C’est à l’occasion de journées organisées autour de l’innovation dans l’église et de l’église émergente que Témoins a rencontré Martine Bacher et découvert ses talents de caricaturiste, sa manière à elle de contribuer aux débats. Conquis par la pertinence de ses coups de crayon, Témoins a souhaité exposer ses dessins dans la Galerie ** la voir **  et bien sûr connaître un peu la vision que l’artiste a de son art.  

T : Bonjour Martine et merci d’accepter de répondre à quelques questions. Pouvez-vous, en deux mots, nous dire votre perception du dessin humoristique ?

Martine : Les caricatures ne sont pas des dessins humoristiques, c’est une autre perception de la réalité qui parle plus, que bien des discours. Que ça fasse rire c’est un fait, mais le plus souvent, ça fait grincer…….ou met le feu. On rit mais ce n’est pas drôle. La problématique soulevée est parfois dérangeante. La caricature de “l’église du lien et non du lieu” en est l’illustration, ces pasteurs qui ligotent leurs paroissiens avec leur théologie et leur morale et les paroissiens qui se laissent lier avec le sourire, pour moi c’est tragique, ça recouvre des vraies histoires de vie et ce n’est pas humoristique pour deux sous.

 

T : Pour quelles raisons ?

Martine : La question à poser pour nous, c’est “est-ce qu’on peut utiliser ce mode d’expression pour mettre le doigt sur les travers, les carences, les déviances de nos églises respectives”? Ma réponse est oui, pas pour une question de liberté d’expression, mais parce que c’est un moyen efficace pour être entendu par le plus grand nombre.

T : Qu’est-ce qui vous motive ?

Martine : Ce qui me motive: l’impuissance et souvent la colère devant des situations bloquées qui n’ont à vue humaine pas de solutions. L’orateur au sommet de sa pile de livres et de sa science à qui s’adresse-t-il? En tout cas pas  au personnage planté devant son ordinateur. Alors à qui s’adresse la critique? Chacun répond comme il veut, à partir de là où il se trouve.

T : Quelles sont les difficultés de cette pratique artistique ?

Martine : La caricature a ceci d’intéressant, elle permet d’échapper à sa propre remise en question avec la bonne dose de mauvaise foi dont nous sommes coutumiers. Les difficultés de l’exercice : ne pas tomber dans le consensuel gnan gnan, être pointu sans être blessant, ne pas chercher à plaire…

T : Merci

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