2018 après Jésus-Chirst2018 après Jésus-Christ : ce titre un peu énigmatique a été donné à une émission bimestrielle de télévision de Présence protestante. Comment le message de l’Évangile est-il reçu aujourd’hui dans un univers culturel qui a considérablement changé pendant 2000 ans ? Nous avons regardé et nous avons été conquis par cette émission originale à travers la mise en œuvre d’un dialogue cordial et authentique.

L’animatrice de cette émission, la théologienne Marion Muller-Colard a ainsi défini cette émission lors de ses débuts en 2017.
« l’Evangile est modelé de tout en tout par des rencontres insolites. Un dialogue incessant entre des sujets supposés savoir et des errants, un dialogue qui élargit sans cesse le sens et le désir de Dieu.
L’émission se propose de reconstituer, 2017 ans après Jésus-Christ, ces rencontres insolites qui jalonnent la Parole de Dieu qui n’a pas le sens des frontières. Partir à la recherche de la Samaritaine d’aujourd’hui, des Nicodème contemporains, des Zacchée, de ceux qui pêchent au bord du lac jusqu’à ce qu’un homme les hèle et les entraine dans une aventure qui déborde tout ce qu’ils comprenaient de la vie. C’est pourquoi notre choix se porte sur trois archétypes d’invités : un spécialiste de la Bible (pasteur, enseignant, prédicateur, etc), un candide (sans culture biblique), et enfin une personne dont la profession, la passion ou l’histoire de vie a un lien avec un thème fort qui se dégage du texte.
Avec ces trois invités qui entreront chacun dans le texte par une porte différente, nous voulons être témoins de la surprise, du décontenancement, des convictions, des doutes, de l’écoute, du déplacement. Fouiller ensemble, se délester de nos à priori, que nous soyons familiers du texte ou supposé lointain. Repartir en offrant une phrase qui éclôt à la fin du chemin, une invitation au téléspectateur à trouver pour lui-même comment résonne ce texte après avoir fait le chemin avec nous ».

Cette année, au début de 2018, Marion Muller-Colard s’exprime à nouveau (1).
« Mon expérience, depuis maintenant plus d’un an et après sept tournages, pourrait se résumer à cet extrait d’Evangile : « Il vous précède en Galilée »… Ma conviction que c’est le Christ qui est l’invitant me permet de clore le temps de la préparation, d’essayer de me rendre disponible à l’inattendu, de me replacer dans ma foi comme invitée parmi les autres. Sur chaque tournage, je refais l’expérience du surcroit de grâce que permet l’inattendu. Je suis émerveillé par ce constat. Jamais personne n’est resté indifférent à la saveur et à la profondeur du texte biblique. Parfois dès la première lecture, parfois après le temps de méditation personnelle creusée ensuite par l’échange avec les autres. Souvent l’invité non chrétien est celui qui s’avère le plus enthousiaste…. Pour moi, le principe de l’émission est au cœur du message de l’Evangile. Comme dans l’Evangile, ce sont souvent les ingénus, les distants, les non-connaisseurs qui révèlent au mieux la richesse de la rencontre. Ils tendent la main au téléspectateur qui se retrouvent dans cette distance, dans leurs questionnements, dans leur esprit critique, et, en même temps, ils témoignent que ce texte vient les saisir ».

Pourquoi cette émission nous paraît aussi attirante, une émission à ne pas manquer, une émission qu’on aime faire connaître à des amis ?
C’est sans doute d’abord parce que l’expérience présentée correspond à notre attente : Dans leurs cheminements, les participants éveillent la sympathie et l’expression de leur ressenti éveille en nous des échos.
Nous nous retrouvons dans la méthode. Ici, pas de pression doctrinaire, pas de schémas rebattus. On s’enrichit de la diversité des interprétations. On chemine, on discerne, on apprend à partir de cette diversité. Et donc, chacun peut trouver là ce qui lui correspond. Ce dispositif encourage l’authenticité telle que l’historien, Charles Taylor (2) en exprime la requête : « La vie ou la pratique religieuse auxquelles je prend part, doivent me parler, doivent avoir du sens par rapport à mon développement personnel tel que je le conçois ».
Cette découverte spirituelle ne se fait pas dans l’ascèse d’une règle imposée, mais dans un moment heureux dans le très beau cadre d’une nature méditerranéenne qui appelle l’émerveillement. C’est un moment heureux dans le temps d’une rencontre conviviale qui éveille la confiance. C’est un moment heureux parce que ce climat de bon accueil permet à chacun de se sentir reconnu. Cette bienveillance (3) ouvre le chemin. Dans cette ambiance de liberté et de fraternité, l’Esprit saint peut se mouvoir et inspirer chacun. Et on peut entrevoir son œuvre dans les intuitions qui jaillissent, les découvertes qui s’expriment. C’est particulièrement le cas chez ceux qui viennent sans aucun prérequis et qui nous comblent parfois par l’originalité de leur regard.
Et donc, la parole de Jésus peut à nouveau se révéler libératrice et ouvrir une relation.

Entre amis, ces émissions suscitent souvent un enthousiasme partagé. On se dit qu’elles pourraient être de remarquables outils pour des réunions de groupe où le parcours déjà engagé pourrait être un point de départ pour un nouveau partage. Et, sur le plan individuel un accès à plusieurs émissions peut entrainer un cheminement personnel, une familiarisation avec l’Evangile, une relation croyante qui se dessine. Aujourd’hui, on peut se procurer chaque émission au prix de 20 euros.
Merci à Marion Muller-Colard pour son animation qui veut témoigner de la présence du Christ dans ces rencontres. Il nous parle toujours à travers sa Parole

J H

(1) Sur le site de la Fédération protestante de France, Marion Muller-Colard présente : « 2018 après Jésus-Christ ». Prochaine émission : France 2 Présence protestante. 11 mars 2018 10h :
(2) Charles Taylor, auteur du livre : « L’Âge séculier (Seuil, 2011). Voir sur ce site : « L’âge de l’authenticité » : https://www.temoins.com/lage-de-lauthenticite/
(3) « Lytta Basset. Oser la bienveillance ». sur le blog : Vivre et espérer : http://www.vivreetesperer.com/?p=1842

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