Jean-Robert YAPOUDJAN est actuellement directeur du centre de formation d’INITIATIVES. Cette association créée par une équipe de chrétiens voulant apporter la richesse de l’Evangile à la construction de la société, a pour objectif dans sa branche FORMATION d’aider les stagiaires à définir un projet et à obtenir un diplôme dans les filières éducatives, et de l’animation.
Jean-Robert a pris du temps pour nous faire part de son parcours dans le milieu éducatif ; il est apparu avec force au cours de cet entretien, qu’au long de ce parcours, Jean-Robert et son épouse Maïté qui a, de son côté, une formation d’assistante sociale, ont formé une équipe dont les deux piliers ont été partage et complémentarité.
Jeunes mariés Jean-Robert et Maïté se sont engagés dans un club de prévention de la délinquance dans une banlieue près de Lille :Maïté était déjà assistante sociale, et Jean-Robert était éducateur sans formation. Cette expérience fut riche avec des interventions auprès de jeunes enfants, d’adolescents et des familles car l’adhésion des parents est indispensable pour tout projet éducatif concernant leurs enfants ; pour Jean-Robert une raison de leur acceptation par les habitants du quartier a été le fait d’habiter au milieu d’eux.
C’est en 1975 que désireux de servir leur prochain mais de se préoccuper de sa personne dans son intégralité, Jean-Robert et Maïté ont commencé des études de deux ans dans un institut biblique de l’Armée du Salut à Paris.
Après cette formation très variée l’orientation du couple a pris tout de suite un caractère social puisque, au lieu d’un service dans un poste d’évangélisation, c’est une action au sein d’un Institut Médico-Educatif que les responsables de l’Armée du Salut lui ont proposée : cette maison située près d’Orléans accueillait des adolescents déficients mentaux. C’est dans cet emploi que Jean-Robert a commencé une formation d’éducateur spécialisé en cours d’emploi. Il est vrai que dans beaucoup de domaines pour être utile la bonne volonté ne suffit pas et une formation est nécessaire pour éviter bien des faux pas. Avec bonheur Jean-Robert se rappelle comment Dieu les conduisit son épouse et lui dans la charge d’aumônerie vers un temps très vivant de lecture de biographies d’hommes ou femmes de Dieu ou de récits chrétiens se passant au milieu d’adolescents. Ce temps pourtant obligatoire après le petit déjeuner devint très attendu par les jeunes toujours très impatients de connaître la suite des histoires.
Au bout de six mois dans cette institution, on fit appel à Jean-Robert et Maïté pour remplacer la directrice d’un Foyer d’Action Educative à Nîmes ; ce foyer accueillait des jeunes en difficulté ou en péril, caractériels ou prédélinquants. Maïté tenant le rôle d’éducatrice-chef et Jean-Robert prenant en charge les questions administratives devaient veiller sur ces jeunes : les plus grands rentraient le soir après leur journée au collège ou au lycée, au travail ou en apprentissage, tandis que pour les petits niveaux il y avait une école interne. Ce remplacement dura neuf mois et fut suivi d’un retour auprès des jeunes déficients mentaux d’Orléans pendant deux ans.
C’est alors que l’Armée du Salut sollicita notre couple ami pour oeuvrer auprès de jeunes délinquants en Alsace, d’abord à Strasbourg où Jean-Robert termina ses études d’éducateur, puis à Mulhouse dans un foyer prévu pour quarante jeunes filles ; dans cette période Jean-Robert se prépara aux fonctions de direction d’établissement social. Avec la conviction qu’une rencontre avec Jésus-Christ pouvait bouleverser ces vies, Jean-Robert et son épouse mirent en place des occasions d’entendre l’Evangile, sans jamais aucune contrante : ce furent par exemple partager la vie de famille avec les jeunes filles volontaires un week-end par mois dans les Vosges, deux comédies musicales sur le fondement de l’Evangile montées ensemble et puis une coopération qui est vraiment un exemple avec un groupe de jeunes chrétiens de Belfort.
Une grande difficulté et une vraie souffrance a été de voir des jeunes filles venir à Jésus-Christ, connaître de véritables bouleversements dans leur vie…puis s’arrêter dans cette vie nouvelle et se laisser entraîner par une bande de copains ou rattraper par la drogue… Jean-Robert et Maïté prirent conscience que l’embauche d’éducateurs non chrétiens ne permettait pas au sein du foyer une assise morale cohérente et ferme pour des personnes encore fragiles.
Face à cette impasse le couple choisit d’accepter le travail de direction qui leur fut offert au BERCAIL. Cette maison à caractère social d’éthique chrétienne accueille soixante enfants et adolescents ; elle se trouve à Guebwiller en Alsace. Choisir d’aimer, choisir d’accueillir, choisir d’accompagner ces jeunes sont les règles d’or de l’action au Bercail. C’est pour cela que les enfants sont répartis en unités de vie de six à neuf enfants. Un couple éducatif assisté d’un équipier ou une équipière encadre chaque groupe : un modèle parental est ainsi offert aux enfants. Une richesse du Bercail est un bel exemple : le soutien proposé aux chrétiens peut prendre des formes très concrètes comme une participation à l’action éducative auprès des enfants ou le parrainage d’un enfant par une famille qui partage ainsi avec lui les trésors que Dieu lui a donnés.
C’est en 1991, après six ans de service au Bercail au sein d’une équipe partageant la même vision, que nos amis ont été sollicités par l’Action Sociale Evangélique ( ASEV ) ; une coopération débuta avec INITIATIVES en 1992. Depuis 1996 Jean-Robert est chargé d’organiser la formation dans les deux associations. A Initiatives la formation à caractère social se fait avec la volonté d’avoir un contact très personnalisé avec chaque stagiaire afin qu’après un bilan personnel et professionnel, après la présentation des métiers chacun puisse choisir l’orientation qui lui convient vraiment.
Les moments passés avec Jean-Robert furent riches et chaleureux .Ils me rappelèrent ce passage du Psaume 1 : “ Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel…est comme un arbre planté près d’un courant d’eau qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne flétrit jamais… ”

Les formations du secteur social :
On peut citer les métiers d’animateur (plusieurs brevets ou diplôme), d’aide médico-psychologique (auprès de personnes handicapées ou de personnes âgées dépendantes), de moniteur-éducateur, d’éducateur spécialisé ou de jeunes enfants et d’assistant de service social. A noter la brochure “ les métiers du social et du médico-social ” publiée par l’ASEV :
y figurent aussi les adresses de nombreux centres de formation. Plusieurs formations ou cycles préparatoires existent à Initiatives ; des demandes d’agrément de formations sont en cours.

S’engager en milieu chrétien :
– en milieu évangélique, au début 2000, l’ASEV a contact avec 115 établissements qui lui font connaître leur besoins en personnel ; elles sont retransmises par JOBASEV. L’ASEV assure aussi un travail important d’information et de formation dans le cadre de l’action sociale à la demande d’associations et d’églises.
– en milieu catholique, la délégation du Secours Catholique de chaque diocèse est à même d’orienter chaque chrétien désireux de s’engager concrètement vers l’association ou l’institution du secteur correspondant à l’appel qu’il ressent. Pour Paris le Guide Initiatives Jeunes est riche en adresses.

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