https://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/b0/41/aa/11157936/1507-1/tsp20190521133116/Etre-sel-de-la-terre-dans-un-monde-en-mutation.jpgComprendre et discerner pour agir
Avec Frédéric de Coninck, sociologue et bibliste

Sociologue et bibliste, Frédéric de Coninck vient de publier un livre : « Etre sel de la terre dans un monde en mutation » (1). Comprendre et discerner pour agir, c’est « un appel aux chrétiens du XXIè siècle » à partir d’analyses sociologiques et de méditations évangéliques.

Frédéric de Coninck est bien connu des amis de Témoins. A travers le magazine et sur ce site, nous avons suivi la plupart de ses publications. Dans les années 1990, en joignant sa double compétence de bibliste et de sociologue, il nous a appris à comprendre le sens des textes bibliques dans une trilogie :  « La justice et l’abondance » (1997), « La justice et la puissance » (1998), «  La justice et la connaissance » (1999), à laquelle vient s’ajouter : « La justice et le pardon » en 2003. Très tôt, en 1997, anticipant en quelque sorte sur ce qui allait devenir son champ principal d’étude au sein du laboratoire : « Ville, mobilité, transports », Frédéric écrit un livre : « Notre territoire, nos appartenances, l’incarnation de l’Evangile dans le tissu urbain d’hier et d’aujourd’hui ». En 2013, il accepte de revisiter son apport et de faire le point dans une interview sur le site de Témoins : « Notre ville, notre territoire, nos appartenances, vingt ans après » (2). Au fil des années, à travers de nombreuses publications, et encore par exemple : « Agir, travailler, militer. Une théologie de l’action » paru en 2006 (3), Frédéric de Coninck est attaché à construire un dialogue entre les sciences sociales et les enjeux de la foi. Et c’est pourquoi, en 2009, il a répondu à nos questions sur ce thème : « La rencontre de la Bible et de la sociologie » (4). Il y décrit une évolution de son approche : « Aujourd’hui, c’est plus la fonction d’alerte, la fonction prophétique de la sociologie qui m’intéresse, rendre attentif à des souffrances qui risquent de passer inaperçues ». On pourra suivre aujourd’hui la pensée de Frédéric de Coninck sur le blog qu’il vient de créer : « Tendances, Espérance. Un regard protestant sur l’évolution de la société » (5). Il y traite de faits de société avec son regard de sociologue en y portant à chaque fois, une inspiration évangélique.

« Etre sel de la terre ». La responsabilité chrétienne dans un monde en mutation

Le nouveau livre de Frédéric de Coninck : « Etre sel de la terre dans un monde en mutation » s’inscrit dans ce contexte. Dans quel esprit et dans quelles intentions, Frédéric de Coninck a-t-il écrit ce livre ?

« Le monde autour de nous change sans cesse. Certaines mutations améliorent les conditions de vie de pans entiers de l’humanité. Mais un sentiment d’urgence m’habite aujourd’hui, car ces dernières années, nombre de transformations ressemblent à de noirs nuages qui s’accumulent à l’horizon » (p 7). On imagine les menaces qui préoccupent Frédéric de Coninck. Or, si, parmi les chrétiens, il y en a qui se désintéressent du monde, ce n’est pas l’option théologique de Frédéric de Coninck qui se fonde sur la parole de Jésus, un appel à être « la lumière du monde et le sel de la terre » (Mat 13.14). Mais encore faut-il comprendre le monde d’aujourd’hui pour y agir ? « Comment analyser ce qui se passe et, au milieu d’un tel maelstrom, entendre la voix de Dieu ici et maintenant, Tout cela est si neuf. Comment finalement, interpréter de manière pertinente, les textes bibliques qui ont été écrits dans un contexte tellement différent ? » (p 10).

A de nombreuses reprises, des articles ont été demandés à Frédéric de Coninck. « Aidez-nous à analyser un domaine particulier des transformations sociales parce que nous n’y voyons pas clair. Dans un deuxième temps, vient la question d’interpréter de façon pertinente, l’enseignement biblique sur ce thème » (p 11). Suite à ce questionnement, c’est dans cet ordre que le livre a été écrit. L’auteur a retenu la liste des thèmes au sujet desquels il a été questionné. Ensuite il a balayé les grands enjeux du thème considéré , et, dans un deuxième temps, il a approfondi un texte biblique (ou un petit nombre de textes), en prenant le temps  de méditer sur ce texte avec le thème considéré à l’esprit ». « Une telle manière de faire laisse forcément des vides si on la compare à un travail systématique d’éthique générale. Mais, à l’usage, je trouve qu’elle construit une dynamique spirituelle stimulante »… « Un chemin de découverte apparaît au gré duquel on parvient assez bien à discerner quelque chose au moins de l’appel de Dieu pour nous aujourd’hui » (p 11-12).

