Nous vivons dans un monde en mutation. La transformation est profonde et se réalise à un rythme accéléré. L’humanité est interpellée sur sa conduite vis à vis de la nature. L’économie est appelée à changer dans son usage des ressources naturelles. Le monde s’unifie. Ces mouvements de fond sont mis en évidence par de bons observateurs (1).La crise actuelle témoigne de l’inadaptation croissante des modes de production et de consommation. Nos mentalités, nos représentations sont appelées à se transformer en profondeur comme l’écrit Michel Serres : « Si nous vivons une crise, au sens plein du terme, aucun retour en arrière n’est possible. Il  faut donc inventer du nouveau » (2).

 

Dans notre recherche d’une expression de foi chrétienne en situation de dialogue avec la culture d’aujourd’hui, nous mettons en évidence les transformations en cours dans les mentalités (3). Par delà les enfermements du matérialisme ou d’une religion dominatrice, une nouvelle manière de vivre et de penser est en voie de se répandre. Mais qu’en est-il sur le registre des idées ? Dans quelle mesure une philosophie nouvelle est-elle en train d’apparaître ? Bien entendu, il y a aujourd’hui une grande variété de points de vue. Cependant, on commence à percevoir l’émergence d’une vision nouvelle du monde et de notre existence dans ce monde. A cet égard, on appréciera le caractère innovant du livre publié sous la direction de Carine Dartiguepeyrou : « La nouvelle avant-garde. Vers un changement de culture » (4). La lecture de cet ouvrage nous apporte un éclairage nouveau qui vient s’inscrire dans le puzzle de nos recherches. En effet, ce livre manifeste le développement d’un nouveau courant de pensée qui porte une nouvelle vision du monde.

 

Le club de Budapest

 

Dans quel contexte, ce livre collectif est-il publié ? De fait, il exprime un courant de pensée qui s’est développé dans l’environnement du Club de Budapest. On se souvient de travaux du Club de Rome qui, dès le début des années 70, a mis en évidence la nécessité d’un développement durable, c’est à dire une approche économique soucieuse de ne pas gaspiller les ressources de la planète. C’est appeler au respect de la nature et, dans le même mouvement, à un nouveau genre de vie.

Le Club de Budapest a été créé, par la suite, en 1993 par le philosophe des sciences : Ervin Laszlo (5). « Membre du Club de Rome qui rassemblait des personnalités de très haut niveau des domaines scientifique, politique et économique, il lui est apparu évident que pour affronter et franchir le grand tournant qui émerge aujourd’hui, il faut équilibrer la pensée rationnelle par notre dimension intuitive, sensible et créative ».

Ainsi, le Club de Budapest (6) se donne pour mission « d’être un catalyseur pour la transformation vers un monde durable à travers :

° la promotion de l’émergence d’une conscience planétaire,

° l’interconnection des générations et des cultures,

° l’intégration de la spiritualité, des sciences et des arts,

° la stimulation des communautés d’étude dans le monde entier. »

Le Club de Budapest s’exprime à la fois en son centre et, dans des groupes nationaux qui se réfèrent à lui comme le Club de Budapest France. Cette association est très active (7). Elle organise des « journées de l’université intégrale » et suscite des publications comme ce livre collectif : « La nouvelle avant garde ».

La nouvelle avant-garde. Vers un changement de culture.

 

Ce livre nous permet de percevoir les orientations et les contours d’un nouveau courant de pensée. Comme l’indique Carine Dartiguepeyrou, « Il cherche à éclairer le débat philosophique sur la nature de la mutation que nous vivons… Notre conviction est que tous les grands changements planétaires qu’ils soient écologiques, technologiques ou économiques, relèvent avant tout de notre culture, Par culture, nous entendons nos aspirations, nos systèmes de valeur et nos comportements. Il peut s’agir de notre culture intrinsèque, celle qui guide nos intimités, comme de la culture institutionnelle ou nationale, celle qui guide nos collectifs… Ce livre est consacré à la réflexion sur l’avenir de l’homme… ». Il nous appelle à une grande ambition puisqu’il nous invite à « changer de paradigme sociétal » en présentant des paradigmes différents, mais convergeant vers un même questionnement » (p 5-6).

