Refonte de deux précédents articles, le présent texte combine une analyse de la situation française quant au phénomène de l’Eglise émergente avec une analyse comparative mettant en parallèle les situations française et britannique. Constatant que le phénomène passe encore quasi inaperçu en France alors qu’il est déjà largement pris en compte par les Eglises en Grande-Bretagne, l’auteur entreprend un inventaire des différents types d’initiatives novatrices pouvant toutefois y être rattachées. Il passe pour cela en revue l’ensemble du paysage ecclésial français, du milieu catholique – l’institution par excellence – à la mouvance interconfessionnelle, en passant par le protestantisme classique et le monde évangélique. L’auteur s’attache ensuite à identifier les facteurs qui sont à l’origine des différences actuelles entre les deux pays : facteurs historiques, sociologiques, ecclésiologiques. Il évalue enfin les évolutions prévisibles pour les prochaines années.

Perspectives Missionnaires 2006/1 n° 51 p. 42-51

Introduction
De nombreuses études montrent le développement d’une Eglise émergente en Grande Bretagne et ailleurs (1). Au Royaume Uni comme en France (2), une véritable mutation culturelle nous fait entrer dans ce qu’on peut appeler une période post-moderne ou ultra-moderne, et certainement dans une post-chrétienté. Ce changement appelle de nouvelles formes d’expression de foi, une nouvelle manière de « faire Eglise ». Au cours des dernières décennies, de nombreuses innovations sont intervenues. Un mouvement foisonnant se développe dans des directions variées et témoigne d’une grande créativité. Le théologien britannique Stuart Murray distingue pour sa part trois grandes pistes en cours d’exploration (3) :
– des Eglises centrées sur la mission. Elles ciblent une population spécifique (sous-cultures : jeunes, minorités ethniques etc.), se réorganisent autour de leur mission (petits groupes, rencontres pour les personnes en recherche), s’installent dans de nouveaux lieux (cafés, lieux de travail, Internet)
– des Eglises centrées sur le développement communautaire. Elles s’impliquent dans des initiatives urbaines, relient des croyants mécontents (groupes domestiques ou informels), redécouvrent une vie communautaire (Eglises de maisons, Eglises post-Alpha, nouvelles formes de communautés monastiques)
– des Eglises centrées sur des nouvelles façons de rendre un culte à Dieu (cultes alternatifs, Eglises pluralistes, mouvements de prière, sites Internet).

La situation en France
Dans quelle mesure ce phénomène existe-t-il aussi en France ? Apparemment, ce foisonnement n’a pas d’équivalent dans notre pays. Le concept même d’Eglise émergente commence tout juste à y être connu. Cependant, des initiatives missionnaires s’y développent.

En milieu catholique
L’Eglise catholique au cours des derniers siècles s’est principalement manifestée sous la forme de l’institution paroissiale. Comme l’écrit la sociologue Danièle Hervieu Léger « la figure du pratiquant régulier correspond à une période typique du catholicisme marqué par l’extrême centralité du pouvoir clérical et par la forte territorialité des appartenances communautaires ». (4) L’affaissement actuel de la pratique religieuse traduit la crise de ce modèle. Dans le même temps, d’autres figures du religieux sont en train de naître, de la « religiosité pèlerine » à une spiritualité caractérisée par un accent mis sur la conversion. (5) On constate, depuis environ cinquante ans, l’apparition, plus ou moins en marge de l’Institution, de différentes formes de groupes et de communautés :
– les mouvements d’action catholique : bien que placés sous la tutelle de l’institution, ils ont néanmoins suscité un nouveau genre de vie spirituelle, alliant l’Evangile et la présence dans la vie sociale et professionnelle, suscitant une nouvelle forme d’exercice du ministère sacerdotal, celui d’aumônier, en marge du ministère paroissial.
– divers groupes, comme la mouvance issue de l’exemple de Marcel Légaut, essayant de combiner indépendance et insertion, ou encore les fraternités du mouvement « Vie nouvelle »
– des communautés de base apparues dans l’effervescence des années post-68 et des lieux d’expérimentation comme l’Abbaye de Boquen qui ont attiré un public en provenance de tout l’hexagone. (6)

