Pourquoi ?

Au cours des dernières années, nous avons analysé la situation en France à partir de la littérature de recherche, mais aussi à partir de nos expériences personnelles. Notre hypothèse de départ était celle d’un porte-à-faux, d’un écart grandissant entre les églises institutionnelles et une partie croissante de la population. Cette hypothèse s’est vérifiée.
En Grande-Bretagne, le mouvement en faveur de l’Eglise émergente repose sur le constat que les églises classiques répondent seulement à un secteur de la population actuellement en diminution. En France, comme dans d’autres pays (Cf. les livres de Jamieson) (1) des chrétiens se sont éloignés des églises classiques, mais gardent la foi notamment dans d’autres configurations (petits groupes etc.). Ils témoignent d’aspirations profondes à de nouvelles formes d’église. La baisse de la pratique dominicale régulière exprime également une réelle insatisfaction. Bien plus, comme le remarque également Michael Moynagh en Grande-Bretagne, beaucoup de gens sont sortis de la culture religieuse au cours de ces trente dernières années. Tout effort pour aller à leur rencontre requiert d’inventer avec eux de nouvelles formes de communication et d’expression. Le problème est le même en France lorsqu’on considère la proportion croissante des « sans religion » dans les générations les plus jeunes (jusqu’à 55 ans) (2).

Des expériences personnelles vont dans le même sens. Un papa disant à son petit garçon à qui on avait remis un aide mémoire des différents moments de la messe : « maintenant tu vas comprendre », s’est vu répondre : « Papa, c’est toujours la même chose ». Ainsi des enfants perçoivent le manque de créativité de la liturgie de la même façon que d’autres adultes ne supportent plus le poids de l’héritage du passé.

Mais comment faire autrement ? On ne peut changer que si l’on entrevoit une alternative. Sinon on pense à autre chose ou bien on adopte une attitude de déni. Les informations sur l’église émergente venant de pays étrangers montrent que c’est une alternative plausible. C’est une bonne nouvelle ! Lorsqu’une voie nouvelle est expérimentée, lorsqu’un horizon s’ouvre, on peut s’y engager.

La question qui se pose maintenant est de savoir comment cela est-il possible en France. Une première réflexion a déjà été engagée sur ce thème : « La Grande-Bretagne en mouvement, la France en attente » (3).
Essayons de reprendre ici la comparaison en termes plus directs.

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Comment ?

Certainement les contextes français et britanniques sont différents. Mais ils présentent aussi des ressemblances, car ils participent à l’évolution de la culture européenne et plus largement occidentale.
Envisageons successivement la « demande » et « l’offre ».

En ce qui concerne la « demande », il nous paraît que la situation dans les deux pays est assez voisine malgré des origines différentes. Ainsi, d’après les enquêtes, la proportion des agnostiques est à peu près analogue (celle des athées est un peu plus forte en France). La recherche entreprise par Nick Spencer en Grande-Bretagne fait apparaître des attitudes qui semblent voisines de celles qu’on pourrait observer en France : méfiance vis-à-vis du passé institutionnel mais aussi aspirations spirituelles (4). Dans les deux pays, la pratique dominicale a fortement baissé au cours des trente dernières années. En Grande-Bretagne, la projection des courbes est alarmante. En l’absence de recherches aussi précises, on ne peut cependant penser que la situation en France soit plus favorable. Un récent sondage publié par le journal La Croix confirme la chute de cette pratique (5). À l’inverse, en France comme en Grande-Bretagne, les sociologues mettent en valeur l’importance des aspirations spirituelles.

Ainsi, il y a des évolutions comparables dans les deux pays. Dans certains milieux évangéliques à vocation missionnaire, on a tendance à présenter la France en terme de «désert spirituel». Nous ne recevons pas cette analyse qui méconnaît un certain nombre de réalités. Par exemple, en terme de fréquentation, le catéchisme en France résiste beaucoup mieux que l’école du dimanche en Grande-Bretagne. Certainement, la France est un « pays de mission », mais la Grande-Bretagne aujourd’hui est dans une situation comparable. Par ailleurs, il ne faut pas méconnaître l’empreinte encore manifeste de la christianisation dans les deux pays. Mais ici comme outre-Manche, un tournant majeur est intervenu et la situation est critique.

