Pour entrer davantage dans la voie (la vie) de Dieu, dans la voie (la vie) de Jésus, nous avons besoin de transformer nos représentations, dont on sait par ailleurs, combien elles influent sur nos comportements.
Ces représentations impliquent plusieurs registres : cognitifs, mais aussi affectifs et même sensoriels. Les mots renvoient à des concepts, mais aussi à des souvenirs, des émotions , des ressentis. Ainsi nous avons besoin d’entendre non seulement les idées des autres, mais aussi leurs expériences. A travers les échos que celles-ci évoquent en nous, notamment sur le plan affectif, elles ouvrent pour nous des pistes nouvelles.
En fonction des recherches de psychologie sociale, nous savons que la transformation de nos représentations et de nos comportements est beaucoup plus influencée par les échanges interactifs en petits groupes que par les exposés venant de l’extérieur. Pour avancer, progresser dans notre vie spirituelle, nous avons également besoin de partager. Alors, pourrons-nous apprendre des manières nouvelles de vivre notre foi à travers ce que nous entendrons des perceptions, des visualisations, des ressentis d’autrui. A travers ces opportunités, le Saint Esprit peut communiquer avec nous sur une gamme plus grande de canaux
Cette perspective n’est pas nouvelle. Elle est mise en œuvre depuis longtemps par de nombreux groupes de partage, et à Témoins, par la fraternité. Depuis longtemps, Témoins travaille à la promotion de l’expression du vécu spirituel à travers le recueil et la publication de témoignages (Cf : le site (Repères : témoignages, questions de vie), le livre : Itinéraires : des chrétiens témoignent). Récemment,un atelier de méditation biblique dans le cadre de la fraternité de Témoins a ouvert un nouvel espace de partage centré sur les ressentis spirituels.
Nous proposons ici un nouveau moyen permettant de développer cet apprentissage partagé sur internet.
Notre proposition consiste à développer une production et un recueil d’expressions en proposant comme sujets, de courts passages bibliques à même de susciter différents registres de parole : réflexion, évocation d’images, ressenti, démarche. Il semble que la focalisation sur un court passage facilite également l’expression. Celle-ci ne requiert ni érudition, ni construction de style.
Ainsi, à propos d’un court passage biblique, pourrions-nous recueillir plusieurs petits textes (10 à 15 lignes). Certainement, à travers la diversité des expériences et des sensibilités des participants, nous pourrons apprendre beaucoup et découvrir de nouvelles pistes.
Ce projet a été validé par plusieurs d’entre nous. Il reste bien sûr à l’améliorer.
Nous pourrions-nous commencer à l’expérimenter en exprimant comment nous percevons, ressentons et vivons le passage suivant :
« Fais de l’Eternel tes délices, et Il te donnera ce que ton cœur désire » (Ps 37.4).
Jean H

Dieu nous donne ce que notre cœur exprime

Il existe un stade dans la prière, où la communion avec l’Esprit de Dieu devient un délice et régale notre être tout entier.
Jésus disait dans Jean 7 :38 « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur » : cette expérience est réelle et accessible. Il ne s’agit pas ici d’adresser des requêtes au Seigneur dans la prière, mais de l’expérimenter, se réjouir de lui, d’être infusé par sa vie.
Le psalmiste continue en disant qu’après une telle expérience, le Seigneur nous accorde ce que notre cœur désire. Il est important de noter que c’est ce que le cœur désire et non pas ce que nous désirons. La Bible nous dit par ailleurs que personne ne connaît parfaitement son cœur si ce n’est l’esprit de l’homme lui-même (« dans le cas d’un homme, seul son propre esprit connaît les pensées qui sont en lui », 1 Cor. 2 : 11). Lorsque nous faisons de l’Eternel nos délices, notre esprit exprime directement à l’Esprit de Dieu, des besoins qui n’auront jamais transité par notre intelligence. Dieu nous donne ce que notre cœur exprime, et ce ne sont pas des réponses à des questions qu’il nous donne, mais il nous donne de sa vie : il se répand et devient lui-même notre satisfaction.
Puisse le Seigneur continuer de nous émouvoir par sa bonté.
Franklin