Aujourd’hui encore, l’inspiration réformatrice du concile Vatican II nourrit un ensemble de groupes en opposition au conservatisme et à l’immobilisme présent dans l’institution officielle. Cette tendance se manifeste notamment dans le réseau de Parvis. (7)
D’autre part, la France a été parcourue, à partir des années 70, par la vague du renouveau charismatique qui a suscité un grand nombre de groupes et de communautés. (8) Ce courant a permis à la fois une intériorisation et une extériorisation de la foi. On compte aujourd’hui en France environ 200 000 personnes qui s’inscrivent dans cette mouvance. (9) Celle-ci exprime des convictions fortes qui se manifestent par de nombreuses initiatives, notamment sur le plan missionnaire. Cependant, il est lui-même traversé par diverses orientations théologiques dont certaines constituent un retour au paradigme catholique romain traditionnel tandis que d’autres manifestent une ouverture à l’œcuménisme et un souci de compréhension de la culture actuelle. Sur un tout autre registre, la communauté œcuménique de Taizé a exercé une influence considérable, particulièrement auprès des jeunes. Des groupes informels s’inspirent de cette spiritualité. On pourrait également inclure comme composante de l’Eglise émergente, les efforts innovants entrepris à l’incitation de formes ouvertes de l’institution catholique comme les groupes de la Mission de France et les initiatives exploratoires engagées dans certains diocèses comme ceux de l’Yonne ou de la Vienne. (10) Le paysage est ainsi très complexe. Le livre Où sont passés les catholiques ? exprime bien cette diversité (11). Il met en valeur un déplacement des publics des paroisses traditionnelles vers d’autres lieux.

Le protestantisme classique
En des termes différents, les Eglises réformées et luthériennes sont confrontées au même écart entre les incidences d’un changement culturel rapide et soutenu depuis les années 60 et des pratiques institutionnelles peu évolutives. Le problème est particulièrement prononcé au niveau des jeunes générations. Certes, ces Eglises peuvent s’appuyer sur des instances représentatives. En phase avec une tendance profonde, elles ont su accepter et développer un pastorat féminin, un atout pour s’ouvrir à des sensibilités nouvelles. Par leur histoire, leur composition sociologique, elles sont présentes dans le débat intellectuel et politique. Aujourd’hui, elles prennent conscience de la nécessité d’un renouvellement comme en témoignent les réflexions d’un Laurent Schlumberger dans Sur le seuil : les protestants au défi du témoignage. (12) Le livre de Sylvie Gambarotto Pour une croissance de l’Eglise locale apporte quant à lui un diagnostic et trace des perspectives. (13)

Le monde évangélique
Comme le montre Sébastien Fath dans son récent livre Du ghetto au réseau le courant évangélique est en pleine expansion. (14) Depuis les années 50, ses effectifs se sont multipliés par sept et avoisinent 400 000 personnes. On peut voir dans cette progression une réponse à des aspirations nouvelles en rapport avec la montée de l’autonomie et de la subjectivité : un “accent sur l’épanouissement personnel, la dimension thérapeutique et l’expression émotionnelle” et, allant de pair, le développement d’une convivialité active dans des “structures de plausibilité alternative”, “des communautés d’espérance”. Ici, “l’autonomie croyante” favorise une forte motivation personnelle qui se manifeste dans de multiples initiatives à l’oeuvre dans le champ de l’évangélisation ainsi que dans un mouvement associatif dynamique. Bien inséré dans le contexte international, les Eglises évangéliques sont également en phase avec certains aspects de la nouvelle culture : expression musicale, internet. D’autres aspects sont moins favorables. Pour une part, ces Eglises se sont développées dans un milieu social en marge du courant central de la société française. Cette situation s’est alliée à un héritage théologique pour engendrer des réflexes défensifs. Aujourd’hui, à travers des générations nouvelles, elles sortent du “ghetto”. Une nouvelle étape commence à s’esquisser. L’Eglise émergente est le fruit d’une convergence entre l’expression d’une conviction de foi et une culture de dialogue. Une part du milieu évangélique commence à entrer dans ce mouvement. L’activité de la commission « Evangile et Culture », au sein de l’Alliance évangélique (15) et le développement de la collection evangile@notreculture.fr en témoignent avec pertinence. (16)

