J’ai peur d’un examen, je cherche un travail, je tombe malade, on enfant, mon époux, mon ami souffrent et je ne sais comment les réconforter….Les occasions de s’adresser à Dieu pour lui rappeler combien le monde qu’il a créé est loin de nous satisfaire sont innombrables, plus nombreuses que le nombre infini des étoiles. Et puis quand je regarde les nouvelles, au journal télévisé, alors là, j’ai honte : les enfants meurent de faim, les innocents sont martyrisés, les tsunami détruisent des villages entiers…! Et j’ose parler de moi…

Pourtant, c’est bien le Christ qui nous a dit … « vos cheveux même sont tous comptés» et « faites comme les oiseaux, ils ont toujours à manger… » « demandez et vous recevrez … » « donne nous notre pain de ce jour ». Comme s’il ne fallait pas que je me décarcasse pour le gagner, ce pain de tous les jours. C’est un peu facile, d’attendre les dons de la Providence, les mains ouvertes et vides : Jésus parlait-il pour se moquer de nous ?

Et si Dieu était surbooké ? Mieux vaudrait de toutes façons que je n’use pas mon forfait d’interventions divines, que je le garde pour les choses vraiment graves. Et puis, je n’ai pas appris à réclamer : quand j’étais enfant, mes parents n’étaient pas très généreux, et je préférais ne pas demander, pour ne pas être rejeté ou bien déçu. Alors j’ai pris l’habitude de serrer les dents et de me débrouiller. Ce que je fais pas mal, la plupart du temps, et je me congratule. Et mon orgueil y puise de quoi se nourrir.

Et un jour, c’est la débandade. Je n’en peux plus. Je n’ai plus de courage. Je sais que je n’y arriverai pas seule. J’ai besoin d’aide, et personne pour m’aider. Alors je me tourne vers Dieu. Enfin ! Il a fallu que je tombe au plus bas pour lui tendre la main, pour lui demander de me sortir de là. Mais je n’entends pas sa réponse. C’est le grand silence et ma désespérance grandit comme un poison. Où est- il, Dieu ? Et puis je remonte la pente, je ne sais pas où j’ai trouvé la force qui m’a permis de rebondir, et pour un peu, j’oublierais de Le remercier, Lui, qui m’a entendue et me l’a donnée, cette force, dont j’avais besoin.

Sans que ce soit la catastrophe, il y a des petits moments de vie où Dieu voudrait bien être là pour moi : alors pourquoi ne pas le lui demander ?

N’est ce pas lui montrer que je l’aime, que de lui demander de m’aimer et de répandre sur moi ses bénédictions ? J’ai encore un peu de mal avec le « moi » qui réclame pour « moi ». C’est quand même moins égoïste de demander pour les autres ! Cela étant dit, est-ce vraiment de l’égoïsme de demander quelque chose à Dieu pour soi ?

Ma demande, par ma prière, pourquoi ne serait-elle pas une prière qui touche aussi tous ceux qui demandent, qui sont dans le besoin, tous mes frères humains ?

La prière de demande attire l’amour de Dieu sur nous. Dieu nous donne son amour en répondant à ce qu’on lui demande. Demander, n’est-ce pas permettre à Dieu de nous donner ce qu’il désire pour nous ?

Le fait de demander m’établit plus fermement dans ma relation avec Dieu : une relation où je ne me suffis pas à moi-même, une vraie relation de confiance et d’amour.

Une prière de demande n’est-elle pas aussi une manifestation d’humilité ? N’est-ce pas reconnaître que nous avons besoin d’un Père et que nous avons confiance dans son Amour ?

Nous sommes pauvres et petits face à Dieu, pas comme des esclaves, mais comme des enfants, fils ou fille de Dieu qui contribuent à son Royaume.

Alors je te demande, mon Dieu, de me donner de te demander toujours davantage, avec confiance.

Mais, si ça ne marche pas ? Me voilà bien avancée ! Mes prières n’ont pas été exaucées ! Je le savais bien, que tout cela c’était des inventions.

Peut-être… Peut-être pas… Et si c’était moi qui me trompais sur ce qui me convient ? Ma vue est si courte, mes oreilles si sourdes, ma parole si imprudente, mes pensées si désordonnées. Et si Toi, Seigneur, Tu savais mieux que moi ce qu’il me faut ?

Alors je te demande, mon Dieu, de me donner la foi et la confiance de croire que toujours tu sais ce qu’il me faut pour devenir ce que suis. Tu le sais mieux que moi.

Il est plus que temps de te remercier aussi, mon Dieu, pour tes bienfaits, ceux que je vois et tous ceux, innombrables, que je n’ai pas reconnus !

Alors je te demande une dernière chose, mon Dieu : donne-moi de te remercier !

VéroniquewD.-M. (juin 2008)

Photo exraite de la galerie de Baptiste Augris

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