Joie de reconnaissance vers l’Eternel

« Fais de l’Eternel tes délices et Il te donnera ce que ton cœur désire ».
Cette parole m’apparaît comme une évidence naturelle, un va et vient entre les deux propositions. Faire de l’Eternel mes délices, c’est vivre de tous les bienfaits qui en découlent, car « Il nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions » (I Tim 6/17).
Plus j’admire la beauté de la nature, la bienveillance de certaines personnes, le travail humain, collaboration à la création divine, tout « ce qui est bon, agréable, juste » (Rom 12/2)…plus je goûte les bienfaits dont je suis l’objet…plus je réalise que tout mal peut devenir tremplin de vie en Christ ressuscité…alors je suis tellement émerveillée que grandit en moi une joie profonde de reconnaissance vers l’Eternel qui m’inonde de son amour, de sa paix, de sa joie. Cette relation me donne contentement, plénitude. Elle est source d’un bonheur dont je me régale. Que puis-je souhaiter de mieux que d ‘éviter de dérailler de cette voie ?
Odile

Une grâce, un art, un commandement

« Fais de l’Eternel tes délices » : une grâce lorsque la méditation d’un texte biblique me plonge dans l’amour du Père, qui me remplit alors d’une paix ou d’une joie indescriptible, « qui dépasse toute intelligence ». Les soucis, les frustrations, les blessures sont couverts, et mon cœur ne désire plus que de rester dans cette Présence.
« Fais de l’Eternel tes délices » : un art, sinon une discipline pour percevoir Dieu dans mon quotidien, instantanément, ou dans une « relecture » de la journée, du mois, de l’année. C’est a posteriori que je repère comment Il agit pour répondre aux désirs les plus profonds de mon cœur.
« Fais de l’Eternel tes délices » : souvent un commandement, qui nécessite un acte d’obéissance, de foi quand je m’efforce de louer le Seigneur dans l’épreuve, le chagrin, le deuil, alors justement que ce que mon cœur désire se situe à l’opposé de ce que je suis en train de vivre. J’expérimente alors la puissance de la louange, si bien décrite par Merlin Carothers (« de la prison à la louange » ; « la puissance de la louange »…).
Marie-Thérèse

un appel à une profonde transformation de notre être.