Le milieu interconfessionnel
Encore peu nombreux en France, les milieux interconfessionnels sont des « laboratoires » propices au développement de l’Eglise émergente. En effet, ils échappent à l’influence structurante des grands systèmes et permettent ainsi des recompositions, l’exercice d’une créativité, sans rompre avec les Eglises avec lesquelles leurs membres sont en relation. Des initiatives inter-dénominationnelles se développent : cours Alpha (17), Société Biblique. On peut également considérer l’exemple de Témoins qui a pour origine des groupes qui ont été, dès les années 70, parmi les premières manifestations de l’Eglise émergente en France. Depuis dix ans, cette association chrétienne interconfessionnelle développe un groupe de recherche qui a analysé les problèmes de la pertinence des pratiques d’Eglise et les innovations en cours au plan international. (18) En collaboration avec le groupe Evangile et Culture, Témoins a participé à l’organisation de rencontres à Paris autour des pionniers de l’Eglise émergente : Stuart Murray en 2003, Michael Moynagh en 2004, Brian McLaren en 2006. La portée de l’approche interconfessionnelle – qui commence à être reconnue – permet de dépasser les frontières et les cloisonnements et d’ouvrir un espace de liberté.
La diversification du paysage religieux facilite le développement d’initiatives chrétiennes interconfessionnelles. Leur apport potentiel n’échappe pas à l’historien Jean Delumeau :
« Pour éviter la marginalisation dont le christianisme est menacé, il faudrait, je crois, tenir compte des expériences proposées à la fois par les communautés de base d’Amérique Latine et par les groupes évangéliques. Car, malgré tout ce qui les sépare, elles soulignent ensemble une même nécessité : promouvoir des structures de proximité qui soient des interfaces entre la religion et la société et favoriser des espaces de convivialité chrétienne ». (19)
On pourra ajouter une autre nécessité : celle d’allier une conviction intérieure nourrie par la parole biblique, une relation personnelle avec la présence divine et un dynamisme social et culturel en réponse aux besoins de nos contemporains. C’est bien à ce carrefour que se situe l’Eglise émergente.

France–Grande Bretagne
Un problème de prise de conscience
En Grande-Bretagne, l’Eglise émergente existe parce qu’il y a une claire conscience de sa nécessité et de sa réalité. En France, des groupes comparables existent mais qui n’ont toutefois pas pour le moment conscience de constituer une Eglise émergente ouvrant la voie à une forme nouvelle d’Eglise. Ils ne manifestent pas un dynamisme analogue à ce qui peut être observé en Grande Bretagne. Pourquoi ? Une première explication de la différence nous paraît en relation avec l’existence en Grande Bretagne d’une minorité militante plus nombreuse, animée par une foi personnelle d’inspiration biblique. On peut également relever le contraste entre la crise des ministères en France et le flux de serviteurs formés, présents dans les diverses Eglises britanniques. (20)

