Enfant, j’ai vraiment baigné dans une atmosphère chrétienne. Mes parents étaient des chrétiens engagés. Des tiraillements sont apparus dans la préadolescence. Mes parents imposaient des limites aux sorties de mon grand frère. Je les trouvais trop exigeants et j’ai manifesté de l’agressivité envers eux. Cependant, dans ces tensions je n’ai jamais renié Dieu et je Le savais toujours présent. Mais je n’étais pas engagée envers Lui. Au cours d’un séjour de vacances où la matinée était consacrée à un partage biblique et où l’on demandait le soir à l’un d’entre nous de rendre compte de l’échange du matin, j’ai été désignée pour redire le contenu de cet échange qui portait sur les paroles de Jésus sur la croix. Et là, j’ai ressenti la présence de Dieu.
Au cours de la prière, encouragée par des proches qui m’invitaient à m’abandonner, à ne pas résister, je me suis dit : “C’est vrai, je suis stupide. Pourquoi résister alors que Dieu est vraiment présent et qu’Il me dit:”Je suis là, Je peux t’aider”. J’ai dit : ” O.K. Je veux bien. Je T’accepte dans ma vie. J’accepte de devenir ton enfant”. C’est à ce moment-là que j’ai commencé consciemment ma vie comme chrétienne.

L’ ACCIDENT
Quelques mois plus tard, j’ai eu un grave accident. J’ai été projetée par une voiture quarante mètres plus loin. J’ai vécu treize jours de réanimation. Quand je me suis réveillée, je ne pouvais pas bouger les jambes ni parler. Mes parents ont commencé à m’expliquer ce qui était arrivé. Ils m’ont dit : “Virginie, on a prié. Toute l’église a jeûné et prié pour toi pour que si tu revenais parmi nous, tout se passe au mieux. Et c’est vrai, j’ai peu à peu récupéré. Les médecins m’avaient dit : “Tu auras des séquelles”. En fait, je n’en ai pas. Quand je suis allée voir des experts médicaux, ils m’ont dit : “Mademoiselle, vous êtes miraculée”. Ce sont leurs propres termes. Ma prière a été : “Sers-toi de moi, Seigneur, pour témoigner de ta Parole”. La période qui a suivi ma reprise de conscience après la réanimation a marqué un tournant dans ma vie chrétienne. Je me suis dit : “Seigneur, est-ce que j’ai été assez attentive à ce que tu me demandais de faire ?” J’avais accepté de suivre Dieu. Je L’aimais. Je respectais les règles de bonne conduite. Mais il me fallait maintenant vivre ma foi au quotidien. C’est à ce moment-là que j’ai compris ce qu’était l’écoute de Dieu : être attentive à ce qu’Il nous demande de faire et d’être. Je me suis mise à lire la Bible régulièrement et à prier.

CHOIX DES ETUDES
J’ai demandé à Dieu de me conduire dans mes études. Mon désir de devenir assistante sociale remonte très loin dans mon enfance. En effet, j’ai vu mes parents faire du social toute leur vie. Ils agissaient comme chrétiens. Ils nous ont toujours demandé notre avis. Ils nous ont fait participer à leur action au sein de l’église. A la fin de mes études au lycée, je me suis présentée au concours pour entrer dans une formation d’assistante sociale. J’ai dit au Seigneur : “Au plus profond de moi, je pense que c’est le bon choix. Je fais le mieux que je peux. Je passe ces concours et c’est Toi qui donnes. Si je ne suis pas acceptée c’est que je me suis trompée”. En fait, j’ai eu une mésaventure car, dans le premier concours où je me suis présentée, j’ai échoué à l’oral. Et la personne qui m’a reçue ensuite m’a dit : “Mademoiselle, vous vous êtes complètement trompée. Le social, ce n’est pas votre affaire. C’est une grave erreur que vous faites”. Je ne comprenais plus. Je me suis dit : “Est-ce que j’ai vraiment écouté Dieu ou est-ce que je n’ai écouté que moi-même ?” J’avais demandé à Dieu qu’Il mette quelqu’un sur mon chemin qui confirme la validé de mon choix. A ce moment-là, ma famille a reçu un jeune missionnaire. Je ne lui avais parlé de rien. Un matin, il a dit à ma mère que j’aurais un bon résultat, une réponse qui satisferait mon coeur. Et ce jour-là, j’ai reçu au courrier mon acceptation à un deuxième concours. Quand j’ai dit la nouvelle à ma mère, elle m’a fait part de ce qui lui avait été dit le matin même. Pour moi, c’était la confirmation que je souhaitais. Dans mon écoute de Dieu, Il m’avait conduit à travers ma conviction intérieure et par la voix de cette personne. Il me donnait une assurance définitive.

LES ETUDES
Tout au long de mes études d’assistante sociale, j’ai eu la conviction que le Seigneur me guidait en me permettant de trouver les stages appropriés. Le Seigneur était là. La dernière année, j’ai dû attendre longtemps avant de trouver un stage. Il s’en est présenté un, au dernier moment, dans des conditions imprévues. Cette attente a été pour moi une épreuve. En fait, ce stage a été très positif pour moi. Le chemin est souvent malaisé mais le Seigneur est avec nous. L’année dernière, il y a eu, dans le travail, un passage difficile. Ce matin-là, j’avais remis la situation dans les mains de Dieu. L’après-midi, dans une visite à domicile, j’aperçois un écriteau avec un verset biblique : “Je suis toujours avec vous”. Evidemment, comme c’était une famille musulmane, je ne m’y attendais pas du tout. Franchement, j’ai reçu là un grand encouragement. C’était pour moi un signe que Dieu nous écoute et qu’Il a des réponses même là où on s’y attend le moins.

COMMENT J’ECOUTE
Je peux maintenant dire comment l’écoute de Dieu s’est développée chez moi. Ma première façon d’écouter Dieu s’est réalisée à travers le chant. Des chants comme “J’ai besoin de ta confiance”, “J’ai besoin de ton amour” ont beaucoup compté pour moi. Je me souviens des cantiques de l’école du dimanche. Je les ai écouté chanter sans comprendre leur importance. Maintenant, quand j’enseigne un chant à un enfant, je lui demande : “Pour toi, qu’est-ce que cela veut dire ?” Et je lui dis ce que j’y trouve moi-même. Dans l’étape suivante, j’ai commencé à lire la Bible puis à prier. Dans la prière, je dis au Seigneur : “Je Te remets mon problème, j’ai besoin d’une réponse. Il faut que Tu m’aides, que Tu agisses pour que je comprenne. La réponse peut être une conviction intérieure. Mais j’aime avoir une confirmation de mon assurance à travers telle autre personne. “Seigneur, je ne suis pas encore assez mûre. Je suis encore une enfant. Fais qu’une autre personne me parle. Et ces autres personnes sont toujours venues pour me dire : “Cou-cou”. A travers elles, Dieu m’a dit : “Je suis là, Je te parle”. Cela suppose d’apprendre à faire confiance aux gens.
Ainsi Dieu, pour me guider, utilise des moyens variés. Ce peut être un verset ou bien une circonstance de la vie. Il y a aussi telle personne, des membres de ma famille, des amis, la lettre d’une copine… Dans cet itinéraire, je me sens libre car je suis heureuse de marcher avec Dieu. J’aime beaucoup ce chant : “Dieu ne nous a pas créés comme des robots”. Il nous a laissé la liberté de choisir. Il ne veut pas de nous comme des machines. Il nous accompagne et Il nous guide.

Virginie Hannicque Chatenay-Malabry(92)

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