Que vais-je vous raconter en cette fin de mois de juin ?

Des moments essentiels de la vie quand on se prépare à la quitter. Très beaux cependant. Dans la joie de retrouvailles.

Il se trouve qu’en quelques semaines, j’ai accompagné ou assisté au départ de trois amis ou proches, très différents. Tous dans la lumière de Dieu, avec leurs paquets de souffrances plus ou moins lourdes, dans une ambiance apaisée ou pas.

L’un m’a fait voir ce que peut être un départ idéal, entouré des siens, chez lui, dans la paix et la patience, accompagné par sa fille attentive et disponible, sachant les gestes, les remèdes naturels, les réconforts spirituels. « Il s’éteint doucement comme une bougie, écrivait-elle avec beaucoup d’amour ». Cet homme était lumineux, ouvert, indépendant, éclairé.

L’autre ami, sans famille proche, a passé ses six derniers mois à l’hôpital. Patient et sage aussi, il a été soutenu et bien traité par le corps médical, sous sédatif les derniers jours. Mais les moments que nous avons passés avant ont été très beaux et intenses. La fin se profilait, et l’attente paisible côte à côte, en présence, évoquant quelquefois certains sujets importants, partageant le repas dont il ne voulait plus, était d’un grand bienfait pour les deux. La présence attentive et discrète n’a pas de prix, dans ces moments-là, la solitude est dure.

La troisième se prépare à partir, et appelle la délivrance de ses vœux. Elle appelle son Seigneur pour qu’Il ne l’oublie pas. Cela fait des années qu’elle « tient le coup », à 96 ans, et son état se détériore, elle est épuisée. A bout. Et pourtant, il faut encore attendre. Dans un contexte familial où l’on n’accepte pas la fin, on la stimule sans cesse. Elle se plie aux injonctions, « ne veut pas faire la paresseuse au lit », et s’effondre dès qu’elle le rejoint. Hyper médicalisée et sollicitée. Ses répits sont brefs. Ce départ-là est plus difficile. Chacun son chemin qu’on essaie d’aplanir et de soutenir. Elle me dit chaque jour : quel bonheur, quelle grâce, d’avoir auprès de soi pour ces jours-là quelqu’un qui comprend, à qui l’on peut confier sa lassitude et son espoir. Avec qui être vrai. Parce qu’on sait qu’on peut partager sa foi en l’avenir.

Être là, tout simplement, avec ce que l’on est.

                                                                       Diane de Souza-Riquet

 

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