Dans un « incident » de la circulation …

Un soir après l’école j’emmenais ma fille Blessing à son entraînement de judo. Nous avons eu un léger accrochage de voiture dans la circulation. Le véhicule qui me précédait a calé au moment de redémarrer. J’ai freiné brusquement mais hélas nos pare-chocs se sont heurté. L’automobiliste et moi sommes sortis de nos véhicules pour constater qu’il n’y avait pas de dégât. Il est remonté dans sa voiture et a continué sa route et moi la mienne derrière lui. Mais 500 mètres plus loin il me fait signe de m’arrêter. Et là il me dit : « En fait madame, vous avez abimé ma voiture. Mais on peut s’arranger à l’amiable. » Je lui réponds : « OK, faisons un constat sur papier et mon assurance prendra les frais en charge » Il s’énerve, hausse le ton et dit : « Ecoutez madame, pas besoin de constat. Vous me donnez de quoi la réparer et on discute plus » Oh là là, je me suis sentie toute petite devant ce grand monsieur ! J’ai repensé au verset 4 du psaume 23 : Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort je ne crains aucun mal car Tu es avec moi » Paradoxalement je récite toujours ce verset à chaque fois que j’ai peur. Pour moi c’est une façon de dire, comme les enfants « même pas peur ! »

Au même instant une voiture de police s’arrête à notre niveau et nous demande s’il y a un problème. Je dis vivement « oui » alors que lui répond « non ». Les policiers se garent et je leur explique les faits. Aussitôt le monsieur se rebiffe et dit « ça va aller madame, je vous dis qu’il n’y a pas de problème » Il remonte dans son véhicule et s’en va. Les policiers me conseillent de ne pas repartir de suite pour lui laisser le temps de s’éloigner.

Arrivée au gymnase, j’emmène Blessing jusqu’à sa salle et, revenant à ma voiture que vois-je ? Il était là, debout à côté de ma voiture, et visiblement m’attendait. Je dis en moi-même « Seigneur, elle ne finira donc pas cette histoire ? » Il m’interpelle « madame, vous me payez la réparation ou ça va mal aller » Alors je prends son passager à témoin. Il était là depuis le début. Je lui demande : « Vous qui êtes assis à côté, pouvez-vous affirmer que le choc a réellement abîmé sa voiture ? » Il ne répond pas. Je lui dis avec toute ma conviction : « Le Dieu qui est là haut, celui là même que vous appelez Allah, lui a tout vu. Moi, sachez que je suis une enfant de Dieu et Il ne permettra pas que l’on touche à un seul de mes cheveux. Et vous mon cher vous serez jugé au même titre que votre ami si vous cautionnez son mensonge » Alors il ouvre sa portière (j’ai cru qu’il allait m’en coller une), sort et me dit : « Désolé madame, il ne m’écoute pas et moi, je préfère continuer ma route à pied » Et il s’en va. Sur ce mon agresseur, si je peux l’appeler ainsi, me dit « ça va madame, on laisse tomber tout ça » Je dis : « Alors là pas question ! » Je sors mon bloc note et commence à relever le numéro de sa plaque d’immatriculation. Surpris, il me demande « Mais que faites-vous ? » Je lui montre le commissariat qui se trouvait juste en face et je réponds : « Je vais porter plainte pour harcèlement. Les policiers de tout à l’heure seront mes témoins s’il m’arrive un pépin » Avant que je termine ma phrase il était remonté dans sa voiture et disparaissait.

Lle Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est aussi le nôtre et il est fidèle. Comme le psalmiste je dis « Il me conduit vers les sentiers de la justice à cause de Son Nom »

Face à une grosse facture …

Un lundi soir, en rentrant du travail, j’ouvre ma boite aux lettres et trouve, parmi les publicités, 3 factures, dont une de 1 400 € représentant le 2ème trimestre de la pension de ma fille Gifty. Je me suis dite « voilà qui commence bien la semaine. Pourtant j’étais à l’église hier et les uns et les autres m’ont souhaité bonne semaine ! » Vous en connaissez vous des gens qui accueillent leurs factures avec le sourire ? En tout cas pas moi. Cela a suffit pour me gâcher la soirée. J’ai fait à manger aux enfants en maugréant toute ma rancœur face à cette vie, aux charges qu’il me faut assumer seule et qui m’épuisent. Bref, j’ai crié mon ras le bol en disant :
« Vraiment j’en ai marre de tirer le diable par la queue !”» Nos enfants sont de vrais détecteurs de nos mal-êtres. Quand on est soucieux ils le remarquent assez vite. Ce soir là j’ai à peine touché au repas qui devait sans doute être infect vues les conditions dans lesquelles j’ai cuisiné. Ahmala m’a demandé : « Maman qu’est-ce qu’il y a ? » et Blessing m’a dit : « Maman tu es triste ! » Alors je leur ai avoué que c’était les factures qui m’inquiétaient . J’ai ajouté que j’étais sûre que le Seigneur allait nous aider et qu’il était important de prier pour ce sujet là. Je leur ai raconté le témoignage d’une amie qui, avec sa famille, n’avait rien à manger et qui, en sortant de chez elle après avoir confié à Dieu sa journée avait trouvé un panier de vivres devant sa porte.

Dans le cadre de mon travail j’ai l’habitude de participer à un atelier chant avec des collègues de la petite enfance tous les mardis. Vous imaginez bien que ce mardi là je n’avais pas le cœur à chanter. Aussi fus-je embarrassée quand une collègue me demanda de passer la chercher pour la chorale car elle n’avait pas sa voiture. J’y suis donc allée malgré moi.
Avant le début du cours nous discutions de choses et d’autres et une collègue nous fit remarquer qu’on avait omis de lui payer sa prime spécifique et voulut savoir si la même erreur avait été commise sur nos fiches de paies. Nous nous sommes interrogées du regard car, sur les 6 éducatrices que nous étions, elle était bien la seule à toucher cette fameuse prime. Elle avait été embauchée après nous et avait demandé à conserver cette prime qu’elle percevait déjà sur une autre commune. Le fait est que notre collectivité avait oublié d’ajuster nos salaires. De manière collégiale nous avons demandé l’ajustement. Notre collectivité a reconnu l’erreur et nous a fait un rappel sur 2 ans, soit une coquette somme de 2 000 € qui correspondait à la totalité de mes factures.

Dieu venait de régler à sa façon ma situation financière. Il avait répondu à notre prière.
Je n’utilise plus maintenant l’expression « tirer le diable par la queue » car le chrétien tend plutôt sa main vers Dieu. Sachons lui rendre grâce.

Emilie Mané
Juin 2006

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