuples qui ont su vivre en bonne intelligence avec la nature. Ces peuples ancrés dans des territoires naturels, les peuples autochtones, savent respecter la nature dans une vision de l’invisible qui fonde le visible. Aujourd’hui, si des chercheurs nous font connaitre leurs genres de vie, des théologiens commencent à y reconnaitre l’œuvre de l’Esprit présent dans la création et dans les créatures. Alors, comme il est bon de voir Pierre LeBel nous décrire le mouvement qui porte l’émergence d’une théologie autochtone. Il y a un changement profond d’état d’esprit comme nous le montre aussi le chemin parcouru par Brian McLaren qui nous apprend à lire la Bible dans la reconnaissance d’une culture autochtone sous-jacente.
Aujourd’hui, on le sait, la foi chrétienne est présente dans le monde entier et elle manifeste particulièrement sa vitalité en Afrique. A tous égards, on peut envisager l’immense potentiel de ce continent, mais dans l’immédiat, il doit faire face à des graves difficultés. On se réjouit lorsqu’on voit ces problèmes affrontés à bras-le-corps corps comme c’est actuellement le cas dans l’action entreprise en Centre Afrique par l’association A9 animée par notre ami Rodolphe Gozegba, un théologien inspiré par la vision de Jürgen Moltmann. L’association A9 prépare un colloque international sur les problèmes environnementaux en Afrique Centrale. Dans un pays éprouvé par les déchirements de conflits armés, A9 a créé, en lien avec l’Université, une formation à la médiation abondamment fréquentée par des citoyens et citoyennes d’origine très variée. Familier avec ce pays, le pasteur Jean Arnold de Clermont nous rapporte le déroulement tout récent d’un colloque sur l’humiliation et la réconciliation. Ce fut une réussite tant par la participation locale que par la dimension internationale de cette manifestation.
Dans ce parcours, nous avons pu reconnaitre des prises de conscience, des luttes et des ouvertures qui réveillent en nous l’exhortation évangélique : « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » (Luc 2.14)
La rédaction
L’art de méditer, une collection des Éditions Émpreinte innovante
Jean Hassenforder : Comment est né ce projet?
David Gonzalez : « L’art de méditer », la nouvelle collection proposée aux Éditions Empreinte temps présent, est née de l’envie d’innover dans le domaine de l’édition, partagé avec Denis Guillaume. Nous avons travaillé durant un peu plus d’un an sur des anthologies de grands auteurs, à partir du désir commun de rejoindre une nouvelle génération de lecteurs, de plus en plus habituée aux textes courts des réseaux sociaux. Deux autres manuscrits, de Jean Hassenforder et de Bernard Lamy, nous ont été confiés pour ce projet. La collection remet au goût du jour des classiques du christianisme avec une approche novatrice.
JH : Quels sont les objectifs de cette collection?
DG : Ce sont les mêmes « objectifs » que ceux des éditions des Cent meilleurs poèmes de la langue française ou des Mauvaises pensées choisies de Nietzsch.
Dans chaque livre, vous trouverez un commentateur qui ne vous abandonne pas, qui vous équipe pour la journée, vous offre le petit noir du matin et la camomille du soir, un paquetage de campagne où il a glissé ce qui stimulera votre esprit, et tranquillisera votre âme.
Une terre promise
Barack Obama vient de publier le premier volume de ses mémoires : « Une Terre Promise » (1). La présentation qui en est donnée en page de couverture, mérite d’être rappelée ici : «Dans le premier volume de ses mémoires présidentielles, Barack Obama raconte l’histoire passionnante de son incroyable odyssée, celle d’un jeune homme en quête d’identité devenu dirigeant du monde libre, retraçant de manière personnelle son éducation politique et les moments emblématiques du premier mandat de sa présidence.
Obama nous invite à le suivre dans son incroyable voyage et ses premiers pas sur la scène politique à sa victoire décisive aux primaires de l’Iowa qui démontre le pouvoir de l’engagement citoyen, et jusqu’à la soirée historique du 4 novembre 2008 lorsqu’il fut élu quarante quatrième président des Etats-Unis devenant ainsi le premier afro-américain à accéder à la fonction suprême.
Itinéraire d’un sociologue des religions : Jean-Paul Willaime
Enseignement pour les chercheurs et éclairage pour tous
Jean-Paul Willaime est bien connu à de nombreux titres : sociologue des religions, universitaire, expert en connaissance du protestantisme et, à ce titre un conseiller écouté. Or, son autobiographie vient de paraitre sous la forme d’entretiens avec un collègue chercheur, Martin Meunier. Ce livre va retenir l’attention de la communauté scientifique, car, comme l’évoque le préfacier : « Jean-Paul Willaime a une place centrale dans le champs des sciences sociales des religions. Son statut même – il avait été directeur du groupe : Sociétés, Religions, Laïcités (GSLR) et président de la Société internationale de sociologie des religions (SISR) – imposait un retour sur son œuvre d’autant qu’elle était reçue désormais, ce qui n’est pas si fréquent pour un auteur français, par la communauté internationale » (p 9). Pouvoir suivre l’itinéraire d’un chercheur est toujours précieux. Car, en situant le contexte de son parcours, on comprend mieux les racines profondes de sa motivation et de son engagement, pourquoi et comment il a abordé telle ou telle question, en quoi il s’inscrit dans un tissu de relations, dans un courant de pensée. Et, parce qu’une telle rétrospective élargit en quelque sorte notre vision sur son œuvre. C’est bien le cas ici.