Dans cette approche, Frédéric de Coninck aborde donc dans ce livre un ensemble de thèmes majeurs :

1 « Les espérances brouillées et les grandes peurs. L’espace restreint du politique aujourd’hui ;

2 Une société malade de son économie

3 Cultures en dialogue. Cultures en conflit

4 Des défis écologiques qui remettent en cause une civilisation matérielle vieille d’au moins deux siècles

5 Ce qu’est devenu le travail. Un univers heurté en mutation accélérée

6 L’âge des guerres civiles

7 La vie en ville : errances modernes

8 Risquons-nous davantage d’être colonisés par les robots ou par les fausses informations

9 la famille : un système de relations largement remanié

10 Qu’est-ce que la santé ? »

A l’occasion de chacune de ces études, on constate combien l’approche des sciences sociales mise en œuvre par l’auteur est éclairante. Brièvement,  nous rapporterons les chapitres sur le travail et sur la ville qui sont par ailleurs deux champs privilégiés du travail de recherche de Frédéric.

 

Ce qu’est devenu le travail

Comment le travail est-il vécu aujourd’hui ? L’auteur s’engage dans une rétrospective historique. Effectivement, dans ce domaine, la Réforme marque un tournant. Le travail courant est revalorisé par rapport à la prédominance de l’activité cléricale. Il fait désormais « partie intégrante de la vocation des chrétiens ». Depuis lors, « l’évaluation a varié selon les époques ». « Aujourd’hui, les difficultés vécues dans le travail peuvent se ramener à deux lignes de tension majeures : les craintes apportées par les innovations techniques et les souffrances apportées par le fonctionnement actuel des organisations de travail » (p 138).

La question est bien posée : « Le contexte technique du travail : une aide ou un obstacle pour le travailleur ». L’auteur retrace les pertes massives de postes de travail dans de grands secteurs comme l’agriculture et l’industrie au cours des dernières décennies. Certes, en regard de la perte des emplois peu qualifiés, d’autres qui le son davantage, apparaissent. Mais aujourd’hui, on voit apparaître une société divisée entre des emplois très qualifiés et des emplois peu qualifiés avec les conséquences sociales et politiques qui en découlent (p 142-143). Les nouveaux systèmes technologiques, caractérisés par la multiplication des écrans et des communications à distance permettent des gains d’efficacité, mais engendrent également des pressions, des stress, des dysfonctionnements, une déresponsabilisation… « Par bien des côtés, ils mettent les travailleurs sous tension aussi bien pratiquement que symboliquement » (p 146). Si les systèmes de production à la chaine sont entrés en crise durant cette période, libérant les travailleurs concernés d’un travail instrumentalisé et répétitif, de nouvelles formes d’intensification du travail sont apparues. Pour répondre à la nécessité de « faire des produits plus variés, plus adaptés à la demande de chacun, la production a été « tirée par l’aval » ou c’est la commande qui rythme la production (p 147). Il en est résulté une pression temporelle. Les exigences d’une production réactive et adaptée à la demande ont suscité une demande accrue vis à vis des producteurs : « une injonction à se donner à fond » (p 148)

Un psychologue clinicien, Alain Ehrenberg, a vu les incidences de cette injonction dans le développement de « pathologies de l’insuffisance ». Les gens ne se sentent plus au niveau. Un culte de la performance suscite des épuisements et des dépressions.

« Pour beaucoup d’individus, aujourd’hui, la vie professionnelle est source d’interrogations. Ces interrogations rejoignent les chrétiens comme les autres hommes. Mais les chrétiens peuvent prendre du recul. « Le piège qui se referme sur beaucoup de salariés aujourd’hui, est qu’ils se rendent dépendants des autres pour construire une bonne image d’eux-mêmes. Les chrétiens devraient être prémunis contre ces dangers du fait que leur relation avec Dieu leur donne un socle fondamental de valeurs » (p 153). La relativisation du travail passe aussi par des engagements extérieurs : familiaux, ecclésiaux, associatifs. « Si l’on  regarde les choses dans l’autre sens, il est probable que chacun de nous peut faire quelque chose pour rendre le travail plus agréable à tel ou tel collègue… Dans les moments de changement, l’accompagnement est un facteur décisif et souvent sous-estimé… Si on s’intéresse au minimum aux demandes des autres, il est possible de changer considérablement la situation de beaucoup de personnes autour de nous » (p 154-155).

