Selon Henrid Boulad

Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous un texte qui m’a beaucoup parlé.
Il est de Henri Boulad, un prêtre melkite égyptien, et théologien. Je cite un extrait de son livre “La foi et le sens”, publié en 2014.
Il s’agit d’un passage intitulé «tout est grâce, tout est gain, il n’y a rien à regretter », qui fait écho pour moi, à un autre écrit d’un pasteur américain Merlin Carothers, sur la Louange, louange en toutes occasions et pour tout, y compris pour l’échec et l’épreuve. De la prison à la louange, de Merlin Carothers. L’échec, source de progrès.

« Tout est grâce, tout est gain. Nous devrions graver ces mots dans notre cœur, et sur les murs de notre chambre. Ils expriment le fond et l’axe de toute vie spirituelle.

1. Il n’y a rien à regretter, rien à déplorer de ce qui nous arrive… Rien.
Dans une telle perspective, les malheurs ne sont plus des malheurs, ni les catastrophes des catastrophes. [Dans la mesure où nous croyons que tout est grâce, que tout est gain, il en sera ainsi].

Le mal et l’épreuve sont des réalités incontournables : faute, péché, échec, trahison, maladie, accident, erreur… tout cela fait partie de notre existence. Un petit exemple : cette semaine j’ai fait deux gaffes que je regrette amèrement. Mais le mal est fait, je ne puis le reprendre. C’est trop tard. Que faire alors ?
Et bien, les présenter tout simplement au Créateur du ciel et de la terre, et lui dire : Seigneur, voici mes deux gaffes. Prends-les, transforme-les en bien.

…La foi consiste justement à croire de façon certaine que, quoi qu’il arrive, et quoi qu’il m’arrive – péché, erreur, faute, gaffe, échec, maladie… – tout, absolument tout, peut devenir source d’un bien meilleur, si je le confie au Seigneur.
Comme le dit saint Paul, tout tourne au bien de celui qui aime Dieu. Même le péché, ajoute saint Augustin.
La foi m’affirme que Dieu peut reprendre le passé, en faire une source de grâce. Il peut reprendre le mal, en faire une source de bien.

Non, rien de rien, non, je ne regrette rien, chante Edith Piaf. Même le péché peut devenir un gain, dit le grand théologien Dietrich Bonhoeffer.

(Une des raisons de cette transformation positive, c’est cela) :

2. Le péché est souvent la faille par laquelle la grâce nous atteint.
En nous blessant, il fissure la coque de notre ego, et par cette blessure, permet à la grâce de nous pénétrer. »
(celui qui est imbu de lui-même, sans faute), « le pharisien, dit Henri Boulad, s’est fait une telle carapace de suffisance que la grâce glisse sur lui comme l’eau sur les plumes d’un canard… Comment la grâce trouverait-elle un chemin vers son cœur ?
Il est tellement sûr, tellement imperméable !”

Jésus nous dit dans Dieu Appelle : « tout vrai sacrifice et toute vraie souffrance opèrent une rédemption : ils élèvent celui qui les subit, ou ils servent à relever et à aider les autres.
Rien n’est livré au hasard. La pensée de Dieu et son action miraculeuse dépassent tout entendement humain. »

Ainsi, le mal est souvent l’occasion d’un plus grand bien.
(Je peux en attester par mon histoire, comme l’histoire de Job :
Des périodes douloureuses m’ont formée et préparée à divers services, notamment d’écoute de toutes sortes de confidences nécessaires. Elles m’ont aussi et surtout conduite plus près de Dieu, plus près de son amour d’autant plus important, devenu vital. Elles m’ont fait grandir, en renoncement et en spiritualité. Des erreurs ont été nécessaires pour comprendre ce que j’avais à comprendre, et il en est ainsi de chacun de nous. Le mal est souvent l’occasion d’un plus grand bien).

“La croix qui est l’histoire de la grande défaite, devient la grande victoire, et ce signe de mort devient signe de vie.
…Dans l’histoire, on constate que les guerres ont été des moments de mutation et de transformation profonde. L’union européenne n’est-elle pas l’aboutissement de siècles de luttes qui ont finalement prouvé l’inanité de la guerre ?
Au plan individuel aussi ; chacun de nous a une épine dans la chair, comme saint Paul. Et bien, cette épine peut devenir un aiguillon qui me stimule à avancer.
J’ai des défauts qui ne sont souvent que l’envers des qualités. Rêver de les supprimer est utopique, illusoire. C’est souvent à travers eux que je grandis. L’opposition et la difficulté me poussent à me dépasser.

3. Le secret de la vie spirituelle est d’apprendre à tirer parti de tout.
Tirer parti de nos faiblesses et de nos petits moyens.
Dans 1 Corinthiens 1, 26-28, nous lisons: Considérez frères, que parmi vous qui avez été appelés, il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi ce qu’il y a de fou dans le monde pour confondre ce qui est fort. Dieu a choisi ce qui est vil et méprisable, il a choisi ce qui n’est pas, pour confondre ce qui est, afin que nul ne se glorifie devant Dieu…

Que de réalisations au cours de l’histoire, furent l’œuvre d’hommes quelconques, qui n’avaient rien d’exceptionnel, avec de petits moyens…
Tels que nous sommes, avec notre tout petit bagage, nous pouvons changer le monde. Par la puissance de Dieu en nous. Il suffit d’y croire, de croire en Dieu, de croire en soi.
Dieu donne à chacun tout ce qu’il lui faut pour jouer le rôle qui est le sien. »

A charge pour chacun de devenir pleinement lui-même, pour développer ce qu’il a reçu de meilleur, à Son service.

« Dans le prétoire autrefois, nous dit encore Jésus (Vivre par l’Esprit p 60), je subis le fouet. Voyez-y le symbole éclatant de la façon dont vos pierres d’achoppement peuvent être transformées en marchepieds, et comme d’insignes bénédictions peuvent surgir pour vous des pires épreuves. Partagez donc ma Vie. Partagez donc ma Joie. »

Ainsi, j’apprends à louer Dieu, j’essaie, d’autant plus que je rencontre des obstacles et des peines, que je lui confie; d’autant plus que je fais des erreurs, que je lui confie, car je sais que chaque pas me mènera plus loin, par Sa grâce. Et qu’Il les redressera. En même temps, j’essaie de maintenir au fond de moi la joie que Lui seul peut me donner en toute circonstance.

Diane DRS

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