Ce n’est pas un scoop, c’est un plaisir partagé.

Connaissez-vous Mma Ramotswe ? Fondatrice de l’agence N°1 des Dames détectives au Botswana, elle est née sous la plaisante plume d’Alexander McCall Smith en 1998, a traversé la Manche en dans les traductions d’Elisabeth Kern et vient, pour mon plus grand bonheur, d’entrer dans ma vie de lectrice. Détail intéressant : les cinq volumes de la série de ses aventures professionnelles et familiales sont désormais accessibles dans la collection « Grands détectives » des éditions 10/18.
Avec Mma Ramotswe vous pénétrez dans un univers empreint d’une fausse naïveté et d’un humour au second degré parfaitement réjouissants. Qui sont ses clients ? Ils sont variés : conjoints jaloux, parents soupçonneux ou dont l’enfant a disparu, femme d’affaire soucieuse de trouver un mari désintéressé, victimes d’escroc etc. Si les enquêtes menées dans chaque livre y trouvent leurs conclusions, les péripéties personnelles de Précious Ramotswe, qui s’y entremêlent au fil des cinq tomes sans qu’il soit nécessaire de les lire à la suite, s’échelonnent, elles, de sa vie de petite fille à celle de femme épanouie dite « de constitution traditionnelle » (comprenez : corpulente) riche d’une humanité, d’un bon sens et d’une générosité hérités et apprises de son père. Les personnages qui gravitent autour d’elle ont des tempéraments et des histoires qui ne manquent pas non plus de saveur comme Mma Makutsi, sa brillante secrétaire, J.L.B. Matekoni, son fiancé garagiste ou Mma Potokwane, la directrice de la Ferme des orphelins.
Et puis il y a le Botswana, ce pays où il fait bon vivre près du charme inquiétant du Kalahari.
En guise de conclusion et de « mise en bouche » quoi de mieux que de citer ici les premières lignes de la série, si divertissante et faussement candide, des enquêtes et des aventures personnelles de ces drôles de Dames du Botswana ? « Mma Ramotswe possédait une agence de détectives en Afrique, au pied du mont Kgale. Voici les biens dont elle disposait : une toute petite fourgonnette blanche, deux bureaux, deux chaises, un téléphone et une vieille machine à écrire. »
Et les dernières lignes : « Car c’est cela qui nous sauve, cela qui rend la douleur et le chagrin supportables : cet amour que l’on donne, ce partage du cœur. »

Françoise Rontard

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