Qui reçoit un texte, limpide ou pas, le saisit, clairement ou pas. Si c’est une lettre il s’y ajoute de l’indéfinissable, une chaleur ou une non chaleur intime, selon qu’elle émane d’une administration ou d’une personne amie. Le sens qui s’en dégage donne une information, utile ou pas, une compréhension, nouvelle ou pas, un plaisir, neuf ou retrouvé. Les mots frappent la tête ou non, frappent ou non le cœur.

Durant des années j’ai lu et entendu les écrits de Paul avec le respect dû aux textes inspirés et une totale adhésion à leurs contenus théologiques. Les deux ou trois conseils qu’il donne aux églises sur la « gestion » des femmes atténuaient malgré moi la puissance de son message évangélique.

Or voici quelques semaines une évidence m’est apparue fortement : cet homme-là, quand il rédige ses épitres, sait ce dont il parle. Et pour cause : sa source d’information est le Ressuscité Lui-même !

D’un coup tout ce qui touche à la révélation de la Bonne nouvelle a pris à mes yeux un relief inouï. Mince intermédiaire, papier bible, entre les paroles du Christ et moi ses écrits m’ont percutée et me percutent encore au vu de l’énormité qu’ils proclament.

Alors je me suis souvenue qu’il y a des années, trois ou quatre décennies, quelqu’un m’avait dit un jour : « Moi, la vie de Paul, je n’en veux pas. » Intérieurement j’avais alors pensé : « Moi j’en voudrais bien ! Car lui, il a vu Jésus ! Tout ce qu’il a pu vivre et souffrir n’est rien comparé à cette expérience ! ».

Aujourd’hui j’ai relu les Actes à partir de son « chemin de Damas » et je relis ses lettres aux premières églises comme si je les ouvrais pour la première fois.

Françoise Rontard

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