Le diagnostic
En Grande Bretagne, le diagnostic est non seulement clairement posé mais il est aussi pris en compte par beaucoup d’Eglises. En l’absence de changements marqués dans la politique des Eglises, leur fréquentation s’achemine vers une baisse progressive qui mène à une quasi inexistence sociale. En France, les éléments du diagnostic existent mais le diagnostic n’est pas posé d’une façon synthétique. Par ailleurs, les institutions ne le prennent pas en compte sérieusement. Pourquoi cette différence ? Nous posons deux hypothèses. S’il y a en France d’excellents sociologues des religions, leurs travaux pénètrent peu dans les Eglises. Ils y sont mal relayés. En Grande Bretagne au contraire, les sciences sociales ont sans doute davantage d’audience. La « Christian research association » est un bon exemple d’association entre les Eglises et la recherche. (21) On peut se demander en outre si la différence majeure ne réside pas dans la capacité d’écoute des Eglises. En France, l’Eglise majoritaire présente un grave dysfonctionnement institutionnel dans la persistance d’une gestion hiérarchique traditionnelle et l’effritement de ses cadres. En conséquence, on se refuse à prendre en compte des données qui mèneraient à une grave remise en question.

Le paysage religieux
Le christianisme en Grande Bretagne revêt d’emblée un caractère pluraliste. Si l’Eglise anglicane recueille une adhésion majoritaire, en fait le public « pratiquant » se répartit en trois groupes équivalents : anglicans, évangéliques, catholiques. Qui plus est les Eglises sont traversées par des courants trans-confessionnels, évangélique et charismatique notamment. L’Eglise anglicane se situe ainsi à un carrefour. Dans ce contexte, l’interconfessionnel peut s’exercer à plein. Il n’y a pas de position hiérarchique en mesure de freiner le changement. En France, le paysage religieux s’est assurément beaucoup modifié au cours du dernier demi siècle. L’Eglise catholique n’est plus en situation d’exercer un rôle hégémonique. Elle demeure néanmoins une institution majoritaire dont la structure hiérarchique induit la dépendance dans son champ d’influence.

L’histoire religieuse
L’histoire religieuse est marquée en Grande Bretagne par des réveils ainsi que par la naissance de grands mouvements qui se sont développés hors de l’institution majoritaire : méthodisme, Armée du salut, Eglises de maison. Elément majeur de la spiritualité, la lecture croyante de la Bible nourrit une vie spirituelle autonome. Dans ce contexte, le renouveau charismatique a trouvé un accueil particulièrement favorable. Ce christianisme est fondé sur une conviction personnelle et suscite une orientation missionnaire. Les cours Alpha sont nés dans cet environnement. Cependant, parallèlement, il y a aussi un public majoritaire peu impliqué. La sociologue Grace Davie parle de « religion par procuration ». (22) On se sert de l’institution et l’on s’en remet à elle. Ce phénomène nous paraît pleinement fonctionner en France où l’Eglise catholique est le prototype de l’institution. (23) Certes, il y a toujours eu des courants d’intériorisation spirituelle, se développant par exemple, dans un grand nombre de retraites et de lieux monastiques, mais la «démocratisation » de la vie spirituelle, menant à une autonomisation de celle-ci est beaucoup plus récente. Elle s’est développée sous des formes différentes dans les grands mouvements qui ont mis le christianisme au cœur de la vie, puis dans le renouveau charismatique. Aujourd’hui pourtant, l’élan de la mission, produit d’une conviction intérieure, est globalement attiédi par l’éloignement des jeunes générations, par la mémoire du passé et le manque de perspective engendré par le dysfonctionnement institutionnel. Cet élan est par contre perceptible dans les milieux charismatiques et dans les Eglises évangéliques.