Frédéric de Coninck conclut ce chapitre par une méditation sur le livre de l’Ecclésiaste, une invitation à la relativité, à la modestie, à l’humilité ? C’est, pour lui, un cheminement libérateur.

 

La vie en ville : errances modernes

Si on s’interroge sur notre mobilité, celle-ci est bien plus grande que dans le passé. Notre rapport à l’espace à considérablement changé. « les lieux de notre vie se sont multipliés. Nous passons sans cesse de l’un à l’autre et nous communiquons, même pour de brèves interactions, avec des personnes très éloignées de nous. Cette évolution n’a rien d’anodin. Il faudrait même, plutôt parler de révolution à son propos. Les flux d’échange auxquels nous participons, les lieux où nous demeurons, les espaces auxquels nous pensons, le jeu des places et des mobilités qui les relient, façonnent forcément notre mode de vie, nos manières de penser, notre vision du monde… » (p 193-194).

Frédéric de Coninck évoque la Parole biblique où le nomadisme et la mobilité tiennent une grande place. Mais, dans la vie de Jésus, il y a aussi des moments de retraite. « On ne peut en rester à une opposition stable/ mobile. Il faut plutôt regarder ce qu’il en est de l’articulation des différents lieux de notre vie, la manière dont nous passons de l’un à l’autre, de ce que nous investissons dans chacun et de comment l’ouverture vers un ailleurs se dessine ou pas pour aujourd’hui » (p 195). L’auteur remonte dans le passé en analysant la manière dont la vie se déroulait dans les cloitres. « il s’agit d’un dispositif architectural où le rapport entre l’organisation spatiale et le sens d’un mode de vie a été poussé très loin » (p 195).

Aujourd’hui, notre inscription spatiale se répartit entre deux réalités en tension l’une avec l’autre : des points de repère fixes, des lieux d’ancrage d’un côté, et des trajectoires, des flux de données, des mobilités physiques de l’autre ». Dans le passé, le lieu de travail était souvent proche du domicile. Aujourd’hui, les lieux se sont éloignés. « Aujourd’hui, notre espace ressemble plus à un réseau de fils entremêlés qu’à un cercle… Nos vies s’apparentent de plus en plus à des flux et un peu moins à des séjours » (p 200). En revenant à l’exemple du cloitre, Frédéric de Coninck y reconnaît, autrement, un lieu d’entrecroisements multiples. Et la présence de Dieu était donc inscrite dans un carrefour.

La mobilité accroit les rencontres. C’est un facteur d’ouverture et de liberté. On peut observer cette réalité dans l’histoire. Cependant, dans la société d’aujourd’hui, il y a bien des limites dans la mobilité. « Ce n’est pas parce que l’on foule le même territoire que l’on se connaît » (p 205). Et ainsi, au sein de la même région, d’une même ville, des populations très dissemblables vivent sans se fréquenter » (p 208). Une mobilité excessive peut nous disperser et nuire à notre vie intérieure. Dans ces conditions, comment pourrions-nous être attentifs à la présence de Dieu ?

Frédéric de Coninck clôt ce chapitre par une méditation intitulée : « A la recherche de la ville pourvue de fondations » (Hébreux 11.8-16). « Il nous faut construire des haltes, imaginer des cadres, élaborer des points de rendez-vous avec Dieu et avec les autres. Ils peuvent tout à fait se situer au fil de l’eau au gré des migrations de tout un chacun. Mais nos contemporains ont besoin de se poser, de considérer leur vie avec du recul, de s’interroger sur le sens de leurs mouvements, sur ce qu’ils cherchent, au travers de leurs erreurs quotidiennes. Et nous en avons besoin aussi » (p 213).

 

Les espérances brouillées et les grandes peurs du XXIè siècle

Chaque chapitre de ce livre est consacré à l’étude d’un champ comme, par exemple : le travail, la ville… Cependant, si le premier chapitre aborde la question politique, de fait, il envisage une dimension plus vaste : Quelle est la dynamique de notre vie commune ? Comment envisageons-nous l’avenir ?