C’est une pensée en mouvement pour un monde en mouvement comme en témoignent les titres de diverses contributions en provenance d’auteurs de différentes nationalités : « L’émergence d’une vision évolutionnaire (Steve McIntosh). Evolution de la conscience et changement de paradigme (Jennifer M.Gidley). Comment Ervin Laszlo fait basculer le monde (Gyorgyi Szabo). Co-créer une société et une économie de compassion solidaire… ».

Culture et changement de paradigme.

 

Dans ce chapitre introductif : « Culture et changement de paradigme. Vers une nouvelle avant-garde », Carine Dartiguepeyrou (8) nous permet d’entrer dans ce nouveau courant de pensée et d’en percevoir les dimensions et les orientations. Elle évoque les caractéristiques du monde actuel, les approches philosophiques et sociologiques en terme de modernité, postmodernité ou post-postmodernité. Puis, elle nous présente l’approche originale de ce mouvement de pensée : « La pensée évolutionnaire cherche à construire sur la complexité plutôt qu’à en tirer un trait simplificateur ou réducteur. Ce questionnement est prospectif, mais aussi philosophique. Contrairement aux autres courants intellectuels, il tisse et remet à l’honneur la dimension transformationnelle des grands sages. On ne peut penser sans agir et c’est en agissant et en se transformant que l’on transforme le monde à son tour. Passer à l’ère de l’interdépendance, ce n’est pas uniquement s’adapter, c’est trouver la voie de ce que est juste pour soi en accord avec le reste du « vivant » (p 19). Cette approche rompt avec une manière de penser qui met l’accent sur la séparation et l’opposition, par exemple dans la façon de concevoir le rapport entre l’homme et la nature. Face aux cloisonnements sociaux et intellectuels, elle participe à un mouvement de rapprochement et d’harmonisation. « Humaniser le monde, c’est s’ouvrir à l’appel au monde en nous, aux autres êtres vivants, à la nature et au cosmos ».

Le fondateur du Club de Budapest, Ervin Laslo insiste sur le fait que nous devons relier à nouveau l’homme et la nature et sortir du caractère dualiste homme-nature. Dans cette perspective, cette approche s’inscrit dans la foulée de quelques grands pionniers comme


Henri Bergson et Teilhard de Chardin (9). « La philosophie intégrale », telle qu’elle est mise en oeuvre par un chercheur américain : Ken Wilber, rapproche science et spiritualités, et, dans le même mouvement, elle recherche des convergences entre spiritualités occidentales et spiritualités orientales (10). Carine Dartiguepeyrou met aussi en valeur les apports de Sri Aurobindo et Rabindranath Tagore. « Sri Aurobindo insiste sur le fait que l’unité humaine ne peut être viable et devenir réelle que si la religion de l’humanité, qui est à présent le plus haut idéal actif du genre humain, se spiritualise et devient la loi intérieure générale de la vie humaine » (p 21).

Nouveaux horizons.

Carine Dartiguepeyrou ouvre quelques grandes pistes vers de nouveau horizons.

Pour entrer dans un nouveau paradigme, elle nous invite notamment à « une ouverture vers une dimension plus intégrale de l’homme à la fois dans son corps, son âme et son esprit. Cette dimension plus large de soi contribue dans tous les domaines, que ce soit l’économique, le social ou le culturel, à une orientation et à une prise de conscience plus globale. Qu’on l’appelle « intuition » (Pierre Teilhard de Chardin),  « élan créatif » (Henri Bergson) ou « élan vital » (Sri Aurobindo), c’est ce que le monde a le plus à libérer » (p 24).

« Co-évoluer », c’est s’adapter… S’adapter, c’est comprendre son environnement et se transformer en conséquence… Co-évoluer, c’est prendre conscience de son contexte (les autres, la biosphère). Notre  savoir ne doit pas rester abstrait. « Teilhard de Chardin insistait sur le fait de faire véritablement « de la théorie évolutionniste, une pensée évolutionnaire, c’est à dire en la comprenant non seulement comme une théorie scientifique… mais en en faisant notre manière de penser… Pour Souleymane Bachir Diagne, il s’agit de rendre instinctive l’évolution… Nous devons apprendre à vraiment penser « une cosmologie de l’émergence », autrement dit, un cosmos émergent de façon continue » (p 28).

