Yes, we can !
Le message d’Obama.

 Nous ne reviendrons pas ici en détail sur le message politique d’Obama. Il s’est répandu aux Etats-Unis et dans le monde au travers de la presse et des médias. Il a été porté par une immense cohorte de volontaires et de donateurs. Qui pourrait donc l’ignorer ici ? Ce programme trace de nouvelles pistes en faveur de la justice sociale, de l’environnement, de la paix. Il s’inscrit dans un état d’esprit. La liberté est associée au développement du potentiel personnel. Le rassemblement est fondé sur le respect de chacun. Ainsi les énergies peuvent converger, une nouvelle manière de vivre peut émerger. Il y a dans ce mouvement un souffle d’espoir. Un nouvel horizon s’ouvre : « Yes, we can » ; « Oui, nous le pouvons ».
 Ces propos s’inscrivent dans le meilleur de la tradition politique américaine, là où converge l’inspiration prophétique de la Bible et l’idéal des Lumières qui met en forme le respect des personnes. C’est l’héritage des pionniers qui, en passant l’Atlantique, ont rompu avec l’absolutisme de régimes politiques et religieux. Cet esprit va se heurter à des obstacles, et en particulier à la puissance maléfique de l’esclavage. C’est à cet esprit que Martin Luther King se réfère lorsqu’il déclare dans son grand discours : « I have a dream » : « Quand les architectes de notre république écrivirent les textes magnifiques de la Constitution et de la déclaration d’indépendance, ils signèrent un billet à l’ordre de chaque américain. C’est la promesse que chacun, oui les noirs autant que les blancs, serait assuré de son droit inaliénable à la vie, à la liberté, à la recherche du bonheur » (6).

 Quelques pays dans le monde portent ainsi un ferment universaliste.  A côté de la France, c’est le cas des Etats-Unis. Puis-je évoquer ici un souvenir personnel. Lorsque, petit garçon au moment de la Libération en 1944, j’ai pu lire la littérature évoquant cet idéal politique américain, il s’est gravé en moi à travers de grandes figures de l’histoire d’Abraham Lincoln à F.D. Roosevelt. Cet idéal de liberté et de justice était associé à une inspiration biblique. Plus tard, cette référence m’a aidé à résister à l’emprise quasi religieuse du communisme qui a entraîné, autour de moi, le ralliement de quelques camarades catholiques. Au cours des dernières  années, c’est avec d’autant plus de tristesse que j’ai vu le visage politique des Etats-Unis défiguré par la présidence de George Bush.
 Barack Obama ouvre les voies d’un nouvel horizon. Face aux grandes menaces auxquelles nous sommes confrontés : la crise financière et économique, le réchauffement climatique, la grande misère  dans certains pays, ce n’est pas simplement d’un programme dont nous avons besoin. Ce qui compte avant tout, c’est un nouvel état d’esprit.

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