Si on considère maintenant l’offre, il nous paraît que les ressources en Grande-Bretagne sont beaucoup plus importantes. Les forces capables de promouvoir l’église émergente sont manifestement plus étoffées.
D’une part, à partir de certains milieux chrétiens militants, les initiatives missionnaires sont beaucoup plus développées. D’autre part, le corps pastoral dans les différentes églises, y compris l’église anglicane, est beaucoup plus nombreux qu’en France (6). Michael Moynagh, dans son dernier livre, apporte des indications qui font contraste avec la chute actuelle et prospective du clergé catholique en France, telle que l’a montré une enquête du journal La Croix (7).

Par ailleurs, on observe en Grande-Bretagne un pluralisme qui contraste fortement avec la prédominance de l’institution catholique en France.
Or l’innovation, dans tous les domaines, souffre de la centralisation et de l’uniformité. Cependant, au cours du dernier demi-siècle, le paysage religieux, comme l’a montré Danièle Hervieu-Léger, a fortement changé en France. Le contrôle social totalitaire exercé par l’institution catholique s’est effondré. La situation passée laisse sans doute des séquelles (à analyser), mais nous sommes maintenant dans un champ plus ouvert.

Dans ce contexte, le développement de l’église émergente en France peut bénéficier d’une collaboration internationale. Celle-ci paraît même indispensable. Le développement de l’église émergente est intervenu au départ, pour une part majeure, dans des pays extérieurs à la France, au moins en tant que réalité visible et identifiable. Le retard français en ce domaine traduirait-il une spécificité de notre culture ? En fait des prémices existent bien en France. Il y a certes dans le monde des cultures différentes, mais on observe aussi à travers l’histoire, et sans doute de plus en plus, des courants transnationaux et transculturels. Depuis une quarantaine d’années, le renouveau charismatique s’est étendu de cette façon, et il a pénétré largement en France.
Aujourd’hui on en perçoit mieux les limites dans la nécessité d’allier davantage affectif et cognitif, émotion et intelligence. Dans son livre : Church Planting, Stuart Murray montre les requêtes nouvelles adressées aux églises charismatiques par la culture d’aujourd’hui (8).
La spécificité nationale est parfois invoquée comme une barrière à l’encontre des innovations étrangères. Tout récemment, pendant quelques années, on a pu penser que les cours Alpha, nés en Grande-Bretagne dans une église anglicane charismatique, ne parviendraient pas à franchir la Manche. Après un piétinement initial, il y a aujourd’hui en France, une promotion active des cours Alpha dans l’ensemble des dénominations françaises.

Ainsi, si, comme nous le croyons, l’Eglise émergente répond bien à une aspiration actuelle et si elle est portée et animée par le Saint Esprit, notre action pour la promotion en France, peut rencontrer des sérieux obstacles, mais la voie est ouverte.

L’église émergente doit répondre à de fortes attentes. En effet, d’une certaine façon, il ne s’agit pas moins que de susciter une nouvelle forme d’église en phase avec une culture en complète mutation. C’est dire l’ampleur du chantier. Lorsqu’on se reporte à la description du courant de l’église émergente, on s’aperçoit que les forces à l’œuvre pour la promouvoir doivent réunir à la fois plusieurs critères que l’on pourrait énumérer en ces termes : conviction missionnaire, ouverture culturelle, ouverture institutionnelle. Cette conjonction est requise par la nature même du projet. Dans notre réflexion sur la promotion de l’église émergente en France, nous allons donc être amenés à nous demander pour chaque milieu confessionnel, dans quelle subculture on peut trouver une combinaison de ces trois critères. Et par-delà, cette combinaison adviendra plus facilement dans un milieu interconfessionnel moins soumis à la structuration engendrée par le passé institutionnel et ainsi plus favorable aux recompositions.