Carine Dartiguepeyrou appelle le développement de ce qu’elle désigne, en un terme particulièrement évocateur, des « plateformes de reliance », c’est à dire des « lieux de réflexion, d’élaboration de sens, de cristallisation de « futurs souhaitables » dans un contexte décloisonné. Et, dans le même mouvement, il est nécessaire de favoriser le développement de nouveaux lieux de gouvernance qui favorisent les parties prenantes, qu’elles soient issues de la société civile, des entreprises, des territoires ou des gouvernements… Il s’agit de décloisonner les milieux et les communautés. Ce décloisonnement doit également s’accompagner d’une ouverture des formes d’intelligence… Il faut également inviter la partie émotionnelle de notre intelligence, voire notre créativité, notre inspiration et notre spiritualité » (p 30-31).

Carine Dartiguepeyrou envisage ce nouveau courant de pensée comme une « nouvelle avant-garde ». En citant à nouveau Teilhard de Chardin et Sri Aurobindo (11), elle désigne le caractère commun et irréversible décrit par tous ces penseurs comme celui de la conscienceLorsqu’on « prend conscience », on ne revient pas en arrière et c’est en cela que l’avènement de la conscience caractérise l’évolution de l’humanité… Dans la grille de l’évolution Hall- Tonna, la conscience spirituelle constitue le point ultime de l’évolution de la conscience… » (p 32-33). Il y a aussi une conscience croissante de l’interdépendance. Ainsi l’apport de Ken Wilber, auteur américain contemporain, réside dans une tentative de proposer une philosophie intégrale qu’il qualifie d’une « théorie du tout » (« A

theory of everything »). Il met en relation la dimension individuelle et la dimension collective, mais aussi la dimension intérieure/intrinsèque et la dimension extérieure/extrinsèque ».

Bien sûr, au fil des évènements, nous sommes tous bien conscients des obstacles à surmonter. « La conscience planétaire n’est pas partout, ni en tous temps au même niveau. Nous régressons et nous progressons à la fois. Mais des courants émergents comme les « créatifs culturels » témoignent d’une évolution des valeurs et des comportements dans nos sociétés » (p 33-34).

Ce livre rejoint notre recherche sur le changement culturel et ses rapports avec la spiritualité. Il témoigne d’une évolution en profondeur de la pensée, d’une nouvelle vision de l’existence. C’est dire combien il nous paraît important.

Des chrétiens en chemin.

Comment des chrétiens participent-ils aux convergences qui sont ainsi décrites par Carine Dartiguepeyrou ? Depuis quinze ans, le groupe de recherche de Témoins étudie les rapports entre le changement culturel et l’expression de la foi chrétienne, notamment dans la mise en évidence du courant de l’Eglise émergente (12).

Manifestement, ce livre  montre l’émergence d’une manière nouvelle de penser. Dans son libre : « La guérison du monde », Frédéric Lenoir note une inflexion récente dans les mentalités : un  nombre croissant de personnes alliant une approche spirituelle et un engagement social et écologique (13). Nous assistons ici, sur le plan des idées, à un phénomène analogue : une convergence entre science, art et spiritualité dans une perspective évolutionnaire. C’est une nouvelle conjoncture de pensée. Nous nous éloignons des enfermements idéologiques qui ont prévalu pendant une longue période.

Cette nouvelle approche holistique rompt avec une tradition matérialiste et scientiste. Déjà, en France, on avait pu noter l’œuvre pionnière accomplie en ce domaine par Jean Staune dans les colloques internationaux organisés par l’Université Interdisciplinaire de Paris, puis dans la publication de son livre : « Notre existence a-t-elle un sens ? » (14). Manifestement les chrétiens qui ne se replient pas sur leur for intérieur, mais valorisent l’œuvre créatrice de Dieu, participent à cette approche.

Cette rétrospective historique nous appelle également à reconnaître les maux qui ont été provoqués par une religion dominatrice. En effet, anticléricalisme et athéisme, ont, pour une part, été une réaction contre l’emprise d’une religion qui s’imposait par la contrainte et par la peur. On peut analyser les origines historiques des déviations qui ont entraîné le recul de l’esprit évangélique pendant des siècles de chrétienté (15). Dans une religion patriarcale et autoritaire, un regard pessimiste et négatif sur la nature humaine est apparu, tandis que ceux qui n’entraient pas dans le système étaient rejetés et voués au pire.