Conclusion
Comme on l’a déjà noté la situation en France a déjà beaucoup changé au cours des dernières décennies. Les effets produits par l’écart grandissant entre le changement culturel et les cultures d’Eglises, en particulier la culture de l’institution majoritaire, vont être de plus en plus visibles. Par ailleurs, le pluralisme se développe progressivement en France. Il est vrai que la crainte du changement et l’angoisse suscitée par le déclin des pratiques religieuses continuent a contrario à favoriser les crispations identitaires et le regain de manifestations d’autorité au sein du catholicisme. Mais sur le plus long terme, il est possible de formuler l’hypothèse selon laquelle le contrôle social exercé par les cadres de l’institution devrait continuer à se réduire (24) et que, par conséquent, les dépendances intériorisées vont également diminuer. Parviendra-t-on à développer un pluralisme permettant aux forces de changement d’innover librement ?
Dans cette conjoncture, l’historien Jean Delumeau soutient qu’il est nécessaire « de libérer la parole des fidèles, de remplacer par une organisation souple et décentralisée un pouvoir conçu sur le modèle de la monarchie absolue de l’Ancien Régime qui n’a pas de justification théologique et n’est plus en phase avec la société actuelle ». (25) Aujourd’hui, on en revient partout « au même diagnostic et à la même nécessité : décentraliser pour réunir, et devancer le mouvement en multipliant les initiatives à la base ». (26) En France comme en Grande Bretagne, de nombreux groupes innovants se sont effectivement développés en marge des Eglises établies, à la recherche de pratiques plus pertinentes pour leur vie de foi. Il y a là un potentiel pour le développement d’une Eglise émergente. Idéalement, Eglise émergente et Eglise classique sont complémentaires, ainsi que l’écrit Rowan Williams, primat de l’Eglise anglicane :
« Il y a au moins deux Eglises anglicanes. Il y a la frange qui va croissante, une abondance de nouvelles initiatives avec les nouveaux défis que cela comporte en ce qui concerne le culte et les ministères. Et il y a aussi la routine quotidienne, la vie ordinaire des paroisses où les gens sont chaque jour amenés à Jésus Christ. Ces deux réalités n’en forment qu’une ». (27)
Comment l’Eglise émergente pourrait-elle se développer en France ? Ce développement peut advenir à travers un ensemble de communautés débouchant sur un courant d’innovation. Dans la mouvance des Eglises évangéliques, un tel mouvement est en train d’éclore. En milieu catholique, un potentiel existe malgré de fortes contraintes. À travers une dynamique associant information, innovation, recherche et s’exerçant à une échelle internationale, le processus de l’Eglise émergente peut devenir de plus en plus actif, et en même temps de plus en plus visible. Bien sûr, on peut décliner différentes formes d’actions : susciter des réseaux, favoriser des rassemblements, développer des compétences, offrir des ressources nouvelles. L’Eglise émergente apparaît dans le contexte d’une mutation culturelle. Elle manifeste une conviction et une solidarité spirituelles. L’Esprit Saint nous précède et nous appelle à aller de l’avant.
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(1) M. Moynagh, L’Eglise autrement, Empreinte temps présent, 2003 (version originale : Changing world changing church, 2001) ; S. Murray, Church planting, Paternoster, 1998 ; P. Ward, Liquid church, Paternoster, 2002. Ces livres sont analysés sur le site internet de Témoins : www.temoins.com (groupe de recherche) dans la rubrique « Perspective ». Au cours des dernières décennies, les innovations se sont développées sous des formes différentes. La dernière vague s’exprime dans le terme d'”Eglise émergente”. Nous reprenons ici cette appellation au sens le plus large.
(2) En France, l’ampleur de la mutation sociale et culturelle est remarquablement exprimé par le sociologue Henri Mendras. Voir H. Mendras et L. Duboys Fresnay, collab., La Seconde Révolution Française, 1965-1984, Nelle éd. Gallimard, 1994, (Folio essais)