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Les critères à réunir. Essayons d’expliciter davantage les critères dont la combinaison caractérise l’église émergente.

Il y a d’abord une conviction de foi fondée sur l’inspiration biblique, et allant à l’essentiel de la théologie des premiers siècles en actualisant le sens de celle-ci, par exemple en montrant la pertinence relationnelle de la dimension trinitaire, ou en mettant en valeur l’importance d’une théologie de la création qui donne un sens à la prise en compte de la créativité culturelle. Les textes de Moynagh ou de Pete Ward sont instructifs à cet égard (9). Et par ailleurs, la dimension missionnaire découle de cette inspiration. C’est le projet de Dieu en marche. Et aujourd’hui, dans un contexte d’apparente indifférence, comment ne pas exprimer sa foi et l’exprimer pour la vivre ? Cette conviction est donc aux antipodes à la fois d’une attitude triomphaliste, mais aussi d’une philosophie qui, en réaction contre la triste mémoire de totalitarisme et du refoulement, verserait dans un simple humanisme social.

Il y a ensuite une ouverture culturelle, qui est appel, comme en d’autres périodes de l’histoire, mais cette fois à un degré d’intensité inégalée, à permettre la germination d’une forme nouvelle de christianisme en phase avec la mutation culturelle. Annonçons la foi et permettons à ceux qui la reçoivent de construire leur expression en des termes entièrement nouveaux. Une telle approche requiert une foi personnelle où le message se développe librement, indépendamment de la conception patrimoniale des institutions, cet ensemble de gestes, de signes hérités du passé, patrimoine historique respectable, mais dépassé. A vin nouveau, outres nouvelle.

Il y a enfin une ouverture institutionnelle. Et là, il s’agit tout simplement d’une ecclésiologie fondée sur le retour au Nouveau Testament et aux premiers siècles de l’église. Comme le montre Stuart Murray, nous sommes entrés dans une phase nouvelle : la post chrétienté (10). Et si l’on parle en termes de post-modernité ou d’ultra modernité, les constructions érigées à partir des strates culturelles du passé et exprimant une culture hiérarchique, impériale et monarchique sont également complètement déphasées.
Cette perspective recueille de plus en plus un large assentiment. Le changement est à l’œuvre. Il a commencé il y a plusieurs siècles déjà, dans l’élan de la Réforme. En milieu catholique, le Concile Vatican II a donné une légitimité à un désir de profonde transformation. Mais on assiste aujourd’hui à la remontée d’un courant conservateur et même régressif. Ainsi le milieu catholique est-il partagé en courants contrastés.

Cette description éclaire la situation spécifique de la France. La France hérite à la fois d’une conception centraliste du pouvoir politique et du pouvoir religieux. Mais cette conception a donné lieu et donne lieu à des mouvements de rejet. Ces mouvements caractérisent l’histoire des deux derniers siècles, mais ils prennent une forme nouvelle dans le contexte de la mutation culturelle, cette Seconde Révolution Française dont parle Henri Mendras (11). Les sociologues comme Danièle Hervieu-Léger ou Jean-Paul Willaime décrivent la montée d’une culture nouvelle ? qui se prête au développement d’une église émergente.

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Les sous-cultures concernées.

Dans ce nouveau contexte, quels sont les milieux, les sous cultures susceptibles de participer au développement de l’église émergente. Leur participation dépend de leur capacité à conjuguer les trois critères que nous avons énoncées : conviction missionnaire, ouverture culturelle,
ouverture institutionnelle. Où trouve-t-on cette « combinaison gagnante » ?! Si on applique cette grille d’analyse aux différents milieux confessionnels, on débouche sur l’identification de sous cultures, de minorités actives.