« Fais de l’Eternel tes délices et Il te donnera ce que ton cœur désire ». Cette parole répond à une aspiration de notre cœur. « Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant » (Ps 42/1-3). Mais si Dieu suscite en nous le désir de le trouver, de vivre en sa présence, d’accéder à une relation pacifiante avec Lui, de le servir, de nous réjouir dans la contemplation de ce qu’Il est et de ce qu’Il fait, alors, il va nous montrer aussi la voie pour y parvenir. Et, sans doute, selon les uns et les autres, dans la grande diversité de nos itinéraires, de nos situations, de nos cultures, les chemins seront eux-mêmes variés.
Certainement, lorsque telle parole biblique éveille en ce
sens un écho dans notre psychisme, voilà une ouverture à l’y inscrire
à travers une méditation poursuivie. L’imagination est une force
puissante qui peut développer en nous un nouveau regard. Ainsi je
penserai au bon Père céleste, à Jésus qui guérit et qui libère, à la
puissance de son amour dans sa vie terrestre, à la croix, dans le
mouvement de sa résurrection, à la communion d’amour entre le Père,
le Fils et le Saint Esprit dans l’Etre divin. En ce sens, de nombreux
versets sont germe de vie.
Et puis, il y aussi toutes les manifestations qui nous
renvoient à Lui : le spectacle de la nature, la beauté d’une rose, un
sourire, un geste d’amitié, un mouvement de tendresse, le partage
d’un repas, Le bien-être de la santé ou son retour. « Mon âme, bénis
l’Eternel, n’oublie aucun de ses bienfaits » (Ps 103/2).
Bien des dispositions de pensée font encore obstacle à une
pleine satisfaction comme celle manifestée dans le verset du psaume : « Dans ta présence, il y a plénitude de joie » ( Ps 16/11). Avec nous, en nous, Dieu va frayer un chemin. Si, en nous-même, il y a ainsi un lieu de joie profonde, un lieu de paix, un lieu d’amour,
combien les épreuves et les frustrations pourront être relativisées !
Il y aura, dans la maison, un espace où nous pourrons venir goûter un moment de bonheur, trouver réconfort, reprendre haleine. Il y aura, en nous, une circulation ouverte par une relation vivante. « Si
quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera. Nous viendrons en lui et nous
ferons notre demeure chez lui (Jean 14/23). Il y a là une promesse de
plénitude : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croît en
moi, vivra quand même il serait mort » (Jean 11/25). Il y a là aussi
la réalité d’une expérience inspirée par le Saint Esprit : « Et moi,
je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur afin
qu’il demeure éternellement en vous ». (Jean 14/16).
« Fais de l’Eternel tes délices » nous ouvre également à la
pensée que Dieu prend plaisir à ce que nous goûtions à un état de «
délices », « un plaisir qui ravit, transporte » selon la définition
du dictionnaire. D’autres mots sont évoqués : joie, félicité. Sommes- nous prêts à recevoir ? Dans l’héritage du passé, il y a parfois des
associations entre religion et peine. Et ne peut-il y avoir aussi,
dans certains de nos cheminements, des agressivités rentrées, une
violence retournée contre nous que nous transposons en scrupule et
légalisme et aussi une incapacité à vivre joyeusement comme des
enfants de Dieu. Dans ce cas, nos désirs sont réprimés. Comment
pourrions-nous alors recevoir « ce que notre cœur désire » ? Ainsi, « Fais de l’Eternel tes délices », est un appel à une profonde transformation de notre être.
Ce message a été éveillé en moi par la lecture d’un passage du livre de Leanne Payne : « La prière d’écoute » (Raphaël, 1996). Je l’avais oublié, mais il a cheminé en moi et je le retrouve aujourd’hui.Elle nous dit comment elle s’est interrogée à propos de ce verset et comment il a été le point de départ d’un processus de libération et de vie (p. 80-82). Ainsi écrit-elle au point de départ de son itinéraire : « Je demande à l’Eternel une chose que je désire ardemment : je voudrais habiter toute ma vie dans la maison (présence) de l’Eternel ». Mon cœur me dit de ta part : « Cherchez ma face (ma présence) ! Je cherche ta face, o Eternel ». La réponse est venue : « Le fait de croire que non seulement Dieu est, mais qu’il n’y a pas de fossé béant entre lui et nous, ouvre nos cœurs à de grandes perspectives… Cette affirmation de proximité, ainsi qu’une écoute active de Lui dans la prière, nous mettent en contact avec les désirs de notre cœur ».
Notre Dieu, communion d’amour entre le Père, le Fils et le
Saint Esprit, donne-moi de faire de toi mes délices et de vivre en
plénitude !
Jean

Où trouver le vrai bonheur?

Quel exemple admirable de cercle vertueux ! Nos désirs sont façonnés par Celui qui fait nos délices, la satisfaction de ces désirs alimentant notre joie de faire de Lui nos délices. C’est un processus d’autant plus admirable qu’il permet de rompre le cercle vicieux de la convoitise jamais satisfaite, qui engendre insatisfaction et frustration. C’est aussi la meilleure (la seule ?) façon de résister à la pression de notre société de consommation qui s’évertue à générer des désirs futiles pour asservir nos contemporains. Après la faillite de ” l’État Providence “, incapable de satisfaire ses adorateurs, le “travailler plus pour gagner plus” continuera à piéger ceux qui mettent leur bonheur dans la progression du pouvoir d’achat.
” Oui Toi seul, Seigneur fais tout mon bonheur ! Montre-moi comment présenter cette espérance qui ne sera jamais déçue à mes concitoyens aveuglés, esclaves d’un système mortifère dont ils sont les jouets”.
Pierre

Attentif à tous nos désirs !