A un tournant de cette histoire, une conception seigneuriale de Dieu et de l’homme a grandi et a entraîné, de pair avec la conception matérialiste, un  asservissement de la nature. Dans sa brièveté, cette description manque de nuances et a un aspect caricatural, mais elle nous permet de revenir à l’essentiel du christianisme tel qu’il a été vécu dans les premiers siècles de son existence historique, puis dans des expressions vécues à l’encontre des déformations institutionnelles et mentales : affirmation d’un Dieu, communion d’amour et puissance de vie, dynamique de libération, idéal d’amour et de paix, universalisme (16). Aujourd’hui, dans leur spécificité, nombreux sont les chrétiens qui peuvent apporter une contribution au courant de pensée « évolutionnaire » qui se développe aujourd’hui.

Une nouvelle approche théologique.

 

A cet égard, une réflexion théologique est particulièrement nécessaire. Nous pouvons ici, nous appuyer, entre autres, sur la pensée d’un théologien réputé : Jürgen Moltmann (17).

En reliant la tradition chrétienne à la pensée juive, Jürgen Moltmann a produit une théologie de l’espérance qui embrasse à la fois le personnel et le collectif et qui regarde vers l’avenir.

Très tôt, dès les années 80, il met en évidence l’œuvre créatrice de Dieu dans une perspective écologique qui inscrit l’humanité dans la nature et s’accomplit dans un processus d’évolution.

A partir d’une culture biblique qui remonte aux origines et prend en compte les interprétations de différentes composantes chrétiennes et juives, il dessine le visage renouvelé d’un Dieu trinitaire, communion d’amour en mettant en évidence le rôle majeur de l’Esprit.

Cet Esprit n’est pas seulement rédempteur, mais aussi créateur. Il anime le mouvement continu de la création. Cette vision permet de reconnaître la présence et l’œuvre de Dieu à la fois dans la transcendance et dans l’immanence. Cet éclairage unifiant permet également la reconnaissance de la « corporéité » qui inclut l’âme, l’esprit et le corps.

Ces différentes approches présentes dans des traités comme « Dieu dans la création » (18) et « L’Esprit qui donne la vie » (19), nous apportent un éclairage ce qui est évoqué dans le livre du Club de Budapest en terme de vision « évolutionnaire » et de co-évolution.

L’Esprit à l’oeuvre

 

Jûrgen Moltmann nous présente un processus dans lequel le monde, nature et humanité, s’achemine vers une « nouvelle création » dans laquelle « Dieu sera tout en tous » (1 Cor. 15. 28). « La résurrection du Christ est le commencement de la re-création du monde » (p 21), écrit Moltmann dans son livre « Dieu dans la création » au sous-titre significatif : « Traité écologique de la création » (18a).

Nous nous inscrivons dans un mouvement animé par l’Esprit. Tout se tient. « Rien dans le monde n’existe et ne vit et ne se meut par soi. Tout existe, vit et se meut dans l’autre, l’un dans l’autre, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre, dans les structures cosmiques de l’Esprit… L’ « essence » de la création dans l’Esprit est, par conséquent, la « collaboration ». Et les structures manifestent la présence de l’Esprit dans la mesure où elles font connaître « l’accord général » (p 25).

« La création est un tissu dynamique de processus connexes. L’Esprit distingue et unit. L’Esprit conserve et conduit les êtres vivants et leurs communautés au delà d’eux-mêmes. Ce qui est fondamental, ce ne sont pas les particules élémentaires, comme dans la conception mécaniste du monde, mais l’harmonie des connexions… Si l’Esprit cosmique est l’Esprit de Dieu, l’univers ne peut être regardé comme un système fermé. Il doit être compris comme un système ouvert pour Dieu et son avenir » (p 140).

Cette conception de Dieu dans la création sous la forme de la création dans l’Esprit permet de ne plus considérer création et évolution comme des concepts contradictoires de la réalité, mais de les réunir comme complémentaires : il y a création de l’évolution, parce que l’évolution ne peut pas s’expliquer par elle-même. Il y a une évolution de la création parce que la création du monde est orientée vers le royaume de gloire et, pour cette raison, se transcende elle- même dans le temps » (p 33-34).

Ces citations sont des expressions partielles. Elles invitent à la lecture des livres de Moltmann.

Et, de même, celui-ci aborde le problème du mal qui ne peut être éludé. Il nous semble que l’évitement de ce problème, lié à un embarras bien compréhensible, est un point faible dans certaines conceptions évolutionnistes. Dans un livre : « Dieu crucifié », Moltmann nous apporte un éclairage sur la signification active de la mort de Jésus à la croix, victoire sur le mal dans un processus qui se poursuit et s’affirme dans la résurrection du Christ.