Milieu Catholique

En milieu catholique, dans la situation actuelle, prévaut la persistance du verrouillage institutionnel. On pourrait reprendre le titre d’un ancien livre sur la France du sociologue Michel Crozier : « la société bloquée ». Par exemple, comment accepter qu’un édit du Vatican comme «Redemptionis sacramentum» puisse aujourd’hui encore prétendre régir en des termes archaïques, l’eucharistie catholique ? (12) Mais il faut en même temps analyser les contextes sociaux dans lesquels se développent une liberté et une indépendance de fait par rapport à cette structure hiérarchique. L’analyse sociologique des états totalitaires nous a montré l’importance des résistances. Une ambiance sociale peut annihiler la réception des messages autoritaires. C’est dans les milieux correspondants, inspirés par la légitimité du Concile Vatican II, que peut être reçu le message de l’église émergente.

C’est dans les mêmes cercles qu’on pourra déceler l’ouverture culturelle nécessaire. Cependant la présence de celle-ci ne se résume pas à la résistance vis-à-vis du passé institutionnel. Elle requiert une entrée en phase avec la culture d’aujourd’hui, une capacité d’initiative et de créativité qui doivent être encouragées par un environnement favorable.
Il faut dépasser une culture élitiste socialement privilégiée dans certains milieux.

Enfin, la conviction missionnaire est diversement interprétée et acceptée en milieu catholique. Elle peut être valorisée dans les milieux conservateurs et traditionalistes dans une perspective de restauration et de reconquête. Et en opposition à ces milieux, les initiatives «missionnaires» peuvent susciter réserve et opposition dans des milieux «progressistes» redoutant le triomphalisme passé. Malgré le mouvement qui a développé l’entrée de la Bible en milieu catholique et malgré les affinités entre la lecture de celle-ci et l’autonomie croyante, on constate aussi un certain déficit dans la présence d’une inspiration biblique capable de fonder une conviction de foi personnelle. Plus généralement une longue situation de dépendance a entravé le développement de l’autonomie spirituelle.

Au total, en milieu catholique, la conjugaisons des trois critères pourra se trouver dans un groupe minoritaire rassemblant des personnes ayant puisé dans différentes influences : théologie conciliaire, ressourcement personnel souvent dans la mouvance charismatique, oecuménisme.

Milieu protestant

On peut se demander de la même façon comment la combinaison des critères s’applique en milieu protestant, réformé et luthérien. Ici il n’y a pas d’obstacle au niveau de la structure institutionnelle. L’ouverture culturelle existe comme l’a montré la création d’un pastorat féminin.
Mais on peut se demander si l’attachement à l’histoire et la présence d’une « haute culture » associée à un milieu social permet autant que faire se pourrait, la créativité requise par la mutation culturelle. De même, les orientations théologiques ne se prêtent pas toutes à l’affirmation d’une conviction missionnaire, certaines tendances valorisant davantage le débat philosophique.

Milieu évangélique

Le milieu évangélique nourrit en France comme en Grande-Bretagne une conviction de foi ayant des incidences missionnaires. Sous des formes diverses, l’ecclésiologie y est inspirée par le Nouveau Testament. Et en conséquence, on ne trouvera pas dans ces milieux des obstacles institutionnels majeurs. La pratique, cependant, est parfois éloignée d’une approche participative, en fonction d’un contexte historique. La difficulté, en milieu évangélique, se situe donc davantage dans le rapport avec la culture d’aujourd’hui. Si le milieu évangélique entre très remarquablement en phase avec certains traits de cette culture, dans le domaine de la musique ou des technologies de communication par exemple, dans d’autres domaines comme la pensée sur la condition féminine ou une présence active dans l’espace public, ce milieu évangélique est encore en retrait.

