Fondée sur une expérience spirituelle, Valérie Bitz  a suivi un chemin dans lequel la création artistique a joué un rôle important. Puis elle s’est orientée vers la psychologie et s’est ouverte à la relation d’aide qu’elle exerce aujourd’hui dans le cadre d’un organisme de formation : PRH. Elle nous dit sa conviction en la croissance spirituelle de tout être humain qui a trouvé sa dimension pour accomplir pleinement sa vocation.

             Comment a commencé mon itinéraire spirituel

– Premier bain familial : enfant, j’ai bénéficié d’une ouverture à la foi sincère en Dieu.

– Après une période de rejet- dû à un sentiment de m’être faite berner- la rencontre d’une femme de pasteur est décisive : d’abord, j’ai senti son rayonnement ! J’ai pu parler librement avec elle. Elle m’a introduite à la parole de Dieu, dans l’essentiel du message biblique : ce qui m’a touchée, c’est le désir de Dieu d’être en relation avec chacun.

En relation et en communion vivante. Cela rejoignait mon aspiration, ma soif de Dieu. Quelque chose s’est ouvert en moi, à ce moment-là : une accessibilité, une proximité avec cette Présence de Dieu qui me brûlait littéralement, dans la poitrine ! Au fond de moi, j’ai choisi de suivre le Christ pour ma vie, avec ce pressentiment que ma vie ne serait accomplie que dans cette communion là. Dès lors, elle prenait une orientation nette, même si je ne savais pas où cela me mènerait…à 18 ans.

             Ce que ma création artistique représente pour moi

Je n’ai pas été attirée d’emblée par l’art; mon milieu familial en était d’ailleurs très éloigné.

J’aimais peindre, dès enfant : c’était magique, beau, vivant ! Au lycée, cette attirance est devenue plus forte : je sentais que c’était un espace de liberté pour moi, une ouverture, et une densité de vie. De là, je me suis orientée vers les arts plastiques, en vue de les enseigner. Mais l’irruption de la présence de Dieu dans ma vie s’est répercutée aussi dans la peinture : c’est-à-dire que j’avais besoin d’exprimer des réalités nouvelles que je vivais et sentais au fond de moi, souvent mue par la parole de Dieu. Le psaume 1, avec l’image de l’arbre notamment, s’est ainsi imposé à moi, au point que je n’arrivais plus à passer outre, y compris dans mon travail en Fac- un milieu pourtant guère ouvert à la spiritualité, bien au contraire !- J’étais « coincée », avec un impératif en moi, et l’hostilité au-dehors !

Cette situation m’a bloquée, au point de geler tout travail plastique, par le jugement que je connaissais à l’avance. Cet inconfort m’a peu à peu anéantie, mise en souffrance. Certes ma foi ne vacillait pas pour autant, mais j’avais néanmoins besoin de trouver de l’aide pour retrouver un équilibre.

      Comment j’en suis venue à m’intéresser à la psychologie

C’est ainsi que j’en suis venue à m’intéresser à ma pâte humaine, à ma chair, à ma terre (cf, la parabole du semeur) je ne savais pas à ce moment-là que c’était de la psychologie : je faisais l’expérience que ma relation à Dieu, à sa parole, à des frères, ne me dispensaient pas  ce qui relevait d’un aspect différent de ma personne….au risque de me voir surajoutés des jugements spirituels…. ! Ce qui était net en moi, c’est que ce n’était pas une difficulté d’ordre spirituelle, mais humaine, psychologique ; c’est-à-dire, dans quelle terre – terreau- s’implante donc ma foi ? Je pressentais que selon le terrain, la parole pouvait germer où être retenue, voire anéantie.

      Liens entre vie spirituelle, développement personnel, création artistique :

      à la base, une expérience !

Dès lors, il m’importait de me tenir au plus serré de ce que je sentais, éprouvais, comme un réel. Et d’aider à ce que ce vivant en moi, trouve un chemin pour se libérer, se vivre. » ; Coller à la Source en moi, toujours présente, vivante. Ce fût un chemin d’individualisation, au milieu de différentes sensibilités chrétiennes, chacune avec ses croyances – c’est-à-dire ses accents propres, ses valeurs propres et sa hiérarchie propre…se réclamant bien sûr de la même parole de Dieu! Dans ma déroute, je n’avais plus qu’une image qui s’est imposée à moi, un matin au réveil : elle me parlait de là où j’en étais : à un stade critique, où je sentais que je n’avais plus la force de vivre, mais que Dieu ne me lâcherait pas. N’ayant plus aucun autre projet, ni occupation, je me suis attelée à représenter cette image…..et ce fût le début d’une expérience fondatrice, de vie, pour moi ! En travaillant ainsi, à partir de ce qui se passait en moi, sur tous les plans, je sentais de la vie en moi, je me laissais guider par ce qui me venait, j’écrivais pour en garder le fil, et bientôt j’observais une cohérence dans ce cheminement   ce qui eut pour effet sur moi, de reprendre confiance en moi, en la Vie en moi : je faisais l’expérience de trouver en moi  où je peux rejoindre la présence de Dieu et de son Esprit. Je découvrais une manière d’être conduite, qui était radicalement nouvelle et qui n’avait rien d’euphorique! Peu à peu, je me sentais restaurée, mais plus encore : j’avais le sentiment d’avoir trouvé mes fondations, mes assises intérieures : une unité s’est faite en moi entre la présence de Dieu en moi, ma chair avec ma sensibilité et ma capacité à ressentir, ma compréhension de la parole de Dieu. Je n’avais rien cherché de cela, ça m’était donné ! Et de là, m’est restée une évidence : « Si j’ai vécu cette expérience, ce n’est pas juste pour moi ! »

      Mes motivations pour exercer de la relation d’aide

C’était une première précision à l’orientation de ma vie : je me sentais personne aidante pour d’autres en mal de vivre, en mal de relation avec soi-même et les autres, ou, plus simplement, en besoin de clarification. Et la peinture devenait un outil au service de cette aide. Clair aussi en était l’objectif: dégager la vie dans les personnes, pour qu’elles deviennent libres, dégagées, pour aller vers leur « vocation » propre, humainement et spirituellement. Il me restait à trouver où me former pour cela, et comment l’exercer.