Jürgen Moltmann nous parle d’un « Dieu de l’Espérance qui marche devant nous et nous précède dans le déroulement de l’histoire… De son avenir, Dieu vient à la rencontre des hommes et leur ouvre de nouveaux horizons » (20).

Regarder vers l’avenir.

Retenons ici que, dans une perspective chrétienne, Jürgen Moltmann nous appelle à regarder vers l’avenir et à discerner les préfigurations du nouvel univers qui se prépare : la « nouvelle création » dans laquelle Dieu sera tout en tous ».

Sur un autre registre, philosophe des sciences,
Michel Serres nous invite également à être attentif (21). « Nous sommes face à une renaissance de l’humanité. L’innovation est toujours inattendue. La question pertinente est : « Qu’est ce qu’il y a de nouveau aujourd’hui ? » Il existe dans le présent des nouveautés qu’on ne voit pas ».

Le courant de pensée « évolutionnaire » qui se manifeste dans le milieu novateur du Club de Budapest ne peut-il pas être considéré comme l’expression d’un avenir qui apparaît et prend forme pour nous dans une synthèse nouvelle d’approches qui ont cheminé et convergent aujourd’hui. Un nouveau « paradigme » est en train d’émerger. Il y a là un phénomène qui se caractérise à la fois par sa nouveauté et par son importance. Dans son livre, Carine Dartiguepeyrou trace un fil conducteur : « Tout converge autour de l’idée que nous devons chercher au delà, transcender pour trouver des solutions d’avenir… Mais sortir de nos préjugés est une chose. Développer une « écologie de l’action en est une autre… De cela, il ressort qu’outre les concepts et les ébauches de définition et de nouveaux contours paradigmatique, de nouveaux systèmes de valeur et de nouvelles approches sont en train d’émerger… » (p 148).

Il nous paraît que cette réflexion invite des chrétiens qui en sont proches à y participer et qu’elle éclaire aussi notre manière d’envisager les expériences d’église émergente dans un environnement culturel où on regarde en avant. On se rappelle de la parole de Pierre Teilhard de Chardin : « Tout ce qui monte converge ». Ce livre correspond à notre recherche. Il répond à des questionnements et à des aspirations largement répandus. Merci à Carine Dartiguepeyrou pour l’expression de cette dynamique de pensée.

Jean Hassenforder

 

NOTES.

(1) Entre autres, sur ce site : « Une autre vie est possible. Présentation du dernier opus de Jean-Claude Guillebaud ». ** Voir sur ce site **  
« Un nouvel univers social et culturel. La révolution internet et ses conséquences. Le regard de Michel Serres : « Petite Poucette »  
** Voir sur ce site **.
« Un monde en mutation. La guérison du monde, selon Frédéric Lenoir ». ** Voir sur ce site **   

(2) Serres (Michel). Temps des crises. Le Pommier, 2009 (citation : page de couverture).

 (3) Une nouvelle manière de vivre, de penser et de croire. Une mutation en cours des mentalités. Présentations et analyses pour des lectures durant l’été. ** Voir sur ce site ** 

 (4) Dartiguepeyrou (Carine), dir. La nouvelle avant-garde. Vers un changement de culture. Sous la direction de Carine Dartiguepeyrou. L’Harmattan. 2013 (Collection : l’avant-garde).

 (5) En postface du livre : « La nouvelle avant garde » (p 151-159), autobiographie de Ervin Laszlo : itinéraire professionnel, intellectuel, spirituel aux accents souvent émouvant. Ervin Laszlo accorde, dans ce texte une grande importance à la quête de plénitude. « Savoir que cette expérience de plénitude est réelle continue à motiver ma quête et à imprégner mes écrits. C’est la base de l’évolution de ma propre conscience, et ma conscience est la base de ma vision du monde… ». On trouvera également dans ce livre une déclaration sur les 16 piliers de la nouvelle conscience rédigée par Ervin Laszlo (p161-171). Ervin Laszlo est un philosophe des sciences et un chercheur qui a élaboré une théorie du tout fondée sur la présence d’un champ d’information. On trouvera la présentation de la vie et de l’œuvre d’Ervin Laszlo sur Wikipedia dans les versions francophone ** Voir ** et anglophone ** Voir **.  