Ainsi l’auteur évoque les grandes peurs actuelles. Elles sont présentes, on le sait. Mais plus grave est le manque d’espérance. Frédéric de Conink évoque « une panne d’espérance ». Et « cet état d’esprit est lourd de conséquences : l’espérance ou son déficit déterminent nos choix concrets, ce que nous décidons. De faire ou de ne pas faire. On ne fait rien de nouveau ou d’aventurier si on n’espère rien » (p 18).

D’ou provient cette situation ? Frédéric de Coninck nous propose une situation historique. « En fait, l’espérance s’est structurée historiquement autour de deux schémas de pensée assez différents, mais qui sont tous les deux entrés en crise : l’espérance paradoxale nourrie par les textes apocalyptiques d’une part, la croyance au progrès d’autre part » (p 19-35). Ces analyses sont essentielles pour comprendre la situation actuelle : « des sociétés contemporaines profondément divisées ». « Le désespoir n’est pas total et il est réparti de manière assez hétérogène dans l’espace social. Mais, chez pratiquement tout le monde, le champ de l’espérance s’est considérablement réduit… Tout cela  explique l’importance actuelle des raisonnements à court terme… » (p 36-37). Les visées politiques se sont réduites d’autant que les « ressources de sens » sont en déclin.

C’est bien là une question essentielle. En regard, Frédéric de Coninck affirme l’espérance chrétienne qui est fondée sur « la victoire que le Christ a remporté sur les forces du mal » et qui soutient une foi engagée « dans un combat toujours recommencé ». A partir d’une pensée de Paul dans l’Epitre aux Ephésiens, Frédéric de Coninck nous apporte un éclairage sur ce que peut être l’espérance chrétienne. Paul écrit ainsi : « Vous étiez sans Messie, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Eph 2.12). Il est frappant que Paul lie le manque d’espérance à l’absence d’un droit de cité. Cela rejoint beaucoup des tensions actuelles où les individus ne se sentent pas partie prenante d’une aventure collective. Ils se sentent exclus de la marche du monde. Et l’Eglise contribue à reconstruire des liens qui ont été rompus. « ‘Ainsi, vous n’êtes plus des étrangers, ni des émigrés. Vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la famille de Dieu…’ (Eph 2.19-20). Cette nouvelle construction forme une sorte d’oasis d’espérance où une réalité nouvelle émerge… Cette réalité, nous pouvons l’annoncer, l’apporter autant que la porter dans le quotidien de notre vie » (p 42-43). L’espérance est une porte ouverte. « Les situations sont toujours ouvertes et Christ nous a montré la voie. Dans le présent, Dieu nous donne les prémices de ce qu’il nous a promis, mais tout ne se joue pas dans le présent. Il reste à l’horizon, un avenir qui, pour le moment, ne se voit qu’en partie. C’est lui qui construit notre manière de vivre aujourd’hui. Nous l’entrevoyons, mais nous l’attendons encore » (p 43).

 

Les chemins de la présence chrétienne

A la lecture de ce livre, on comprend mieux nos problèmes de société dans toute leur complexité. Comment nous comporter en responsabilité dans ces situations ? A chaque fois, Frédéric de Coninck nous offre en regard une inspiration issue de sa lecture des textes évangéliques et bibliques. C’est bien un sage conseil pour être sel de la terre dans ce monde.