L’affirmation de ce milieu dans le champ religieux français est récente (13). Longtemps relégué aux marges de la société, il a vécu dans une forme d’isolat culturel, et il hérite de cette situation une attitude défensive dans certains domaines. Par contre, il bénéficie d’un grand atout : son ouverture internationale en rapport avec ses affinités anglo-saxonnes. Au total, aujourd’hui, c’est sous doute dans le milieu évangélique que la conjonction des trois critères caractéristiques de l’église émergente se trouve le mieux réalisée. Certes, là aussi, elle circonscrit une minorité. On peut imaginer que cette minorité pourra s’élargir en fonction d’une évolution naturelle : la montée de générations plus instruites, la sortie d’un enclos défensif, et la participation à l’international.

Milieu interconfessionnel

Enfin, les milieux interconfessionnels peu nombreux, sont des laboratoires, des ateliers propices au développement de l’église émergente. En effet, ils échappent à l’influence structurante des grands systèmes et permettent ainsi des recompositions, l’exercice d’une créativité, sans rompre avec les églises avec lesquelles leurs membres sont en relation. On pourra analyser l’exemple de Témoins qui a pour origine des groupes qui ont été, dès les années 70, des premières apparitions de l’église émergente en France (14). Le dialogue œcuménique est différent, car la compréhension ainsi engendrée ne mène pas nécessairement au mouvement et peut figer les lignes de démarcations.
Mais il existe aussi un œcuménisme de base qui se rapproche de l’interconfessionnalité. L’Église émergente recompose le paysage chrétien selon des critères autres que dénominationels. Par suite, elle est promue et servie par une dynamique interconfessionnelle.

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Propositions

À partir de cette analyse, on peut développer un certain nombre de propositions concernant le développement de l’église émergente en France.

· Il y a actuellement en France des éléments à partir desquels peut s’y développer un courant d’église émergente.
· Ces éléments sont, en termes quantitatifs, peu nombreux. Au départ, les ressources sont modestes.
· Ces éléments se trouvent dispersés dans des milieux confessionnels différents. Le développement du courant de l’église émergente requiert une dynamique interconfessionnelle permettant à des chrétiens, aux cheminement divers, d’apporter leur contribution.
· Dans un pays où le religieux non institutionnalisé suscite parfois la suspicion, dans un contexte où les institutions religieuses sont pour certaines dans une « culture du contrôle », même si cette culture est en régression, l’église émergente, par son caractère modeste, ne devrait pas éveiller de crainte, mais elle a en même temps besoin pour ne pas susciter des inquiétudes, de pouvoir être identifiée comme un courant, un mouvement nouveau, spécifique, apportant sa contribution propre. Cet objectif devrait être atteint par la constitution d’un réseau.
· Si le point de départ est modeste, différents facteurs peuvent à terme favoriser ce courant. Dans la durée, l’ouverture culturelle et l’ouverture institutionnelle sont encouragées par la dynamique de la société globale. L’héritage du passé, même s’il s’inscrit dans une dynamique identitaire au sein de certains milieux, peut ainsi, être progressivement relativisé. On peut par exemple attendre un relâchement des attitudes défensives présentes dans certains milieux évangéliques.
· La dynamique internationale qui porte le développement de l’église émergente est un atout pour la progression de celle-ci en France. C’est un vecteur dans la longue durée. L’église émergente en France devrait s’inscrire dans une collaboration internationale et bénéficier de l’expérience et des ressources existant dans d’autres pays.
· Ces considérations peuvent éclairer la définition d’une stratégie permettant de favoriser le développement de l’église émergente en France : au départ, un rassemblement nécessairement modeste et s’élargissant peu à peu.
La constitution d’un réseau permettant à de petites communautés de s’associer et d’être reconnues.
La mise en commun de ressources, notamment par un travail de communication et d’expression mettant en valeur les expériences en France et dans d’autres pays.
La création d’outils en ce sens : site Internet, publication etc.
Une créativité bénéficiant du caractère interconfessionnel et de la dimension internationale de ce courant.
Un travail de recherche et d’expérimentation permettant le développement du dialogue avec les personnes en recherche et une annonce de l’Evangile en des termes pertinents.
Un élan de prière à la mesure de l’enjeu !