Un petit témoignage : Il y a environ huit ans, notre fils recherchait une jeune fille qui aurait partagé ses idées sur la vie et qui soit au Seigneur, mais il ne trouvait pas et il finissait par désespérer de la rencontrer ! J’ai reçu alors ce verset : « Fais de l’éternel tes délices… » en priant pour lui et, quelque temps après, il s’est engagé au service en faisant sa première année de théologie. Et que croyez-vous qu’il arriva ? Il rencontra celle qui est sa femme depuis cinq ans maintenant. Merci, mon Dieu !
Jacqueline

Une réalité à jamais gravée en moi.

La lecture de ce verset réveille en moi un souvenir, une « réalité spirituelle » bien ancrée dans ma mémoire. En même temps monte un sentiment de bonheur d’une teneur bien particulière, à nulle autre semblable.
Pourquoi ?
En toute modestie et vérité, ce verset me renvoie au ressenti d’un moment de ma vie où, après quelques années de « bataille »spirituelle, je laisse le Saint Esprit mettre en moi un réel désir de « faire de l’Eternel mes délices… » et ceci d’une façon qui englobe tout mon quotidien dans tous ses champs d’action et de réflexion. Je dis bien « désir de faire…». Je ne suppose même pas avoir pu satisfaire vraiment, en totalité ou correctement à cette aspiration. Mais je ressens encore de façon presque physique ce choix de direction, tension vers un état intérieur, une disposition de l’esprit. Si je ressens encore cela sur le mode tangible c’est que le souvenir de cette période est rempli de la paix qui l’a accompagnée ; paix, confiance, tranquillité, contentement…
Qui l’a accompagnée… parce que ce temps est situé dans le passé et aujourd’hui en reste un souvenir qui à la fois me rend heureux et triste.
– Heureux parce que cette parole du psaume 37 reste une réalité à jamais gravée dans ce qui me constitue ; elle a en effet laissé sa trace et son empreinte dans mon affect, elle a éclairé mon regard sur Dieu, ma relation à Dieu.
– Triste car ce doux « plein d’essentiel » a laissé place à d’autres états plus contrastées où s’est insinué le « manque ». Le sourire intérieur s’est rétréci. Tendu vers l’au-delà le regard est retombé sur l’homme. Je suis un peu plus rempli de « moi ».
Reste aujourd’hui la conscience vive que Le Père fait à jamais de moi ses délices et qu’Il me conduit à donner ce que Son cœur désire. Ainsi pour chacun de nous !
La marche continue, différente, mais toujours belle du dialogue donné par Sa présence et des promesses et dons qui l’accompagnent.
Alain

De tout mon être

C’est un verset que j’ai beaucoup entendu, que j’ai chanté et même gravé sur une écorce d’arbre qui a décoré ma bibliothèque quand j’étais étudiante…
Faire de l’Eternel ses délices?… comment décrypter ces quelques mots, les faire siens, se les approprier pour sa vie?… vaste programme.
Tout d’abord pour moi un délice est quelque chose de j’apprécie! quelque chose de très bon et qui m’apporte un degré de satisfaction élevé.
J’aimerai dire que ce verset parle à mes sens.
L’Eternel mon Dieu m’a créée avec cinq sens pour apprécier Sa création.
Il a mis à ma disposition un jardin -la terre- avec tout ce qui s’y trouve.
A moi de le cultiver :
– par la vue je peux découvrir tout ce qui existe ;
– par l’ouïe je peux écouter les sons ;
– par le toucher je peux rentrer en contact ;
– par l’odorat je peux humer ;
– par le goût je peux apprécier les saveurs.
Au moyen de ces différents canaux j’accède à la grandeur de mon Dieu qui a fait toutes choses parfaites.
Mon coeur désire des choses très concrètes et l’Eternel me les procure au travers de Ses délices.
Je pourrais apprécier ce verset sous un autre angle, mais il me plaît de le partager ainsi.
C’est ma manière de rendre hommage à la création de mon Dieu et à la reconnaissance de Son Amour pour moi au quotidien.

Marie

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