(3) Intervention de Stuart Murray Williams le 25 octobre 2003 à Paris ; compte rendu par Françoise Rontard (site internet de Témoins).
(4) D. Hervieu Léger, Le pèlerin et le converti, Flammarion, 1999, p.92.
(5) D. Hervieu Léger, ibid.
(6) La période 1965-1978 a été le siège de changements profonds, déclins et novations, qui permettent de comprendre les décennies ultérieures. Voir : D. Pelletier, La crise catholique, 1965-1978, Payot 2002. Analyse remarquable à la fois historique et sociologique.
(7) Fédération des réseaux du Parvis : chrétiens en liberté pour d’autres visages d’Eglise, 68 rue de Babylone 75007 Paris ; deux associations, “Droits et Libertés dans les Eglises” et “Femmes et Hommes en Eglise”, en relation avec Parvis viennent de s’engager dans un processus en vue de développer un réseau de communautés innovantes. Une première enquête a été réalisée: Faire Eglise Autrement : un monde autre, des communautés autres, Les réseaux des Parvis, 2005, hors série n°13, 1er semestre 2005. Site : http://reseaux.parvis.free.fr/revue_parvis.htm
(8) O. Landron, Les communautés nouvelles, Cerf, 2004.
(9) C. Muller, J.-R. Bertrand, Où sont passés les catholiques ? Une géographie des catholiques en France, Desclée de Brouwer, 2002, pp. 210-224.
(10) Sous l’impulsion d’Albert Rouet, évêque de Poitiers, un processus se développe depuis une dizaine d’années en vue de remplacer les structures paroissiales traditionnelles par des communautés locales animées par des conseils de laïcs : A. Rouet et al., Un nouveau visage d’Eglise : l’expérience des communautés locales à Poitiers, Bayard, 2005.
(11) C. Muller, J.-R. Bertrand, op. cit.
(12) L. Schlumberger, Sur le seuil : les protestants au défi du témoignage, Olivétan, 2005
(13) S. Gambarotto, Pour une croissance de l’Eglise locale, Les Bergers et les Mages / Réveil, 2001.
(14) S. Fath, Du ghetto au réseau : le protestantisme évangélique en France, 1800-2005, Labor et Fides, 2005.
(15) Site:www.evangile-et-culture.org
(16) Collection de livres animée par les éditions Farel.
(17) Créés en Grande Bretagne il y a une dizaine d’années, les cours Alpha y ont connu un grand essor, puis se sont répandus dans le monde entier. Dans une forme conviviale, ces cours enseignent les fondements de la foi chrétienne. A ce titre, ils ont été adoptés par la plupart des Eglises chrétiennes. Aujourd’hui les cours Alpha se développent également en France. Voilà donc une innovation qui a traversé les frontières ecclésiastiques, culturelles et nationales. Site : www.alphacourse.org
(18) Le groupe de recherche de Témoins produit des mises en perspective de livres significatifs et des études concernant la pertinence des pratiques d’église, l’église innovante et émergente, les mentalités, dans une approche en termes de sciences sociales et de comparaison internationale. Site internet : www.temoins.com.
(19) J. Delumeau, Guetter l’aurore : un christianisme pour demain, Grasset 2003, p. 259.
(20) G. Davie, La religion des britanniques de 1945 à nos jours, Labor et Fides, 1996 ; G. Davie, Religion in modern Europe, Oxford University Press, 2000. En 1992, 39 000 prêtres ou pasteurs en Grande Bretagne (cf. p. 77) ; 300 ordinations par an dans l’Eglise anglicane (contre une centaine en France) (cf. p. 48).
(21) Christian research. www.christian-research.org.uk.
(22) G. Davie, Europe, the exceptional case : parameters of faith in the modern world, Darton, Longman, Todd. 2002.
(23) F. Dubet, Le déclin de l’institution, Seuil, 2002.
(24) La part croissante des laïcs dans les rouages de l’institution catholique devrait entraîner à terme des changement dans son fonctionnement. Voir notamment : D. Hervieu-Léger, Catholicisme, la fin d’un monde, Bayard, 2003
(25) J. Delumeau, op. cit. p. 260
(26) J. Delumeau, op. cit. p. 204
(27) R. Williams, Traditional and emerging church. A lire sur le site www.emergingchurch.info qui est une ressource majeure sur le développement de l’Eglise émergente.

Références: Groupe “Recherche” Témoins

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