Notre Dame de Pentecôte est une Maison d’Eglise à l’architecture originale. Elle regroupe en une communauté un grand nombre d’équipes spécialisées réparties dans une trentaine de catégories très diverses, de l’ACO à l’Opus Dei. Toutes émanent du quartier et poursuivent le même but : permettre à leurs membres de féconder mutuellement leur foi et leur vie professionnelle et d’être témoins de l’Evangile dans le cadre de leur travail. Maître et maîtresse de maison veillent à l’accueil. L’entraide pour la recherche d’emploi souligne l’importance du travail pour le chrétien. Au 3ème étage, la « chambre haute » est un lieu de prière et de célébrations. Pas de messe le dimanche. Les tours sont vides ! Mais eucharistie quotidienne.

Au service de ces multiples cellules d’église, l’équipe de coordination rédige le « Fil rouge », extrait des comptes rendus de chaque équipe. Fil conducteur de l’année l’équipe d’animation pastorale fait le lien avec l’évêque du lieu et les divers diocèses de la région.

 

Un signe d’Eglise. Un mode de présence spécifique.

Attentive au monde des affaires qui l’entoure, Notre Dame de Pentecôte, la Maison d’Eglise de La Défense, est un lieu où exigence évangélique et sensibilité de l’homme moderne se rencontrent intimement.

Elle est reconnue par les autorités publiques de la Défense comme l’un des acteurs participant à l’animation du quartier. Les medias s’intéressent à son rayonnement. Elle contribue à l’élaboration d’une pensée éthique en matière économique et sociale où s’enrichissent mutuellement la pensée de l’Eglise et l’expérience du terrain. Elle édite les “Cahiers d’espérance”.

Un laboratoire pour l’avenir ?
Pourquoi, se demande Michel Anglarès, ne pas s’inspirer de cette expérience à tous les niveaux de l’Eglise ?

Visibilité et invisibilité. La parabole du levain dans la pâte, référence du relais Jean XXIII d’où N-D. de Pentecôte est issue et la recherche d’un équilibre entre visibilité et discrétion, enfouissement et identité affirmée, sont toujours d’actualité.

Refonte complète de la pastorale ? La sécularisation a tout bouleversé dans le système paroissial. N-D. de Pentecôte offre un nouveau visage : pas de baptêmes d’enfants, ni de catéchisme ; pas de mariages ; pas d’enterrements ; pas de messe du dimanche. Par contre, il s’agit bien d’une présence d’Eglise dans ce quartier laborieux. Dans une paroisse, la vie professionnelle est loin d’être première ! Et pourtant comment Dieu pourrait-il être absent de cet immense réseau humain ? Il nous y précède. Il s’agit de le suivre. Cette attention à la vie n’est pas une simple méthode, elle est fondamentale pour la crédibilité de cette présence. Elle conditionne sa lisibilité.

Vers de nouvelles entités ecclésiales. Donner la priorité à ces petits groupes diversifiés que prône l’Evêque de Nanterre. Ils assurent la qualité fraternelle d’assemblées chrétiennes plus grandes. Leur premier rôle : donner sens à la vie. Ne pas réduire notre témoignage à une morale, à une idéologie, à une pratique rituelle, ni à une forme plus ou moins subtile d’embrigadement identitaire.

La pastorale traditionnelle est centrée sur la liturgie. Il y a urgence à inverser complètement le rapport traditionnel « sacramentalisation évangélisation ». La tradition de l’Eglise n’a jamais été que les sacrements donnent la foi. Au contraire ils la présupposent et ensuite la nourrissent.

Le couple clercs-laïcs au service de la Maison est constitutif de l’Eglise et est indissociable. Il exige débat et liberté d’expression, conditions d’une bonne réception de la Parole. Une citation de Jean Rigal (revue Jonas N°46) rappelle la maxime d’Eglise: « Ce qui touche à tous doit être discuté et approuvé par tous ».

Ce couple permet aussi de lier étroitement intelligence de la foi et pastorale. Le livre est émaillé de réflexions théologiques savoureuses qui lui donnent toute sa profondeur.

Paul-Maurice Dupont

    Anglarès (Michel). Chrétiens en quartier d’affaires. Une église à La Défense : enjeux pastoraux et théologiques. L’Harmattan, 2012 (Michel Anglarès a été, 11 ans, recteur de Notre-Dame de Pentecôte. Il est membre de l’Equipe Nationale de Jonas).

     Paul-Maurice Dupont, également membre du collectif de Jonas, a écrit cette présentation dans « Le Courrier de Jonas » (N° 150, mars 2013, p 57-58). A plusieurs reprises, Témoins a exprimé son amicale estime pour le travail accompli par les groupes Jonas. ** Voir le site ** 

 

 

 

 

 

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