(6) Présentation du Club de Budapest sur Wikipedia ** Voir **  

(7) Présentation, sur le livre présenté, de l’historique, de la composition et des actions du Club Budapest France : « les soirées des amis » ; « Les journées de l’Université intégrale » (avec le programme de celles qui ont eu lieu de 2008 à 2012), des synergies avec d’autres associations, une collection de livres collectifs.

 (8) Carine Dartiguepeyrou est présidente du Club de Budapest France, prospectiviste et consultante en stratégie. Elle a dirigé de nombreux livres dans la collection prospective de l’Harmattan. Parmi les vidéos de Carine Dartiguepeyrou,  celle concernant « l’émergence de  nouvelles valeurs socioculturelles » ** Voir la vidéo ** 

 (9) ** Lire sur le blog de Nicolas de Rauglaudre ** , un article sur l’actualité de Teilhard de Chardin : « Pierre Teilhard de Chardin, une histoire d’amour »

(10) Directeur de l’ « Institutte of integral evolution » à Toronto, Dan Araya publie un article sur le web ** Lire l’article ** : « Integral religion. Uniting Eros and Logos » dans lequel, en référence avec Ken Wilber, il étudie la relation entre spiritualités occidentales et orientales, entre transcendance et immanence. 

(11) La comparaison entre l’approche de Teilhard de Chardin et de Sri Aurobindo a été effectuée à plusieurs reprises. ** Voir  un article d’André Monestier paru dans le « 3è millénaire » ** .  

(12) « Le courant de l’Eglise émergente. Dix ans de recherches ». ** Voir sur ce site **  

(13) « Un monde en mutation. La guérison du monde selon Frédéric Lenoir ». ** Voir sur ce site ** 

(14) Staune (Jean). Notre existence a-t-elle un sens ? Une enquête scientifique et philosophique. Préface de Trinh Xuan Thuan. Presses de la Renaissance, 2007. ** Voir la présentation sur ce site **.  

(15) Murray (Stuart). Post-Christendom. Church and mission in a strange new  world.  Paternoster, 2004. L’auteur retrace l’évolution de la chrétienté et les déviations qui y sont intervenues. A la suite de ce bilan, il trace des  pistes pour l’avenir. ** Voir la présentation sur le site de Témoins  de « Faire église en post-chrétienté » ** .  

(16) La dynamique évangélique est présentée dans plusieurs livres présentés sur ce site. Récemment : Cox (Harvey). The future of faith. Harper one, 2009. L’auteur nous parle des chrétiens de la pré-chrétienté comme : « The people of the way (Le peuple de la voie). ** Voir la présentation du livre sur ce site ** .  

(17) L’autobiographie de Jürgen Moltmann : « A broad place », nous permet de comprendre le développement de sa pensée en rapport avec son histoire de vie. Mise en perspective sur ce site : « Une théologie pour notre temps. L’autobiographie de Jürgen Moltmann » ** Voir sur ce site **
Le blog : « L’Esprit qui donne la vie » se donne pour mission de faciliter l’accès à la pensée de Moltmann : 
** Voir le blog **  
On pourra y lire une mise en perspective d’un livre récent de Moltmann « Sun of righneousness, Arise ! God’s future for humanity and the earth. Fortress press, 2010 (L’avenir de Dieu pour l’humanité et la terre). Dans ce livre, Moltmann nous décrit l’état actuel du monde comme une création continue. L’immanence de l’Esprit transcendant est aussi la fondation de la puissance motrice de l’évolution de la vie vers des synthèses plus complexes et plus riches. 
** Voir le blog **  

(18) Moltmann (Jürgen). Dieu dans la création. Traité écologique de la création. Cerf, 1988. (18 a) : citations extraites de ce livre.

 (19) Moltmann (Jürgen). L’Esprit qui donne la vie. Une pneumatologie intégrale. Cerf, 1999.

 (20) Moltmann (Jürgen). De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance. Empreinte temps présent, 2012 (Citation p 109). Présentation de ce livre : ** Voir le blog ** .  
Sur le même thème, un ouvrage de fond : Moltmann  (Jürgen). La venue de Dieu. Eschatologie chrétienne. Cerf, 2000.

 (21) Michel Serres. Nous sommes face à une renaissance de l’humanité. ** Voir sur le site de « La Vie » **

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