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A la suite du texte sur « le courant de l’église émergente, un état d’esprit, un processus » (15), cette approche cherche à éclairer et à susciter une dynamique d’action dans le contexte français. Elle prend la forme d’un texte relativement bref avec les limites que cela entraîne dans l’exposition de la pensée, c’est-à-dire des raccourcis et des approximations. C’est donc un texte qui a essentiellement pour but de stimuler la réflexion et d’ouvrir le débat.

Jean Hassenforder

Références

(1) Jamieson (Alan), A churcheless faith, SPCK, 2002 Jamieson (Alan), Journeying in faith, SPCK, 2004
(2) Bréchon (Pierre), Les attitudes religieuses en France : Quelles recompositions en cours ? Archives de Sciences sociales des religions, n° 109, janvier-mars 2000, pp 11-30 Les sans-religion constituent la moitié ou plus de l’échantillon en dessous de 50 ans.
(3) Hassenforder (Jean), Une perspective comparative sur l’église émergente. La Grande-Bretagne en mouvement, la France en attente. www.temoins.com.(Groupe de recherche, perspective)
(4) Spencer (Nick), Beyond belief. Barriers and bridges to faith today, London institute for contemporary christianity, 2003 Analyse : Hassenforder (Jean), Comment pensent les agnostiques? www.temoins.com. (Groupe de recherche, perspective)
(5) La Croix, 24 décembre 2004, n° 37020 De 2001 à 2004, en 3 ans, l’assistance mensuelle à la messe est passée
de 10 % à 7,7%. Si l’on se reporte au critère établi dans la longue durée : l’assistance à la messe chaque semaine, on est passé de 25% dans les années 1960 à 4,5% en 2004 (6) Moynagh (Michael°, Emergingchurch.intro. Monarch books, 2004 (Cf. p.104) En Grande-Bretagne, l’Eglise anglicane dispose de 12500 pasteurs confirmés
(7) Journal La Croix, 29, 30, 31 mai 2004 : « Dans dix ans, l’église catholique en France pourrait ne plus compter que 4500 prêtres de moins de 65 ans, soit trois fois moins qu’aujourd’hui ». En regard, le recrutement des pasteurs dans l’Eglise Réformée de France est beaucoup plus satisfaisant.
(8) Cf. Murray (Stuart), Church planting, Laying foundations, Paternoster Press, 2000 (Compte-rendu : Hassenforder (Jean), Vers une nouvelle générationd’églises? www.temoins.com et idea, n° 6, juillet 2003, pp. 1-4)
(9) Moynagh (Michael), emergingchurch.intro. Monarch books, 2004 Ward (Pete), Liquid church, Paternoster, 2002
Le premier livre de Michael Moynagh : “changing world, changing church” a été traduit en français sous le titre : l’Eglise autrement (Empreinte, 2003)
(10) Murray (Stuart), Post-christendom, church and mission in a strange new world, Paternoster, 2004 (cf. Faire église en post-chrétienté..www.temoins.com)
(11) Mendras (Henri), La Seconde Révolution Française 1965 ? 1984; Gallimard, 1988
(12) Commentaire dans le numéro spécial d’Ecoutes et Regards (Eglise en marche ?), n° 54, décembre 2004
(13) Fath (Sébastien) Du ghetto au réseau. Le protestantisme évangélique en France 1800-2005. Labor et Fides, 2005
(14) Cf. La dynamique de Témoins, Témoins, n° 141, mai/juin 2003, pp. 4-14
(15) Hassenforder (Jean), Le courant de l’Eglise émergente. Un état d’esprit, un processus, décembre 2004. www.temoins.com. (Groupe de recherche, perspective) On trouvera dans ce document un renvoi aux documents majeurs concernant l’Eglise émergente et notamment aux comptes-rendus des journées organisées sur ce thème à Paris en 2003 et 2004 par Evangile et Culture en collaboration avec Témoins.

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