La religion évoque-t-elle chez vous de mauvais souvenirs ?

Les jeunes ont en général une mauvaise image de la religion. Pour certains, il y a de mauvais souvenirs hérités de l’histoire: les guerres de religion, le fait que des gens se soient battus au nom de Dieu.

Pour d’autres, les images en provenance des média ne les attirent pas. Par exemple, la messe à la télé les refroidit, leur parait monotone alors qu’ils ont envie de quelque chose de dynamique. La religion paraît austère. Malgré tout, les jeunes ont soif de Dieu, mais ils n’ont pas envie d’adhérer à une église ou à une communauté.

Aussi, j’évite d’employer le mot “religion”. Par contre la foi les interpelle parce que c’est une relation. Cette relation se vit au concret, au quotidien. Elle m’aide dans la vie de tous les jours. Cette perspective les interpelle parce que eux aussi ont des soucis, des questions par rapport à leurs études, à leur vie sentimentale, à leur avenir.

Quand ils voient que je m’adresse à Dieu pour qu’ Il me guide dans ma vie, ils se sentent interpellés. Ce n’est plus de la religion.

Daniel Pialat, Témoins N°114 p 10

Quelque part, j’associais Dieu à une contrainte, à la soumission à une règle, à un ordre, ce qui s’opposait à l’approche dominante marquée par la recherche du plaisir en tout sens.

Dieu, par son existence même, marque des limites vis-à-vis de notre imaginaire. Or, dans la mentalité de l’époque, les limites étaient rejetées : ” Ni Dieu, ni maître “, ” Il est interdit d’interdire “. Je percevais alors Dieu comme une limite à ce que je pouvais penser ou faire. Je voulais laisser libre cours à toutes mes questions, à une exploration incessante. J’avais peur de m’enfermer dans un mode de pensée. Pour moi, Dieu c’était un système.

Cependant, si j’avais le sentiment de construire ma personnalité en dehors de toute morale chrétienne, j’avais aussi l’impression de me retrouver face à moi-même. J’avais trouvé une liberté par rapport à mon éducation et à la religion, mais je commençais à me sentir prisonnier de moi-même, bref une espèce d’enfermement.

Alain GUBERT, Témoins 114 p 14

La plupart des gens ont fréquenté autrefois le catéchisme. Mais en général, l’église ne les intéresse plus. Ils ont l’impression qu’elle n’a plus rien à leur dire et davantage encore, qu’elle n’a plus rien à leur faire vivre ; alors que par ailleurs, on leur propose des expériences. La religion ne les intéresse plus. Elle leur paraît coupée du monde actuel avec un langage archaïque. Aussi lorsque nous témoignons nous parlons de la personne de Jésus-Christ. Lorsque nous pouvons dire : j’ai fait une rencontre avec Jésus-Christ, une expérience personnelle, alors les gens sont intéressés. Nous annonçons que Jésus est vivant et qu’il nous aime chacun personnellement.

Françoise SACEPE Témoins N114 p12

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