Certes, le sous-titre de ce livre est ambitieux : « Appel aux chrétiens du XXIè siècle ». Et donc, en réponse, il y a des approches diverses, mais complémentaires. Aujourd’hui, en regard des grandes mutations en cours, on observe bien des incompréhensions, des raidissements et même des violences dans quelques portions de l’univers chrétien. Qu’y dit-on, qu’y fait-on vis à vis de la transition écologique, de la solidarité sociale, de la promotion féminine ? Des idéologies politico-religieuses conservatrices y sont à l’œuvre. La Bible est interprétée au service de ces thèses et de ces pratiques. C’est pourquoi, en regard, il est nécessaire d’affirmer des dynamiques théologiques proclamant un Dieu, communion d’amour et puissance de vie. A cet égard, entre autres, la théologie de l’espérance de Jürgen Moltmann ouvre un horizon et répond bien à une puissante aspiration. « Le christianisme est résolument tourné vers l’avenir et invite au renouveau. La foi est chrétienne lorsqu’elle est la foi de Pâques. Avoir la foi, c’est vivre dans la présence du Christ ressuscité et tendre vers le futur royaume de Dieu… » (6). L’Esprit Saint est un « Esprit qui donne la vie » (7), un Esprit créateur. Ainsi, nous pouvons reconnaître son œuvre dans le monde d’aujourd’hui, nous voici attentifs aux signes des temps (8). Dans un monde difficile, c’est reconnaître les émergences et les tendances positives pour contribuer à leur développement. C’est travailler avec tous les hommes en ce sens. Dans son livre : « Jésus, le Messie de Dieu » (9), Jürgen Moltmann termine également par un appel : « Vivre dans l’espérance de la parousie va bien plus au delà de la simple attente, du simple attachement à la foi et du souci de tenir. Il s’agit d’une vie dans l’anticipation, dans l’attente créatrice… c’est à une telle vie dans l’anticipation qu’avait appelé l’Assemblée du Conseil Œcuménique à Upsal en 1968 : « Assurés de la puissance de renouvellement de Dieu, nous vous adressons cet appel : Prenez part à l’anticipation du Royaume de Dieu et rendez visible dès maintenant quelque chose de la création nouvelle que le Christ accomplira lors de son jour ».

Des approches complémentaires inspirent la présence chrétienne dans ce monde. Frédéric de Coninck nous apporte son savoir sociologique pour éclairer notre attention au plus près du terrain ( 10). Face aux difficultés et aux menaces, à travers l’inspiration biblique, il nous appelle au discernement et la vigilance. C’est un appel à la responsabilité de notre génération. « Les chrétiens sauront-ils être le sel de la terre ? Parviendront-ils à être de ceux qui saisissent leur responsabilité ici et maintenant et qui préfèrent faire confiance à Dieu plutôt que de céder à la peur de l’autre ; de ceux qui savent ce qui compte et ce qui a de la valeur, en dehors de ce qui s’exprime sur le marché ; qui sont prêts à écouter les autres et à essayer de comprendre même leurs ennemis ; qui connaissent la force d’une sobriété bien vécue ; qui secourent ceux qui sont en difficultés ;  qui cherchent la médiation et la réconciliation dans les situations tendues… ; qui portent attention à ceux qui sont à leur porte… qui vivent de l’élan du Saint Esprit sans rêver de la toute puissance ? (p 301-302). Un chemin pour le quotidien de nos vies.

Jean Hassenforder

  1. Frédéric de Coninck. Etre sel de la terre dans un monde en mutation. Appel aux chrétiens du XXIè siècle. Excelsis, 2019
  2. Frédéric de Coninck. La ville, notre territoire, nos appartenances… Vingt ans après : https://www.temoins.com/la-ville-notre-territoire-nos-appartenances-20-ans-apres/
  3. « Agir, travailler, militer » : https://www.temoins.com/agir-travailler-militer/
  4. « Rencontre entre la Bible et la sociologie. Interview de Frédéric de Coninck, sociologie et bibliste » : https://www.temoins.com/rencontre-entre-la-bible-et-la-sociologie-interview-de-frederic-de-coninck-sociologue-et-bibliste/
  5. Le blog de Frédéric de Coninck : Tendances, Espérance Regard protestant sur l’évolution de la société : https://societeesperance.home.blog
  6. Jürgen Moltmann. De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance. Empreinte, 2012 Citation : p 110. Voir aussi la genèse de la théologie de l’espérance : « Quelle vision de Dieu, du monde, de l’humanité en phase avec les aspirations et les questionnements de notre époque » : http://vivreetesperer.com/quelle-vision-de-dieu-du-monde-de-lhumanite-en-phase-avec-les-aspirations-et-les-questionnements-de-notre-epoque/
  7. Jürgen Moltmann. L’Esprit qui donne la vie. Cerf, 1999
  8. Théologie des signes des temps, sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie_des_signes_des_temps
  9. Jürgen Moltmann. Jésus. Le Messie de Dieu. Cerf, 1993 Citation : p 462-463
  10. En vidéo, sur Campus Protestant, Frédéric de Coninck exprime quelques unes des grandes orientations qui résultent de la manière dont il interprète les textes bibliques par rapport à la société contemporaine : mondialisation, violence et non violence, question familiale. Une excellente introduction à la pensée de Frédéric de Coninck…  https://www.youtube.com/watch?v=N6vDGp0KQG0&feature=youtu.be

 

Share This