      Parcours de formation et découvertes

Ce fût une recherche encore longue, mais elle restait indemne en moi.

C’est quand j’ai découvert l’organisme de formation PRH ( Personnalité et Relations Humaines), que j’ai senti que je trouvais ce qu’il me faut…à la fois comme approche psychologique : concrète, pratique. La compréhension des différents parties d’un être humain- dont la reconnaissance d’ une dimension de transcendance- était vraiment éclairante – comme approche pédagogique : à travers l’observation de son vécu, la prise en compte de ses ressentis et non seulement des théories, et surtout, l’intelligence de comment se fait un cheminement de croissance : ça c’était une clé!

Cette formation PRH s’expérimente d’abord pour soi, mais elle assure aussi un parcours exigeant de professionnalisation, (5-6ans), en tant que formateur PRH, à travers la formation à la relation d’aide PRH- et la formation à l’animation de stages existants, et à la création d’outils.

      Contexte de travail : relation d’aide et animation de formations

Aujourd’hui j’exerce en tant qu’indépendant (c’est le cas de chaque formateur PRH).

  – J’accompagne des personnes en Relation d’Aide, pour la durée  et l’objectif de leur choix ; au-delà de l’écoute, il s’agit d’une formation à mieux se connaitre, mieux se comprendre, apprendre à vivre en accord avec ses aspirations profondes et sa conscience.

– l’animation de stages vise aussi  cette connaissance de soi,  une prise en main de son cheminement  en tenant compte de la globalité de sa personne  et en lien avec son environnement , et à dégager peu à peu l’orientation pour sa vie….

L’objectif  est de gagner en solidité, en maturité affective, et en discernement.

Certains de ces stages se font par l’expression graphique, c’est une pédagogie particulière qui permet souvent d’aller plus loin que l’écrit ou la parole.

Il y a ceux que j’organise, et ceux que je peux faire à la demande de groupes, associations, églises, communautés, milieux professionnels.

Il y a encore les conférences ou des groupes de travail suivi.

Ceci dit, les thèmes de formation sont multiples :

    * il y a ceux qui touchent à la connaissance et la compréhension de soi, et de ses émotions….
* ceux qui touchent à la vie relationnelle : développer ses capacités relationnelles, les types de relations, avec des spécifiques pour parents, pour couples
* ceux qui touchent à la capacité de s’orienter : outil de prise de décision, les engagements qui ont du sens, le sens de ma vie
* ceux qui aident à la vie de groupes, y compris professionnels  jusqu’au management, centré sur les personnes.

      Liens entre cette activité de relation d’aide et de formation humaine avec ma vie spirituelle.

– Le lien n’est pas structurel : c’est une profession libérale, ce qui me convient pour garder une neutralité et ne pas tout amalgamer !

– Par contre, en moi, il est évident que la source de mon travail est l’ouverture au Père, à Jésus, à l’Esprit, tout en mettant en œuvre des compétences acquises. Sans prétention de ma part, cette activité est ma manière d’être visage de la tendresse, de la bienveillance du Père et de répondre à son appel. C’est encore mon engagement à rester à l’écoute de sa direction, des  outils qui  seraient à créer pour mieux aider des personnes.

      Impact sur l’évolution de ma vie spirituelle. L’émergence de convictions fortes.

Ma vie s’est vraiment unifiée intérieurement; je me sens d’une étoffe et disponible pour donner. Ces outils m’ont beaucoup aidée dans ma propre vie relationnelle : de couple, de parent, et plus largement.

La présence de Dieu est au cœur de mon activité, peut-être plus tangible, à certaines heures, ou dans certains accompagnements. Aujourd’hui je me sens à ma place, heureuse de ma vie ; je vis ce à quoi j’aspirais alors, à travers le psaume 1 : plantée, près de l’eau, la saison en est aux fruits, il y a une certaine solidité.

Mes convictions fortes :

Je crois que nous sommes tous appelés à une qualité d’être -qui se fait tôt ou tard, dans une relation à Dieu ou à une transcendance-. Mais cela ne se fait pas automatiquement, ni sous le seul effet de notre foi. Mon désir le plus ardent est que déjà les chrétiens y aspirent et se donnent les moyens de cette croissance : il y a une route à préparer, des chemins à dégager, des sentiers à aplanir : c’est là que je situe mon action, très humblement. Je voudrais appeler les chrétiens à ne pas rester en-deçà de leur « vocation », mais à prendre leur stature !….il en va de la vitalité et du rayonnement des églises et communautés …pour être sel dans ce monde !

Ceci dit, au-delà des chrétiens, c’est vrai pour toute personne ! Et cette formation s’adresse à toute personne, en capacité de prendre du recul sur sa vie.

Valérie BITZ – 6 rue des Alouettes – 68500 BERRWILLER-   03 89 76 73 62

      valerie.bitz.art@neuf.fr

** Voir le site PRH : www.prh-france.fr **

L’illustration de ce témoignage est une peinture de Valérie Bitz intitulée: Ma Force de vie.

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